Retour sur ma reco de mardi soir:
Il était prévu au programme de partir de fond de France avec 2 amis, vers 18h pour rallier aiguebelle, sur un rythme cool, afin de passer une nuit complète et de faire un gros bloc 3 semaines avant la course.
Départ tranquillou jusqu’au début de la montée au chalet de la grande Valloire. Cette partie est la plus cool de la course, faudra apprécier le côté roulant sans pour autant se flinguer et courir après le plat de pâtes du pleynet. Montée régulière aux chalets, le leat est magnifique, descente sur les glesins un poil raide mais c’est moins pire que tout ce qui a été fait jusque là.
Cette partie est de loin selon moi la moins impactante de la course.
Il fait désormais nuit et on entame la montée au moretan scindée en deux étapes (dans mon esprit) par la pause au refuge de l’oule. J’avais appelé le refuge pour signaler notre passage nocturne et surtout savoir si au niveau des patoux c’était jouable de passer. Pas de soucis selon la gardienne, et évidemment on peut recharger en eau dans le refuge. Très sympa cette gardienne. Ça c’était sur le papier! On arrive, les chiens aboient, normal, on rentre dans le refuge pour l’eau, sauf qu’on se trompe, on est en fait dans la cuisine des gardiens. Et le gardien, qui doit être sympa comme sa femme en journée est une furie à minuit quand 3 abrutis déboulent dans sa cuisine. Il nous chasse, nous conseille de faire le grand tour par la gauche parce que les patoux vont nous flinguer... difficile de lui en vouloir. Il avait essayé de m’appeler pour anticiper mais j’etais En mode avion...
Donc jardinage derrière le refuge, reprise de la trace, le brouillard s’en mêle, pas simple de suivre la trace, les kairns sont invisibles, on monte au moretan dans le vague. Le névé est bien là et malheureusement on passe à droite. Faut pas passer à droite hein les kikous, vous me ferez le plaisir de bien longer le névé par la gauche! A droite les cailloux sont instables et posés dans une pente bien plus raide, un pas en avant à 4 pattes, deux en arrière en glissade... la misère. On arrive au sommet sauf qu’on est hors trace, le col est environ 100 mètres à gauche. Résultat traversée de névé et 80 m de ligne de crête de nuit dans le brouillard. Si vous lisez ça c’est que je ne suis pas tombé mais on ne faisait pas les fiers.
1 heure de perdu
Enfin le col, descente névé, on le savait, c’est plaisant, la moraine est top aussi, j’aime bien. Passage dans les gros blocs des lacs, ça va aussi. Et la plaine de Perioule très belle et plaisante.... de jour!
Sauf que là : on entendait les patoux aboyer depuis loin, les canons à loups peter sans arrêt, et je n’ai jamais pu trouver le numéro du chalet pour avertir le gardien. D’un coup on voit à la lueur des frontales 3 paires d’yeux se rapprocher de nous, 3 patoux remontés comme des pendules pour nous faire déguerpir, on hésite pas longtemps! Rebrousse chemin, traversée de rivière jardinage pour passer de l’autre côté de la colline afin de ne plus être en vue des chiens. Un autre sentier nous y attend et nous porte au pont au delà du troupeau.
1 autre heure de perdu
Descente dans les bois pleins de rochers, beurk. Et la partie tant attendue : la montée de la pierre carre.
Je ne connaissais pas cette partie.
J’ai un problème d’estomac depuis qq heures, Jean un souci au genou, et patrice est chaud comme la braise.
Je ferme le cerveau et commence à monter ce ravissant mur interminable avec vue imprenable sur.... rien. C’est l’horreur ce truc! 500d+ sur 2 km. C’est pas infaisable comme ça mais là!!!
J’estime qu’on est bientôt arrivé et Pat, pensant m’aider m’annonce qu’il ne reste PLUS QUE la moitié! Arrêt au stands! L’estomac ne voulait pas entendre ça! Je pose mes tripes direct!!
Je reprends doucement, on y arrive, sauf que on y arrive jamais en fait, après c’est super cassant, ça monte et ça descend sur 2/3 km jusqu’à Super Collet. Ouaouh hardcore cette portion!
On l’a évoqué à demi mots entre nous, on avait laissé une voiture sur le parking de Super Collet exprès. Si ça va pas on s’arrêtera là. Ce sera tout pour moi, je suis vidé de toute énergie, mes nausées on eu raison de moi, Jean semble vraiment souffrir sur les descentes, genou hs. Pat peut finir, on lui propose de le suivre aux points d'assistances avec la voiture, mais il arrête aussi par cohésion de groupe.
Voilà, avec cette reco je connais désormais TOUT le parcours officiel, ayant fait le 47 il y a deux ans et le début l’an dernier avec bachage au pleynet.
Ça va être un sacré chantier physique, moral et surtout compliqué pour mon petit estomac.
Je vous laisse je vais me faire un peu de prépa mentale
