Récit de la course : Trail des 5 Moulins 2006, par Mustang
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Le trail des 5 moulins
11h30, j’arrive à Mondeville, un tout petit village au sud ouest de la région parisienne, village typique de l’Essonne: rues étroites, maisons en pierre de meulière. Des pompiers, revenant des cérémonies du 11 novembre, m’indiquent où se trouve la salle des fêtes, à la sortie du village. L’organisation se met tranquillement en place. L’ambiance est bonne enfant. Petit à petit, les compétiteurs arrivent. Je salue l’ami Sylvain, le grand bipède bernayen. C’est lui qui m’a convaincu de venir ici, encore une fois !
L’heure du départ arrive. Environ une centaine de coureurs se tient derrière la ligne blanche tracée sur la petite route. Discours d’usage. Le pistolet du starter refuse de remplir son office. Tant pis, les coureurs s’élancent. Les premiers kilomètres s’effectuent par des chemins herbeux à travers champs. Etonnant, le ciel est dégagé, le soleil brille et l’état des chemins est tout à fait correct. Puis, c’est la plongée vers un petit bois par un sentier étroit et tortueux. Le profil est en très accidenté. J’ai décidé de partir sans me ménager. Cette première partie sera une succession de champs labourés exhalant encore l’odeur entêtante du colza et de petits bois touffus de frênes et de châtaigniers. Le rythme est soutenu. Parfois, la pente se fait plus raide, sableuse, la piste se glissant entre les rochers, ce qui en fait un parcours particulièrement dynamique. Même si cela est éprouvant, cela change de la monotonie de certains trails. Le balisage est correct mais il faut que je sois vigilant dans le dédale de pistes. Très vite, la troupe de coureurs s’est disloquée. Maintenant, ils se suivent de dizaines de mètres en dizaines de mètres. Le premier ravitaillement, au 13e que j’atteins en 1h10, ne propose que de l’eau. Je m’y arrête rapidement et repars avec une féminine, Claude, qui doit être la 2 ou 3e de sa catégorie. De nouveau, nous longeons des champs fraîchement labourés. La terre est grasse contrastant avec le sable des buttes que nous escaladons dans les bois. A un moment, je perds la piste, vite demi-tour. Oh! il s’agit de gravir une pente très raide et longue dans du sable bien croûlant. Doucement, il ne faut pas se faire exploser le cœur. Pas à pas, lentement, j’arrive au sommet. Effectivement, cela valait le coup, la vue est superbe sur la région. Mais, aussitôt, il faut dégringoler. Quel pied !
Passé le 20e kilomètre, le profil se calme. Nous avons atteint la vallée de l’Ecole, nom pittoresque pour ce petit cours d’eau sur le bord duquel se succèdent les fameux moulins. Après avoir traversé le village de Moigny, j’arrive à Courances. Le cachet de ce village est exceptionnel mais les rues sont désertes !! Le ravitaillement -solide- est dans la cour de l’école, sous le préau. C’est le km 23, j’en suis à 2h10 de course. Pas trop le temps de s’attarder. Je repars rapidement. Je longe le parc du château puis j’emprunte une grande allée. Un autre chemin qui nous conduit à travers champs. C’est moins bucolique. Tiens, à propos, j’ai les intestins qui se manifestent sérieusement. Comme d’hab, à ce moment de course, j’accuse une baisse de régime. Je perds du rythme. On traverse le village de Dannemois, puis, par un très joli sentier, je passe devant le moulin imposant de Claude François. Un coup de mou plus les intestins qui font des nœuds, pas bon ça ! Je profite que le sentier longe un petit bois pour me refaire une santé. Accroupi derrière un arbre, je vois passer une dizaine de coureurs. Comme dirait quelqu’un, il va falloir relancer !
Je repars doucement. Le chemin traverse des champs de betteraves. Bon, j’ai dix coureurs à rejoindre, bon challenge. Le soir commence à tomber. La troisième partie débute. C’est le même style que la première mais encore plus tourmentée, c’est peu dire ! J’ai sorti la frontale. Mince, j’ai oublié de régler le bandeau. Tout en courant, j’essaie d’arranger cela. Maladroit, la sangle se défait complètement. Je fais un nœud avec les deux morceaux, ça va tenir ! Le terrain me plaît énormément. Cela a même, par endroits, des allures de Bovines. Mais je suis en bien meilleur état qu’il y a deux mois pour les aborder. Je m’amuse vraiment à grimper sur les rochers et à dévaler les pentes dans le sable. Petit à petit, ma forme revient. A chaque arrivée en haut d’une butte, je relance aussitôt. Je repasse les coureurs de tout à l’heure, un à un, même la féminine de tout à l’heure qui m’avait lâché. Cependant, dans l’obscurité, il faut être prudent. Les organisateurs ont bien fait les choses. Le chemin est balisé de place en place par de petits tubes fluorescents. C’est vraiment le top pour se diriger, certains organisateurs de nocturnes devraient y songer. Plus que quelques kilomètres. A un moment, le chemin emprunte une étrange digue au milieu des champs avant de replonger dans un vallon boisé. J’aperçois quelques taches de lumière, ce sont des coureurs qui me précèdent. Je continue à en rattraper. Une dernière montée et me voilà sur le plateau du début. Il reste donc 2,5 km. Les halos des lampes des coureurs devant moi sont autant d’incitations à accélérer. Dans le ciel clair, des avions se préparent à se poser à Orly, proche. Je finis à la lutte avec un jeune. J’aperçois les lumières du village de Mondeville et c’est l’arrivée après 4 h 53 mn de course pour 45 km.
Pas mécontent de ma course. J’ai vraiment trouvé le parcours de ce trail exceptionnel, superbe. Un magnifique trail à recommander. Certes, il y a un peu de bitume, mais comparé au reste …
Mustang
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2 commentaires
Commentaire de gdraid posté le 15-11-2006 à 19:58:00
Je répare l'oubli de mon commentaire sous ton récit,
car je t'ai applaudi sous le CR d'Agnès59.
Ton récit très fort, m'a motivé pour écrire le mien.
Encore BRAVO ! Mustang
Commentaire de gdraid posté le 16-11-2006 à 22:52:00
L'étrange digue à travers champs, dont tu parles, renferme une énorme canalisation d'acier de plus d'un mètre de diamètre, pour transporter les eaux potables de la Vanne, de la région de Fontainebleau jusqu'à Paris, sur 60 km environ. Cet ouvrage date de la fin du 19 ème siècle. On aperçoit ces portions d'édifices, énormes par endroit, hors de terre, dans les traversées des bois de Milly (dont le nom de la course verte des Acqueducs), puis entre Chevanne et Mennecy, puis entre Bondoufle, derrière l'hyppodrome, et Viry Chatillon plateau, ect...
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