L'auteur : bluesboy
La course : L'Ardéchois - 57 km
Date : 2/5/2009
Lieu : Desaignes (Ardèche)
Affichage : 2641 vues
Distance : 57km
Objectif : Pas d'objectif
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Pour ce long week end du 1er mai, c’est le trail ardéchois qui avait été choisi comme sortie du club, l’occasion d’une course nouvelle pour moi dans une région que je ne connais pas vraiment bien
Nous partons donc à 7 pour cette course les deux Patrick, Jean Michel, Philippe, Michel, et Moi. Jean Pierre et son épouse nous rejoindrons au Camping de Crestet ou nous avons loué 2 bungalows
Je me suis bien entrainé en ce mois d’avril et le 19 km du trail de Clairvaux ,une semaine avant a confirmé ma bonne forme en ce moment,1 h 56 sur un parcours assez roulant ,c’est une bonne performance pour moi (presque 10 km / H),tout se présente bien .Mardi c’est la tuile je passe la journée au lit avec de la fièvre et des courbatures et pas mal d’interrogations pour la course du week end, (j’ai craint un moment la grippe mexicaine et je flippais à la vue du moindre sombrero …..) le lendemain ca vas mieux mais je ne peux pas m’entrainer de la semaine .Je pars avec l’ambition d’arriver avant la fermeture de la barrière horaire au 29 é km ,j’avais prévu 8 h 30 comme temps d’arrivé mais après étude du profil de la course et d’après le temps mis par les copains en 2007 je pense qu’un temps de 9 h 30 sera plus dans mes cordes
Départ vendredi matin avec la voiture de Philipe et prise possession du bungalow à Crestet. Je remarque que la région est beaucoup plus vallonnée que je ne me l’imaginais, en partant pour Désaigne chercher les dossards .Remise d’un beau tee shirt Salomon , petit tour de la jolie ville médiévale, décorée pour l’occasion et dégustation de produits régionaux avant d’assister au départ du 10 km féminin .C’est une bonne idée une course la veille, qui met tout de suite dans l’ambiance du lendemain et qui anime un peu la remise des dossards ,puis retour au camping pour un petit restau
La nuit est un peu agitée, à 6 dans le bungalow, la place est restreinte, j’ai hérité avec Michel de la banquette dans la salle à manger assez dur, j’ai du mal à trouver le sommeil
Départ à 7 h le lendemain, il fait un peu frais avec par moment beaucoup de vent, mais la journée s’annonce belle .Les coureurs sont réunis sur la place du village, je regarde si je vois des kikoureurs, j’ai mon buff bien en évidence, je ne croise que Papillon et son copain Ayrton qui veulent se placer devant au départ .Jean Pierre est inscrit sur le 34 et Jean Michel sur le 57 mais il a déjà décidé de bifurquer sur le 34 par manque d’entrainement. Avec Michel qui vise un temps ils se placent en avant du peloton .Avec les deux Patrick et Philippe on reste au milieu de la foule
Place du village départ
Jean Pierre , Jean Michel , Claude , Philippe , Patrick J , Patrick R
Après le discours du sympathique Loulou Chantre, l’organisateur c’est le départ fictif pour un tour de ville et le chrono est déclenché au passage sous l’arche, tout de suite on attaque les hostilités avec la cote, mais pas d’affolement j’ai décidé de partir tranquillos. Les 10 premiers kilos se font en marchant et en file indienne, bien sur beaucoup de coureurs nous doublent, et on ne sait pas s’ils sont sur le 34 ou le 57. Les éoliennes, au loin nous montrent ce qu’il reste à monter, puis il y a une courte descente ou l’on peut commencer à courir mais difficile de doubler, avant de réattaquer la montée toujours en marchant
Avec Philippe et les 2 Patrick
Sommet de la première bosse je transpire déjà pas mal, on traverse une route ou il y a beaucoup de spectateurs dont quelques jurassiens avec clochettes et drapeaux, puis on se dirige vers Rochebonne.
Vestiges de Rochebonnes (c'est pas moi le vestige)
Philippe devant Rochebonne
Je vois Patrick J et Philipe devant moi et j’aperçois les vestiges du château comme sur l’affiche du trail. Philippe prend quelques photos, la vue est magnifique sur la vallée, on pénètre dans le château ,ça bouchonne , je bois un peu en récupérant et on aborde la descente très technique ,pas question de doubler tout au long des deux km de descente puis on remonte déjà, je suis avec deux coureurs qui parle d’un marathon en 3 H 15 je me dis que je suis sans doute un peu en surrégime et je ralentis le rythme laissant Patrick R me distancer ,le ravitaillement est annoncé dans 1 km mais ce km est très long, j’entend les percussions dans le village qui approche il faut encore monter un bon km .
Patrick R devant la cascade
Beaucoup de monde au ravitaillement de St Jean Roure mais Patrick est déjà reparti je rempli la gourde je remarque que presque tous les traileurs ont des camelbags mais je préfère nettement le bidon pour ce genre de trail
Le parcours revient vers les éoliennes, je reconnais le chemin emprunté à l’aller, le coin est assez venté (d’où la présence des éoliennes), je rejoins Patrick avant la descente, la bifurcation est annoncée dans 1 km (qu’est ce les km sont longs ici) et j’attends Patrick pour savoir ce que l’on décide
Cette première partie de course est très éprouvante, j’ai déjà puisé un peu dans mes réserves, et ma montre est en rade je ne sais pas combien de temps il reste avant la barrière horaire .A l’embranchement les pompiers nous disent 5 minutes avant la fermeture(en fait il restait 20 minutes), pour Patrick pas de doute on continue, et bien sur je ne vais pas l’abandonner, donc direction la pancarte 57 km
Toute de suite la pente s’accentue, personne devant et je me fais lâcher dans cette partie difficile, je n’aime pas les descentes trop abruptes, vivement la fin, je reviens sur Patrick en bas de la cote qui est plus roulante, nous sommes rejoint par une coureuse jurassienne, on entend les cloches des supporters jurassiens de tout à l’heure qui accompagne la coureuse sur les points de passage, on arrive au ravito dans vacarme de cloches et clochette avec ½ heure d’avance sur la barrière horaire
On prends le temps de bien s’alimenter ,saucisson ,barre énergétique ,oranges ,gâteaux secs tout y passe ,seul point négatif du jour il ne reste plus de coca .A partir de la, le parcours devient plus vallonné, on commence à reprendre des coureurs dont un couple ou le mari a mal aux genoux ,en discutant avec eux j’apprend qu’ils habitent tout prés de mon village natal dans le haut Doubs ,ils attendent un poste secours pour arrêter la course, je rencontre un autre coureur qui me dis « les grosses difficultés sont passées » je lui répond qu’il n’a pas du regarder le profil de la course car une bonne cote nous attend après le prochain ravitaillement, d’ailleurs au loin je vois le sommet des ruines de Rochebloine assez reconnaissables d’après les récits et les photos vus sur kikourou, j’en parle avec les coureurs qui m’accompagnent ,une coureuse a l’air découragée à la vue de ce qu’il reste à faire. C’est une des raisons pour lesquelles j’aime le trail, ces petits bouts de chemins fait ensemble avec d’autre coureurs, ces impressions échangées sur le parcours
Labatie d’Andaure dernier ravitaillement solide, la barrière horaire est supprimé ce qui a l’air de soulager Patrick, il y a deux ans il avait flirté tout le long avec les limites horaires, je retrouve les deux coureurs franc comtois qui ont abandonnés, je m’assois un petit instant, avant de repartir avec Patrick pour la dernière ascension .La cote commence assez gentiment avant de s’accentuer progressivement je monte à un bon rythme en mettant les mains sur les cuisses ,Patrick peine un peu derrière , à mi cote je me ravitaille avec ma dernière barre énergétique en attendant Patrick et je lui fait signe de lever la tète .A cet endroit la pente s’accentuer en direction des ruines le tracé monte à la verticale entre les genêts ,on voit les coureurs tout petits en haut .
Derniére cote Rochebloine
Je monte assez bien ,moi qui ne suis pas un grimpeur exceptionnel ,je suis assez content de ne pas me faire doubler .Deux coureurs sont allongés dans les genets ,ils profitent de la vue panoramique assez impressionante,un autre coureur assez jeune est assis sur un rocher, il repart avec moi pour finir la montée puis il y a un sentier assez plat avant un hameau ou il y a une fontaine ou je plonge la tète .Nous arrivons sur une route en faux plat montant ,je vois quelques coureurs devant moi j’espère les doubler dans la descente ,derrière j’aperçois Patrick qui arrive au hameau .On quitte la route ou les bénévoles nous annoncent 8 km restants « que de la descente »Je demande à mon jeune accompagnateur s’il connaît le parcours et si la descente n’est pas trop raide, il ne connaît trop pas la région .On arrive à Noziére ,c’est le dernier ravitaillement liquide, rapidement exécuté j’embraye dans la descente en lâchant mon équipier et en reprenant un à un les coureurs qui me précédent ,la descente est assez roulante et je peux encore courir ,ce qui n’est pas le cas de tous les coureurs .J’entend la voix du speakeur c’est bon signe ,il reste une coureuse avec des bâtons devant moi mais le descente devient plus périlleuse sur la fin et je ne peux la rejoindre.
Quelqu’un m’encourage c’est Jean Michel qui est venu à notre rencontre, il est un peu étonné de me vois déjà la, fin de la descente, je traverse le pont ou Jean Pierre et Edith son épouse m’encouragent, c’est finis mais est ce le relâchement, je ressens subitement un début de crampe juste avant l’arrivée ou je termine en 9 H 22’
Patrick arrive 4 minutes derrière moi, il a finis très fort en gagnant 1 heure par rapport à 2007
On refait la course en buvant une petite bière sur la place du village en regardant les derniers coureurs arriver. Je suis très satisfait d’avoir pu finir les 57 km, ce que je n’aurais pas parié à la bifurcation du 29éme .Je suis toujours étonné des ressources que l’on peut retrouver au fin fond de soi, des moments ou l’on n’est pas très bien et d’autres euphoriques
Pour finir je dirais que ce trail mérite sa réputation, rien à dire au niveau de l’organisation le parcours est superbe et varié mais assez exigeant surtout dans la première partie .On n’est pas encore dans l’ultra Trail ,mais pour moi c’est mon plus long trail réalisé et je me suis rendu compte que dés que l’on dépasse 50 km il ne faut pas s’engager sans un entrainement sérieux
et adapté à la moyenne montagne
La soirée se termine par le buffet campagnard, à défaut du bœuf à la broche raté par notre arrivée tardive et c’est le retour au camping non sans avoir salué Louis Chantre qui mangeait à une table voisine
Un grand merci aux organisateurs, aux bénévoles et aux coureurs rencontrés tout au long de cette belle journée et à Patrick pour le choix du 57 KM
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6 commentaires
Commentaire de Gibus posté le 07-05-2009 à 15:09:00
Purée, ta dernière photo, elle fait peur.
Commentaire de Bon_bé_Ya+K posté le 07-05-2009 à 19:35:00
Joli CR et jolie course!!
C'est vrai que cette photo montre bien la difficulté qu'était la dernière côte!!
Bonne récup à toi et j'espère te croiser un de ses quatre lors d'un trail voire en fin de course autour d'une bonne mousse désaltérante!!
Commentaire de franciss posté le 09-05-2009 à 09:12:00
Et Olé ! pour les 57 kms...bon évidemment cette mauvaise grippe ne t'aura pas permis de te transcender en Speedy Gonzales mais la perf est tout de même là !...surtout avec la facilité qui semble se dégager de ton récit.
Il ne te reste plus qu'à gérer ta récupération (peut-être pas le plus facile, finalement...)
Au plaisir de te croiser à nouveau, un trail peut-être ?
Commentaire de Lucien posté le 13-05-2009 à 20:59:00
HO LA LA !!! Quelle classe !!! Je remarque que tu es plein de courage et de persévérance, il faut y aller et ne pas avoir la trouille. Bravo pour ton cr et bonne continuation bluesboy. Surtout récupères bien. Salut.
Commentaire de philkikou posté le 16-09-2009 à 19:11:00
....à la bourre, mais je viens de lire ton commentaire ...et ton c.r.
Bien passé l'Ardéchois ...bravo
Commentaire de myrtille posté le 26-03-2010 à 21:33:00
Merci pour ce beau CR de la part d'une Franc-comtoise qui vient de lire ton récit en prévision de l'Ardéchois 2010.
Ca a l'air assez costaud et tu as bien géré ta course, bravo!
A bientôt peut-être sur un trail.
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