L'auteur : happy runner
La course : Trail des Aiguilles Rouges
Date : 24/9/2017
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 1373 vues
Distance : 57km
Objectif : Terminer
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Deux ans après ma déception à la MAXI RACE (tour du lac d’Annecy par les crêtes, 85 Kms et 5200 m D+) où j’ai abandonné au 60ème km, j’ai décidé de retenter l’expérience du trail en montagne avec la ferme intention cette fois de le terminer. Aussi, pour optimiser mes chances de réussite, les critères que j’ai fixés sont les suivants :
- Un trail fin septembre afin d’éviter les grosses chaleurs et de bénéficier de l’été pour m’entrainer,
- Une distance pas trop élevée (maxi 60 kms) mais avec un fort dénivelé,
- Un massif que je connais bien afin de mieux appréhender les difficultés du parcours.
Après avoir consulté le calendrier des trails, celui des Aiguilles Rouges correspond alors parfaitement à mes attentes. Il s’agit du massif situé au-dessus de la Vallée de Chamonix, en face de celui du Mt-Blanc. Il y a 2 ans, j’en avais fait le tour en mode randonnée avec mon fils alors âgé de 13 ans en 4 jours. J’ai le souvenir d’un magnifique panorama, en balcon, face au Massif de Mt-Blanc. J’y suis retourné l’été dernier, lors du WE du 15 août, où j’en ai profité pour repérer de nouveau quelques tronçons.
Inscrit au mois d’avril (le tirage au sort m’est favorable, 650 dossards sont distribués), ma préparation se déroule parfaitement avec notamment 2 semaines dans la région de Briançon au cours de l’été.
Ce dimanche 24 septembre, le réveil sonne à 2h45 car le départ de la course est donné à 4h30 dans le centre de Chamonix. J’arrive sur les lieux à 3h45. En chemin, je croise quelques noctambules quelque peu alcoolisés et cela me fait sourire : nous n’avons pas les mêmes objectifs aujourd’hui !!!
Lors du briefing, on nous annonce que le tracé est légèrement modifié en raison des chutes de neige de ces derniers jours. Nous ne passerons pas au niveau du Lac Blanc, mais un peu plus bas et nous contournerons le Brévent par le sud au lieu de passer par le Nord. La distance et le dénivelé restent identiques (nous verrons plus tard qu’en matière de trail c’est comme pour les manifs, il y a les distances données par l’organisateur et celles effectivement enregistrées par les coureurs…).
Je me place tranquillement au niveau du 1er tiers des coureurs sur la ligne de départ. Mon objectif n’est pas de partir trop vite mais pas non plus me retouver dans les embouteillages liés au départ.
Celui-ci est donné à l’heure et c’est parti par 1 km dans les rues de Chamonix.
Rapidemment, nous prenons un chemin forestier qui grimpe en direction de la Flégère (station du téléphérique éponyme). A la lueur de la frontale, j’avance d’un bon pas, aspiré par les concurrents qui se trouvent autour de moi. Les sensations sont bonnes. La vue sur Chamonix toute illuminée est magnifique. Nous prenons de la hauteur et arrivons à la Flégère.
Le sentier se transforme alors en monotrace et devient technique. Après 500 mètres de plat, nous reprenons de la hauteur. Arrivé à un col, la première descente du trail arrive pour rejoindre la vallée au niveau du Col des Montets. N’étant pas un bon descendeur (mes chevilles sont fragiles suite à de nombreuses entorses) je m’étonne de suivre les concurrents qui sont devant, sans trop me faire doubler. Nous arrivons donc au Col des Montets où nous traversons la route entre Chamonix et la Suisse. Un sentier facile suit celle-ci sur 2 kms pour rejoindre le hameau du Buet où nous attend le premier ravitaillement. Il est 7h10, soit 50 mn avant la barrière horaire, je suis large ! Je reste à peine 5 mn et repars vers le gros morceau du trail, à savoir l’ascencion du col de Salenton, soit 1 600 m D+.
Je connais parfaitement cette montée pour l’avoir effectué le WE du 15 août. Elle se réalise en 2 étapes : le 1ère longue et usante pour monter au refuge de la Pierre à Bérard puis très technique, essentiellement sur de gros blocs pour monter au col. Les sensations sont toujours bonnes. Le jour s’est levé et le paysage sur les monts enneigés environnants est magnifique.
Je reste au contact d’un groupe de 4 coureurs et la montée au refuge s’effectue sans encombre, alternant marche et course sur les tronçons plats. Le sentier, par la suite, disparait pour laisser place à un itinéraire sur des rochers où il s’agit de passer de l’un à l’autre, parfois en s’aidant des mains.
Un léger grésil tombe. Nous approchons du col où le sentier a complètement disparu sous la neige. Il suffit alors de suivre les traces des concurrents précédents tout en étant vigilant pour ne pas glisser.
Arrivé au col, je m’accorde une pause de 5 mn. Nous sommes alors à 2 526 m d’altitude et cela fait 22 kms et 4h39 de course. Il est un peu plus de 9 heures. Le bénévole qui me pointe avec une raquette m’annonce que je suis 213ème.
Je fais quelques photos et un concurrent, Olivier, me demande de le photographier. Je m’exécute, je lui demande d’en faire de même avec moi et nous décidons de faire la descente ensemble.
Très pentue au départ, où il faut être vigilant à ne pas glisser toujours en raison de la neige, la descente devient rapidemment plus roulante, sur une monotrace. Nous sommes au milieu de prairies. Olivier se trouve derrière moi et cela m’incite à faire une belle descente en me concentrant sur mes appuis et en essayant d’être le plus relaché possible. Les sensations sont bonnes.
Nous arrivons au refuge de MOEDE ANTERNE où se trouve le 2ème ravitaillement. 30 Kms ont été parcourus en 5h52.
Nous restons à peine 10 mn et repartons toujours dans une légère descente. 15 mn plus tard, nous arrivons au pied de la montée du Col du Brévent, qui constitue une belle ascension avec 800 D+. Fringant au départ, je double alors plusieurs concurrents, toujours avec Olivier à mes basques. Puis, progressivement, la fatigue commence à s’installer et je rentre alors dans le « dur ». Je propose à Olivier de me doubler et je le vois prendre de la distance sans que je puisse réagir. La montée va être longue. Il commence à faire chaud et je prélève régulièrement un peu de neige qui se trouve ici et là au bord du sentier pour me rafraichir les tempes et la nuque. Je suis doublé régulièrement mais je prends toujours du plaisir, tant le paysage est magnifique. Je sais que de toute manière j’arriverai au bout donc et mes pensées sont positives.
Le sommet du col est en vue. Tout est magnifique autour de moi, et nous retrouvons un sentier complètement enneigé.
Arrivé au col, nous descendons à Pamplaz (je retrouve alors de bonnes sensations) pour remonter ensuite au sommet du Brévent.
Du col, on aurait pu y aller directement et sans beaucoup de dénivellé. Au lieu de cela, l’organisation a préféré nous faire descendre côté sud pour remonter ensuite : un détour sans grand intérêt et qui atteint le moral. Parallèlement, je commence à cogiter : à ma montre, il reste 8 km mais comme je connais bien le parcours, je vois mal comment nous allons le terminer sur cette distance. Mon pressentiement se vérifie au 3ème et dernier ravitaillement où une pancarte annonce « arrivée dans 14 kms »…….. Le moral commence alors sérieusement à flancher. Je questionne les bénévoles et leur réponse confirme la pancarte…
Je reste 20 bonnes minutes au ravitaillement. L’épuisement commence à se faire sentir. Je bois un bol de soupe et m’allonge une dizaine de minutes. Je retarde le moment où il faut repartir et pourtant il faut bien reprendre la course….
La descente du Brévent, assez technique, se passe bien. Je reçois un SMS de Samuel, un ami coureur, qui me suit en live et qui m’écrit que « ça sent bon l’écurie »…. (il me faudra 2h30 pour l’atteindre). Je lui répond que je suis dans le dur mais je sais que j’arriverai au bout.
Arrivé au niveau du refuge de Bellachat, le sentier prend la forme d’un long faux plat montant jusqu’au sommet de l’Aiguillette des Houches. Cela fait alors 9h54 que je suis en course.
Ensuite, une longue descente de près de 9 km nous attend pour atteindre la ligne d’arrivée, dans le centre du village de Servoz (le trail ne se termine pas à Chamonix afin de permettre à d’autres localités de la vallée de bénéficier également des retombées des manifestations organisées pendant la période estivale).
On nous avait prévenu lors du briefing qu’il est important de garder des forces pour la dernière descente en raison de sa longueur : 9 kms pour 1 500 mètres D-. Effectivement, après 48 kms de course, elle fait vraiment très mal. La première partie est constituée d’une monotrace pas trop technique mais les cuisses sont très douloureuses. Je me fais doubler par des concurrents et je n’essaie même pas de les suivre. Mais comment font-ils ? Ensuite, nous retrouvons un chemin forestier carrossable très agréable, sous les sapins. Le dénivelé négatif est faible. L’avantage est que les douleurs aux cuisses sont moindres mais nous descendons peu et donc le chemin est encore long pour rejoindre la vallée. C’est littéralement interminable. Par moment, l’itinéraire emprunte des raccourcis en coupant les lacets. Au moins ça a le mérite de descendre plus vite et donc de se rapprocher de la vallée (je positive comme je peux), même si les douleurs reviennent.
La descente n’est pas régulière et lorsque le chemin monte légèrement, je n’ai pas le courage (et la force !!) de courir. Je marche alors d’un bon pas, histoire de ne pas me retrouver en mode randonneur. Soudain, il me semble, au milieu de la forêt, entendre le bruit des voitures. Ca commence à sentir bon l’arrivée !! Un panneau indique le village dans 1 heure (ah oui, quand même)….mais en marchant.
Quelques lacets plus bas, apparaissent des chalets, puis nous nous retrouvons sur une route. Encore 1.5 Kms !! Nous coupons les lacets de la route sur des chemins et sur l’un deux je me fais une frayeur en me tordant légèrement la cheville. Le bonheur de voir la ligne d’arrivée se rapprocher, l’euphorie de réussir à terminer ce trail fait perdre la concentration alors qu’au contraire, il faut rester vigilant jusqu’au bout.
Les derniers hectomètres se déroulent dans le village de Servoz où beaucoup de spectateurs encouragent les coureurs qui en terminent. Un virage à gauche, puis un autre à droite et c’est la ligne d’arrivée. Je lève mes battons en l’air, je suis HEUREUX !!!!
Je termine 279ème sur 577 arrivants.
Je retrouve Olivier dans le train de la vallée qui nous ramère à Chamonix. Il a mis 1h20 de moins. Il m’a vraiment manqué du jus sur la dernière partie du parcours.
En conclusion, je conseille vivement ce trail pour les raisons suivantes :
- La beauté des paysages avec un parcours en balcon face au Massif du Mt-Blanc,
- Une très bonne organisation,
- Un parcours pas très long mais avec un fort dénivelé, ce qui le rend très technique,
- Un nombre de participants peu élevé (600), ce qui permet de ne pas être dans des embouteillages, surtout que la monotrace occupe 90% du parcours.
Personnellement, je suis satisfait d’avoir bien géré la distance, le dénivelé et surtout les descentes que j’appréhende toujours. La préparation estivale a été bénéfique.
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2 commentaires
Commentaire de Shoto posté le 16-10-2017 à 09:34:04
Bravo à toi et merci pour ton chouette CR qui me donne envie de participer à ce beau trail d altitude dans une région que j affectionne particulièrement.
Commentaire de Olivier THERONDEL posté le 22-10-2017 à 00:23:33
Même ressenti sur l'ensemble du parcours sauf que je n'ai pas trop traîné sur les ravitos et que je me suis pris une grosse gamelle (j'en ai encore des traces 1 mois après) lors de la redescente.
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