Récit de la course : Trail du Golfe du Morbihan - 56 km 2019, par augustin

L'auteur : augustin

La course : Trail du Golfe du Morbihan - 56 km

Date : 29/6/2019

Lieu : Sarzeau (Morbihan)

Affichage : 3319 vues

Distance : 56km

Matos : New Balance 890 route

Objectif : Se défoncer

2 commentaires

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TRAIL de l’Ultra Marin (format 56 km), Morbihan, le samedi 29 juin 2019

Dossard 4442

 

Un de mes objectifs majeurs de la saison, une course qui me trotte dans la tête depuis quelques années, que madame a courue en 2016, et qu’il me tarde de tester. J’aime le coin, ai battu mon record sur marathon à Vannes justement l’an passé, et je reviendrai mi-septembre pour les France de semi (Auray-Vannes). Endroit porte-bonheur ?

J’hésitais parmi le panel de distances proposées, bon le 177 km ça veut dire une grosse prépa, pas le courage. Le 87 km, tenté mais idem prépa dense, pas certain de pouvoir préparer cela correctement, reste donc le 56 km ! (qui est devenu en fait un 58,5 km).

Je connais le coin pour y passer mes vacances alors je sais que je vais apprécier ces sentiers et ces paysages canons. En plus pas ou peu de dénivelé (112m seulement !) donc cela sera roulant, voir même carrément rapide si j’en crois les classements & allures des années précédentes ! Reste la question de la météo, cette semaine la France était en pleine canicule, et la Bretagne bien que moins touchée en pâtit quand même.

Consciencieusement je m’abreuve de Malto les 3 jours précédant la course, puis TGV depuis Paris le vendredi matin, à l’arrivée (Vannes sous une chaleur accablante) je file vers le village expo pour aller récupérer mon dossard sur l’esplanade du port de Vannes, et là surprise je reconnais la voix au micro, Vicky l’animatrice délirante qui officie lors du triathlon NatureMan ! J’en profite pour l’embrasser et discuter un peu avec elle, en tout cas c’est sympa de la retrouver ici.

Enfin direction la maison (Arzon), via la navette, et un petit coup de bateau dans la foulée histoire de se dépayser complètement (RER le matin, bateau l’après-midi, bonjour le choc !).

L’orga annonce quand même via les réseaux sociaux que les départs des Raid (87km) et Grand Raid (177km) seront décalés le vendredi soir de 2 et 1h respectivement à cause de la chaleur, dans la foulée nous verrons les concurrents du 87km (qui partent du port du Crouesty à Arzon) passer à côté de nous en fin de journée tandis que nous revenons de la plage, au bord de la route à les encourager.

Le samedi matin est mis à profit pour préparer les affaires (plein de matos obligatoire : couverture de survie ; lampe frontale et piles de rechange ; bande élasto ; gobelet ; brassard réfléchissant ; veste) puis passage sur la rade pour encourager les concurrents du grand raid (ils en sont au 82ème km de course environ), avec cette chaleur ils en bavent et la plupart d’entre eux marchent.

Pour nous c’est plus cool, au programme re-bateau pour aller pique-niquer en famille sur l’île aux Moines toute proche, histoire de mettre toutes les chances de son côté et de profiter du dépaysement maximal !

En milieu d’après-midi, fin de la récréation, je me fais déposer à terre après avoir ingurgité mon demi-gatosport en  guise de goûter, change rapide dans la foulée avant que mon gentil papa me dépose à Sarzeau avant le départ.

J’engloutis rapidos un comprimé de Sportenine et un gel et vais me placer sur la ligne de départ. Normalement tout est paré, les pieds et épaules sont Nokés, la crème solaire est en place, y’a plus qu’à.

Le temps d’une photo rapide avec Marin la mascotte de l’épreuve (je devais bien ça pour un des enfants s’appelant aussi Marin) !

 

Le départ est donné de Sarzeau à 17h, place de l’église. Il faut se placer correctement d’entrée de jeu car endroit pas immense, course théoriquement limitée à 1 500 personnes (en fait il y aura 1 650 inscrits), et il y aura des goulets d’étranglement, donc se positionner aux avant-postes vite fait !

Je file me positionner donc, suis équipé et prêt à en découdre, chaussures, chaussettes de compression, sac à dos de trail, gels, normalement rien ne manque. J’ai finalement opté pour mes chaussures de route et pas celles de trail,  et de l’iPod pour courir en musique tout au long de cette balade que j’espère folklorique.

 

Pas de canicule mais 22-23°, temps couvert et lourd, mais pas de pluie prévue. Le speaker officie et nous annonce un peu plus de 1 600 engagés aujourd’hui sur la ligne de départ, puis fait intervenir le présentateur du journal TV de TF1 Gilles Bouleau qui revient courir pour la 2ème fois cette course. Un hommage est rendu aux personnes de l’orga disparues récemment puis à l’heure H il libère la foule.

 

Je ne suis pas très bien placé (environ 7 ou 8ème ligne) et piétine un peu avant de pouvoir courir correctement. Je sais d’ores et déjà que le niveau va être relevé, les cadors locaux sont présents et les classements des années précédentes donnent des vitesses moyennes vraiment élevées.

Le parcours : c’est le dernier tiers de la course du Grand Raid (177 km), en effet dès les 5 ou 6ème km nous les rattrapons avec un petit mot d’encouragement (ils en sont quand même à + de 22h de course !)

Passage près du château de Kerlévenan, puis St Colombier le long du Golfe, on laisse étangs et huitrières, St Armel avec ses marais salants et en face l’île Tascon, les paysages sont canon.

Je suis dans un groupe de 6 coureurs avec lequel on restera groupés jusqu’au 20ème km, nous sommes à 4’35 du kilo mais je flirte avec les 170 puls, c’est haut….et risqué. On effraie un peu les collègues du 177 km car on passe en trombe, mais à chaque fois c’est sans bousculade, même sur des sentiers étroits.

Au bout d’une heure de course je suis à 13,1 km, je ne sais pas à quelle place mais le rythme est élevé, et je joue avec le feu…Je pense à prendre à chaque heure un comprimé de Sportenine et toutes les 45 minutes un gel, avec de l’eau / boisson iso toutes les 10 minutes.

Au 17ème km c’est le ravito, nous sommes au Hezo et cela fait 1h18 que je cours. Je pointe à ce moment-là en 21ème position au scratch. La barrière horaire est à 3h de course, ça va J Je continue mon bonhomme de chemin tout en tâchant de rester concentré car à certains endroits il y a racines, muret étroit, et autres pièges pouvant détruire une cheville rapidos.

2h de course et 25,4 km. Comme d’habitude les mollets vont bien mais les cuisses deviennent douloureuses

29ème km, passage à la mi-course, vitesse moyenne descendue à 12,6 km/h, depuis quelques kms j’ai une gêne qui va crescendo dûe aux frottements au niveau de l’entrejambe (partie non-nokée), d’habitude avec le même équipement (maillot de bain + cuissard de compression) je ne suis jamais embêté mais là cela me fais jongler.

Je vais commencer à alterner des passages de marche / course. Je paie mon sous-entraînement, mon absence totale de sorties longues, et mon départ beaucoup trop rapide, bref c’est normal que je passe à la caisse. Je tire sur mon cuissard pour calmer mes douleurs liées aux frottements, rien à faire, pas marrant. Mes temps de passage partent à la dérive, je lutte et je me fais doubler par ceux qui ont bien géré leur course, l’exemple qu’il fallait suivre ! Prochain ravito à Séné (36,3km) où je passe en 3h10 (pour une barrière horaire à 8h).

Dans le dur. A la sortie du ravito j’appelle madame et les enfants pour entendre le son de leur voix et reprendre des forces. Je suis cuit. Il fait lourd, suis trempé, les cuisses sont raides, et il faut composer avec tout ça. Passage au 40ème puis au marathon en 4h pile, une sacrée dérive en terme de timing….et il reste 16k à parcourir. Au km 44,5, à Port Anna, c’est le dernier ravito, je pointe alors en 54ème position (!)

KM 58 / port de Vannes, barrière horaire à 12h, il est 23h, je suis rincé, mais je retrouve 300m avant l’arrivée mon papa accompagné de mon fils aîné, je récupère Junior pour boucler ces 300m main dans la main sous les applaudissements du public de part et d’autre des barrières avant la ligne d’arrivée.

Je savoure, personne derrière, et profite de ce finish bien que pas très rapide, tout en vérifiant que mon fils aîné (11 ans) s’en sorte car il est en tongs !!!

Passage de la ligne en 6h02’57, cela fait une vitesse moyenne de 9,59 km/h (!!!) et une 134ème au classement général sur 1 349 finishers. 2 points acquis pour l’UTMB, qui s’ajoutent aux 2 points gagnés lors du trail du Périgord. Mais comme je n’ai pas prévu l’UTMB ben ça ne changera pas grand-chose ;-)

 

On se fait mitrailler par les photographes officiels, puis interview rapide au micro de l’animateur avant d’aller récupérer médaille et t-shirt finisher, une bouteille d’eau et direction la voiture pour rentrer fissa à Arzon, il faut coucher le petit il est tard déjà J

Je calmerai mes douleurs liées aux frottements carrément à la pommade à la cortisone, car le résultat n’est pas beau à voir.

 

En conclusion, une belle épreuve, un cadre grandiose, une organisation rodée et aux petits soins (balisage parfait, communication efficace) mais je suis passé complètement à côté du fait de ma gestion calamiteuse, que cela me serve de leçon. J’ai aussi complètement sous-estimé la distance en ne la préparant pas correctement. Pas grave, cela reste un loisir pratiqué à un niveau amateur alors ne nous mettons pas la pression et ne jouons pas aux idiots avec notre santé.

A bientôt pour de nouvelles aventures !


2 commentaires

Commentaire de marathon-Yann posté le 02-07-2019 à 11:35:14

Bravo pour ta course ! Belle performance, et beau récit, qui me donne envie de retourner sur cette course;
Bonne récup' et vivement les prochaines aventures !

Commentaire de augustin posté le 02-07-2019 à 11:52:31

Merci Yann! moi aussi j'ai envie d'y retourner, avec une meilleure gestion, rebelote le 56 voire le 87 ou 177 carrément?

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