L'auteur : gastéropode
La course : Trail des 5 Moulins - 50 km
Date : 2/7/2011
Lieu : Mondeville (Essonne)
Affichage : 1060 vues
Distance : 50km
Matos : garmin xt
gel trabucco
double bidon salomon
poudre énergétique méga mass
Objectif : Balade
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PREAMBULE:
Cet hiver a été marqué par une longue indisponibilité du à des signes désagréables aux genoux. J'ai peut-être été influencé par un deuil qui m'aurait fait focaliser sur mon habituel point faible. Plusieurs médecins n'ont pas réussi à trouver l'origine du mal, et j'ai accompagné mon ami Fabien aux 6 heures de Buc où je réalise à brûle-pourpoint 48 km dont 35 de course. Donc, le genou ne va pas si mal...
Je reprends tranquillement, sans pression et participe modestement au trail des cerfs le 12 mai (36 km 700d+) en 3h20.
Je décide de participer au trail des moulins pour fêter l'arrivée des vacances scolaires. Je suis inspiré aussi par la distance et le dénivelé modeste (700 m). Je n'ai en effet que l'écotrail comme vrai expérience de trail, mais sur 80 bornes, on marche beaucoup. Par ailleurs, je m'y étais blessé sans le savoir, et j'ai envie de savoir si je peux courir 5 heures. Enfin, je crois que je peux viser une bonne place un jour sur un 6 heures
Alors, je m'entraîne plus sérieusement jusqu'à ... la blessure 10 jours avant la compète. Pas une grosse blessure, mais je ne peux baisser en me pliant sans connaître une vive douleur à la remontée.
Je ne fais rien pendant 6 jours, je trottine 1h par jour en my les 4 derniers jours mais je suis très méfiant sur mon genou. Je n'aimerais pas prendre le train jusqu'à la Ferté macé et marcher pendant 4 bornes pour mettre la flèche au bout de quelques km et être obligé de marcher des bornes pour refaire le trajet retour et perdre ainsi ma journée. Je vous dis ça parce que d'une part, je n'ai pas de voiture et le déplacement est parfois un problème, et parce que d'autre part, ce n'est pas évident de demander à ma tendre et chère de s'occuper seule des enfants toute une journée. Mes jours de compète ne sont pas très nombreux et je ne tient pas à en gâcher un.
Alors j'ai une idée de zonard assez classique chez moi... Et si j'y allais en vélo?
Ce n'est pas que je suis une foudre de guerre en vélo. En gros, je le sort quand j'ai une blessure légère en course et que cela me permet de patienter, ou bien pour me déplacer (en gros 20h ces 10 dernières semaines). Je me dis que si je ne suis pas compétitif, et bien j'aurais au moins fait 120 bornes à vélo, une très grosse sortie pour moi.
Les jours précédents je fais tourner via michelin pour étudier l'itinéraire qui me permettra de faire le moins de km. Il est compliqué! je l'apprends quasiment par coeur. Je table sur 24 km/heure soit 2h30. Le départ est à midi, j'ai donc le temps... moralité, je pars à la bourre, 2h40 seulement avant le départ. Les quelques sorties à longchamp (anneau sans circulation de 3,55 km) à 28 à l'heure me laissent confiant sur ma capacité à arriver à l'heure.
LE TRAJET VELO. Il se passe bien, mais il est lent. à Meudon ça monte un peu et je dois faire attention à ne pas me faire mal au genou. J'arrive à ne pas me perdre ce qui pour moi est un exploit étant donné la complexité de l'itinéraire. Pour une fois, mon sens de l'orientation me glisse de bonnes intuitions quand j'ai un doute, mais c'est chaud quand même. Au bout d'une heure trente, j'ai abandonné tout espoir d'arriver à l'heure. Je suis à peine à 20 à l'heure. Ce parcours citadin avec énormément de croisements, de feux rouges, de zones piétonnes... et des bouchons qui me ralentissent ne me favorise pas du tout. De plus, je ne suis pas en forme. 111 puls de moy je crois... c'est doux. Il y a quand mêmes quelques hésitations qui me font perdre 10 mn mais je finis par arriver.
J'AI JUSTE 45 MINUTES DE RETARD
LE DEPART COURSE A PIED;
Je me présente, demande si je peux laisser mon vélo, les bénévoles sont surpris. Je suis un peu fatigué (3h20 de vélo tout de même), je me mélange un peu les pédales. Je me rends compte que j'ai oublié ma paire de chaussettes (je roule pieds nus dans mes chaussures de vélo) et ma casquette. Or il fait chaud et beau. Une bénévole me dit "tu ne vas pas courir pieds nus?" en me voyant prêt à le faire. C'est sûr que ce n'est pas très prudent puisque ce n'est pas dans mes habitudes. Coureuse, elle me prête une paire de kalenji, mais elles ne sont pas à ma taille (je fais du 47), une de ses collègue y va des siennes, ça tire un peu, mais ça y est! Je ne retrouve plus le bracelet qui doit me permettre d'attacher mon altimètre vélo à mon poignet, mais je suis très en retard et l'organisation me presse de partir le plus vite possible.
L'organisation craint un problème de sécurité, car le trajet de la course croise une route avec un peu de circulation. Du coup, un bénévole dont j'ai malheureusement oublié le prénom a pour mission de m'avancer en voiture pour éviter ce croisement, me faisant gagner 2 bornes. C'est vraiment gentil de se compliquer la vie pour me laisser courir! Il me prête même sa casquette!
Malheureusement, il se mélange un peu les pinceaux et me droppe à un endroit qui ne correspond pas au début du 50, mais plutôt à la fin du 25 km. J'essaie de suivre les balises mais elles ne correspondent pas à ma course, et je fais demi-tour et reprend un embranchement pour prendre un des parcours à l'envers(!) pour tenter de reprendre le parcours du 50. Heureusement, que j'avais étudié sur openrunner le parcours, et j'étais un peu familier des directions du parcours. Par miracle donc, au bout d'une borne d'hésitations je tombe à l'orée d'un bois, je regarde à gauche et à droite et j'ai en visuel un duo de bénévoles qui m'attendaient, mais pas de ce côté! MAINTENANT, JE SUIS DANS LA COURSE. Bravo encore pour la gentillesse de l'organisation qui a fait attendre ces bénévoles très longtemps. J'ai commencé à courir 1h10 après les autres concurrents. La voiture m'a avancé de 10 à 15 mn, mais mon début de trajet n'a pas été très linéaire, ce qui fait que le charlot que je suis a un handicap d'environ 50 à 55 mn sur les participants "normaux".
LA PREMIERE PARTIE DE LA COURSE.
Je trottine, très heureux d'être là. Il ya souvent de l'ombre ce qui atténue la chaleur. Pour une fois, j'ai l'air de la supporter, mais faut dire que mes trois heures de vélo m'y avaient peut-être préparé. Les pulsations sont mauvaises (138-140) alors que je devrais être à 125-130, mais là encore la fatigue cycliste est en cause.
Au bout de moins d'une demi-heure, je double le premier concurrent! Une homme de mon âge mais en moins bonne condition physique s'est paumé et tourne en rond. Il est désolé du handicap que cet égarement lui cause, et je ne peux m'empêcher de lui dire que j'en ai connu un autre d'handicap (1h de retard et 3h de vélo) mais cela ne le console pas. Depuis que je suis sur la course, je n'ai eu aucun problème avec les balises alors je pense qu'il n'y a pas de problème, mais je n'ai pas envie de l'attendre. Il y a 1 km/h d'écart entre nous et j'ai envie d'être enfin dans la course. Mon lacet se défait peu après, ce qui lui permet de revenir à hauteur. Je ne vois pas l'endroit problématique dont il ma parlé, le balisage est OK. J'espère que j'étais à vue de ce collègue retardé et que j'ai pu ainsi lui indiquer le chemin.
Au bout d'un heure, je double coup sur coup deux concurrents. J'appelle Fabien pour lui dire que je suis en course. Je lui annonce que j'ai fait une "Kouros". Alors qu'il dominait outrageusement l'ultra, des organisateurs lui avaient proposé de partir 12 h après les autres concurrents pour une course de 1000 km pour pimenter le déroulement de la course qu'il a d'ailleurs gagné.... bien sûr que je ne compte pas gagner, ni bien figurer, mais c'est un petit clin d'oeil entre ultra fondus! et puis je rajoute le handicap du trajet vélo!
J'arrive rapidement au ravito où je prends grand plaisir à me rincer le visage. Je ne m'arrête quasiment pas. Je suis repéré par l'organisateur, satisfait de me savoir rentré dans le rang, je lui signale les 3 retardés que j'ai croisé et surtout je le remercie beaucoup de m'avoir permi de participer. Il y a avait au moins 12 personnes à ce ravito.
LA DEUXIEME PARTIE DE LA COURSE. Cela va toujours bien, je remonte tranquillement du monde, mais je m'en tape, ce qui me plait c'est d'être là et d'être capable de courir à mon rythme. Le parcours est plaisant. la surface est changeante avec pas mal de sable type fontainebleau, quelques montées et descentes et beaucoup de bois. Au deuxième ravito, je croise la bénévole qui m'avait prêté ses chaussettes. elle a l'air surprise de m'y voir déjà, elle lance à une troupe de 10 personnes qui sont en pause, "vous vous rendez compte, il est parti avec 45 mn de retard!" Un concurrent répond avec humour que ce n'est pas la peine de les enfoncer.
Comme j'ai de moins en moins d'appréhension, je me prends à me servir de cette journée comme d'un entraînement. Je commence à forcer pour atteindre 154-155 puls, parce que ces intensités ne sont pas assez souvent atteintes dans mon entraînement et c'est une erreur.
CA COINCE: au 28ème km, j'entre dans le dur, mais c'est compréhensible. j'avais tablé sur du 10 km/h si j'étais parti "à sec", et voilà que je fais la même perf après 3h20 de vélo. Il y a quelque chose de pas logique, et la logique me reprend ce kilomètre. Au lieu d'être dans le dur le derniers tiers de la course(37ème km) j'y suis quasiment à la moitié. Je vous jure que j'ai regretté à ce moment de ne pas m'être aligné sur le 25ème km. "mais pourquoi je n'ai pas fait le 25?"
LA TROISIEME PARTIE DE LA COURSE. Difficile, avec des coups de moins bien, mais l'allure moyenne ne baisse que très peu. Je continue à remonter des clients. Un bénévole m'annonce une 84ème place. à partir de ce moment, je compte les collègues que je double. Ce n'est pas que cela est un objectif, mais c'est un moyen de faire de ces "proies" des habitants de ma course douloureuse. Je ne suis pas tout à fait à mon niveau, puisque je concours avec des gars parti pour faire 6 h alors que je suis à un rythme de 5h. C'est donc à chaque fois une petite pilule narcissique que je prends pour m'éviter de penser à la souffrance. La chaleur est plus présente dans les derniers km en plein champ
LA TOUTE FIN DE COURSE: je reconnais quelque peu l'endroit de l'aller, puis je traverse la fameuse route à cause de laquelle j'avais été exempté des 2 permières bornes. Comme souvent dans les courses, beaucoup plus de coureurs marchent sur les 2 derniers km, que ce soit sur un 10, un semi, un marathon, le mental se relache puisque c'est presque fait, du coup la douleur de l'effort n'est plus supportée. Jusqu'à présent, j'ai toujours franchi cet obstacle et je gagne quelques places, puis j'arrive sur un groupe de 3 coureurs. l'un d'entre eux, expérimenté, se préparait à une fin de course tranquille, puisqu'il était en train de battre deux concurrents qui s'arrachaient pour courir, puis marchaient à nouveau quelques mètres plus tard. Il se préparait donc tranquillement à leur piquer leur place et n'avait pas regardé vers l'arrière. Il marchait en tête quand il m'a entendu arriver et m'a accueilli d'un "tiens!, voilà la concurrence!" Moi je m'en foutais pas mal de la place, j'étais surtout concerné par le fait de courir et puis cet homme se met dans ma foulée et accélère, me double. on allonge la foulée, je le double dans un passage large herbeux alors qu'un spectateur étendu nous assure qu'on est presque arrivé. là, j'accélère pour l'empêcher de me remonter, et je l'entends gémir - il était à fond- . Je déroule assez fort puisque l'arrivée est là quelques dizaines de mètres plus tard. Je regarde mon chrono perso avec plaisir: 4h55. je ne m'attendais pas à faire ce temps là (mais il manquait près d'un km)
A L'ARRIVEE: Je suis heureux d'être là, il fait beau et chaud. Le speaker m'interroge et sort la phrase maintes fois par lui prononcées: "pourquoi as-tu décidé de prendre à droite (le 50 km) plutôt qu'à gauche (le 25)?". Il a l'air un peu surpris de m'entendre répondre "je me suis tellement cassé le cul pour être au départ que j'avais envie d'en être plus longtemps". je crois qu'il n'étais pas au courant de ma petite aventure....
Je rends à ma chère bénévoles ses chaussettes, elle me dit que j'ai fait quelque chose de bien, ça me fait ben plaisir. Je n'ai pas envie de partir tout de suite. L'organisation a été très gentille avec moi, j'ai faim, une grillade me dirait bien et puis... en quelques minutes, je me trouve dans une GROSSE FATIGUE... mouvements ralentis, un peu froid, un peu d'anasthésie mentale... Je mets beaucoup de temps pour me couvrir, me nettoyer un peu à l'écart, téléphoner à ma compagne et puis, au bout d'une heure, ça va mieux. Ma poudre énergétique, j'en ai un peu marre, je lorgne sur le sirop à la menthe, tellement frais, simple comparé à ma poudre protéique énergétique de culturiste dont je me sers. Je tente le coup et je parviens à m'en faire servir un litre qui me sert à refaire mes bidons vélos pour le retour. Cela va tout à fait bien maintenant. Je pense que ma grosse fatigue était en partie due à la chaleur de la fin du parcours.
LE RETOUR: alors que les trailers du cru continuent à prendre plaisir à discuter ensemble et que d'autres montent en voiture, je reprends ma bicyclette. Un trailer en voiture me fait signe quelques minutes plus tard. Je décide de ne plus couper les cheveux en 4 dans l'itinéraire et de carrément rentrer par Paris via la N7. là, il n'y a plus de blème, un seul carrefour à ne pas rater et taîeut. Le retour se fait remarquablement bien quoique en douceur (114 puls de moyenne), malgré une distance supérieure, je réalise le retour en 3 h et ça se goupille bien, puisqu'il fait encore jour à un endroit un peu dangereux à Orly. Quand la nuit est tombée, je suis aux portes de Paris sur une route toujours bien éclairé et je rentre sans me poser aucune question d'itinéraire. PLUS DE ONZE HEURE DE SPORT, CHOUETTE JOURNEE!
BILAN: très positif. je me suis bien amusé, je me suis distingué malgré un niveau tout à fait ordinaire. Je termine 60ème sur 100 mais je réalise le trentième temps. J'essaie de prendre en compte mon handicap lié à la dépense physique du vélo et ne n'ose pas croire que j'aurais réalisé entre le 18ème et le 15 ème temps d'après mes calculs. je ne me voyais pas si haut dans un classement.
à suivre... Dire que je choisis le trail pour diminuer le risque de blessure en course et à l'entraînement, voilà que je deviens "compétitif"... tout arrive!
Donc une journée super récréative, une journée de vacances, et tout cela grâce à la gentillesse de l'organisation. Je ne peux que vous conseiller cette course pour sa simplicité, sa convivialité et le parcours sympas et déjà assez long.
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1 commentaire
Commentaire de nono's coach posté le 17-11-2012 à 14:36:04
Encore une course d'extra-terrestre !
A ne pas reproduire pour l'origole 2012
Bravo et merci pour ton récit.
Fabien
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