Vaste sujet, oui, bien sûr! La CàP m'a juste sauvée de ma vie, de mes habitudes prises très tôt, de mes 20 à 60 clopes quotidiennes selon les périodes, de mon habitude à l'alcool, habitude prise très tôt, prise dans un environnement favorable comme le dit la si pratique et si hypocrite formule consacrée. Sauvé aussi du p'tit joint du vendredi soir qui s'est lentement transformé en petit joint de tous les matin, qui précède le p'tit des 9 heures, celui qu'on fume avant de celui de midi...
Bref, la CàP m'a-t-elle sauvée de mon environnement favorable et de ma propension à m'y précipiter au pas de course ? Oui, encore une fois, et non. Oui la CàP m'a sauvé, mais pas la CàP seule. Je dirais plutôt que c'est le sport et avant le sport, mon amour du grand air.
Je me suis mis à courir, pas par plaisir, non. C'était plutôt une corvée. Mais quand je me szuis décidé à ralentir l'herbe à Nico (avant de penser à vivre sans...) je me suis rappelé qu'il existait une vie en dehors des villes et des bistrots et me suis mis à randonner. Mais c'est dur de randonner quand en plus de fumer, on est obèse. Et mes sorties rando étaient plutôt rares, car conjuguer jour de congé à beau temps n'est pas toujours évident. La solution a mis un certain temps à m'apparaître. Courir de temps en temps, durant mes jours de travail. La solution fut ardue à mettre en place. Je me souviens de ma première semaine de course, j'avais téléchargé un truc sur le web, un programme de remise en forme pour rescapés de cliniques, pour survivants d'infarctus. 1' de course et 2' de récup. 5 répétition pour arriver à un quart d'heure après lequel j'étais mort, de fatigue et de douleur. La semaine suivante fut audacieuse, 2' de course avant les 2' de récup'...
Le 1 avril 2006, j'arrive à courir 12' sans m'arrêter, le 1er octobre de la même année, j'arrive au bout du
Morat-Fribourg et dans moins de 3 semaines, je serai sur les Champszé, avec pas mal de kikoureurs et quelques autres aussi, qui ne sont pas kikoureurs mais coureurs tout de même.
La CàP m'a-t-elle sauvée ? Non ! Sauf qu'elle est devenue une sorte de colonne vertébrale d'une vie plus saine. Ma seule replongée dans le tabagisme a eu lieu alors qu'une paire de tendinites me bloquait dans mon fauteuil, et si j'apprend la prudence, ce n'est pas par sagesse, c'est par peur de ne plus pouvoir bouffer ma dose de bitume.
Epitaphe