La Clapahut est une course nocturne que j’attends chaque année avec impatience. C’est la seule course de nuit dans le département. Et elle remporte de plus en plus de succès. Cette année, il y a eu 244 participants.

Moi qui crains toujours la chaleur lors des courses d’été, celle-ci est parfaite, pas besoin de casquette, ni de lunettes, ni de crème solaire. Juste une bonne lampe frontale et le tour est joué. Ah, j’oubliais le principal, il faut aussi de bonnes gambettes, car ça monte sévère !

J’arrive à Vinassan vers 21 h, où le départ sera donné à 22 h. L’arrivée sera à Armissan. Ces deux villages sont associés pour la bonne marche de la course et alternent chaque année les lieu de départ et d’arrivée. J’ai entendu des coureurs dire que c’est plus dur dans le sens Vinassan-Armissan. 

Je récupère mon dossart rapidement et part pour un petit échauffement.  A 22 h comme prévu, le départ est donné. Le « troupeau » de coureurs s’élance. On attaque direct par une montée d’environ 2 km. Ca commence fort !

On emprunte maintement une descente d’une longueur équivalente. Il faut rester vigilent, car le sol est irrégulier (beaucoup de cailloux) et ça descend assez. J’ai toujours peur de prendre de la vitesse dans des passages comme ça et de tomber.

Ma lampe éclaire bien, mais la transpiration du visage la fait un peu glisser, je suis obligée de l’ajuster toutes les 5 mn. Y’a toujours un truc qui va pas ! Mais bon, on fait avec !

Nous passons maintenant dans un sous-bois au sol agréable, un peu vallonné, juste ce qu’il faut. J’aime ce passage. J’ai une bonne foulée. Je me sens bien. Courir la nuit apporte des sensations nouvelles qu’on ne retrouve pas la journée. Les senteurs de la végétation, le silence, la fraîcheur, une sorte de plénitude, c’est vraiment bien… J’ai même eu le temps d’apercevoir de gros scarabées traverser  le chemin !

Je vois un point rouge sur le côté. Puis j’entends une rafale de photos. Super ! Il s’agira maintenant de les dénicher sur le bon site.  

Il doit rester  un peu plus de 3 km.

On attaque la dernière côte, la plus difficile, sur environ 1 km. Je marcherai un peu sur la fin. Comme on dit "il faut mieux une bonne marche qu'une mauvaise course"...

Les grosses difficultés sont terminées. C’est plat puis ça va descendre jusqu’à l’arrivée. J’aperçois les premières maisons d’Armissan. Nous pouvons à présent éteindre les lampes, l’éclairage public fera l’affaire.

C’est tout en descente, fastoche ! Pas de danger d’accrocher une pierre, c’est goudronné. Je rattrape un peu le temps perdu dans les côtes.

La dernière fois que j’ai fait la Clapahut, dans ce sens, j’avais mis 1 h 4 mn. Cette année, je franchirai la ligne en 59 mn 1 s. Je suis très contente de mon  temps.

C’est un bon entraînement pour les côtes. D’autant plus que la prochaîne course sera pour moi les foulées des éoliennes, et là aussi ça monte et en plus il fera sûrement  très chaud.

Superbe course que je recommande à tous ceux qu’ils ne l’ont jamais fait.