L'auteur : @lex_38
La course : Trail des Aiguilles Rouges
Date : 25/9/2011
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 1966 vues
Distance : 50km
Objectif : Pas d'objectif
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Chamonix…
Un peu plus d’un an après la CCC, nous revoici au pied du Mont Blanc pour cette fois-ci le Trail des Aiguilles Rouges !
Après un trajet en voiture à écouter des chansons d’un autre temps sorties tout droit de l’iPod (pourtant récent !) de Noémie, nous voici à Cham avec Mathieu où nous retrouvons Yorick, Amélie et François.
On récupère nos fameux dossards, on glande un peu en ville puis direction notre gîte (Tupilak aux Houches, à recommander !) pour un apéro et un repas tous ensemble !
Karine Herry et sa famille sont aussi dans ce gîte et on échange un peu avec cette grande figure du trail et de la course à pied !
Couchés pas tard mais levés très tôt (3h15), on croise déjà Karine habillée et qui a déjeuné… Elle a déjà de l’avance sur nous !
Les 3 coureurs (Yorick, Mat et moi) déjeunent, la kiné (Noémie) aussi, pendant que François et Amélie… dorment !
On arrive en avance (4h15…) sur la ligne de départ. Le sas est déjà plein ! Zut ! Mais il fait chaud, 12°C, donc tout va pour le mieux !
Pas le temps de beaucoup patienter que le départ dans les rues de Chamonix est déjà donné à 4h30 ! J’accélère et double sur le côté pour profiter de ces premiers kilomètres de plat afin de me replacer un peu plus sur l’avant du peloton, dans les 40 premiers.
Puis j’attaque la 1ère difficulté, 1'350m de d+ à avaler en entrée ! Le début de la montée est sur une piste large, mais peu raide, où il est possible de courir. Je double un ou 2 coureurs, me fais doubler une ou 2 fois, mais je suis à ma place. Puis la pente s’élève un peu et je me mets à marcher. On passe alors à la Floria, et le chemin devient un single track. On rejoint une piste de ski, dur de monter là-dedans ! Mais que c’est beau de se retourner et de voir cette guirlande de frontales qui avance au-dessus des lumières de la vallée, rythmée par le bruit des bâtons…
Karine Herry est juste derrière. Elle court tout le temps, alors que moi je marche ! Mais le rythme est presque le même. On échange quelques mots, puis on passe la Flégère et on attaque la montée finale vers le Lac Blanc, beaucoup plus technique, avec des marches et des cailloux à volonté ! Le brouillard est présent, pas trop dense, mais il faut être attentif !
Nous voici enfin au pointage, 25e après 1h29 de course. La descente vers le col des Montets nous attend ! Le début est assez technique et comporte même des échelles à descendre, et là encore il faut faire attention avec la visibilité réduite. Je double Karine Herry puis reviens également sur Corinne Favre. La suite de la descente est un single track en lacet. Je suis bien à l’aise et je déroule. Je me retrouve alors avec 2 autres coureurs avec qui je vais continuer de descendre un bout. Je passe la Tête aux Vents sans m’en rendre compte. Un des coureurs se tord un peu la cheville, à priori sans trop de bobo. Je continue ma descente et petit à petit je les distance un peu et là… CRAC ! La cheville gauche… Je couine un coup, marche quelques mètres, puis repars en boitillant… Je suis au Col des Montets, je me vois déjà abandonner, la course terminée… Mais je continue jusqu’au Buet car la suite est plus roulante, avec même une portion de goudron. Petit à petit, la douleur diminue et je reprends une foulée plus normale. Allez, faut y continuer !
Me voici au ravitaillement du Buet avec 2 coureurs. Un petit bisou à Noémie à qui je ne dis rien de ma mésaventure afin d’éviter toute remarque, le plein des bidons, et je repars du ravitaillement après 2h22, classé 23e.
Il fait toujours nuit, et c’est donc la frontale toujours vissée sur la tête que je repars dans le vallon du Bérard en direction du Col de Salenton, avec cette fois-ci 1200m de d+ à digérer. Le début de la montée n’est pas très pentu, et on court pas mal.
Un groupe de 3 se forme, rapidement rejoint par la 1ère féminine, Séverine Pont Combe.
Le jour se lève, nous laissant apercevoir les immenses sommets qui nous entourent. Dommage que les nuages soient aussi présents…
On échange quelques mots avec la sympathique féminine jusqu’à ce que Corinne Favre nous rejoigne, en courant ! « Allez viens Séverine, on y va ». Et voici les 2 féminines qui s’envolent en courant… et discutant !
Nous voici au refuge de Pierre à Bérard où de nombreux randonneurs nous encouragent. Le chemin devient de plus en plus raide et de plus en plus technique. On parle chaussures avec mes compagnons de route, mais petit à petit le «groupe » explose. A nouveau doublé par Karine Herry, je continue mon bout de chemin sur des grosses dalles, des immenses rochers ou pierriers, apercevant même au loin une femelle bouquetin.
3h57 de course, me voici 27e au sommet du col de Salenton qui culmine à plus de 2’500m d’altitude. Les bénévoles, immobiles, sont encore plus déçus que moi de ne pas avoir le soleil. Inutile de s’attarder, c’est parti pour la descente !
L’immense vallon entouré de remparts qui se présente à moi me laisse sans voix. Je descends alors dans cette immensité. Mais à un moment, je ne vois plus de balisage, et plus de coureurs non plus au loin sur le chemin. Zut !
Je fais alors demi-tour et retrouve le balisage que j’ai loupé bêtement en cherchant une pâte de fruit… 4 minutes de perdues (vu après sur le GPS) et plusieurs places.
Tant pis, je continue ma course, sans pour autant trop augmenter le rythme afin de ne pas me griller non plus !
On attaque alors une longue portion, que je trouve difficile car c’est un sentier relativement plat où il faut courir. Ou en tout cas il faudrait ! Je fais l’effort, mais je ne suis pas en jambes. J’avance, mais les sensations ne sont pas là. Encore un bouquetin, un mâle cette fois-ci, qui m’encourage. Des vaches aussi. Jules Henri Gabioud, venu en spectateur pour supporter son frère, m’encourage, mais c’est moi qui le félicite pour sa récente victoire au Tor des Géants.
Enfin le ravitaillement du refuge de Moede Anterne est là. 4h55 de course et 31e, je suis un peu en retard sur ce que j’avais prévu mais tant pis. Le ravitaillement me sera salvateur (ah le mélange Tuc et quartier d’orange…), j’en profite pour remplir la poche à eau et ranger la frontale et c’est parti !
Une bonne petite descente bien grasse m’attend ! Ce ravitaillement m’a vraiment fait du bien et je descends sur un bon rythme, doublant un, puis 2 coureurs. Mais à nouveau c’est le drame, je glisse et m’étale de tout mon long ! Pas de gros bobo, mais un choc sur des pierres au niveau de mon pied gauche, encore, me fait mal ! Arf…
Je profite d’un ruisseau un peu plus loin pour nettoyer la boue que j’ai sur les mains et j’essaie de ne pas perdre trop de temps.
Je suis alors au point bas de cette portion, le pont d’Arlevé, et, encouragé par quelques randonneurs, je pars en direction du Brévent pour encore 1’000m de dénivelé positif.
Rapidement, je me fais doubler par un coureur très rapide que je vois relancer tout le long. Puis un autre.
A nouveau le début de la montée n’est pas très raide, possible à courir sur certaines portions si on a les jambes… que je n’ai pas ! Mais je maintiens un bon rythme tout le long. Je trouve alors un randonneur, qui grimpe très très vite car il aime faire de gros efforts ! On discute un bout de gras, puis il s’arrête et me souhaite bonne course.
Au fond du vallon, j’entends les cerfs bramer. Peut-être pour m’encourager dans cette ascension…
Petit à petit, la pente s’élève, le sentier devient de plus en plus technique et en lacet. Je me retourne et vois un groupe de 4 ou 5. J’ai l’impression qu’ils reviennent sur moi, mais finalement, l’écart reste constant. L’augmentation de technicité continue puisque cette fois, c’est presque une mini via ferrata qui nous attend, avec échelles, barreaux…
Je suis au Col du Brévent où je croise encore quelques bouquetins peu soucieux du passage des coureurs. On redescend un bout avant de remonter, via une piste large, au sommet du Brévent !
Me voici une nouvelle fois à plus de 2’500m d’altitude, toujours 31e après 6h46 d’effort. La bonne humeur des bénévoles est communicative malgré le rideau blanc qui m’empêche d’avoir la moindre vue sur le Mont Blanc et les glaciers ! Je remplis les bidons, m’alimente à nouveau de quartiers d’oranges et je repars en direction de l’Aiguillette des Houches quelques Tucs à la main
Je ne me sens pas trop mal dans cette descente et rattrape un coureur. Puis je me fais rejoindre par mon poursuivant, le suisse Candide Gabioud, en bas de cette descente. On poursuit alors notre bout de chemin ensemble, discutant un bon moment. Il a l’air plutôt en forme et m’entraîne avec lui dans la montée vers l’Aiguillette des Houches. Peu avant le sommet, je le laisse filer n’ayant pas les jambes aussi fraiches que lui.
Enfin le dernier sommet est atteint en 7h28, toujours 31e
Et c’est une descente de presque 1’500m de d- qui m’attend ! J’ai un peu de mal à vraiment me lâcher au début, et je vois Candide déjà bien loin sur la crête…
Mais plus j’avance, plus je suis à l’aise. Et je rattrape alors un coureur que j’ai déjà croisé plusieurs fois depuis le début. On discute un petit coup, puis je continue ma descente étant un peu plus rapide que lui. Après ce single track, on rejoint une piste forestière. Mais ce n’est pas pour autant que la pente devient moins raide ! Au contraire !
Je double encore un coureur qui ne peut pas m’accrocher.
Je vois alors François qui m’attend tranquillement, tel un bouquetin faisant sa sieste sur un rocher. Il m’encourage puis commence sa descente derrière moi. A nouveau j’aperçois encore un coureur devant moi ! Surprise, c’est Candide ! Il souffre d’ampoules et a du mal à descendre !
Je l’encourage à me suivre et à ne pas relâcher l’effort. Il ne reste plus beaucoup de descente !
On rejoint alors la route, sous les encouragements d’Amélie et Noémie. Il reste moins de 2km et même pas 200m de d-
Je ne cesse de motiver Candide qui souffre, ça se voit sur son visage ! Mais ce n’est pas le moment de lâcher !
Enfin nous voici en bas, encouragés et accompagnés par son frère qui fait quelques foulées avec nous. Un dernier virage à droite autour de l’église et l’arche d’arrivée se présente à nous ! Après 8h11m23s d’effort intense, nous finissons ensemble ce Trail des Aiguilles Rouges, cru 2011, à la 28e position !
Karine Herry qui a terminé seulement quelques minutes devant moi vient me féliciter, tout comme Jules-Henri ! Que de champions autour de moi !
Félicitations à Yorick pour sa belle course (son récit à venir) et à Mathieu, lui aussi finisher en moins de temps qu’il ne faut à sa montre GPS pour se décharger !
Merci à Noémie, Amélie et François pour les encouragements
Merci à Candide, Jean-Marc et tous les autres coureurs avec qui j’ai pu discuter un peu.
Merci aux photographes
Je n’ai rencontré que de bons coureurs souriant, des bénévoles aux petits soins, des animaux encourageant, le tout dans des paysages à couper le souffle, même si la visibilité n’était pas tout le temps à son maximum ! Un trail, qui change de parcours chaque année, à refaire !
Prochain vrai RDV en décembre, avec la TransMartinique, que je vais partager avec mon frère-fun !
Et l'aventure continue sur le blog http://freres-fun.over-blog.com
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7 commentaires
Commentaire de richard192 posté le 29-09-2011 à 20:02:20
Quelle perf, un vrai défit réussi! Ca fait toujours plaisir.
Pas facile de gérer autant de difficultés (D+ 4000m) dans une distance finalement "assez" courtes.
BRAVO!!!!
Commentaire de baudetch posté le 29-09-2011 à 22:04:26
Félicitations ; quelle expérience ! et quelle vitesse.
Mon premier ultra dans ce TAR2011 (dossard 248) mais les descentes ne sont pas mon fort ! la première descente dans la nuit , ca fait tout drôle. merci de ce récit et que ca donne envie a des coureurs sur route de découvrir les trails. c'est Nature et ambiance indescriptible... surtout le départ !
Commentaire de baudetch posté le 29-09-2011 à 22:12:20
Félicitations ; quelle expérience ! et quelle vitesse.
Mon premier ultra dans ce TAR2011 (dossard 248) mais les descentes ne sont pas mon fort ! la première descente dans la nuit , ca fait tout drôle. merci de ce récit et que ca donne envie a des coureurs sur route de découvrir les trails. c'est Nature et ambiance indescriptible... surtout le départ !
Commentaire de Runner des Terres Froides posté le 30-09-2011 à 10:23:27
Bravo pour ta course, cela me donne vraiment envie d'y aller...
Dommage que les nuages ne vous aient pas laisser apercevoir le Mont Blance et tous les glaciers environnants !
Bonne Récup
RTF
Commentaire de Philippe8474 posté le 09-10-2011 à 20:25:11
Superbe course! Chapeau à toi!!!
Commentaire de chirov posté le 27-10-2011 à 16:00:16
Superbe course et superbes photos ! j'avais oublié à quel point la pente était incliné avant le col de Salenton :-) A priori on a aperçu les bouquetins dans la même zone, faut dire qu'ils ont un beau terrain de jeux là-bas...
Commentaire de Yvan11 posté le 06-12-2011 à 14:24:57
Bravo pour la perf !
Et merci pour le récit qui me conforte dans mon envie d'aller faire cette course en 2012 !
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