Récit de la course : Les Foulées de Villeurbanne - 10 km 2009, par Matov

L'auteur : Matov

La course : Les Foulées de Villeurbanne - 10 km

Date : 15/3/2009

Lieu : Villeurbanne (Rhône)

Affichage : 1422 vues

Distance : 10km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Le 10km de Villeurbanne s’annonce comme une course de reprise pour moi. Ma grande forme de l’automne 2008 semble déjà bien loin, et les difficultés que j’éprouve à l’entraînement le confirme. Jusqu’à la SaintéLyon 2008 (69km nocturne), j’étais vraiment au top de ma condition physique ; mais voilà : on peut dire qu’il y a un « avant SaintéLyon » et un « après SaintéLyon ». J’ai tout donné sur cette course, jusqu’au point de sacrifier ma forme. Cette course m’a lynché. Je n’ai pu reprendre le chemin de l’entraînement que fin janvier. La coupure post Sainté a été totale - peut être trop d’inactivité pour mon corps qui aurait sans doute mérité d’être entretenu un petit peu afin que les muscles ne se recroquevillent pas trop sur eux-mêmes, pour ainsi dire.  

 

Fin janvier, les examens du premier semestre de master sont enfin terminés. Je suis impatient de reprendre la course à pied. Peut-être trop impatient. J’ai envie de retrouver la grande forme tout de suite. Je me surmenage dès le début de la reprise, avec un 20km costaud dès le début de l’entraînement. Mon genou droit n’appréciera pas et me le fera savoir. Une douleur aigüe de tendinite se manifeste le lendemain de ce 20km courus sur les berges du Rhône. La douleur m’immobilise complètement et m’empêchera de courir pendant un bon mois. Plusieurs tentatives infructueuses de sorties me feront comprendre que je dois m’attarder sur mon genou pour le soigner.

 

Plusieurs recherches sur Internet me permettent de comprendre que je souffre sans doute d’une tendinite du TFL. Je commence à prendre conscience de la gravité de la situation. Ce que je pensais être une douleur passagère s’avère être une douleur contre laquelle il faudra s’armer de beaucoup patience pour l’éliminer. Je procède donc à une collecte importante de renseignements sur Internet qui me permettront de trouver des solutions à mon problème. Je préfère m’en occuper moi-même d’abord avant d’avoir recours à un médecin. Je décide donc de suivre les conseils prodigués sur Internet. A défauts de résultats, je consulterai un spécialiste.

 

Les solutions pour lesquelles j’opte sont simples et toutes naturelles : repos forcé, étirements spécifiques au renforcement du TFL, hydratation et glaçage du genou. Je décide aussi d’acheter de nouvelles chaussures bien adaptées à ma foulée pronatrice. Après un certain temps, je décide de reprendre l’entraînement, mais très prudemment cette fois-ci. Je m’équipe d’une genouillère pour les quelques premières sorties. Je fais quelques sorties de 4km seulement pendant une semaine, puis des sorties de 8 km la deuxième semaine. Au bout de deux semaines je me sépare de ma genouillère. Je ne veux pas devenir dépendant de celle-ci. Je préfère savoir réellement à quel niveau de guérison j’en suis. J’apprécierai la progression de mon genou en fonction de la douleur que je ressentirai. A ma plus grande satisfaction, seules quelques toutes petites pointes de douleur se font sentir . Les premiers pas sans genouillère sont cependant assez timides mais je constate tout de même que le genou tient bien le coup. Je continue bien à m’étirer de manière à renforcer le TFL au maximum, et surtout je continue le glaçage du genou qui soulage les quelques douleurs ressenties assez régulièrement.

 

La Fac m’informe qu’elle voudrait faire participer un maximum d’étudiants aux Foulées de Villeurbanne. Je décide donc d’y participer sous l’égide de mon université. Cela sera pour moi l’occasion de me remettre dans le bain de la compétition. Je préfère les courses plus longues, mais mieux vaut ne pas reprendre la compétition avec quelque chose de trop poussé non-plus. Ces Foulées arrivent donc à point nommé.

 

Au vu de ma progression plutôt rapide à l’entraînement depuis que j’ai quitté ma genouillère, je me fixe l’objectif de 38:30.

 

Le jour de la course est arrivé. J’ai derrière moi une semaine de 56km d’entraînement dans les pattes. Cela me paraît raisonnable et mon objectif semble réaliste. A 8h30 j’arrive au retrait des dossards. Sur place je rencontre Baobab et Sombre Con qui ont l’air assez décontractés. Les participants de la Fac sont tous vêtus de vert. J’endosse à mon tour ce magnifique t-shirt pour ne pas passer inaperçu.

 La course

Ça part lentement. Je suis dans la queue de la course donc j’essaie de frayer mon chemin entre les coureurs pour trouver mon rythme de croisière. J’ai pu éviter les fameuses bousculades qui apparemment sont monnaie courante au départ de ce type de course. Je n’ai pas vraiment de plan d’attaque ; aujourd’hui je prendrai chaque kilomètre comme il vient.

 

Km 1 : je le parcours en 3:43. Mais je sens déjà que ça va trop vite. Au bout du deuxième kilomètre j’ai les jambes qui brulent. Mais globalement, je ne me sens pas trop mal. Mentalement, je n’ai aucune pression, si ce n’est de tenir tête à mes coéquipiers du jour de la fac (à part sombre con avec qui je sais que je ne pourrai rivaliser). A partir du 3ème kilomètre, je pense avoir trouvé mon rythme, qui est plutôt modeste, mais je devrai m’en contenter aujourd’hui. Il faut lutter contre le vent de face. A partir du km 4, je me fais pas mal doublé, et j’essaie d’accrocher des wagons comme je peux. Km 5 : j’entends un entraîneur crier à un de ses protégés, qu’on court sur la base d’un 10km en 38:40. Je vois déjà mon objectif s’envoler car je sais bien que ma deuxième moitié de course sera plus lente que la première. Je sens que j’ai déjà pas mal donné jusqu’à présent. Mon objectif sera désormais de rester sous les 40 minutes. Avec une première moitié de course en 19:20, je vais devoir me contenter de ce maigre objectif.

 

Je me retrouve plus ou moins isolé à partir de ce moment-là. Je remonte à la hauteur d’un « papa » portant le t-shirt du trail du Gatinais. Je le double, mais j’ai du mal à trouver un rythme adéquat étant tout seul. Peut de temps après, vers les 6,5km, un petit groupe me dépasse (avec le papa). Ce groupe entoure la 3ème féminine (les premières féminines sont toujours entourées d’une petite escorte d’hommes, qui sans doute sont piqués dans leur orgueil à l’idée de se faire dépasser par une femme). Je laisse filer à mon insu cette escorte, avec l’idée de raccrocher le wagon vers la fin de la course.

 

Pendant ce temps, je sens ces habituelles pointes de douleur au genou, mais ce n’est vraiment rien d’inquiétant. Je suis content de pouvoir être ici alors qu’il y a un mois je pensais devoir dire adieu à la course à pied pendant plusieurs mois. En effet je n’imaginais pas pouvoir retrouver aussi vite le chemin de la compétition. Je ne peux donc vraiment pas me plaindre, même si ma performance du jour n’est pas à la hauteur de ce que j’attendais ; il ne me reste plus que deux kilomètres, je peux essayer d’en donner un peu plus. La fin s’approche. Je me rends compte que je pourrai au moins faire un temps sous 40 minutes. Cette pensée m’encourage un tout petit peu et j’essaie d’appuyer sur le champignon. J’essaie de regagner l’escorte de notre chère 3ème féminine. Je peux envisager de dépasser le groupe dans les derniers 500 mètres. Chose accomplie puisque je me tape une bonne petite accélération qui me permettra de finir la course avec un « sprint » (c’est pas vraiment ça, mais comparé au rythme général de ma course, ça s’apparente à un sprint).

 

Fin de la course. 39:33. On s’en contentera aujourd’hui. L’essentiel est d’avoir pu participer à la course suite à cette reprise difficile et à tous ces pépins ressentis au niveau du genou.

 

Je retrouve assez rapidement quelques coéquipiers de la fac, ainsi que baobab. Personne n’est satisfait de son chrono. Le vent de face aura fait quelques mécontents, mais globalement les conditions de course étaient bonnes, avec une légère fraicheur matinale et surtout un grand soleil.

 

Je suis tout de même heureux d’avoir pu goûter pour la première fois en 2009 aux saveurs d’une bonne course. Je me fixe maintenant comme objectif le marathon de Lyon. J’y vais sans grandes prétentions, mais je peux peut être espérer un bon chrono si ma progression évolue aussi bien que lors des deux semaines précédentes. Est-ce que je peux battre mon chrono du marathon de Savoie 2008 ? Pourquoi pas ? Si je n’y arrive pas je ne serai pas déçu pour autant. L’important maintenant sera de savoir si mon genou peut encaisser les sorties longues. Je vais éviter pour l’instant d’aller m’entraîner dans les monts (pour éviter la descente). Mais il va quand même falloir que je fasse des distances longues pour travailler mon endurance. Pourvu que mon genou tienne…

 Merci aux organisateurs pour cette belle course à travers les rues ‘pittoresques’ de Villeurbanne. Merci à la fac de m’avoir inscrit à la course. Et surtout merci à ma chérie de m’avoir accompagné et encouragé lors de l’épreuve.     

5 commentaires

Commentaire de thunder posté le 16-03-2009 à 13:28:00

heureux de te voir remettre les dossards et moi aussi j'avais la pression face à tes grandes jambes. Enfin heureux de te revoir d'attaque et j'espère pouvoir t'attendre le 26 avril

Commentaire de Jerome_I posté le 16-03-2009 à 14:47:00

belle course pour reprendre, et les temps sont tous en dessous des possibilités avec ce foutu vent de face.

Jérome

Commentaire de Pat'jambes posté le 16-03-2009 à 21:07:00

Content que ton genou ai tenu Matov.
En espérant qu'il tiendra le marathon de Lyon... Ca fait quelques foulées de plus tout de même ;-)

Commentaire de Baobab posté le 17-03-2009 à 15:20:00

Pas mal pour une reprise, d'autant plus avec un seul genou au top ; )
Bon, il ne te reste plus qu'à reprendre pour de bon, en route pour la gloire sur le marathon (2h45 ?)
c'était sympa de te voir avant et après la course.
A+

Commentaire de Génep posté le 17-03-2009 à 19:44:00

Si le genou va, tout va !
Plus sérieusement, cette course pourra te rassurer en vue de ton marathon même si comme le dit Pat'jambes, c'est un poil plus long comme distance.

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