Récit de la course : Semi-Marathon de Paris 2010, par Aouet64
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Le récit
« Ushindi ! » comme on dit à Naïrobi. Hujambo à tous. Le Kenyan a encore frappé. J’ai fait ce que j’ai pu, mais je ne suis pas habitué au froid et ça m’a perdu dans le sprint final contre Gébré. Je le battrai s’il s’aligne sur le Marathon de Mouzon, promis. Mais j’ai lu dans ses yeux qu’il a eu peur, s’il sait que je m’inscris il n’y sera pas. Tout commence par une sonnerie. A 6h30. Le Seigneur doit encore m’en vouloir d’avoir perturbé sa journée de repos. Le temps d’un petit déjeuner, copieux et équilibré, de me décider sans hésiter pour un cuissard long (ça glaglate aujourd’hui !) et me voici accoutré comme un coureur, un vrai. Ce matin je vais rejoindre 23 000 autres malades dans le froid. 23 000 malades qui vont souffrir volontairement 1h30 à 2 heures pour le plus grand nombre. J’enfile un survêtement par-dessus la tenue et je sors mettre en route après un dernier câlin à ma tendre moitié. Laquelle se moquera de moi (il fait froid, mon givré de mari serait mieux à la maison !) … avant de finalement passer la matinée à chiner dans les brocantes sous le vent et dans le froid.Je file vers Paris, le périphérique Est, Vincennes. Terminus tout le monde descend. Enfin, après 30 mn pour trouver une place à plus d’un km du château. Il y a du monde. Je marche jusqu’au point de rencontre, le long des douves. Un vent glacial cingle les coureurs qui arrivent à pied de partout, en train ininterrompu de jambes affutées. Je retrouve le groupe le temps d’une photo. On discute 10 mn, on se souhaite bonne course et il faut déjà aller s’échauffer. Pas pour moi. Dimanche dernier m’a appris que pour l’instant je n’ai pas le niveau pour aller chercher un chrono. Alors autant aller plutôt chercher la chaleur humaine : je rentre dans le sas me grouper avec le reste du troupeau. Ca donne vraiment cette impression, « parqué » derrière un grillage. Sas des 1h35. J’étais motivé à l’époque de l’inscription ! De mémoire je visais 1h30. Mais le nouveau boulot extrêmement prenant, l’installation dans les Ardennes, les blessures et les kilos pris (toujours pas perdu, même si l’un d’eux a disparu depuis dimanche dernier) ont eu raison du chronomètre avant même le coup de feu de départ. Dommage. J’essaye le sas des 1h45 mais je suis refoulé ( ?), le volontaire m’explique que le sas devrait être plein rien qu’avec ceux qui y ont réservé leur place. Mouais. Le coup de feu. Le temps des discours officiels (dont celui de l’ambassadeur du Kenyan qui vient encourager ces troupes) et il est là.
Je pars en me calant de suite sur ma vitesse de croisière : un fond de commerce à 12 km/h, inébranlable quelque soit mon niveau d’entraînement et la distance. Ce rythme doit m’emmener en un peu moins de 1h45 sur la ligne d’arrivée. Pour une fois je fais attention au départ. Je meure d’envie de me laisser emporter dès le départ, ce 1er km magique où on a l’impression de courir comme un zébre parce qu’on part toujours trop vite, mais si on le sait. Dommage de gâcher un moment aussi intense, surtout sous un soleil splendide et un joli ciel bleu en prime . Allez, on se concentre sur la course. Je suis la ligne bleue des Vosges, ne pas me laisser entraîner par les grappes de cuisses qui me filent entre les jambes. Ce départ-ci est froid, venté mais rapide. La foule m’absorbe, les km filent déjà. Je suis un peu inquiet sur le rythme, je n’arrive pas à accrocher un repère kilométrique, trop de monde. J’ai l’impression d’être à 14 plutôt qu’à 12, je dois me raisonner. Au km 3 je croise notre photographe amateur qui réussira son 1er reportage malgré une foule dense qui ne va pas l’aider. Je me réveille réellement au km 5. Un coup d’œil sur le chrono. Je suis en avance, mais c’est raisonnable, un peu moins d‘une minute. Les rangs des coureurs s’éclaircissent, je peux enfin profiter de ma course. Paris est une jolie ville finalement, quand on y a droit sans embouteillage sous le soleil et au milieu de 22 999 autres fadas. J’apprécie enfin mes foulées, elles sont mieux. Plus aisées, plus aériennes, plus régulières. Quelques km de répit à profiter des groupes de musiques le long du parcours : rock, Antilles, danseurs africains, un peu de tout, tambours. Et au milieu de bien esthétiques monuments. Au km 10, le serpent prend une avenue parallèle pour revenir vers Vincennes. Le peloton continue à me rattraper, lentement mais sûrement (le classement me confirmera que 1000 personnes m’ont doublé). Moi qui suis plutôt habitué à des remontées de plus en plus fortes depuis le fond du peloton, ça fait un peu drôle. Km 11 à 14, deux petites bosses. Malgré le vent toujours aussi froid, j’ai chaud. A partir du 15, ça commence à être pénible, malgré l’ambiance festive qui demeure, notamment les cors de chasse dans le bois de Vincennes, un fabuleux moment. Je compte les derniers km un à un, mais le chrono tient sans que je me mette dans le rouge, les km défilent vite finalement. Toujours entre 4 mn 40 et 5 mn, comme prévu. Régulier. Traversée du bois de Vincennes. Dernier virage. Dernière ligne droite. Arrivée 300 m. Un gars de l’équipe est 20 m devant moi, ça me motive. Je lance un très joli sprint zigzaguant. Vous ai-je dit que la foule était dense ?. Mais Gébré me bat d’une courte tête quand même. Qu’importe, j’avais besoin de savoir qu’après 21 km j’étais encore tout à fait capable d’envoyer des watts. Ca bouchonne un peu après la ligne pour le retrait des puces et les distributions de la médaille souvenir. J’ai appris depuis que ça a été la Berézina pour les plus de 1h50. Souci d’organisation ? On s’étire, on refait la course avec quelques copains, mais l’air est trop glacial pour la faire longue, je me rentre !Cette semaine sera calme, avant une reprise d’entraînements et en attendant la prochaine épreuve dans 2 semaines.
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2 commentaires
Commentaire de hellaumax posté le 12-03-2010 à 17:25:00
Très sympa à lire ton récit!!
Bravo pour ta course et merci pour ta bonne humeur
Commentaire de LongJohnSilver posté le 13-03-2010 à 22:56:00
J'aime bien l'idée du 12km/h inébranlable :) Pour moi ça reste un concept abstrait ! Merci pour ton récit.
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