Récit de la course : Endurance Trail des Templiers 2024, par Gilles45

L'auteur : Gilles45

La course : Endurance Trail des Templiers

Date : 18/10/2024

Lieu : Millau (Aveyron)

Affichage : 324 vues

Distance : 102km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

Partager :

254 autres récits :

Causse toujours !

Me voici de retour pour une quatrième participation à l’endurance trail des Templiers où je n’étais pas revenu depuis 2021. A cette époque j’avais réussi à décrocher une belle 68ème place mais le niveau global du trail progresse (du moins plus vite que moi !)

Cette course du vendredi est ma préférée : Quitte à faire de la route pour venir (5h) autant rentabiliser le trajet. Les décors sont magnifiques, il y a moins de monde que sur la course du dimanche, et cela me permet d’être revenu chez moi pour passer le WE en famille.

Cette année je ne suis pas du tout entraîné donc je n’ai aucune ambition si ce n’est profiter. Depuis mon entorse au GRP et mon abandon fin aout, je n’ai couru qu’une fois…pour faire le trail du Sancy. Sinon, zéro, basta, wallou

Arrivé sur site, je parcours tranquillement le salon du trail qui est désormais une très grosse machine. L’organisation est parfaitement rodée, de la remise des dossards aux dotations coureurs. D’ailleurs il faut souligner la qualité du package global : magnifique T-shirt, gilet sans manche assorti, belle médaille (cadeaux Finisher), bière, magazine, bocal de sel, calendrier trail.

Je retrouverai quelques instants David/Zucchini en fin de salon alors que des draches de pluie nous tombent sur la tête. Le barnum fuit de part en part et les pompiers colmatent comme ils peuvent.

Cette année, la logistique s’avèrera plus beaucoup complexe que prévue. En effet, j’ai initialement prévu de poser ma tente au camping Larribal à proximité du départ mais cette année 2024 sera marquée par des crues liées à un fort épisode cévenol. Je reçois un sms du camping alors que je suis sur la route : Camping fermé, nous ne pourrons pas être accueillis (ni remboursés accessoirement).

Je suis donc bon pour dormir dans ma voiture. Je cible le camping P4 et là…patatras…tous les campings de l’avenue de Millau doivent être évacués en raison du risque de submersion. 

Je me gare dans le centre de Millau à un peu plus de 2 km du départ et ne fermerai pas l’œil de la nuit (de toute façon, j’avais mis le réveil à 2h30). C’est quand même un petit handicap de passer une nuit blanche avant une course mais je commence à y être habitué.

Mais bon, je m’y fais en mangeant tranquillement ma salade de pâtes en attendant de m’équiper dans ma Sandero (ce qui demande une certaine souplesse !)

Au moment de quitter la voiture, j’ai la présence d’esprit de vérifier s’il y a une consigne au départ et de prendre un « sac de douche » avec toutes les affaires de rechanges nécessaires pour me doucher au camping à proximité de l’arrivée. Cela m’évite un laborieux aller-retour vers la voiture pour revenir ensuite. Bref je m’économise 4 km de marche (après 100 bornes ce n’est pas rien).

J’arrive donc sur la ligne de départ vers 3h40. L’ambiance est très calme, même les animateurs micro sont dans un mood assez zen. Cela me va bien, je ne suis pas très fan des départs grandiloquents. Je crois que tout le monde est un peu stressé par la rudesse des épisodes météo et les suites de cette dépression (nous sommes encore en alerte orange).

Néanmoins ce matin c’est assez calme : pas de vent, de la douceur (12°) et il ne pleut pas. C’est à 5 minutes du départ que je me décide à remettre la veste de pluie dans le sac pour partir en TS manches courtes, manchons et gilets sans manche. Franchement excellent choix car j'ai rapidement eu chaud dans la première montée. En tout est pour tout, je ne mettrai la veste que sur un tronçon de course et encore ce fut une erreur.

Après un discours touchant de l’organisatrice (qui rendra hommage à Charlotte une coureuse décédée en course l’an passé), nous nous élançons.

Je vais essayer de décrire différentes étapes du parcours mais – même si je suis déjà venu 4 fois + une fois le dimanche – je suis toujours aussi nul pour me remémorer les différents spots, encore plus sous une météo difficile et bouchée

Je suis placé à peu près au milieu de la vague une et je déroule tranquillement sur le bitume qui permet d’étirer le peloton sur 2 à 3 km. Nous bifurquons sur des chemins d’abord larges puis un peu plus étroits. La première difficulté est la côte de Carbassas. Je me cale sur les coureurs qui me précèdent, sans chercher à doubler et à l’écoute des sensations du jour.

Malgré le manque d’entraînement, les jambes sont plutôt bonnes. Les mollets, les tendons d’Achille et les ischios tirent mais c’est plus lié à une « machine » qui met du temps à chauffer plus qu’à un problème médical.

Le sommet de la côte est finalement vite atteint et nous pouvons ensuite dérouler sur le premier causse (le causse noir il me semble). .

Il s’ensuit une descente sur le point d’eau de la Cresse où je ne prends pas le temps de recharger : avec un litre au départ, je suis assez large pour attendre le point suivant

J’ai l’impression d’être sur un rythme correct, or c’est de retour à la maison et en consultant Livetrail que je vois que j’ai mis 20 minutes de plus sur cette section par rapport à 2021. Seul point un peu difficile à ce stade : le manque de sommeil me pèse: je me sens moins agile sur la pose du pied, moins concentré et régulièrement pris par les somnolences. Surtout ne pas se refaire une cheville, j’ai assez donné

Je ne garde que peu de souvenir de la partie suivante : la Cresse – le Rozier qui est identique à la précédente : une montée, passage sur le Causse et descente. Cette dernière est relativement technique est très joueuse, cela me permet d’ailleurs de me réveiller un peu et de prendre mon rythme.

Le village est toujours aussi beau, et j’adore cheminer dans ces petites ruelles, ces escaliers de pierre encore plongés dans la nuit. 

Je gaze bien sur cette section puisque je récupère 10 minutes sur 2021

Je suis très heureux d’arriver au ravito où je suis bien décidé à ne pas répéter les erreurs du GRP (je n’avais pas assez mangé) : un gros gobelet de soupe aux pâtes, des tartines de Roquefort, des bretzels, de la Saint-Yorre et une barre céréale que j’amène avec moi.

Je pars vraiment requinqué avec un bon moral pour ce qui devait être l’une des plus belles sections de la course.

Malheureusement, à cause des intempéries, la direction de course à fait le choix de ne pas nous envoyer sur les rebords de falaises qui permettent d’admirer la vase de Sèvre et les gorges de la Jonte. Après un début de montée habituelle, nous bifurquons sur la gauche pour contourner le « massif » par le nord et récupérer la descente classique vers le Truel.

Ce nouveau parcours était certes un peu plus long mais très ludique, joli et roulant. Bref, je m’y suis beaucoup amusé même s’il sera désormais beaucoup plus difficile de comparer mes temps avec 2021.

Le ravito est cette fois plus simple et plus petit que dans mon souvenir (pas de roquefort et un coca en bouteille au gout disons…différent). D’ailleurs je trouve toutes les boissons assez mauvaises...avant de me rendre compte que mon gobelet – pour une raison que j’ignore – a pris un gout (de plastique ?) immonde. Je finirai la course en me ravitaillant avec un gobelet jetable que je garde avec moi.

Je conserve globalement la même recette : soupe, soupe, salé et un peu de sucré

Je me souviens qu’en 2021 j’avais été obligé de me strapper les pieds à causes de problèmes d’ampoule. Cette année c’est impeccable, aucun souci de pied, même pas besoin de noker en course et une peau impeccable à J+1.

La section suivante est la seconde concernée par les modifications de parcours. Cette fois nous ne descendons plus directement vers les gorges de la Jonte. J’imagine que la petite passerelle (sans rambarde) que nous empruntions précédemment doit être submergée par les eaux. Il s’agit donc de faire un looooong détours sur le bitume (3,5k) pour aller traverser le pont au Rozier où nous sommes passés quelques heures avant.

Cette partie de route me permet de dérouler et de profiter des vautours très nombreux dans cette zone.

Une fois le pont traversé, nous repartions en sens inverse.

A partir de là, je garde un bon souvenir de cette partie de la course car : je suis bien réveillé d’une part, les (bonnes) sensations commencent à arriver d’autre part. Nous débutons par une montée assez sèche de 500D+ où je me décide à sortir les bâtons. Je me sens de suite plus à l’aise même si je dois encore me faire un peu à ce nouveau modèle 5 cm plus long que le précédent. Je parviens quand même à m’employer pour garder un bon rythme, même si globalement, j’ai plutôt perdu des places depuis le départ.

Une fois en haut, nous arrivons sur une partie très belle et très roulante dans la forêt domaniale du Madasse. Même si la météo est bouchée, c’est très agréable car le sol est souple et peu traumatisant. C’est également le plaisir de passer dans des lieux dits isolés et je pense abandonnés (Saint Jean de Balmes)

Globalement j’ai trottiné sur les 18 km qui nous amènent à Saint André de Vézines. Je suis d’ailleurs surpris d’y arriver aussi vite alors que j’avais trouvé cette section assez longue sur les précédentes éditions.

Pour moi ce ravito constitue souvent le point de la course où je commence à me sentir mieux aux Templiers et il en sera de même cette année. 

Dès l’arrivée au ravito, je repère – comme en 2021 – les machines à produire du coca dès l’entrée dans la cours. Je dois être en dette de sucré car j’enfile 3 ou 4 verres de suite. Je vais ensuite sous le préau où je m’alimente parfaitement bien, en engloutissant notamment fromage, bretzels et deux yaourts/compote de pomme dont je me délecte. J’en profite pour partir avec une gaufre Näak : c’est certes de l’industriel, mais je me suis régalé en la consommant quelques heures plus tard.

Bien refroidis par cet arrêt et avec une légère pluie, je décide de remettre la veste de pluie. Franchement je n’aurai pas du car j’ai très vite eu chaud. Tant pis…on verra au ravito suivant

La section suivante est vraiment top : le démarrage est très roulant, et – malgré mon ventre plein – je cours sans problème. Nous descendons ensuite dans un « ravin » via une descente assez technique et glissante. Le chemin offre une vue incroyable sur les ruines du village de Montméjan. 

A peine le temps de profiter et hop…il faut entamer une bonne montée vers le Larzac.

Là encore cette section est magnifique puisque elle nous permet d’arriver en haut du plateau où nous pouvons admirer les très belles formations calcaire et l’arche de Roquesaltes où à cause de la météo il n’y a pas grand monde cette année. Il y a vraiment une âme indescriptible dans cette région qui invite à l’isolement, à la sobriété, au repli sur soi. J’adore.

Assez flâné, il faut déjà s’engager dans la descente technique et en sous-bois (donc très humide) vers la Roque Sainte Marguerite. Je suis globalement bien, et même si désormais les écarts sont plus importants entre les coureurs, je double régulièrement des concurrents ainsi que les derniers participants de l’intégrale des causses qui ont tous la gentillesse de se décaler en nous entendant arriver.

Le point d’eau de la Roque arrivé à point nommé car il précède une rude montée qui nous amène vers la Salvage après avoir traversé la Dourbie. Ça monte direct et fort mais je suis sur un bon rythme en poussant bien sur les bâtons et en parvenant à courir dès le moindre replat. J’ai enlevé la veste ce qui me permet de retrouver un peu de fraicheur car la météo reste assez lourde et humide malgré les 12/13° ambiants.

La partie qui précède le ravito est – encore une fois – une section où il faut beaucoup courir : chemins souples, relativement plat, une alternance de single et de chemins forestiers.

Je déroule tranquille et « gratte » près de 15 places sur ces 8 kilomètres.

Je prends néanmoins le temps de bien boire et m’alimenter car il s’agit du dernier vrai ravito (je ne compte pas celui du cade qui compte pour du beurre à seulement 5 km de l’arrivée).

Bien m’en a pris car la section suivante (8km) est très éprouvante : après la Salvage, nous descendons dans un ravin très technique et accidenté de pierres et de racines. S’ensuit une première bosse, de 300 m de D+, une descente difficile et une nouvelle bosse de 300D+. Là il faut vraiment s’employer car les jambes sont lourdes. Ce qui me rassure c’est que personne ne me double, nous sommes donc tous logés à la même enseigne.

Je ne vois pas le point d’eau du Mas de Bru, mais j’entends les supporters au loin ce qui me donne un bon coup de boost.

Je fais un arrêt éclair pour remplir une gourde d’eau fraiche et je trace 30 secondes plus tard. En effet, je me souviens bien de la partie suivante : seulement 5 km vers Massebiau. 

C’est une descente relativement facile au début car nous évoluons dans l’herbe, sur un plateau, puis nous amorçons la descente sur des chemins caillouteux. 

Cette année c’est très humide et c’est la première fois de la course que le sol est très boueux. J’ai d’ailleurs été surpris précédemment de voir des sols aussi secs malgré tout ce qui était tombé les jours précédents.

Je parviens à courir et c’est tout surpris que j’aperçois déjà le pont de Massebiau sur la route.

En passant le pont je sais qu’il ne me reste plus que deux heures au grand maximum. Cette fois la pluie est intense mais il ne fait pas froid. Je prends donc le parti de ne pas remettre la veste ce qui sera un bon choix je pense.

La montée au Cade est souvent vue comme étant l’épouvantail des Templiers. A chaque fois je m’en fais une montagne et à chaque fois ce n’est finalement pas aussi pire que prévu.

(Bon… en 2014 lors de la course du dimanche j’avais quand même fait une terrible hypo m’obligeant à me tenir aux arbres, mais je débutais en trail).

Cette année il faut bien entendu serrer les dents mais il fait frais et même si cela reste très boueux, je parviens à arriver au cade en 45 minutes. Le plateau du cade offre un vrai décor de film fantastique : brouillard, humidité, on se croirait au milieu de l’hiver.

Le feu de cheminée invite à la détente mais il y a une course à finir.

Je fais donc un arrêt éclair : deux tartines de roqueforts et comme le coca me fait très envie, je remplis aux ¾ l’une de mes gourdes.

La section finale peut-être piégeuse mais se passera bien : d’abord des chemins assez roulant pour accéder au sommet du Puncho, puis une descente technique et glissante (mais moins qu’il y a quelques années depuis l’ajout de marches), une brève remontée vers la superbe grotte du hibou où l’on commence à entendre le speaker.

Je lâche tout après la grotte, d’abord sur le single puis en arrivant « à découvert » de la forêt sur les hauteurs de Millau. Miracle !! Le soleil va m’accompagner pour mon arrivée.

Je termine en 13h54 contre 14h57 en 2021 mais il y avait à cette époque 5 ou 6 km de plus. 

En dépit d’une vitesse assez similaire entre cette année et 2021 (7,14 km/h contre 7,20km/), je finis 155 ème contre 68ème il y a 3 ans. Le niveau monte quand même sérieusement.

Passée la ligne, la journée marathon n’est pas encore terminée : je profite du bon repas d’arrivée (excellent aligot), vais me doucher au camping où j’apprécie comme rarement une douche chaude et des fringues propres.

Il est 19.30 lorsque j’arrive à la voiture mais je sens que j’ai besoin d’un break avant de décoller.

Je baisse le siège et vais m’assoupir 2 heures. Je pars à 21h30 pour arriver à 2h30 à Orléans.

Un bon dodo, un réveil en famille…le Weekend commence

Bilan : Toujours une valeur sûre les Templiers. En dépit de la taille de l’évènement, je trouve que l’organisation a su préserver son ADN : une organisation au top, un balisage parfait et des bénévoles comme toujours au petit soin.

 

Le camping ne rembourse pas mais me propose une place pour 2025…et pourquoi pas !

2 commentaires

Commentaire de Zucchini posté le 20-10-2024 à 04:33:22

Bravo Gilles ! Excellent chrono ! Je suis bien d'accord avec toi sur l'ambiance et l'état d'esprit du vendredi des templiers, les Naäk que j'ai découvert avec les supers gaufrettes de l'espace, les causses qui sèchent très vite, et finalement la douceur toute la journée, où courir en manche courte était finalement la meilleure option ! Bonne récup et bonne promenade du chien

Commentaire de elnumaa[X] posté le 22-10-2024 à 18:39:08

yes on sent que tu as pris bp de plaisir !
bien joué , comme quoi arriver frais sur ces formats " mi-longs " c'est la bonne stratégie ;-)
bonne fin de saison et au plaisir ici ou là !

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.06 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !