Récit de la course : Marathon du Beaujolais Nouveau 2006, par Medoc38
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Mon premier marathon
C’est Cédric qui est à l’origine de ce projet : « Challenge automne 2006 » ; il avait déja couru ce marathon du beaujolais nouveau l'an dernier avec Romu et déja depuis le printemps, ce projet avait été discuté; peu à peu au fil des mois, cette idée avait son chemin....
J’avais hésité entre le marathon du Beaujolais nouveau et la SaintéLyon ; finalement c’est le marathon qui l’emporte : je vais donc me préparer depuis mes vacances en Bretagne au mois d’Août ; au début reprise douce puis les entraînements deviennent plus spécifiques ; je me sers pour ça des articles que j’ai récupérés dans des revues de Jogging mais surtout dans mon bouquin de référence de Michel DELORE :
« COURIR du jogging au marathon »
Ce livre est très bien fait et me sers de guide pour mes entraînements depuis 2-3 ans ; j’ai suivi aussi des conseils que j’ai glané sur le Web ; Cédric aussi, m’a été d’un grand secours du fait de son expérience de l’an dernier mais aussi du fait de la similitudes de notre objectif : 3h30 pour les 42,195 m du marathon
Pour moi, le plus difficile c’est de me « plier » à la discipline des plans de préparation car j’ai horreur de courir sur piste et aussi de courir sur le « dur » ; ce qui fait que j’ai adapté à tort ou à raison mes séances à mes terrains de jeux favoris : la montagne et les berges de l’Isère à 2 pas de chez moi
Début septembre, je vais m’acheter une paire de chaussures de running ; elles me serviront de chaussures pour le marathon ; mes anciennes chaussures me permettent de m’entraîner en terrain varié et j’utilise les neuves pour mes séances sur le plat et le fractionné
Nous nous retrouvons avec Cédric pour quelques séance longues en montagne ou en terrain varié ; je m’entraîne aussi un fois avec Bernard autour de l’étang de la Taillat ; plus les séances se succèdent plus je me sens « dans le coup » ; mais il n’est pas toujours facile de concilier vie familiale, professionnelle et entraînement suivi…
Je profite de quelques jours sur la Côte d’Azur pour la Toussaint pour les dernières séances « soutenues » puis la dernière séance longue avec Cédric le vendredi 3 novembre soit 15 jours avant ; la sortie consiste à faire 30 km sur les voies sur berges en aller-retour de Seyssinet au bec de l’Echaillon ; cette sortie me sera pénible (surentraînement ? lassitude ? gêne par mon sac de trail ?) mais les 30 km seront couru en 2h30 soit l’objectif fixé… je m’en sors avec une douleur articulaire de la cheville gauche qui durera quelques jours ; cette sortie a été ma dernière séance longue mais m’a beaucoup fait douter…
Le lundi, pour « me dérouiller » je monte dans le cirque du Pavé dans le massif des Ecrins; les jambes sont lourdes et la veille je me suis vacciné contre la grippe ; est-ce que ça n’a pas majoré les courbatures ; une bien belle sortie en solitaire…
La dernière semaine est très calme sur les conseils de Romu juste une sortie le lundi d’une heure avec quelques accélérations ; puis la semaine s’égrène avec le boulot etc…
Le vendredi soir arrive enfin ; je rejoins Cédric pour rallier Lyon et retrouver Romu ; Bernard et Patrice quand à eux dorment à Villefranche ; la soirée est très sympa avec un véritable repas de « diététique marathonienne »
Nous rejoignons Villefranche sur Saône sans encombre et après avoir facilement récupérer nos dossarts prenons place dans le bus pour Fleury ; là, le trajet me paraît interminable et dire qu’il faudra courir pour le retour…
Enfin nous arrivons à Fleury où nous sommes accueilli dans un grand gymnase avec de nombreuses collations ; nous retrouvons Bernard et Patrice ; la météo est parfaite ; il fait doux au soleil ; je me sens un peu trop couvert ; j’ai choisi dans la « collection Odlo » de ma garde robe : le collant et le haut avec manches longues ; le tout est respirant mais un peu épais.
L’ambiance est très convivial ; plusieurs coureurs arborent des déguisements dont certains très réussis : clowns, bagnards, garçons de café ou moins classiques : Brice de Nice, Jésus Christ avec sa croix, chenille processionnaire composée de 7 coureurs ; nous dirigeons vers la ligne de départ ; puis un bref échauffement et nous nous positionnons pour le départ coté soleil de la rue ; de toute façon, il ne fait pas froid et la température sera idéale sauf si les averses annoncées par météo France arrivent avant la fin de la course…
Enfin les derniers instants arrivent ; une minute de silence en mémoire des défunts et c’est le départ.
Nous sommes 1300 et ça démarre doucement ; finalement nous sommes placés assez derrière et nous devons doubler sur les 2 premiers km les « coureurs un peu lents » (je ne comprendrais probablement jamais pourquoi les coureurs qui ont prévu leur marathon en plus de 4 heures ne se mettent pas spontanément derrière !!!)
Les paysages sont superbes ; il fait doux sous un soleil d’automne sans vent ; j’ai déjà chaud ; je suis un peu trop couvert mais c’est un peu tard pour se changer…
Romu et Cédric sont tantôt à coté tantôt devant mais nous nous suivons de prés ; j’applique les instructions de Romu à la lettre ; je cours le plus possible sur les bas-cotés de la route
1er ravitaillement : je récupère une bouteille d’eau que je bois aussi sec ; lutter à tout prix contre la déhydratation ; 2ème ravitaillement dans le château de Pizay à 10 km ; c’est magnifique ; nous descendons dans la cave où je récupère une autre bouteille ; ce château est superbe ; je reviendrai mais aujourd’hui pas le temps de faire du tourisme.
De Pizay nous rejoignons « la voie verte » qui est une ancienne ligne de voie ferrée reconvertie en piste cyclable ; c’est là que Cédric accélère s’éloignant progressivement de Romu et de moi-même ; je demande à Romu ; il me répond que nous avançons comme des « métronomes » (5’ au km) ;
A St Lager puis à Charentay, mes sensations de course sont excellentes, pas de douleurs je déroule impec ; nous passons le semi en 1h47’ ; nous avons 2 minutes de retard sur l’horaire (ces mêmes 2 minutes que nous avons perdu dans la cohue du départ)
Du 21ème au 29ème, ça va puis les jambes deviennent un peu plus lourdes; je commence à avoir à avoir les jambes lourdes ; j’en parle à Romu ; il me conseille de bien boire et manger au prochain ravitaillement ; il m’encourage à prendre la foulée d’une féminine qui nous double ; ce que je fais ; mais elle avance à bon rythme ; elle rajoute qu’elle fait « sa sortie d’entraînement du WE » ; je veux bien la croire ; elle court avec aisance quoique un peu sur la pointe des pieds ; elle se met à discuter avec Romu ; je crois rêver
; il font tranquillement la causette pendant que je m’accroche pour tenir le rythme ; elle explique qu’elle prépare la Sainté-Lyon,; ils se donnent RDV dans 15 jours… (elle terminera en 3h38… pas mal pour une sortie d’entraînement…)
Voilà le ravitaillement , je me précipite sur les bananes et une bouteille d’eau ; la bouteille m’est refusé par une « serveuse » pour pas que je puisse la jeter plus loin (le parcours en est jonché depuis le départ…) ; j’enrage avec mon verre qui est vidé en deux gorgées ; Romu me donne à boire de son camelbag ; c’est acrobatique et pire qu’un ravitaillement « en vol » ; Romu me prévient : « Ca va monter » ; c’est un faux plat montant ; il reste 12 km
Romu m’explique que nous sommes « encore » dans les temps pour 3h30 mais qu’il faut s’accrocher ; je m’accroche mais ça monte ; au 35ème, je me sens « bizarre » ; la tête tourne, je sens des début de contractures au niveau des mes adducteurs, je ralentis (un peu) aussitôt Romu s’en aperçoit ; il me lance un « ça va » je fais la grimace ; il rajoute « c’est comme en montagne, vas-y, t’es venu pour ça, plus que 500m » ; je m’accroche ; devant nous, un coureur se met à marcher puis un autre ; ça me rassure c’est dur pour tous le monde.
Nous doublons 2 coureurs qui marchent depuis un moment ; il courent dans mes pas puis me redoublent ; c’est dur pour le moral ; là, c’est une descente ; Romu me prévient qu’ « après c’est gagné car c’est la dernière montée »
S’ensuivent les douleurs horribles dans les cuisses, la descente est raide sur du goudron ; je prends les bas-côtés ; mais je ne peux pas allonger ma foulée ; je me fais doubler par plusieurs coureurs ; j’enrage mais je ne peux rien faire…
Nouvelle montée de 1km ; c’est la dernière et je suis « montagnard » ; je suis mieux ; Romu comprends tout de suite et nous allongeons de nouveau ; nous redoublons de nombreux coureurs ; enfin le haut de la côte et les 4 derniers km en descente ; je sens que c’est gagné ; par contre pour le chrono, le timing est trop juste ; dernier ravitaillement et nous accélérons sur des sentiers dans un parc municipal ; ce sont les derniers km et je suis bien content d’en finir ; Romu m’encourage « Vas-y Bruno » ; une cycliste supporter se joint à lui « Bruno, Bruno » ; je m’accroche ; un dernier virage et c’est la fin : Romu « Vas-y met la gomme » ; j’acquiesce et allonge ; nous arrivons dans la rue principal de Villefranche : le public est nombreux et hurle des encouragements ; je suis portée par la foule ; je double plusieurs coureurs et une coureuse avec qui j’ai fait mes 20 derniers km ; enfin la ligne d’arrivée ; des « pom-pom girls » puis le chrono tombe : 3h42
Romu me félicite ; nous sommes recouverts d’une couverture de survie puis invités à rentrer dans la tente ; nous retrouvons Cédric qui est très pâle ; il a fait une joli course et rajoute « que c’était dur » ; il a fini en 3h29 ; il a rempli l’objectif ; il est heureux.
Romu m’apporte un thé ; je tremble et en le posant je le renverse ; un sourire de Romu ; c’est à moi d’y aller ; je marche comme un canard mais me rends au buffet ; je mange aussi ;
Puis, nous nous asseyons et je vois les suivants arriver ; c’est un vrai spectacle ; la plupart ont des visages déformés par les efforts fournis ; nous nous hydratons et nous éttirons prudemment sans forcer.
Puis, après un bonne demi-heure de récup, nous allons nous changer à la voiture ; Romu et Cédric retourne sur Lyon ; je rentrerais à Grenoble avec Bernard et Patrice ; nous séparons fiers de cette aventure commune.
Je retourne au village marathon à pas lents mais je sais que c’est bien de marcher pour éliminer les toxines ; je rentre dans la tente d’arrivée ; ils sont là ; ils sont « assez frais» ; il font 1000ème et 10001ème ; pour Bernard, c’est le plus dur des 4 marathons qu’il ait fait (2 fois Lyon et Paris 1 fois)
Nous retrouvons la famille de Patrice et c’est un petit repas à 16h très sympa puis un retour très cool sur Grenoble : « L’aventure est terminée »
Au total, un bien belle aventure ; mon premier marathon, un bizutage en règle ; une belle course sur un parcours exigeant, des moments de doutes mais comme m’a dit Romu : "t’es venu pour ça"
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2 commentaires
Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 28-11-2006 à 22:49:00
Bravo Medoc pour ce tout premier marathon,
si bien raconté. Et 3h42, c'est vraiment pas mal !!!
J'étais sur le bord du parcours, peut-être
qu'on s'est croisé... ? Peut-être même que je
t'ai en photo...? Jette un oeil à mon CR !
NoNo_l'escargot du_Revermont
Commentaire de Le CAGOU posté le 05-12-2008 à 22:01:00
BONSOIR
LONGIN DE LONGINE QUE SOUFFRANCE ! TU me fais peur pour mon premier "Marseille". Bravo pour ton cr , congratulations pour ton marathon et bravo aussi pour tes amis.
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