Retour de Chamonix lundi soir et retour sur ma course qui s'est arrêtée un peu plus tôt que prévu.
J'ai en effet jeté l'éponge au refuge de Moëde-Anterne alors qu'il me restait 20mn sur la barrière horaire. Les raisons de cet abandon, j'en ai un bon millier mais la principale est que j'ai été trop gourmand en faisant ce trail.
J'ai naïvement cru qu'après le Marathon du Mont Blanc l'année dernière, rajouter 8km et 1500m de D+ était une progression raisonnable. Mais j'avoue que je me suis bien trompé, j'ai mal évalué la technicité du parcours et pas adapté suffisamment mon entrainement à cette technicité et ce dénivelé supplémentaire.
Ajouté à cela, la matinée du samedi à grimper les marches à l'aiguilles du midi, l'accompagnement dans le shopping l'après-midi et donc le samedi soir d'en avoir déjà un peu plein les bottes. La sanction a donc été immédiate et j'ai manqué de jambes.
Sur le parcours en lui-même, un départ de nuit de Chamonix vraiment super, la montée sur La Flégère et le Lac Blanc sans trop de problèmes mais qui m'a semblé déjà bien long, le Ravito au Buet encore en forme puis le Col de Salenton qui lui ne m'a pas raté.
J'avais déjà bien du mal à progresser lorsque la trace était raide mais peu technique, mais c'est le passage sur les rochers qui a été vraiment très dur. C'est après avoir passé une paroi quasiment lisse et m'être aperçu que j'aurai du passer quelques mètres au-dessus que je me suis dit que je manquais de lucidité et que l'idée de jeté l'éponge a commencé à me traverser l'esprit.
Après une petite pose en haut du col, je suis redescendu sans trop de problème côté technique mais le plaisir n'était plus là et les jambes non plus. La dernière montée vers le refuge de Moëde-Anterne pourtant facile à fini par me convaincre que je n'allais jamais réussir à monter en haut du Brévent et redescendre ensuite sans même prendre en compte les barrières horaires.
Une fois arrivée au refuge où il me restait 20mn, j'ai pris 5mn pour analyser la situation et prendre la décision de jeter l'éponge (mais n'était-elle pas déjà prise). Il était évident que je ne passerai pas la barrière du Brévent et que sans aucun plaisir, je n'avais plus la motivation de courir et surtout pas l'envie de me retrouver dans des situations dangereuses. Avancer au mental pour finir une course ok mais en étant sur de ne pas la finir, c'était trop.
J'ai donc vu avec l'orga pour rendre mon dossard et savoir comment rejoindre la civilisation. C'est là le seul bémol côté organisation car même si j'étais d'accord pour redescendre à pied via une voie 4/4 donc sans difficulté, je n'ai eu que des infos contradictoires sur le temps, la distance et le lieu le plus proche pour pouvoir me faire récupérer. Une simple photocopie de carte et quelques idées précises de temps pour rejoindre divers points auraient évité de faire tourner ma femme dans toute la vallée pour me récupérer.
La descente en compagnie d'autres coureurs a par contre été très sympathique et j'ai pu les faire bénéficier d'un retour en voiture sur une partie. Nous avons quand même du parcourir 12km par nos propres moyens. Le retour en cas de pépin, voilà encore un point que je n'avais pas vraiment intégré dans ce type de trail.
Il faut savoir apprendre de ses échecs et finalement j'ai appris pas mal de chose de ce TAR et ne regrette absolument pas d'avoir pris le départ ni d'avoir arrêté.
Maintenant je vais certainement repartir sur des formats plus light et qui sait si je ne retenterai pas un jour ce trail qui du point de vue des paysages a été un vrai régal.
Je dis aussi un grand Bravo à tous les kikous finisher, vous avez sacrément assuré et je sais de quoi je parle.