Récit de la course : Marathon du Mont-Blanc 2017, par Mattpaint

L'auteur : Mattpaint

La course : Marathon du Mont-Blanc

Date : 25/6/2017

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3325 vues

Distance : 43km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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1er Marathon du Mont-Blanc

Alors, déjà, j'avais décomposé le Marathon en 3 tronçons : 18 km 600 D+ hyper roulants, puis 13 km 900 D+ avec le col des Posettes et 11 km 1200 D+ (12 km en réalité) pour une partie finale qui semble, et qui le sera, infernale (j'y reviendrai plus tard).

Tout commence samedi matin, petite balade de 5 km pour dégourdir les jambes. Mais les sensations ne sont pas là, les mollets sont toujours douloureux depuis une séance 8x30"/30" le mercredi. Je me dis qu'avec une bonne nuit de sommeil, ça peut aller mieux. On verra demain.

Dimanche matin donc, réveil à 4h30, malheureusement les mollets sont toujours aussi durs, là ça commence sérieusement à douter, même pour simplement finir la course. Finalement, 1h plus tard, c'est le départ pour Cham avec pour objectif de profiter à fond de la course et de la chance que j'ai de pouvoir être présent sur un tel événement. Donc, basta les états d'âme. Arrivé sur place à 6h comme voulu, je rejoins le lieu de départ et m'échauffe 10-15 min comme je peux. 6h30, il est l'heure d'aller sur la ligne de départ pour avoir une bonne place et éviter les ralentissements. La température est parfaite, il fait frais, le soleil joue encore à cache-cache avec les nuages, de la pluie est annoncée (coooool, ce que je voulais !!!!). 6h50, les élites viennent se placer et à 7h, pan !!!, les chevaux sont lâchés dans les rues de Chamonix noires de monde. Quelle ambiance (et c'est que le début) !!!

2-3 km de route pas très passionnants puis on débouche sur la forêt. Les montagnes russes peuvent commencer. Plein de petites bosses où il faut se contrôler sous peine de se mettre dans le rouge. Les sensations au niveau des mollets sont pas fabuleuses mais ça va, le reste est bien, le cardio est géré comme prévu. On arrive rapidement au premier pointage au km 9, à Argentière, où se tient un ravito liquide que je laisse de côté. Un monde fou à la sortie du ravito et au début de la petite montée qui s'ensuit. On se croirait sur le Tour de France, énorme !!! Ca continue de monter/descendre et on arrive rapidement au Col des Montets, sommet du premier tronçon, où la pluie annoncée fait son apparition sur les coups de 8h15. Mais, c'est un déluge qui s'abat sur nous pendant 20 bonnes minutes (Noé aurait pu en témoigner), le temps d'arriver à Vallorcine, fin du premier tronçon, pour le premier vrai ravito, en 1h36, dans les temps de passage. Un verre de Saint-Yorre, un morceau de banane et c'est reparti pour attaquer le 2e tronçon.

A peine sorti du ravito, c'est parti pour le Col des Posettes, 4,6 km 720 D+, puis 1 km 200 D+ pour aller chercher l'aiguillette des Posettes. Dès le début de la montée, la transition entre les deux tronçons est délicate. C'est très très raide sur les 2 premiers km, impossible de courir, même en marche je me traîne, ça sent pas bon. Je m'accroche mais je perds des places. Sur la deuxième partie, c'est plus "roulant", ça va un petit peu mieux, j'essaie de relancer quand c'est possible, mais les sensations ne sont pas là, va falloir faire avec. Pour couronner le tout, un épais brouillard vient s'installer et nous gâcher la vue. Il fait froid, trop froid. Mais heureusement, l'aiguillette des Posettes est atteinte assez "rapidement" et je me dis que les sensations vont revenir lors de la bascule. Et ben non, la première partie de la descente est catastrophique pour moi, c'est hyper technique (racines, rochers ultra glissants) et je suis incapable de m'engager, l'impression d'être un randonneur. Je continue de lâcher quelques places. Heureusement, on arrive enfin sur une portion où je suis un peu plus à l'aise et où je peux relancer un peu. J'arrive au Tour, mes parents sont là, ça fait du bien de les voir à ce moment-là. Je continue et 2 km après, c'est le ravito de Tré-le-champ au km 31. J'arrive en 3h28, toujours dans les temps. Bon ça c'est fait. Enfin ça c'était avant...le drame : le juge de paix des 11 derniers km avec quasiment la moitié du D+.

Donc, sortie de ravito, on monte direct pour aller chercher le Béchar, quelques 200 D+, et là, impossible de relancer la machine, le cardio ne veut plus décoller. Je monte tant bien que mal mais pas bien vite, je relance de moins en moins. La descente arrive, mais trop technique, comme pour les Posettes, impossible d'envoyer. Surtout que sitôt la descente terminée, on entame la fameuse montée vers La Flégère. C'est là où mon mental m'a lâché, je sais pas où il est passé, il a dû tomber dans le ravin. Je me retrouve derrière un mec qui monte pas super vite et je ne peux que me contenter de le suivre, mes jambes veulent le passer mais ma tête ne veut pas et n'en fait...qu'à sa tête. Ce sera comme ça jusqu'à La Flégère. Heureusement, la chaleur n'est pas présente, sinon je pense que ça aurait pu être pire. Quoique, 1h25 pour faire 6 km 725 D+, je sais pas si c'est possible de faire pire :D A ce moment-là, je fais une belle croix sur les 5h30 et je suis pas loin de la faire sur les 6h. Il reste alors 5 km, je me dis d'en profiter et de me faire plaisir. Les 4 premiers km sont sur un sentier en balcon vallonné, magnifique avec le soleil revenu, comme les jambes (les mollets tiendront le coup jusqu'au bout). J'arrive à tout courir, je me sens pas trop mal. Ayant fait une croix sur le 8 km/h de moyenne et le top 100, je me dis qu'il faut pas que je laisse passer le 7,5 km/h. J'arrive dans le dernier km, je vois le monde qui nous attend au téléphérique, ça booste, mais pas suffisamment, je suis fatigué, j'ai qu'une envie : dormir. J'arrive au sommet en relançant et là, surprise, il y a encore une petite descente à faire avant une remontée raide de 50m pour passer l'arche. Là ça m'achève. Même les encouragements du nombreux public n'y font rien. Je cours jusqu'au bout mais l'envie n'y est plus. Je franchis enfin l'arche à 12h41, tiraillé entre le soulagement, et le bonheur, d'en avoir fini sans avoir vraiment explosé, en tenant 7,6 km/h de moyenne, et la déception de ne pas avoir rempli le contrat.

2 commentaires

Commentaire de Shoto posté le 28-06-2017 à 18:53:17

Belle performance quand même. ... moi je aurais signé tout de suite pour faire ton temps.;-)

Commentaire de mapi33 posté le 04-07-2017 à 00:30:39

Ha c'est marrant, je suis arrivé une place devant et me rappelle très bien te doubler dans les 20 derniers mètres en me disant que tu ne devais vraiment plus avoir de gaz pour ne pas lâcher un sprint final :) (je ne faisais pas le malin non plus honnêtement)
Bravo, belle course!

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