Récit de la course : Les Templiers 2006, par tounik

L'auteur : tounik

La course : Les Templiers

Date : 29/10/2006

Lieu : Nant (Aveyron)

Affichage : 5712 vues

Distance : 66km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Le récit

J’avais prévu de terminer ma saison 2006 par La SaintéLyon début décembre. Après ma participation au championnat du Canigou avec charge de 8Kg mi-Août cela me laissait le temps de récupérer et de me préparer tranquillement afin d’améliorer mon temps de l’édition 2005.

C’etait sans compter sur Arnaud (un ami) qui ne voient pas l’intérêt de faire la saintéLyon pour la troisième fois alors qu’il existe beaucoup d’autres courses à découvrir. Notamment la course des templiers « c’est la même distance avec un peu plus de dénivelé et je m’occupe de la logistique ».

Car Arnaud est un ami logisticien pas un ami coureur alors nous n’avons pas exactement les mêmes notions de distance, de déniveler et de temps de récupération. Comme le temps presse, je suis son conseil et parviens à m’inscrire in extremis pour la course.

Vendredi 27 à midi : comme Arnaud est chargé de la logistique, je dois juste récupérer le camping-car prêté par mes parents à Ars (30 km au nord de LYON) puis descendre à Montpellier passé la nuit chez Arnaud qui veut utiliser le samedi pour refaire l’installation de sa parabole. Une fois vérifié le bon fonctionnement de chaque chaîne, nous pouvons prendre la route pour Nant.

Samedi 28 à 18H : Arrivé à Nant nous posons le camping car sur le parking à coté du terrain de foot et montons directement retirer le dossard. Un petit passage sur les différents stands et direction le bar pour une petite Leffe pression bien méritée. Après un repas en terrasse au Petit Nantais retour au camping-car et dodo après un peu de lecture pour se détendre.

Dimanche 29 3H : J’aime bien me réveiller tôt pour avoir le temps de déjeuner correctement et vérifier une dernière fois mon sac. Pour l’habillement je choisis la solution intermédiaire avec corsaire et tee-shirt manches longues. J’enfile également mon coupe vent pour ne pas avoir froid en attendant le départ. Etant donné le nombre de partants, j’ai décidé de venir tôt sur la ligne pour partir devant quitte à ralentir sur la portion de l’ancienne voie ferrée pour récupérer.

Départ 5H30 : Grosse émotion au départ, il semble qu’on devienne plus sensible avec l’age, mais il faut assurer le rythme sur ce départ relativement roulant. On se laisse facilement porté par la foule, la nuit masquant les autres repères. Un courant d’air chaud qui vient de la droite succède à un courant d’air froid qui vient de la gauche. Après quelques instant je profite d’un virage pour découvrir le fabuleux spectacle du serpent lumineux montant à l’assaut de la colline.

Jusqu’à Sauclières : Fin de la route. On tourne à gauche sur le chemin qui nous mène à la voie ferrée. Première petites difficultés, je marche un peu, je relance, tout va bien. Je m’arrête pour enlever mon coupe vent que j’avais gardé. On rejoint la voie ferrée et je me laisse couler tranquillement, plusieurs coureurs me doublent, un coup d’œil au cardio m’indique 135 pulsations, la route est encore longue. Le passage à Sauclière est rapide j’attrape une bouteille d’eau et je range la frontale dans le sac au milieu des drapeaux bretons qui ont décidé d’animer la course. Le public est présent malgré l’heure matinale alors on bombe le torse pendant que c’est possible et on salut tout le monde.

Le Saint Guiral : On attaque la première vraie difficulté. Ma décision de partir devant me permet de monter à mon rythme sans tomber sur le moindre bouchon. Les jambes répondent bien et même si il faut marcher souvent, je peux relancer dès que le terrain est plus plat. Un très beau passage dans les sous-bois avec de temps en temps un cèpe qui ne demande qu’à être ramassé. La sortie sur le haut offre de magnifiques paysages mais le vent frais vous pousse à hâter le pas et l’arrivée sur le Saint Guiral sur fond de levé de soleil légèrement voilé est la première récompense.

La Descente sur Dourbie : La descente est rapide tantôt dans le sous-bois sur un tapis de feuille, attention à la glissade, tantôt en hors piste, le balisage est parfait et il n’y a jamais le moindre doute sur le chemin à suivre. On est encore assez lucide pour distinguer quelques cèpes et, il me semble, quelques pieds de mouton. Sa remonte un peu, juste assez pour sentir les premières douleurs dans les jambes mais pas suffisamment pour s’inquiéter. Juste avant Dourbie un bénévole annonce le classement, 234 ème ! ! ! Je me disais bien que ça allait trop vite mais je ne vois pas encore le problème. Le ravito fait du bien bananes, barres de céréale et autres victuailles, le sourire des bénévoles et les Bretons pour vous encourager.

Rendez-vous à Trèves : Nouvelle grosse difficulté qui se charge de me rappeler que mon classement est surfait Dans la monté les douleurs dans le quadriceps m’obligent à ralentir. Les étirements ne changent rien mais ce n’est pas la première fois et je sais qu’il faut juste trouver le bon rythme. Le problème c’est qu’il est lent. Surtout ne pas regarder le sommet. Avec un peu plus de lucidité je pourrais vous donner une description détaillée des mollets du ‘coureur’ qui me précède. C’est dur mais ça passe et l’arrivé au sommet est un vrai soulagement le problème c’est que maintenant j’ai du mal à courir, seules les descentes m’accordent un peu de répit. Ceux qui ont mieux géré leur course se chargent de me faire retrouver un classement plus en rapport avec mes capacités. La descente me permet de retrouver un peu la forme et c’est le ravito de Trèves. Bananes, barres de céréales et bien sûr le sourire des bénévoles et les Bretons.

Saint Sulpice me voilà : Enfin peut-être. Il faut tous les encouragements des spectateurs pour compenser l’envie de rebrousser chemin avec ceux qui décident d’abandonner. Un coup d’œil vers le sommet et je plonge le regard vers d’autres mollets. Ceux qui ont écouté les conseils du départ et commencent donc leur course doublent, une fois à droite, une fois à gauche. Finalement le sommet arrive relativement vite, les mollets m’ont inspiré sans doute. Un petit coup de mieux et je me relance un peu, la descente devient décidément mon point fort et je me retrouve même un en tête d’un petit groupe. Ravito, bananes, barres de céréales et toujours le sourire des bénévoles… mais pas les Bretons ? ? ?

Pourquoi pas Nant : Il faut repartir. Un souffle derrière moi, c’est Didier. Une poignée de main et sans vraiment le dire nous décidons de poursuivre ensemble. On discute un peu, une petite bosse nous amène au pied du Roc Nantais. C’est humide il faut mettre un peu les mains pour passer les grosses marches mais finalement les jambes vont mieux. On suit un grand gaillard pendant un moment puis il s’arrête sur le coté et, incroyable mais vrai, je me retrouve en tête du groupe, il faut donner le cadence. On nous annonce plusieurs fois le sommet dans moins de 1 Km. D’abord c’est un bruit au loin et soudain la vue se dégage et Nant est en bas alors c’est le moment de tout donner, dans la descente bien sûr, mais également un dernier coup de rein dans le raidillon avant l’arrivée avec le public tout autour (même pas mal). Je regrette un peu d’avoir oublié Didier qui finit 2 secondes derrière moi mais la fatigue, l’euphorie…

Passage au ravito et direction le bar ou le rôle d’Arnaud prend tout son sens(certains d’entre vous l’avaient oublié mais c’est de ma faute le récit est un peu long). Il me commande une pression bien fraîche et je peux tranquillement la déguster. Rien ne vaut une bonne logistique ! ! !

Les impressions : Formidable ! ! ! Beaucoup plus difficile que tous les trails déjà courus. Très beaux paysages même si la fatigue et la difficulté ne permettent pas de l’apprécier pleinement. Très belle organisation, magnifiques bénévoles et public sur mesure (surtout les Bretons).

Le résultat : 431 ème en 9H23 et 36 s. Mon départ rapide m’a certes permit d’éviter les bouchons mais tout a un prix et la fin a été très très dure. L’apprentissage de l’ultra continu avec en point de mire l’UTLB en 2008.

2 commentaires

Commentaire de Gadou 42 posté le 08-11-2006 à 08:13:00

super ! on y est !!!
je pense aussi que c'est incomparable avec la Sainté lyon !
cette derniere reste tout de meme une belle grande course! ! ! qui plus est dans cette ambiance de nuit ! ! ! quand on a la chance de decouvrir ,sans brouillard ,les lumieres de la vallée du rhone
bravo pour ton resultat !

Commentaire de langevine posté le 28-01-2009 à 11:28:00

Je ne me lasse pas de ces récits qui font rêver et donnent envie....

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