L'auteur : Philippe8474
La course : Trail des Aiguilles Rouges
Date : 29/9/2013
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 1911 vues
Distance : 50km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
47 autres récits :
Le lien sur le récit sur mon blog:
Bip bip bip … mon portable sonne, il est 1H30 du matin.
Pas réfléchir : debout…
3H15 me voilà à Cham.
Petit tour aux toilettes
Récupération du dossard. N° 111 !
4H00 je bois un thé, dernier pipi de la peur et me voilà derrière la ligne.
Briefing et qui se pointe enfin mon Julien from LH !!!
Trop fort au milieu de 700 gugusses, mon Julien vient se poser juste à côté de moi au départ sans avoir rien prémédité ! Trop fort !
Et dire que la même chose nous était arrivée au départ de la TDS en 2011 !
Bon l’option de base de ce week-end était que Ju et Stéphanie me récupérait le samedi à Annecy, on passait la nuit sur Cham dans un gîte et Céline, Jo et Lola nous rejoignait le dimanche… Sauf que vu la météo annoncé, Stéphanie n’est pas monté, je n’avais pas trop envie que Céline et les filles viennent se geler sur Vallorcine en m’attendant, donc du coup seul Julien a passé la nuit sur Cham et on va du coup se le faire en solitaire.
Pan le départ est donné, je cours200 mavec Julien, puis le laisse partir…
Voilà c’est fait, je vais être raisonnable… et surtout conscient de mes moyens du jour…
A l’arrivée de mon relais sur l’UTV, même si j’avais bien morflé (surtout en raison de mon hydratation), je me sentais très confiant sur la dynamique qui allait me porte jusqu’au TAR….
Las, un mal de dos m’aura flingué les 3 semaines séparant ces 2 trails. Au bilan 10 bornes sur le plat et une sortie en montagne… Le moral moyen-moyen au départ… Même ma motivation, la possibilité de continuer à faire du sport comme je l’aime est un peu remis en question…
Le « seul point positif », c’est que je me suis raisonné et que je sais que je ne suis pas au top … bref je vais gérer les moyens du jour…mais sans me frustrer parce que le constat est fait avant le départ.
On attaque enfin les chemins, je me fais passer par des wagons depuis le début… c’est dur pour le moral mais je tiens en espérant en revoir pas mal.
Je ne donne donc pas grand choses dans cette montée, me cale sur le rythme, râle en mon for intérieur sur ceux qui doublent alors qu’on est tous à la queue leu leu…
La première heure passe je mange mon premier gel.
Fin de la première côte. On chemine et on descend. Ma frontale (Tikka plus) est vraiment pas top pour ce genre d’exercice, l’éclairage est vraiment trop juste (même remarque qu’en 2011 :-), mais malgré tout j’arrive à doubler (et même certain avec de véritables phares de bagnoles !?!)
Puis on arrive au premier ravito à Samoteux. Un peu surpris je ne l’attendais pas si « vite ».
Je regarde mes bidons, j’ai dû boire la valeur de 400 ml. Pas catastrophique mais pas vraiment assez.
Et l’UTV est ancré dans ma tête et m’a servi de leçon. Du coup, je bois 600 ml + du coca + de la soupe et mange 2 bouts de pain.
Je repars le ventre un peu lourd mais ça passe vite et surtout je me suis alimenté correctement.
Petit pipi en partant puis ça continue.
Ca reste très dense pour l’instant.
Le jour se lève, les frontales s’éteignent, la vue se dégage vers Flaine, les Aravis.
On sort de la forêt, le cheminement des traileurs à travers les sentiers sur ce flan de montagne est un chouette spectacle !
Dans cette montée quelques unités me passent encore mais l’équilibre s’est fait !
Les passages s’enchainent et mes bidons se vident.
Sauf que passé un petit verrou je pensais nous voir arriver mais le Brévent est encore loin, et mes bidons totalement vide pour le coup !
Un bon point : j’ai bien bu !
Un deuxième bon point : il vaut mieux gérer finalement un petit manque en boisson avant un ravito plutôt que trop se rationner !
Du coup j’augmente très légèrement mon rythme pour minimiser ce temps sans boisson ce qui me permet de commencer à être plutôt du côté des grignoteurs sur cette dernière portion.
Enfin le ravito !
Il n’aurait pas fallu que ça dure trop longtemps tout de même.
Je bois bien, mange de la soupe, du pain, des bananes… beaucoup pour moi mais une petite faim venait de se faire sentir.
Je refais le plein avec mix-coca-eau plate et eau gazeuse-eau plate.
Et c’est reparti !
Je reconnais le chemin de départ pris dans le sens inverse pour arriver au ravito en 2011.
Puis on file en descente, tout va bien je grignote !
Et bim à Planpraz, on remonte… Wahouuuu ça grimpe ! Je ressors mon profil, effectivement c’est bien ce qui était prévu, Mince j’avais un peu occulté le truc !
Pas trop grave je me sens pas mal et continue à mon rythme.
Le paysage est somptueux.
Les écarts se sont faits et du coup le cheminement est plus tranquille.
Je vais pas mal sans me tirer dessus (depuis le début je regarde pas mal mon cardio et essai de me réguler en dessous de 140) et remonte tranquillement du monde, sans être dans le dur. C’est plutôt pas mal et agréable et comme la météo et les paysages sont au top… Ca va pas mal…
… Et oui la météo est tip-top pour courir : bon petit soleil de début d’automne juste de quoi rendre les chemins et les paysages agréables !
Et effectivement les prévisions se sont bien plantées !
Du coup après être parti avec bonnet et gant légers, manchettes et coupe-vent léger sans manche, avoir quitté bonnet et manchette avant le Brévent, je vais quitter mes dernières protections dans cette montée.
Bien agréable tout ça. Malgré tout je me languis d’arriver.
Après le col de la Glière, je repasse une féminine avec son mec qui m’avait doublé ce matin.
Je continue et enfin le ravito à l’Index !
Je suis un peu plus rentré dans la course, mais je prends quand même bien mon temps au ravito. Je mange même pas mal par rapport à d’habitude.
Je repars en buvant un verre de coca. J’ai le ventre bien tendu…
Et juste après le ravito derrière la cabane du tire fesse je suis obligé de m’arrêter pour une pause technique :-(
Je redémarre et vais remonter petit à petit sur quelques un déjà doublé avant le ravito.
La descente n’attaque pas franco tout de suite et on vallonne un petit moment qui me semble un peu long… En fait depuis que l’on est parti de l’Index j’ai vraiment envie de descendre sur Argentière ;-)
On attaque enfin la descente, je reviens sur la féminine doublé avant le ravito, me cale un moment derrière eux (elle et son mec… c’est fou d’ailleurs le nombre de nana avec « Pacer »), puis dès que la descente se durcit, je passe et file.
Sans être en jambe de dingue (Aaaaaaahhhh que les descentes de folie de l’époque Défi de l’Oisans me semble loin !!!), ça fait plaisir de voir que je suis plus en verve dans les descentes que la plupart à ce niveau (en fait en descente j’ai dû me faire doubler une à deux fois sur ce trail (hormis ma pause technique ;-) )
Et voili voiloù nous voilà à Argentière. Accueil bien sympa des accompagnants de tous les traileurs !
Allez ravito, je bois bien, rempli les bidons (je sais qu’il n’y a plus de ravito jusqu’à l’arrivée) et c’est reparti en buvant un coca.
Bon à partir d’Argentière, je m’étais « autorisé » la musique et les bâtons… Donc je sors tout ça.
Sauf qu’en regardant le profil pendant la descende sur Argentière, je m’étais dit pour les bâtons mieux valait attendre le Tour. Effectivement, mis à part un ou deux coup de culs, je « galère » un peu avec les bâtons dans les mains. Du coup je les remets sur le sac.
Enfin ;-) sms de la maison, j’en profite pour un petit coup de fil à la maison. Hmmmmm les batteries se rechargent !
On arrive au village du Tour, on attaque la dernière difficulté. Rapidement une féminine (sans pacer !) me rejoins et me passe. Allez je m’accroche et reste à10 mmax derrière elle.
Sans me mettre dans le rouge, en suivant ma féminine, ça file bon train et la montée se passe plutôt bien. Un ou deux concurrents nous passe mais on remonte surtout tranquillement du monde !
Enfin le sommet ! « Ma » féminine s’écarte pour un besoin naturel, Zut pas eu le temps de la remercier pour cette montée.
Puis c’est moi qui m’arrête : besoin naturel et bâtons sur le sac.
Je redémarre10 mdevant la féminine… Je vais pouvoir la remercier sauf que j’enchaine et qu’elle ne reviendra pas à mon niveau. Pas pu dire merci !
Et c’est parti pour la descente, y a plus qu’à dérouler !
C’est cool, toujours en ayant cette impression de n’être pas au top en descente par rapport à 2, 3 ans auparavant, personne ne me double et c’est moi qui double !
Bon comme sur l’UTMB, la descente sur Vallorcine me semble un peu longue sur la fin, surtout en passant au-dessus de Vallorcines, en entendant le speaker et s’éloignant petit à petit vers un lacet lointain.
Allez 2, 3 petits raidillons pour rendre le dernier jus du bonhomme (et chouette en profiter pour reprendre 3, 4 concurrents), et c’est la dernière descente, un bout de bitume et l’arrivée !
10H33
214/485
Julien est là pour m’accueillir… l’a gazé mon coquin 9H08, 87/485
Chapeau magnifique saison mon poto !!
Petit ravito, je file à la douche en navette, Hmmmm que ça fait du bien, retour à l’arrivée, plateau repas avec mon Juju, puis retour en navette sur Cham !
Et retour chacun de notre côté dans nos pénates (avec un maxi orage sur l’autoroute… Ouf je préfère maintenant que dans la journée :-)
Au bilan :
Super content de ma gestion de course… Et oui, une très grande satisfaction d’avoir su gérer !
Gérer avec ce que j’avais de dispo au départ
Gérer tout le long, en prenant un départ très cool (j’étais pointé dans les 431 à l’Aiguillette des Houches !), en gardant mon rythme et en donnant juste un peu plus sur la dernière difficulté).
Gérer mon hydratation aussi bien… Mine de rien ça doit faire quelques trails « long » que je devais morfler avec mon hydratation : le dernier Faverges, le relais de l’UTV, … la TDS 2011, … et en remontant encore plus loin l’UTMB 2008 et 2009 !!! (pour ces 2 courses, je crois vraiment avoir pris de sacrés gros coups de chaud entre le départ et St Gervais)
En tout cas, ça fait du bien de franchir une arrivée « en pleine forme »… Fatigué, ok, mais pas de crampes, contractions ou autres… D’ailleurs je n’aurais aucune courbature les jours suivants contrairement à l’UTV !!
C’est vrai que la course a été plus cool, en m’ayant « complètement déconnecté » de la notion de chrono et classement, moins sur le fil, plus à l’écoute de mes sensations, en dedans. Et du coup corporellement, moralement vraiment plus confortable et moins agressive !
Par contre c’est sûr que la satisfaction à l’arrivée n’est pas la même qu’après une bonne perf !
Et côté chrono + 1H35 par rapport à 2011, ça fait quand même mal !!!
Je compare facilement avec 2011 (même si le parcours était différent) pour 2 raisons :
- Le premier du TAR 2013 boucle en 6H27 comme le premier de 2011
- Le 82eme du Tar 2013 boucle en 9H00 comme le 82eme de 2011 (moi ;-)
Et j’ai aussi un peu « sacrifié » le côté « ça passe ou ça casse » que j’aime bien appliquer en compet… je me dis toujours que si j’ai un dossard sur le ventre, c’est pour prendre des risques, pour tenter. Des sorties pour visiter, pour balader, je préfère les faire tranquille entre potes. Un dossard c’est pour la compet ! Les mors aux dents et la bave aux lèvres :-)
Si ça « casse » (je parle pas blessures, bien sûr) ben j’en ai assez fait à mon niveau pour ne pas me préoccuper au pire d’un abandon ou au mieux d’un retour à l’arrivée à la ramasse. Mais au moins avec le sentiment d’avoir tout tenté crébondiou !!!
Et si ça passe… c’est le jackpot !!
Mais bon, peut-être cette optique est tout à fait valable sur du court et à moduler sur un peu plus long en fonction de la forme ?
En tout cas tant que l’entrainement restera à ce niveau, ce TAR restera une référence.
Et sinon :
- Comme en 2011, trail superbe et magnifique (même si j’avais préféré 2011 pour le côté beaucoup plus sauvage).. ; Et c’est sûr que les vues sur le Mont Blanc tout le long du parcours…
Organisation nickel, bénévole au top…
- Météo : la super surprise du jour : du bonheur pour courir
- Côté matos :
- Coté orga : nickel, bravo… Pas une fausse note pour moi
- Le petit + super appréciable : la photo numérique au choix offerte par l’organisation. Simple, nickel, efficace, pas bête et qui fait plaisir !!!
Pour finir :
Ben c’est dur de s’arracher de chez soi, de ma petite famille pour aller gambader.
Malgré tout qu’est-ce que c’est bon !
Merci à me petite femme de me laisser aller !
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.04 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
4 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 03-01-2014 à 08:18:46
Bravo, belle gestion de course.
La bascule "compétiteur/finisher" n'est pas encore complètement faite mais tu progresses !
Même si tu peux te sentir frustré de ne plus avoir ton niveau d'avant, dis toi qu'un TAR passé aussi facilement, bon nombre de personnes en rêveraient.
Commentaire de Philippe8474 posté le 03-01-2014 à 20:45:41
Salut Arclusaz,
Mon niveau d'avant, mon niveau d'avant...
J'ai toujours de la réticence de parler de mon niveau dans mes récits... J'ai et je n'ai jamais eu un niveau Wahouuuuu...
Disons que c'était juste le niveau qui me donnait l'impression de jouer avec mes limites!
Les limites évoluent et faut que je m'adapte!
Et oui super content d'un TAR bien géré comme ça!!
Allez au plaisir de se croiser
Commentaire de toto50110 posté le 03-01-2014 à 17:28:04
Je confirme ce que dit Arclusaz, j'aimerais pouvoir "passer" un tel trail aussi bien, en tous cas bravo pour cette gestion de course!
Commentaire de Philippe8474 posté le 03-01-2014 à 20:47:17
Merci Toto,
En tout cas ce trail est vraiment magnifique surtout avec les supers conditions météo que j'ai eu les 2 fois que j'ai participé... mais je crois que c'est pas toutes les années comme ça ;-)
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.