Récit de la course : Restonica Trail - 30 km 2009, par nico26

L'auteur : nico26

La course : Restonica Trail - 30 km

Date : 4/7/2009

Lieu : Corte (Haute-Corse)

Affichage : 3365 vues

Distance : 30km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Une semaine particulière

Cette semaine en Corse était prévue depuis un certain temps : je voulais faire découvrir à Séverine ces lieux que j’aime tant.

Au programme : rando carte/boussole hors sentiers battus la semaine, ponctuée du trail du tavignanu le samedi avant de partir. De quoi attaquer les choses sérieuses dans la préparation des TDS en se faisant bien plaisir. Le grand parcours était très tentant, mais ça risquait de faire beaucoup après une semaine de marche sac au dos et c’était un coup à se cramer plus qu’à se préparer pour les TDS, donc on verrait plus tard.

 

La vie en ayant décidé autrement, le programme a été revu, mais la semaine en Corse maintenue. Une première moitié de semaine chez un ami a Galeria, avec un peu de mer et un peu (beaucoup) de footings dans les chemins alentours, puis rendez-vous au camping à Corte avec mon frère et Sandrine, sortie course à pied sous l’orage, petit tour en marchant aux lacs de Melo et Capitello (histoire de voir que le grand parcours c’est quand même niveau 2, sans compter les névés après la brèche et sur la descente au Capitello), avant d’être rejoints vendredi par mon cousin, Valérie et Pascal : on était là en nombre pour toi, t’allais le faire 6 fois (au moins) ce trail…

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La semaine précédente s’était passée sous le thème chaleur le matin/orage l’après-midi sur les reliefs (c’est-à-dire à peu près partout en Corse ;) ). Le samedi s’annonce plus simplement comme caniculaire…

 

Le ton est donné vendredi au retrait des dossards : l’ambiance est conviviale, les plaisanteries sur les « pinz’ » bon enfant et il y a environ un bénévole par coureur, on va être choyé !

Pasta au resto U de Corte : la deuxième assiette de ravioles au brocciu est dure à finir, on ne rigole pas avec les portions de rab’ par ici !

Une petite nuit pleine de doux sentiments et de vœux de bonheur pour le chien qui n’arrête pas de gueuler et en se levant on pense à ceux qui sont déjà en train  de grimper pour le long…

 

C’est pas tout ça, mais maintenant c’est à nous de jouer ! Juste le temps de faire une photo de groupe, on se souhaite bonne course et en avant !

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Comme toujours ça part vite, j’essaie de ne pas me laisser entraîner et évite de m’emballer. J’aurais tout de même tôt fait de dépasser les 160 bpm que je m’étais fixé pour limite… Allez, admettons 165 ! (et 170 ponctuellement, mais pas plus !)

 

2 mn après le départ et déjà les choses sérieuses ont commencé : ça grimpe sévère sur la crête pelée et le soleil cogne (déjà) comme un sourd…

Je prends mon rythme sans m’affoler, m’efforce de doubler sans perdre trop de temps ni d’énergie (savant dosage) ceux qui sont manifestement partis un peu optimistes.

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Un hélico vient nous tourner autour, on se croirait au tour de France (bon pour le développement durable, on repassera), un coup d’œil derrière pour voir que Corte est déjà assez bas !

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On quitte la crête pour une petite traversée, on relance trois pas histoire de dire, un brin de crapahut dans les rochers et ouf ! un peu d’ombre dans la forêt, c’est pas dommage !

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La pente se calme puis repart, la vue sur les sommets plein de névés est superbe, le chemin devient plus rocheux et nous voilà au premier pointage. Gare où on pose les pieds dans toute cette caillasse, mais j’en oublie de lever les yeux et je rate l’arche que j’imaginais plus haut (du moins j’imagine qu’elle était là, d’après ce qu’on m’a dit L ) ! Ah ben bravo ! C’est bien la peine !

Dans notre petit groupe de 6, seul Pascal l’aura vu, on a un peu la honte…

Courte descente, certains dévalent comme des cabris et reprennent un peu de la distance que je comblais en montée… Bigre, je ne pensais pas être trop arrêté en descente, mais là, je ne m’amuse pas à suivre le rythme, je sais que j’y laisserais des plumes, on verra dans la dernière descente, elle sera suffisamment longue…

Quelques montagnes russes, descente jusqu’à une rivière et on rejoint une piste plus large avec un premier ravito que je zappe, besoin de rien pour l’instant. Ça regrimpe sur la piste, puis on descend droit à travers le maquis, faut avoir l’œil pour le marquage, j’hésite un peu et me refais passer par un coureur manifestement plus à l’aise quand la pente s’inverse.

 

Deuxième ravito en bas de cette pente, je commence à m’arroser copieusement, parce que ça tape. S’en suit une assez longue portion de piste plus ou moins plate et lisse, elle en serait presque ennuyeuse si le décor n’était pas si beau, comme j’ai plus besoin de regarder où je pose mes pieds, j’en profite pour prendre quelques photos… la « Séverine touch » !

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Mon « descendeur fou » en point de mire me donne le rythme et m’aide à ne pas trop me traîner sur cette portion pas très à mon goût.

Puis le parcours quitte la piste et dévale à gauche jusqu’au refuge de la Sega. Je suis un moment mon lièvre mais finis par le perdre en même temps que je me perds aussi… Le sentier se raméfie, les marquages anciens et nouveaux suivent des branches parfois différentes qui se retrouvent finalement toutes au même point, mais quand on n’en est pas sûr…

 

Finalement voici le refuge de la Sega et son ravito. Je m’arrête un moment, entouré de tout un groupe de bénévoles toujours aussi sympa et serviables, qui me proposent à manger, à boire, me remplissent ma poche à eau… je me laisse dorloter un moment, mais il faut quand même repartir pour la deuxième grimpette jusqu’au plateau d’Alzu.

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Une montée en lacets dans la forêt, à l’ombre donc, ce qui est appréciable, bien moins raide que la première, je ne suis pas en trop mauvaise forme alors j’en profite pour relancer de temps en temps et m’efforce de suivre la sente la plus courte dans tous ces lacets. Je rattrape et dépasse mon lièvre de la piste forestière en lui donnant rendez-vous pour la descente suivante.

Ça y est, on sort de la forêt, un photographe puis des encouragements : c’est le ravito aux bergeries sur le plateau d’Alzu, vue superbe, chaude ambiance, caméra ! On se croirait des stars je vous dis !

 

Je me trempe encore le crâne pour éviter la surchauffe, fais une petite interview au pied levé « ça va très bien ! Un peu chaud, mais c’est beau, alors ça va » et c’est reparti. Je pense à toi, j’ai pas pu le dire, mais c’est aussi pour ça que « ça va »…

Maintenant, si j’ai bien suivi c’est globalement plus que de la descente. Globalement (c’est important ça !). Donc c’est dans cette descente qu’il faut pas mollir. Et plus de 1000 m négatifs à la suite, c’est bon pour l’entraînement.

 

Ça commence avec des zig-zag dans la forêt. Sûr que c’est un peu frustrant de ne pas dévaler tout droit là dedans, mais vaut mieux suivre le chemin, il y aurait moyen de se paumer… et puis la forêt ne nous dirait sûrement pas merci.

Je rattrape un coureur sans sac ni gourde… comment a-t-il fait pour arriver jusque là sans rien à boire sur lui ? Pour moi ça relèverait de l’impossible ! D’ailleurs manifestement il a son compte, peut-être que pour lui aussi…

 

Puis les cailloux reviennent, le chemin serpente à flanc de montagne, descend, remonte, longe des trous dans lesquels je préfère ne pas tomber (je vérifie : j’ai bien mon sifflet, c’est bon). C’est pas vilain par là non plus ! Et puis on a pas mal d’ombre, mais ça je ne le réaliserais qu’un peu plus tard…

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Car voilà, on finit par le traverser le Tavignanu, passage de la rive droite à la gauche… et des zones ombragées au plein cagnard ! Encore le buff kikourou dans l’eau au ravito avant le pont, et c’est parti dans la fournaise. Tout se goupille parfaitement : midi s’approche, on est déjà bien descendu, pas un arbre de plus d’1m20, pas un souffle d’air, la paroi rocheuse et le chemin empierré réverbèrent tout ce qu’ils peuvent…

Le sentier hésite sous ce soleil de plomb, il descend, remonte, redescend, reprend un peu d’altitude, impossible de savoir si on se rapproche ou pas, Corte reste invisible jusqu’au dernier kilomètre.

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La veille en regardant la disposition des points de ravitos sur la carte, on se demandait pourquoi il y en avait tant à la fin dans la descente… Je comprends mieux ! A peine mouillé, le buff est déjà sec, je suis en train de prendre un sévère coup de chaud. Et puis je ne vois personne devant, ça me motiverait, mais il faudra attendre la dernière petite bosse et la vue sur la citadelle pour que je vois enfin ceux qui me précèdent… pas très loin devant mais trop tard

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Là j’avoue que si t’étais pas là, je me mettrais bien à marcher, d’autant que c’est pas facile sur ces caillasses, mais je repense à toutes ces fins de sorties longues où j’en avais plein les bottes et où t’accélérais avec je ne sais pas quelle énergie en me disant « ben ouais, j’en ai marre aussi alors je veux que ça finisse plus vite »… Imparable comme raisonnement ;) Alors j’essaie d’être à la hauteur, tout en me disant que quand même, y aurait sûrement moyen de faire un malaise sous cette chaleur.

Comme toujours dans la dernière heure de course, j’ai un peu le bide en vrac, mais jusque là ça l’a toujours fait que la course fasse 2h ou 9h, donc pourvu que ça continue aux TDS…

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Une fois qu’on voit la citadelle, ça finit très vite, une dernière côte sur l’asphalte et c’est l’arrivée dans Corte. Enorme ! Comme au Canigou l’année dernière : tout le monde est en terrasse en train de manger et on passe au milieu sous les applaudissements de toute cette foule, ça donne des frissons !

 

Je bois un coup à l’arrivée, il fait une chaleur de plomb sur la place sans ombre, une tête qui me dit quelque chose mais que je ne remets pas tout de suite me demande si ça c’est bien passé et me dit qu’il m’a vu remonter dans la première côte et qu’il pensait que j’allais les rejoindre. C’est Damien Vaugoyeau, un autre grenoblois que j’avais croisé au stade à Echirolles en allant découvrir le club : il fait 2ème à 3mn après être parti doucement et avoir pointé à 8mn de la tête, chapeau ! mais je crois qu’il m’a un peu sur-estimé s’il pensait que je pouvais les rejoindre ;)

Je quémande un petit massage, on me dit que c’est uniquement pour des soins, pas des massages, tant pis…

 

Je repars donc en sens inverse pour attendre les autres, échangeant quelques remerciements avec les nombreux bénévoles au passage, expliquant à certains qui s’interrogent ce que c’est que tous ces gens avec des photos comme moi... Ils me disent que le grand parcours a été raccourci à cause de la chaleur, je comprends..

 

Je trouve un arbre sous lequel il y a un semblant d’ombre et je vois arriver Sandrine ! Bravo ! 4ème femme, 3ème sénior, félicitations ! Elle me dit qu’elle a accompagné Cécé jusqu’au plateau d’Alzu et qu’il ne doit pas trop tarder… Je la soupçonne d’avoir fait une sacrée descente !

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Mon frère met du temps à arriver, j’espère qu’il n’a pas eu de problème… C’est finalement Jean-Ju qui débouche, il me dit que Cécé s’est fait mal au genou et finit en marchant. Merde. Lui a eu un problème de poche à eau percée dès la première montée ! Mais il est au bout, avec pas mal d’émotion…

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Cécé arrive clopin clopant, pas spécialement éprouvé et rongeant son frein.

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Puis c’est au tour de Valérie, je l’accompagne jusqu’à l’arrivée, manifestement courir sur les chemins n’est pas sa tasse de thé, mais elle est là, et ne râle pas ;)

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Bêtement je rate l’arrivée de Pascal alors que je suis sous la douche, c’est con. Lui s’est débattu avec un mal de tête tenace que seule a pu vaincre une bonne piqure sur le parcours… Je suis honnêtement assez épaté de le voir là pas plus éprouvé que ça sachant le volume d’entraînement ayant précédé le trail.

Chapeau tout le monde, faut croire que quelqu’un nous a tous bien poussé…

 

Chapeau à ceux du grand parcours aussi, qui continuent à arriver pendant (et après) la remise des prix.

Sandrine hérite d’une petite coupe, j’en rate une assez inespérée à une place près puisque les 10 premiers sont récompensés. Dommage, j’aurais dû me forcer un peu ;) ça m’aurait bien plu d’avoir un petit truc pour toi, d’autant qu’en regardant le classement je sais bien à quelle place tu aurais terminé chez les femmes…

 

L’année prochaine on fait le grand ?

6 commentaires

Commentaire de L'Dingo posté le 07-07-2009 à 11:25:00

Le plus beau pays du monde. un coin de Paradis que tu n'étais peut-etre pas seul à contempler en quelques "touchs". - .(Et Pourquoi pas faire le grand en 2010 effectivement , c'est si tentant déjà au travers des images).

Commentaire de taz28 posté le 07-07-2009 à 13:40:00

Je ne connaissais la Restonica que pour m'être trempée dans les eaux limpides de ces piscines naturelles et superbes...
Merci Nico pour cette belle balade en Corse...

Je devine combien tu n'étais pas seul sur ce parcours, ta petite lumière brillait un peu loin, mais elle était là ...

Taz

Commentaire de akunamatata posté le 07-07-2009 à 14:45:00

merci Nico pour ce récit, j'avais soif rien que de voir les photos!

Commentaire de myrtille posté le 09-07-2009 à 10:46:00

Merci Nico pour ce beau récit d'un trail que nous avions bien envie de faire, connaissant la magie des paysages... Ce sera peut-être pour l'année prochaine.
Que d'émotion quand tu nous parles d'elle... oui elle est toujours là pour nous aussi.

Commentaire de L'Castor Junior posté le 12-07-2009 à 23:50:00

Merci Nico pour ce beau récit. Daloan m'a parlé plusieurs fois de ces lacs et de ces terrains sauvages. Belle balade que vous avez pu faire partager à Séverine en la portant chacun sur votre dos et dans vos coeurs.
L'an prochain, n'hésitez pas à faire un tour versant Italien du Mont Blanc : vous aimerez, et ça lui plairait à elle aussi j'en suis sûr.
A bientôt l'ami !

Commentaire de marioune posté le 08-08-2009 à 21:30:00

Moi qui ne suis jamais allée en corse, cela donne vraiment envie. Très belles course, je comprends pourquoi ton tendon te tiraillait dans la drôme!! A bientôt.
Bravo pour ta course, bravo pour ton courage de continuer à aller explorer ces lieux magnifiques, de continuer à courir et merci pour tes sourires au off de kahnardo.

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