Récit de la course : Marathon de New-York 2009, par germaine

L'auteur : germaine

La course : Marathon de New-York

Date : 1/11/2009

Lieu : New York (Etats-Unis)

Affichage : 1948 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

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UN MARATHON DANS LA VILLE DE NEW YORK

 

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Le marathon de New York est le cadeau d’anniversaire

qu’à tenu à me faire mon mari pour mes 50 ans. Moi je n’étais pas spécialement

emballée : je  suis plutôt nature que  citadine et je déteste me retrouver dans

le bouchon d’une course à forte participation.

 

 

copie_de_img_5865.jpg

 

 

 

Mais, il parait que N.Y. est mythique et un cadeau pareil ne se refuse pas, d’autant plus

que mon mari loin d’être un fana comme moi de courses et de marathons fait l’effort

de le courir  aussi. Tout d’abord je compte y aller vraiment « en touriste » sans objectif

chrono du tout, puis petit à petit, mon esprit compet prenant le dessus, je me prends

à rêver d’un « moins de 4 h » . Sans prépa spécifique du tout, juste avec les entraînements

de base de mon club. Puis je doute, je me dis qu’il faudrait tout de même que je fasse

quelques séances spécifiques, et je finis par suivre pendant les 4 dernières semaines

un plan fait au jour le jour par mon entraîneur. Je reconnais que je suis pleine de

contradictions : je le fais en touriste, mais je veux faire moins de 4 h …..

Je n’ai pas particulièrement surveillé mon poids non plus et il me semble que je

 suis loin d’être à mon poids de forme marathon, ce qui se confirmera à mon retour

lorsque j’aurai eu le courage de me peser  (  4 kgs en trop !)

 

 

Il me parait tout à fait impossible de vous parler uniquement du marathon et de faire

abstraction totale de la ville et du séjour,  pour moi les trois sont liés, et le marathon

seul me paraîtrait bien fade si tout ce qui s’est passé autour n’avait pas eu lieu.

 

Alors pour rendre la lecture moins fastidieuse, je vais faire des paragraphes, vous

pourrez lire uniquement ceux qui vous intéressent.

 

LE GROUPE

Nous sommes partis avec l’AFCF, nous ne connaissions personne, hormis quelques

échanges avec Eripou.

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 Eric

 

Celui-ci  a comme copain de chambrée un certain Christian.

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qui accepte que je publie sa photo à condition que je mette

son numéro de portable pour toutes jeunes femmes qui

succomberaient à son charme ....

 

Notre bonne entente à tous les quatre a été exceptionnelle et il me manque

des superlatifs pour qualifier notre complicité, notre bonne humeur, notre entrain.

Des personnalités très différentes et en même temps complémentaires.

Les parties de rigolade dues aux blagues de Christian, blagues souvent excellentes,

parfois simplement bonnes et parfois en dehors des limites qu’on lui avait

fixées ( limites qu’il tentait en vain de respecter pourtant )….la journée post-

-marathon décrétée par Eric « journée du gras », qui a débuté par un petit

déj américain avec bacon,  œuf etc, suivie à midi par

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un énorme hamburger dans un vieux bar traditionnel de Greenwich,  

et terminée par la corpulence de sa voisine au spectacle MaMaMia…..

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la fin du spectacle où nous avons fini debout à applaudir à danser et à chanter….

 le CLIC CLIC CLIC incessant du guide américain pour nous indiquer les endroits

 à photographier pendant la visite « by  Night »,  et son « I told you ! » lorsqu’on ne

 se baissait pas assez sur le bus sans toit et que les branches des arbres nous

arrachaient les cheveux…..

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( je ne pourrais vous dire laquelle des blagues de Christian a provoqué

mon fou rire, vu qu'ils nous en sortait une  toutes les 3 s et demie ....)

 notre balade dans les rues avec le gobelet

 de café à la main « pour faire comme les américains » ……nos séances shoping, avec

 leurs moqueries sur l’achat de mes superbes Convers violettes (je regrette de ne pas

 avoir acheté aussi les jaunes) ...tous ces moments parmi d’autres font que ce séjour

 restera un souvenir inoubliable.

Il arrive parfois qu’en raison d’un contexte particulier, toutes les conditions soient

réunies pour vivre des moments privilégiés, et c’était le cas. Merci à vous deux mon

 Riri et mon Cricri pour ces moments d’insouciance, de m’avoir ramenée à mes

 16 ans. D’ailleurs nous avions quasiment les larmes à l’œil en nous quittant à Roissy,

comme des ados …..

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 ..... d'ailleurs les deux ont embarqué en même temps, en disant "nous sommes ensemble" ....

  

LA VILLE

L’hôtel Edison est placé au cœur de Manhattan, c’est un hôtel vieillot, qui a besoin

d’un coup de rafraîchissement mais très bien placé. Le premier matin, nous sortons

de l’hôtel et nous tombons à l’angle de la rue sur Times Square : le choc !

 

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 Je ne résiste pas  à l’envie d’envoyer une photo par sms à un amoureux de

 la ville qui a bien essayé de me la faire apprécier avant mon départ.

C’est effectivement une ville à part, américaine et grande, mais si particulière et

 différente des grandes métropoles. La multitude de ses petits commerces,

une absence totale de « dress code »

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 (mesdames là-bas c'est très tendance les collants grillés, même les mannequins

dans les vitrines en portent)

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( celle-ci c'est peut être parce que c'était le soir d'Halloween .... quoique .....)

 on peut tout se permettre dans l’indifférence

g énérale,  des odeurs de viande grillée, pop corns, gateaux qui flotte dans l’air ….

un je-ne-sais-quoi qui la rend humaine.

Bref, je comprends maintenant qu’on aille à N.Y. juste pour le plaisir ….ce que je

 ne manquerai pas de faire.

 

LE FOOTING DANS CENTRAL PARK

Vendredi matin, l’organisateur nous a entraîné aux aurores faire un footing dans

Central Park, histoire de nous montrer la difficulté des 4 derniers kms.

Je reste prudente, j’ai encore quelques courbatures aux cuisses des dernières

séances d’entraînement, hors de question que je brûle mes cartouches avant l’heure.

Il est donc décidé de faire deux groupes. Je reste dans celui qui fait le tour le plus

petit, croyant sur parole que la fin sera dure et ne voulant pas aller le vérifier.

Je ne sais pas comment je m’y prends, mais je trébuche sur je ne sais quoi et viens

m’aplatir contre un arbre qui m’empêche de m’étaler de tout mon long. Est-ce

la raison pour laquelle une douleur apparaît à un quadriceps ?  en tout cas je sens

un point douloureux, comme une contracture qui ne demande qu’à se transformer

en déchirure. Je peste contre moi-même, et la peur de ne pouvoir prendre le départ

m’envahit. Du coup je zappe le footing de l’ONU le samedi matin car je sens trop

ce point douloureux et je ne voudrais pas que ça empire.

 

LE RETRAIT DES DOSSARDS

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Une organisation à l’américaine : avec le bon de retrait nous sommes dirigés vers

un secteur de la couleur de notre départ, et là une multitude de comptoirs numérotés

par dossards.  On nous remet un sac avec le tshirt officiel et tout un tas de babioles,

des bouquins avec  plein d’indications très utiles …. mais que je ne lirai qu’en

France car là-bas je n’ai pas pris le temps de le faire.

 

LA PASTA PARTY

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Au resto « Tavern on the Green » dans Central Park.  Lorsque nous nous y rendons,

à pied, le samedi soir, il fait 18°.  On risque d’avoir trop chaud demain. Arrivés sur

place, on se dirige vers l’entrée lorsqu’un bénévole nous dit « Take the line » (c’est

une expression que je connais par cœur maintenant car on l’a maintes et maintes fois

entendue, non pas que nous voulions tricher, mais les queues sont là-bas tellement

longues qu’on ne voyait même pas qu’il y en avait une) et là en l’occurrence, elle

est interminable……… mais elle avance vite, et finalement on aura moins d’une

demie-heure pour une queue de certainement plus de 400 m.  Nous nous attendions

à manger sous une tente et là, le choc encore !

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une salle splendide, des lustres au

plafond, des chaises tapissées, des décorations, et des pâtes ….. Barilla ! car

sponsorisée par… Barilla ! on nous donne un sac avec encore tout un tas de babioles

et un paquet de spaghettis …..Barilla ! sur la table des boites de pâtes … Barilla en déco

….. et notre Christian qui en pique et les met dans son sac pour les ramener en France.

Plusieurs variétés de pâtes nous sont proposées cuisinées de diverses façons, en libre

service et à volonté, idem pour les boissons ………    feu d’artifice et la pluie qui

commence à tomber !  finalement, peut être qu’on va avoir de la pluie !

 

LE MARATHON

 

L’avant course

J’hésite encore sur la tenue à adopter. J’ai peur d’avoir froid aux genoux car je crains

que ça ne réveille des douleurs bizarres qui parfois surviennent pendant le marathon.

Pendant celui d’Annecy, elles m’ont handicapée pendant une 10è de kms, je les ai

mises sur le compte du devers du parcours à un certain endroit, mais le froid peut les

réveiller également. En même temps j’ai peur d’avoir trop chaud aux cuisses, alors

je mets un short court sous un cuissard et au dernier moment si j’ai froid j’enlève le

short et court avec le cuissard. Le haut c’est un maillot à manches courtes, dessus

 je porte un vieux maillot à manches longues que je jetterai lorsque je commencerai

 à avoir chaud. Par-dessus j’ai un sweet, un tshirt de change, que je déposerai dans

le bus avant le départ pour le récupérer à l’arrivée.

 

Nous partons de l’hôtel à 5h45 et arrivons à Staten Island à 6h30 soit 2h30 avant le

départ. Heureusement que nous avons prévu de quoi nous protéger du froid, car il pleut,

il vente et il fait froid. Mon mari et moi  sommes dirigés vers notre aire de départ.

Il existe 3 aires de départ différentes, deux sur le pont, une sous le pont, à chacune

correspond une couleur (bleue, verte et orange)  Il y a des boissons à volonté, café, thé,

eau, barres, etc ……. vraiment à  volonté, les bénévoles insistent pour qu’on en prenne

et qu’on en reprenne. On nous distribue des zolis bonnets roses, c’est bien agréable car

malgré ma casquette j’ai froid à la tête. On attend l’heure, assis par terre sur un vieux

coupe  vent que j’avais apporté, heureusement qu’on est ensemble.  Un français

porte un bracelet avec les temps de passage en miles et un autre en kms pour un objectif

de 4 h …… et je réalise que je n’ai pas du tout calculé combien ça pouvait faire en miles.

Habituellement, j’ai tous les temps de passage, vachement organisée et  là RIEN !

Je note juste qu’il faut tourner autour de 9mn au miles et de 5mn30-5mn40 au km.

Noter ça juste là, avant le départ ça ne me ressemble pas, peut être que les consignes

données concernant mon problème de polar « laisse tomber ce truc, cours à la sensation,

profite de l’ambiance » ont fini par porter ses fruits. Avant de déposer le sac à la consigne

j’opte pour le cuissard, j’ai peur que le froid aux genoux me déclanche des douleurs

(je vous rappelle que je suis quinquagénaire !)

 

La course

Notre vague est appelée dans le sas. Dans chaque aire il y a 3 vagues de départ :

9h40 – 10 h – 10h20. Dans chaque vague : des sas selon le temps donné, mon mari est

en B et moi en F. Nous partons dans la 2ème vague et mon mari m’accompagne dans

mon sas (lui peut reculer, moi je ne peux avancer) ce qui fait que nous nous trouvons

quasiment en queue de la 2è vague. Comme de plus j’ai la bonne idée d’aller faire

pipi dans le sas, on sera dans les tous derniers au départ.  Mais nous sommes ensemble

et je l’aurai mon petit bisou au départ, contrairement à mes craintes lorsqu’on m’a dit

qu’on séparait les hommes et les femmes à l’arrivée des bus ( je n’ai rien vu de tel )

 

Je n’entends pas le coup de canon de notre départ (je doute qu’il y en ait eu)

Nous notons juste que le peloton s’avance, puis nous commençons à entendre la

musique, le fameux « NEW YORK » , les cris, les applaudissements fusent de toutes

parts, on se regarde avec mon mari «  ON Y EST ! » ( et re-bisou)  et on franchit

l’arche de départ qui affiche 22 mn.

Je déclenche mon polar (pourvu qu’il ne me lâche pas, il a donné des signes de

de fatigue récemment et je n’ai pas eu le temps de l’envoyer en révision).

Nous débouchons  sur le pont Verrazano et ça monte direct. Le vent souffle, il

fait froid, mon mari me demande d’accélérer pour coller au groupe devant. Je refuse,

je préfère prendre mon allure tout de suite. Il me lâche et y va, c’était prévu ainsi,

départ ensemble, et chacun fait sa course et vit ses propres sensations.

 

 

Dés le pont des gens marchent ! comment ont-ils pu se mettre dans le sas de moins

de 4 heures ??? un monsieur en surpoids (encore plus que moi) perd sa ceinture chargée

d’une multitude de gels, on en rigole avec la coureuse  à mes côtés.

Je cherche le premier km, je ne le trouve pas, en fait les kms sont indiqués tous les 5 kms.

Me voilà bien ! je me régule avec le cardio, ne pas dépasser tout de suite 85 % de FCM 

et surveiller les miles.

 

Premier mile : moins de 9 mns, tout bon,

Deuxième mile : 9x2 : 18 mns je suis en dessous, tout bon encore,

je me rends rapidement compte qu’en course j’ai du mal à maîtriser la table de neuf.

Le  9x6 me demande un certain temps de réflexion,   au  9x7 je me rends compte que je ne pourrais à la fois maîtriser la multiplication et la conversion des mns en heure …..

Parallèlement je surveille le temps de passage aux 5è kms, et la vitesse de mon

 accéléromètre,je me rends compte que celle-ci est fausse.  Finalement je décide de

 me réguler en  surveillant la FC et le temps de passage tous les 5 kms tout en

veillant à rester dans une allure confortable afin de suivre les conseils des derniers

SMS d’encouragement :  « ENJOY ! »

 

La densité du peloton me gêne. J’essaye d’éviter de zigzaguer car on y laisse

beaucoup d’énergie, je suis bien obligée de le faire cependant lorsque je suis vraiment

bloquée derrière quelqu’un qui visiblement n’aurait pas du prendre le départ dans ce sas.

Je tente les bas côtés, mais je pense aux effets pervers du devers sur mon genou et me

 rabats au milieu de la route. Avant le 5è kms le peloton se fluidifie, mais nous

rejoignons le  peloton de la 2è zone de départ et les bouchons recommencent. Le

 même phénomène se passera à l’approche du 10 è kms lorsque le peloton de la

3 è aire de départ nous rejoindra. J’étais vraiment mal placée.

 

Les ravitaillements offerts dans un grand gobelet souple me font perdre du temps

également : impossible de boire en courant. On m’apprendra plus tard comme faire :

vider une partie de l’eau, car souvent trop plein, pincer le haut du gobelet de manière

à faire un bec et boire au bec.

 

 Malgré ça, pour l’instant c’est génial, les sensations sont super bonnes et les temps

de passage meilleurs que dans mes prévisions de 28m30 :

5 kms :  28 :40

10 kms : 27 :23

15 kms : 27 : 54

20 kms : 28 : 04

 

Toujours sans forcer, dans une allure souple et agréable, aucun bobo, la contracture

crainte a disparu et je profite de l’ambiance. Je me dandine et frappe des mains au

rythme des orchestres et j’observe autour de moi. Les coureurs portent souvent des

maillots à la couleur d’une cause : contre la cancer, contre la leucémie, contre les

problèmes de prostate, en hommage à un défunt (une dame avait agrafé la photo de

son mari sur son maillot !) … Le public est très nombreux et enthousiaste, il propose

des boissons, des barres, des lingettes pour s’essuyer ….. j’ai vu des policiers

encourager et même taper dans les mains des coureurs : inimaginable chez nous.

On sent que c’est vraiment L’EVENEMENT de la ville ce marathon.

Les sensations sont toujours bonnes, mais on m’avait prévenue que la première partie

était très (trop ?) facile par rapport à la seconde ………et je reste méfiante en

veillant à rester dans une allure confortable et à freiner l’envie que j’ai d’aller

plus vite.

 

A peu près à ce moment, un grand monsieur tout habillé aux couleurs de l’équipe

de France traverse la route juste devant moi, nos yeux se croisent, et je crois bien

avoir reconnu Bruno (qui allait faire une pause pipi hors wc….. ouuhhhhh le vilain !

c’était interdit, c’était marqué dans le règlement ! )

J’entends alors deux voix françaises qui râlent « mais il est où ! » …. je me doute

que c’est Bruno qu’ils cherchent, ils me le confirment et je les informe de la raison

de son arrêt. Visiblement très contrariés qu’il les lâchent pendant  quelques instants.

Je les ai suivis un moment, mais ils avaient une allure très irrégulière,  je comprends

 qu’ils aient été perdus sans meneur car ne sachant visiblement pas se gérer seuls.

Je maintiens mon rythme et je les lâche… je ne les reverrai pas me doubler pourtant,

 ils l’ont fait……. plus tard, Bruno me refera une belle queue de poisson pour se

 précipiter sur des gobelets  qu’il porte à ses coureurs ….. bouhhhhh, personne

 ne m’a fait pour moi …. pas étonnant qu’ils aient eu une si belle régularité dans

leurs temps de passage.

 

Arrive le fameux pont du Queensboro qu’on m’avait décrit comme une des

principales difficultés. Aucun public et il monte, il monte, il monte ….. pendant

 je ne sais combien de temps, la montée me parait interminable et d’autant plus

insupportable que lorsqu’on est dessus on a l’impression que c’est plat. Des

groupes de coureurs entament par ci par là des refrains de chansons de leurs

pays, ça détend le stress général, moi je ne chante pas, je suis  en train d’y

 laisser déjà assez d’énergie….. sans compter que je commence à avoir mal à

mon genou gauche, celui qui souffre dans un parcours en devers.

J’observe le sol, je suis en devers, je cherche à me déplacer sur un endroit plat, et

surprise : toute la route est en devers, génial ! Le genou droit commence à se

faire sentir  également et maintenant c’est aux deux genoux que j’ai mal, pas une

douleur fulgurante comme à Annecy, mais une douleur handicapante qui m’oblige

à réduire mon allure, c’est décidé je ne me lancerai plus sur un marathon avant

d’avoir vu un spécialiste du genou .

 

25 kms : 28 :50

A la sortie du pont on débouche sur la 1ère Avenue, c’est une ligne droite de plus

de 5 kms. Impressionnant : un fleuve humain à perte de vue, j’ai vraiment mal à

mes genoux,  envie de m’arrêter mais une sensation étrange d’être prise dans une

masse humaine qui me porte et qui m’aide à maintenir une allure que j’aurais été

incapable de tenir seule, néanmoins, le chrono chute, et le passage dans le Bronx

où le public est nettement moins enthousiaste n’arrange pas les choses. ….

30 kms : 29 :35

35 kms : 32 :53

Les douleurs s’estompent, je savais que ça arriverait dés que j’aurais pu récupérer

suffisamment sur le plat. Les cuisses sont lourdes, mais c’est une sensation que

je sais gérer, l’ayant connue à l’entraînement, et j’arrive à relancer lorsqu’on

arrive sur la 5è avenue. Le public est à nouveau très nombreux, sur 3 ou 4 rangées,

derrière des barrières habillées de panneaux publicitaires, j’ai l’impression

d’être la championne du monde, ça me booste, ça me grise, je relance euphorique

avec les bonnes sensations retrouvées …….jusqu’à ce que je voie mon mari au

38è sur le bord du parcours qui m’attend ( ça faisait aussi partie de mon cadeau

d’anniversaire et c’était la surprise). Je l’appelle sans ralentir pensant qu’il

allait imprimer mon rythme. Hélàs, arrêté depuis un moment, il  peine à se

remettre en route et me demande de ralentir …… j’ai honte (et je m’auto-flagelle)

d’avoir pendant un centième de demi-seconde regretté qu’il m’ait attendue.

Mais je lui dis que ce n’est pas grave, et je lui demande de savourer ces

instants : on ralentit, on profite de l’ambiance, on tape dans les mains des

spectateurs, on répond aux encouragement français, on pose pour les

 photographes, officiels et non officiels, du coup je n’ai pas vu les difficultés

tant annoncées et les bosses dans Central Park … on franchit l’arche la main

dans la main et on s’embrasse à l’arrivée. J’ai même eu la larmichette

à l’œil en regardant les photos sur le site ….. je sais que nous réalisons le rêve

des marathoniens hommes ou femmes  dont le conjoint ne court pas.

Le chrono final : 4h08, la photo sur le site affiche 4h30 car nous sommes partis

22 mn après la première vague….dommage.

La vigilance des bénévoles sur l’état des arrivants est à souligner, ils sont

réellement aux petits soins et prêts à intervenir au moindre signe de malaise,

et même sur le parcours la question est souvent posée et l’aide proposée.

 

L’APRES MARATHON

L’importance du marathon pour les new yorkais est encore plus ressentie à la vue

de la médaille que l’on porte fièrement à son cou. Sous l’insistance de nos

fameux compagnons je l’ai portée aussi le soir du marathon.

 

 

Le « congratulations » fuse de toutes parts, le regard admiratif que l’on nous porte, fait que l’on sesent valorisé, peu importe le chrono. Quelqu’un a même demandé à Eric de poser à côté de lui et de sa médaille.

Il est très amusant également le soir même et les jours suivants d’observer chez

beaucoup de personnes une démarche bizarre, en canard, des grimaces à la descente

ou la montée de trottoirs ou de marches ….. j’ai rarement vu autant d’handicapés

rassemblés au même endroit.

 

Le marathon de New York le plus beau marathon du monde ? c’est très subjectif

et je ne suis pas encore sûre d’y adhérer totalement, mais un marathon dans la

ville  de New York oui c’est quelque chose à vivre au moins une fois dans sa vie…..

 

img_5793.jpg

 

 

  

15 commentaires

Commentaire de Pat'jambes posté le 11-11-2009 à 00:43:00

Merci pour ton CR que j'ai lu avec intérêt.

Les miles... diantre pas facile pour nous autres européens qui sommes rodés au temps au mille ;-p...
La table de neuf > quelle horreur! ;-D

Ca donne envie d'aller découvrir cette ville, ses habitants et ce parcours.

Beau cadeau!

Commentaire de JLW posté le 11-11-2009 à 01:19:00

Que dire après un tel récit, un tel marathon ?
Tout d'abord j'espère que tu montreras fièrement ta médaille lors de la prochaine course dans l'Essonne ?
Ensuite, c'est sûr, New York est une ville à part, son marathon doit l'être aussi, et tu nous le fais vivre comme tel.

Tu as effectivement de la chance d'avoir eu ce marathon comme cadeau d'anniversaire, et en plus de le courir avec ton homme, ca doit être très sympa.

Et pour finir, je dirai qu'il manque quelques photos ... mais ça c'est une autre histoire !

Merci Germaine pour ton beau témoignage (et pour un bon chrono malgré les douleurs au genou). Et maintenant petit repos avant les cross.

Commentaire de gdraid posté le 11-11-2009 à 08:00:00

Merci Germaine !
Le marathon de NY, tout est dans ton récit, même sans photos, tu nous régaleS d'un beau voyage inoubliable.
Encore bravo pour ton esprit de vraie marathonienne !
JC

Commentaire de eripou posté le 11-11-2009 à 09:38:00

Que dire Germaine ?
Pour avoir vécu cette aventure à tes côtés, je suis très ému de lire ce récit...
Merci également à toi pour ces moments inoubliables.

Commentaire de Papillon posté le 11-11-2009 à 12:12:00

Bravo Germaine!!!! Superbe CR, pas besoin des photos!!!! Récupère bien!!!

Commentaire de tabuki posté le 11-11-2009 à 13:44:00

j'avais hate de lire ce CR. Je me doutais bien que ce marathon devait être qqc... Ca donne vraiment envie d'y aller. Un jour....
Bonne recup. à toi et merci

Commentaire de NDM posté le 12-11-2009 à 09:44:00

Aller à NY et faire la connaissance de ...... français! quelle horreur!! ;-))

Plus sérieusement, vivre cette aventure avec ton hommea a du être un moment très fort.

Merci pour ton CR et bravo Germaine!

Commentaire de germaine posté le 12-11-2009 à 22:43:00

Contente qu'il vous ait plu .... et non, je ne porterai pas ma médaille aux cross .....
en revanche, j'ai toujours ma puce à ma chaussure, et je frime en courant avec des gants qui portent à chaque doigt le nom des quartiers traversés ... d'ailleurs ce soir on me demandait à quel endroit du parcours se trouvait le pont du Queensboro et je l'ai montré sur mes gants ...

Commentaire de moumie posté le 13-11-2009 à 00:03:00

bravo pour ton marathon et joyeux anniversaire.

Contrairement à toi, je n'ai fais aucune table de multiplication pendant la course :-) mais j'ai trouvé que courir en miles c'est beaucoup moins long et par conséquent moins fatiguant :-))

Bonne récup

Commentaire de germaine posté le 13-11-2009 à 10:43:00

Je pense aussi qu'il parait plus court qu'un autre marathon ...les miles, les 5 kms défilaient très vite, si je compare avec celui d'Annecy où j'ai fait le même chrono et qui m'a parut interminable, je me suis demandé à l'arrivée s'il n'y a pas une erreur quelque part, comment ai-je pu mettre 4 h ..je ne les ai pas vues passer ...

Commentaire de shunga posté le 15-11-2009 à 00:13:00

VOilà un récit que je m'étais gardé pour la fin. PAs déçu.
Bravo et merci pour le voyage.
Ca me ferait presque envie ^^

le shung', le gars sur le balcon bleu ;)

Commentaire de marat 3h00 ? posté le 15-11-2009 à 18:06:00

Eh bien félicitations !
depuis le temps qu'il est annoncé, le voilà enfin le Cr. Et ça donne envie ! Bravo et merci

Commentaire de lecoureurdesbois posté le 20-11-2009 à 10:56:00

Bravo Germaine, tu vois moi aussi je préfère les courses natures, et bien sur ce marathon je n'ai j'amais vécu quelque chose d'aussi fort. Tout comme toi il a été difficile de quitter le groupe. La nostalgie à bien durée 1 semaine après le retour en France. Nous avons vécu des moments très intenses et riches en émotions.
Guillaume

Commentaire de nataubi posté le 20-11-2009 à 22:21:00

bravo germaine et merci pour ce cr qui m'a rappelé plein de souvenirs et tes photos sont superbes.

moi aussi j'ai toujours ma puce à la chaussure ;-)

Commentaire de gdraid posté le 29-11-2009 à 21:12:00

Coucou germaine, j'en remets une couche, car avec les photos, c'est évidemment bien plus beau !
JC

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