Communauté des sports d'endurance

Un ptit CR pour ne jamais oublier ce que j'ai vécu. Difficile d'oublier un marathon, que ce soit le premier ou le 20ème. On revient toujours à la maison avec de merveilleux souvenirs à raconter à ceux pour qui la course à pied n'est pas un sport comme les autres...

 

Lundi 07 Mai, 6h30 réveil après une bonne nuit de 8h et la veille j’ai même dormi 12h !

Je ne vous cache pas que je suis en plein forme et prêt à affoler le chrono !

Première chose en me levant, je regarde le temps qu’il fait dehors : des nuages, pas de soleil, temps frais, idéal pour courir !

Un bon petit déjeuner traditionnel avec un gros bol de lait débordant de céréales pour attaquer la journée suivi d’une pseudo douche de deux secondes car y avait pas d’eau chaude… Je me prépare tranquillement, un pansement pour chacun de mes orteils pour éviter les frottements en cours de route ! Sans oublier mon dossard, mes épingles à nourrice, des mouchoirs, deux pastilles de sporténine de quoi me doper et je suis enfin prêt.. ! 7h45, je me  dirige vers le lieu de départ qui se trouve en face de la Mairie de Belfast. J’ai de la chance, j’habite au centre ville donc je ne mettrais pas plus de 20min à pied.

Il y a déjà du monde, les toilettes mises à notre disposition à l’intérieur de la Mairie deviennent le lieu de rencontres préférées des coureurs.

 

La Mairie dans la vie de tous les jours... Je suis désolé, je n'ai pas de photos de la course et des routes empruntées... Je n'ai encore pas eu l'occasion de la refaire en tant que touriste..!

 

Je décide de garder mes affaires chaudes  jusqu’à la dernière minute avant de les déposer à la consigne, car il ne fait pas chaud du tout ! Au départ, je suis placé vers le panneau des 3h. Un petit bout de plus de 50 ans vient se placer à côté de moi. Dans ma tête, je me dis que si elle arrive à faire dans les 3h, respect ! Il n’y pas de meneurs d’allure, il va falloir gérer sa course tout seul comme un grand et qui plus est essayer de respecter les temps de référence en miles !

 

Trois semaines avant le marathon, j'ai pu reperé la moitié du parcours qui me semblait assez difficile. Je pars donc avec la seule envie de me faire plaisir en évitant de trop me griller au départ avec pourquoi pas un bon temps à l'arrivée. Les 3h semblent utopiques.

 

Parcours: le départ est donné dans le centre ville, on repassera deux fois au centre ville, c'est toujours plus sympathique quand y a du monde pour nous encourager!

 

Le départ est lancé ! On parcourt deux trois grandes avenues du centre ville sans encombres. Piège à éviter: se laisser emporter par les coureurs des équipes relais! La première difficulté arrive avant le premier mile : un pont à franchir suivi de son binôme plus timide bien heureusement. Je passe le premier mile en 6min47s, je suis pile poil dans les temps pour les 3h au marathon. Je suis une nana et son lièvre qui ont l’air bien rodé. Je passe le 2^ème mile toujours dans les temps, mais une montée d’environ 1 kilomètre veut déjà nous titiller les jambes. Ca passe bien sûr sans trop de problèmes, on est frais ! Mais je passe le 3^ème mile avec cette fois-ci plus de 20sec de retard.  La descente permet de récupérer un peu, un gars se met à tchatcher avec tout le monde, il en a même épuisé un, à force de trop parler, qui a dû ralentir la cadence. La nana et son lièvre ont pris de l’avance. Le retard grandit, 30 secondes maintenant au passage du 4^ème mile. Ca m’inquiète un peu car on ne pouvait pas dire que cette portion du parcours était difficile. Peu importe, je ne décide pas d’accélérer, je n’ai pas envie de me griller. Du 4^ème  au 6^ème mile, les complications commencent… On s’engage sur le périphérique Est de Belfast qui nous fait longer l’aéroport. Le parcours est totalement plat mais notre ennemi numéro 1 devient les rafales de vent qui nous scotchent sur place… Je double la nana et son lièvre, je ne les reverrai plus, derrière moi le trou est fait et devant moi y a un gars mais je n’arrive pas à m’abriter derrière lui ! 2 miles difficiles où je perds encore 30 secondes. S’ajoute à la fin de ce calvaire, un nouveau pont à franchir qui annonce notre retour au centre ville, en espérant un moment de répit à l’abri du vent. Au 6^ème  mile, le premier relaie opère : on passe plus de 1500 personnes agglutinées qui nous applaudissent, c’est génial ! Je passe le 10km en 44min environ.

Au centre ville, il y a plus de gens pour nous encourager, le vent s’est un peu calmé mais à la moitié du 7^ème mile, le parcours ne devient pas très roulant et ce jusqu’au 17^ème mile. Un premier faux plat jusqu’au 9^ème mile, le vent nous tenant toujours compagnie sauf à quelques endroits où l’on apprécie le silence et de voir que nos jambes peuvent dérouler plus facilement. Une montée un peu plus franche suivi de sa descente jusqu’au 10^ème mile. Le chrono est pas mal 1h11min. On passe devant les peintures murales faites pendant la guerre civile. C'est assez dépaysant.

 

Peintures murales du 11ème au 15ème kilo.

 

Une petite montée suivi d’une longue descente plus pentue délicate à aborder. Du 11.5 au 14^ème mile, on aborde à mon avis la partie la plus difficile du parcours. Ca monte, ça monte, en petite pente, un long faux plat, du vent qui n’arrange pas les choses, les jambes commencent à avoir mal. Sur cette partie du parcours, des spectateurs offrent aux coureurs des morceaux de clémentines ! C’est fort volontiers que je prends à la volée quelques quartiers. Les ravitaillements sont nombreux le long du parcours (15 en tout !!) mais pauvres en choix, que de l’eau. Je passe le semi sur ce long faux plat 1h32min et des poussières.

 

A l'approche du semi.

 

A la fin de la montée, on s’engage sur une longue descente de plus de 1 mile à l’abri du vent mais la pente est trop forte, mes jambes prennent des coups trop forts, je crains malheureusement des crampes pour la suite. Après le 15^ème mile, un nouveau rebondissement (comme dans les films à suspense !) nous fait emprunter une route qui décide encore de nous faire monter un petit peu comme si on en avait pas encore assez. La descente se laisse désirer, elle arrivera 1 mile après. Le reste du parcours est un peu isolé car très peu de spectateurs osent s’y aventurer et est relativement plat jusqu’au 24^ème mile. Mais le pire m’attend… Mon ami le vent a décidé de me tenir compagnie le long de la côte irlandaise jusqu’au 22^ème mile. Je passe le 18^ème mile (30km environ) en 2h09min. La longue descente après le faux plat m’a été récupérateur, j’ai même repris du temps sur le chrono. 2h09min au 30, ça fait environ 3h02 à l’arrivée si j’arrive à tenir l’allure. Mais avec ces rafales de vent que je prends en pleine poire et les kilomètres accumulés en montées descentes, mes jambes commencent à flancher.

 

En longean la côte.

 

Je me permets une pause de 1min à marcher au 19^ème mile en espérant récupérer un maximum pour repartir de plus bel. En vain…c’est le début de la fin… Le vent m’assassine, je n’arrive plus à avancer…

 

Et pendant ce temps-là, les premiers arrivent...des Kenyans!

 

Le long de la côte, ils sont facile! John Mutai (dossard n°4) finit le marathon en 2h16min22s. Son homolgue, Stephen Ndungu s'avouera vaincu avant l'arrivée et décidera de ralentir. Il franchira la ligne d'arrivée en "footing", frais!

 

Au 20^ème mile, quelques sonos installés fortuitement en bord de route essayent de nous encourager mais rien y fait, c’est la défaite !lol. Je commence à repérer quelques têtes sur le parcours qui ont apparemment la même défaillance que moi. Je rentre dans le club fermé des coureurs qui aiment bien alterner marche et course ! Je ne regarde quasiment plus mon chrono, je zappe les panneaux indiquant le kilométrage. Vers le 21^ème mile, le petit bout de chou du départ me laisse sur place ! Elle n’a pas l’air au meilleur de sa forme, elle fait la grimace, mais au moins elle avance ! Bon vent ! Un peu avant le 24^ème mile, un copain est là pour m’encourager, il me prendra d’ailleurs en photos ! Je fais bonne figuration, je souris ! Il reste un peu moins de 4km, je décide de serrer les dents et emmènent avec moi, mes deux compagnons de route avec qui on s’amusait à se doubler, à alterner marcher et course depuis le 20^ème mile. Quand un de nous trois lâchait prise, les deux autres l’encourageaient à continuer. On a bien pris les relaies jusqu’à la fin !lol Je tiens d'ailleurs à vous les présenter!

 

 

Mes deux compagnons de route au 15ème kilo.

 

Le long de la côte.

 

 

Et en fin de course..!! Aie aie aie! lol 

 

Vers le 24^ème mile, une ptite surprise de dernière minute nous attend : on fait un petit détour dans un parc où y a encore une monter à défier. Je décide de ne pas m’arrêter, il y a trop de monde qui encouragent en fin de côte, je ne veux pas les décevoir ! On sort du parc peu de temps après et on amorce l’ultime montée de 1km environ avant d’entamer la dernière ligne droite très roulante jusqu’à l’arrivée.

 

 

Moi, heureux de voir, enfin, la ligne d'arrivée!!!!

 

Je tape une petite accélération (oui petite !) les 100 derniers mètres. Je franchis la ligne d’arrivée en 3h26min42s. On me félicite, me donne ma ptite médaille, j’ai même droit à des paquets de chips ! Et je savoure….je n’ai jamais autant apprécié marcher qu’à cet instant précis… Et ne plus se sentir forcer de repartir en courant est un vrai délice ! Mon pote me rejoins, il a pris soin de me prendre en photos lors de la ptite accélération.. ! Je me couvre de suite, il fait soleil mais le vent me gèle car n’oubliez pas, je suis en Irlande, il ne doit pas faire plus de 15 degrés… !

 

 

Je me repose une ptite heure et on décide de rentrer ensuite à la maison à pied…

J’apprendrais le soir même sur Internet que je suis arrivé 153^ème sur près de 1450 coureurs finissant ce marathon. On était 2000 au départ…

Beaucoup d’équipes ont couru pour le fun, sûrement en famille. 112 sont devant moi sur plus de 1600 équipes.

 

Bilan de la course : mon entraînement était un peu plus sérieux que le précédent même si je n’ai malheureusement pas pu courir comme je voulais les 3 dernières semaines. Des entretiens à passer en France, mes parents qui viennent visiter l’Irlande et je me déguise en guide improvisé toute une semaine. Un marathon très bien organisé, des spectateurs accueillants, un marathon agréable par ses chemins et routes empruntés. Je ne pensais pas être suffisamment entraîner pour un moins de 3h, mais il est vrai que les conditions sévères orchestrées par le vent et le parcours fort peu roulant ne m’ont laissé aucune chance.

 Mon prochain marathon sera celui de Toulouse en Octobre ! J’espère qu’il sera plus roulant ! Et je compte bien m’entraîner pour passer sous les 3h !! Puis là, y aura tous mes potes pour m’encourager !!!! Donc affaire à suivre…!