A moi d'y aller de mon retour...
Bon, déjà, j'ai un récit en tête, donc je ne vais pas trop spoiler, mais faut bien dire les choses, quand même.
Déjà, juste pour vous dire comment l'UBS c'est particulier : je pense que, sur ces deux derniers jours, c'est la première fois depuis pas loin de 20 ans, je n'allume pas le PC portable qui m'accompagne toujours et partout, en plus de 48 heures (la seule exception étant probablement les courses qui ont fait plus de 48 heures, pré-départ et post-arrivée compris....).
Bref, deuxième 24h de l'UBS et deuxième super week-end. Déjà, le faire cette fois-ci avec Elisabeth a commencé par tout changer et je complèterai donc rapidement en disant que NOUS avons passé un super week-end.
Pourtant ma course est très largement en deçà de celle d'il y a 3 ans : 57 tours. Ou 59 car, arrivé à 36 j'ai eu la petite déception de m'entendre annoncer par le chronométreur "34 tours" alors que j'étais totalement certain d'en être à 36....mais on ne va pas en faire un fromage, n'est-ce pas ? Enfin, ça m'a pris la tête pendant 2h, mais curieusement c'est passé, depuis.
Cela...au lieu de 72 en 2019. Et une 18ème place (ou 17, je ne sais plus) au lieu d'une étonnante 5ème.
Mais cela je le savais un peu : en 2019, les planètes étaient alignées, j'avais une forme que je n'ai jamais eue depuis longtemps, j'avais 3 ans de moins (ce qui commence à compter pas mal) et....il ne faisait pas une chaleur de dingue.
20°C au coeur de la nuit, le tee-shirt trempé de sueur à 5h du matin, la recherche de l'ombre à chaque tour (et ça change à chaque tour!), le comble atteint avec la fournaise de Nicolas de Lange à 16h, avec plus aucune ombre sur les 2/3 de la montée, ou le four de Montauban (qu'on ne devrait non pas jamais quitter, mais jamais visiter) 2h plus tôt.
Dès le début, il a fallu gérer, gérer, gérer. Donc, premiers tours avec l'oeil sur le chrono pour ne pas dépasser 16'/tour et ainsi caler mes habituels petits repères (j'expliquerai dans le récit vu que je ne l'avais pas fait la dernière fois).
Et donc, à un moment, vers 2h à 3h de course, je devais être dans les 60èmes...
(mais pas rugissants, plutôt déjà tropicaux).
Heureusement, privé du tableau informatique des temps de passage, je n'avais aucune tentation de jouer à refaire la remontada de le muerte dès le petit matin (en 2019, 34ème au lever du jour, une place par tour vers la fin de matinée, top 10 vers 18h et 5ème au bout).
Donc, tant pis pour le Raya qui s'envolait devant, tant pis, dans la nuit, pour Cheville qui semblait faire pareil.
Et dès le lever du jour, continuation du mode gestion, avec Cheville avec qui j'ai fait je ne sais combien de tours. Le mode "un arrêt tous les 2 tours" avait été amorcé dès 3 ou 4h du matin après le début à "1 tous les 3 tours".
La remontada, qui a quand même eu lieu, se faisait donc dans l'ignorance totale de la situation.....mais le nombre de coureurs qui doublaient ayant dramatiquement chuté (à part les fusées de devant....et encore....). La régularité s'est donc maintenue autour de 20-21'/tour, avec 3 moments difficiles qui se sont résolus par 3 mini-siestes de 20-30' (le pire étant que je n'ai pas pu me débarasser de Cheville aux 2 premières....qu'est-ce qu'il est collant, ce type....).
Le plus dur, comme en 2019, a été vers 20h de course, là où l'envie n'était plus là de faire la limace dans ces fichus escaliers et où j'ai été à 2 doigts d'arrêter....pour finalement repartir en "marche tout le long", qui a permis d'engranger les 10 derniers tours...et encore, en zappant l'ultime tour qui eût été possible à 22h57.
Les LURiens en jaune fluo (dont ma propre chérie qui a probablement parlé à plus de kikoureurs que moi dont certains d'entre vous que je n'ai pas correctement calculés, éternel problème) ont été formidables, le ravito était énorme, les petits détails étaient soignés à l'expérience des années précédentes....y compris le chronométrage remonté de quelques mètres au prix d'un supplément de distance de probablement 30 mètres (qui explique, évidemment, que j'ai fait moins de tours).
Les coureurs et l'organisation ont magnifiquement géré la chaleur puisqu'il n'y aura quasiment aucun "accident" pendant la course. Mention spéciale aux bénitiers dont celui placé près de la basilique et qui a vu un nombre étonnant de coureurs faire des ablutions quasi rituelles à chaque tour (étonnant le nombre de pratiquants religieux catholiques ou indouistes parmi les coureurs d'ultra).
Et puis finalement, tous ces trucs soi-disant de warriors, c'est rien que de la blague puisque je peux prouver que, 12h après l'arrivée de la course, on a encore un peu de réserves chez les coureurs ou les super suiveuses, pour pouvoir faire quelques épreuves de force basque comme le lancer de groupe électrogène dans camionnette ou de précision comme le nettoyage au manche de fourchette de pots de yaourts ayant contenu de la cire à bougie. Ce qui est quand même rudement plus intéressant que de se prélasser dans une piscine à Brignais...et surtout ça permet de voir les mêmes amis qu'on a vu les 36 dernières heures, mais plus longtemps et en en profitant plus vu qu'il n'y a pas besoin de courir 116km pour mériter une bière.
Bref, en fait, cet UBS, c'est franchement de la rigolade, quoi.