Communauté des sports d'endurance

Le petit tigre est un tigre.

 

Et mon grand garçon, Maxime, me l’a prouvé du haut de ses huit ans (oui, Maxime, 8 ans « hedmi ») ce samedi, autour du Mémorial de Caen.

 

Inscrit aux Rollers de la Liberté, dans le cadre des Courants de la Liberté, il s’agissait pour lui de faire face à deux heures de randonnée en roller, tout seul, comme un grand, sans l’accompagnement de sa maman (sieste du petit frère oblige) ni de son papa (incompétence technique oblige). Et ce qui est bien avec les enfants, c’est qu’ils ne doutent pas. En tout cas, Maxime ne se faisait pas trop de mouron, alors que, je vous l’avoue, je me demandais quand même s’il ne se préparait pas un plan galère.

 

Je vous passe les péripéties de la veille, quand à 9heures du soir, il se rendit compte qu’il avait perdu ses genouillères (faites des enfants, qu’ils disaient !), que l’angoisse de ne pouvoir participer le fit fondre en larmes jusqu’à ce que sa maman vérifie qu’en lui prêtant ses genouillères à elle, ça pouvait le faire, puis le voyage en train vers Caen, où Maxime, qui d’habitude ne tient pas en place, était étrangement calme, puis le repas chez son grand-père et enfin l’arrivée au Mémorial et la récupération du premier dossard, de la première puce et du premier T Shirt. Pas peu fier, le Maxou.

 

 

 

 Vous avez vu, le T Shirt : Tiger Captain. Quand je vous parlais d'un petit tigre!

 

On est alors à une petite heure avant le départ, et après avoir enfilé toutes ses protections, Maxime s’échauffe à sa façon, en montant et descendant les escaliers et les pentes du Mémorial en roller, me faisant redouter à chaque instant la chute idiote.   

Le départ approche, et je choisis un point d’observation qui me permettra d’apercevoir Maxime deux fois par tour, (et qui me servira à me motiver pour le lendemain où je vais tenter de battre mon meilleur temps sur semi).   

 Le départ est donné et je suis surpris de voir que mon bonhomme s’est placé parmi les premiers ; heureusement, l’allure est bon enfant et la chaussée suffisamment large pour que les dépassements se fassent sans difficulté.

 

Le tour fait 2 km et 10 minutes après le départ, je vois Maxime déjà de retour sur la ligne. J’ai peur qu’il n’ait pas bien mesuré qu’il va falloir qu’il tienne 2 heures et au moment où il passe devant moi mon inquiétude grandit d’un cran. Il me montre son coude tout écorché ! Il s’est pris une gamelle peu avant la ligne. (Après le coup de crosse sous l’œil jeudi soir, le voilà écorché au coude, au genou, et à l’abdomen. Avec les trois autres bobos de la semaine d’avant, ça fait sept, « record du monde » selon lui.). Mais il est déjà reparti pour une nouvelle boucle. 

( à la suite du gadin, la genouillère gauche n'est plus franchement en place...) 

Et il va alors tourner, à son rythme, sur les bases de 5 puis 6mn/km, en se ravitaillant comme un pro tous les tours.

Il s’autorisera même une petite pose un peu après l’heure de course le temps de bouloter une banane.

     

(Les pros ont de l'allure : 58 km en 2 heures pour le meilleur!)  

Maxime franchira la ligne, après son onzième tour, trois ou quatre minutes avant la limite des deux heures, et sera donc quitte pour un tour de plus. C’est donc 24 km qu’il aura parcouru au final, en me bluffant totalement.

 

 Un essaim de moucherons m’a attaqué au moment où je l’ai serré dans mes bras, tellement j’étais fier de lui. Je ne lui avais jamais soupçonné un tel courage et une telle abnégation. Et ça me rassure aujourd’hui de les lui connaître. Le petit tigre est un tigre !   

 Les blessures de guerre!