L'auteur : bubulle
La course : L'O'Rigole - 110 km
Date : 3/12/2016
Lieu : Le Perray En Yvelines (Yvelines)
Affichage : 5048 vues
Distance : 110km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
91 autres récits :
...eh oui, c'est une grande première, cette 10ème Origole. Elle sera unique : le chef traceur a eu le feu vert qu'il attendait en piaffant depuis au moins deux éditions, pour allonger le parcours, et nous rajouter quelques passages dont il a le secret, mais qui ne pouvaient décemment pas s'ajouter aux éditions classiques.
On nous annonce donc un genre de petit monstre avec une course en deux boucles de 55 kilomètres au lieu de 3 boucles entre 20 et 30 kilomètres, un seul passage au gymnase au lieu de deux, un départ en fin de journée et non au milieu de la nuit.
La perspective de passer une nuit entière...et un bon bout de journée....dans "mes" forêts de mon jardin mordorien (que je partage cependant avec quelques autres fous, dont la joyeuse équipe d'Alternature) fait que je dois être parmi les premiers inscrits.
Ce que confirmera d'ailleurs le dossard puisque j'hérite du numéro 13, sachant que les 9 ou 10 premiers semblent avoir été réservés aux premiers de l'édition précédente !
Après une petite période de doute (une fin octobre/début novembre très (trop) chargée, un Le Puy-Firminy en légère demi-teinte), j'ai retrouvé une grosse envie et la pêche sur les deux semaines précédant la course. Je m'offre une orgie de trajets "vélotaf" pour conserver mon besoin de bouger sans trop tirer sur le "jus" accumulé. J'arrive donc en cette fin de semaine remonté comme une pendule et prêt à en découdre.
En découdre, certes, mais pas n'importe comment. Pour commencer, j'ai étudié le parcours. Enfin, on pourrait dire que j'ai psychoté sur le parcours, puisque celui-ci est secret...
...enfin en théorie. Car, à l'aide des points de passage connus (3 par boucle), de ma connaissance du secteur, et de quelques indices laissés par les reconnaissances opérées par l'organisateur (!!), je me suis contruit "mon Origole à moi", donc le parcours que j'aurais, moi, tracé avec les mêmes données. On pourra ainsi comparer plus tard (donc maintenant) et, au choix, se payer ma fiole...ou pas.
Des tentatives sournoises d'extorquer des informations supplémentaires de quelques contacts placés en Haut Lieu et connaissant les demandes d'autorisations en cours, se sont par contre révélées être un échec total. En effet, le Mordor ne connaît pas la Corruption si courante en d'autres régions de la Terre du Milieu.
C'est donc à 16 heures, arrivant au gymnase après avoir récupéré quelques brebis égarées errant en terre inhospitalière, que je découvrirai, comme tout le monde, les arcanes du plat de spaghettis concocté par l'organisation.....me lançant évidemment pour le coup dans une longue discussion cartographique avec un des traceurs d'Alternature qui a reconnu un de ses pairs psychopathes de la carte IGN.
Le repas d'avant-course est un grand moment : Kikourou est évidemment en force sur l'Origole : 45 "kivaous" sur un total de 300 participants, sur le parcours du 110 kilomètres. Nous sommes donc fidèles à notre réputation d'acharnés de l'ultra...et de bons spécialistes du coup de fouchette! Merci à Bart pour nous avoir organisé cela.
De retour au gymnase, la tension monte petit à petit. Je suis dans mon mantra "gestion, gestion, gestion". Je me connais, je connais mon côté compétiteur : il va falloir être d'une très grande sagesse sur la première boucle, qui consacre les 2/3 des difficultés et s'annonce cassante. "Ne pas avoir peur de savoir marcher, même sur le plat" est le leitmotiv.
Savoir marcher, certes....mais pas trop. Les barrières horaires sont serrées : autour de 6,5km/h, sur un terrain aussi compliqué, il faut quand même avancer.
Je vais donc partir avec le reste (ou presque, il nous manque Bert) de la Mordor Rire(s) Team : Sab, Raya et Fa2, plutôt sur l'arrière du peloton. Peloton compact, dense et quand même important : nous sommes près de 800.
Le départ est plutôt tranquille, avec des superbes fumigènes qui.....puent un peu gravement. Il a fallu un peu gérer le froid qui s'est installé : on annonce une nuit claire, il va donc progressivement faire de plus en plus froid, mais nous allons aussi un peu bouger, donc j'ai évité de trop me couvrir car je sais que j'ai vite chaud. D'où, un tee-shirt, un TS ML et mon coupe vent qui, je pense, va seulement faire les premiers kilomètres : je cours vraiment rarement avec 3 couches. Aux pieds, après de très nombreuses hésitations, j'ai choisi les Hoka Speedgoat : je privilégie l'agilité et une bonne accroche sur un terrain qui va être très sec, mais potentiellement glissant en descente à cause des feuilles.
L'ambiance est joyeuse en traversant la zone industrielle. Je pense déjà aux 3 traversées suivantes qui seront moins joyeuses : que ce soit au retour de la B1 en mode "vivement qu'on arrive à ce gymnase que je me pose", au départ de la B2 en mode "bon, allez on va à l'abattoir", ou au retour de la B2 en mode "j'en ai maaaaaaaare, quand est-ce que ça se termine, ce truc?".
Il faut gérer. Je gère.
Pour l'instant, ça papote sec dans le peloton. Faut dire que Rayarun est avec moi, donc et blablabla et blablabla..... En parlant de blablabla, nous croiserons d'ailleurs Poulpinette, qui va nous faire une superbe course sur le 55km qui était, je crois, une première pour elle. Bravo : de la graine d'ultra-traileuse, ça madame.
Une ultra-traileuse, nous en avons une autre avec nous, en la personne, évidémment, de Sab qui part sur un mode prudent, à cause d'une stupide entorse fait la semaine qui a suivi Le Puy-Firminy. Cela a malheureusement un peu cassé sa dynamique ascendante et je pense que vous savez déjà, en lisant ce récit, que cela va pourrir son Origole...:-(. Mais à ce moment là, on n'y pense pas encore, nous sommes optimistes. Fa2 complète bien sûr ce quatuor où, donc, la Mordor Rire(s) Team est presque au complet, à l'exception de Bert resté au chaud chez lui. Nous avons tous la ferme intention de gérer donc c'est plus ou moins ma foulée qui donne le ton.
Idée pas très heureuse : le tracé de départ dérive du tracé de la B3 de 2014 et nous allons récupérer le long de la rigole qui relie l'étang du Perray aux Étangs de Hollande. Idée en théorie intéressante avec un single sympathique, mais cela provoque un très gros bouchon à l'entrée du single. Pas d'énervement, toutefois, la course sera tellement longue que ce ne sont pas 10 minutes qui vont être un problème.
Un peu plus tard, nous allons progressivement perdre Sab et Fa2, notamment dans la descente vers Auffargis (ah, Sab et les descentes !). Je reste donc seul avec Raya dans la traversée du village, encouragés par de nombreux supporters (c'est sympa de partir en début de soirée !). Pour l'instant, nous sommes clairement sur le parcours que j'avais imaginé : passer le long du Foyer Rural, puis la première côte vers le plateau, que l'on montait déjà sur la B3 en 2014...et que l'on descend lors du Trail d'Auffargis.
Bien évidemment, passage en mode marche rapide à chaque côte, c'est une résolution prise et ce, même si certains autour nous la jouent à la course (évidemment, on rit intérieurement en pensant aux mêmes dans 5 à 6 heures).
Il faut gérer. Je gère. Raya aussi.
J'avais tablé sur deux côtes dans mon ébauche de tracé, avant de partir en traversée en direction de Lévis St-Nom et....j'ai tout bon ! Arrivés sur le plateau, on redescend en effet immédiatement sur le GR, que l'on réabandonne au bout de 100 mètres pour remonter tout droit. J'indique à Raya que, si on continue sur le GR, on arrive pus ou moins au km 42 ou 45 en ne faisant pas plus de 500 mètres !
Ce sera une constante sur ce parcours ultra-tortueux. Des dizaines de fois, nous passerons à un endroit, ferons de grandes boucles pour....revenir quasiment au même endroit. Bien évidemment, comme il n'y a pas de tricheurs sur l'Origole (quel intérêt ?), cela n'a pas d'importance. Cela provoquera juste quelques coupes involontaires sur la 2ème boucle.
La deuxième côte nous fait sortir du vallon des Vaux de Cernay. Nous y reviendrons....dans 4 heures environ...:-).
Je m'étais un peu pris la tête à me demander comment le traceur allait nous emmener du côté de Lévis St-Nom : il y a un grand plateau à traverser, peu de chemins et une départementale dangereuse. En réalité, il nous ramène sur Les Essarts par le bois de la Mare de l'Église. Je l'ai traversé une fois, celui-là, c'était un cloaque abominable. Mais une fois de plus, cela se confirme : cette Origole sera ultra-sèche. Bien plus que celle de 2014. La difficulté, ce ne sera pas la boue, mais il y en aura certainement d'autres !
Pour l'instant, il faut gérer : je gère. Comme promis, je repasse parfois à la marche sur quelques sections de plat, histoire de se détendre un peu.
Raya a adopté mon rythme. Il me répète que cela est trop rapide pour lui (bien qu'on aille vraiment doucement : nous nous faisons dépasser bien plus que nous dépassons) et qu'il lâchera à un moment.
A nouveau des encouragements bien sympas en traversant le lotissement du Parc des Essarts...en réalité, la dernière once vaguement "urbaine" avant 2 ou 3 heures. Puis nous repartons sur des chemins, pour l'instant assez larges, en direction de Lévis-St-Nom et de la Source de l'Yvette.
J'indique d'ailleurs à Raya la présense proche des sources de cette mystérieuse Yvette, mythique fleuve du Mordor, dont le nom avenant cache des recoins sombres et mal fâmés. Pour l'instant, ce qui nous occupe, toutefois, c'est un superbe single sur le coteau "Côte de Vaujoyeuse", une belle trouvaille du traceur, qui serpente allègrement entre les arbres sur un terrain très accidenté. C'est d'ailleurs quasiment à la marche qu'une grande partie de cette section sera passée, car nous sommes en file indienne et le rythme général n'est pas très élevé.
Je me félicité de nous être placés loin dans le peloton car sur ce type de section, on subit plus le rythme des autres qu'on utilise le sien. Et si nous étions plutôt devant, le rythme serait beaucoup plus élevé.
Or, il faut gérer. Je gère. Nous gérons.
Le Fonds d'Yvette est atteint. Je reconnais un chemin sur lequel je suis passé....une fois voici 3 ou 4 ans, lors d'une exploration de ces secteurs méconnus. Au delà de l'ancien prieuré de Lévis St-Nom (un village bizarre qui n'a pas de centre village), une côte sèche nous amène sur de large Chemin de la Porte Dorée. Emprunté des dizaines de fois, je le connais par coeur, il fait partie d'une de mes boucles classiques. Mais là, les organisateurs ont obtenu le droit de passer dans une propriété privée qui se trouve être....le coteau de 50m de dénivelée entre la vallée et le plateau.
Cela sera donc la première "section-spaghetti" du tracé : un single très ludique qui passe son temps à monter et descendre sur le coteau sans pratiquement emprunter la route qui en marque le point bas. C'est magnifique, et à refaire de jour (en oubliant "un peu" les clôtures). Nous allons quand même le monter 3 fois entièrement, ce coteau, sans compter des petites montées/descentes intermédiaires. Bref en 2 kilomètres, on doit bien avaler 200 mètres de dénivelée.
On finit par retrouver le sentier PR (déjà emprunté une fois lors d'une exploration des environs de Girouard) et ses énormes marches. Là, ça commence à souffler sérieusement en haut, et je fais mon premier gros pacman.
J'ai perdu Raya juste avant cette section. Une pause technique lui a donné une excuse pour décrocher et adopter, à ses dires, un rythme moins élevé. Il faut gérer : il gère.
La redescente sur le hameau du Pommeret va être, pour moi, le plus beau moment de toute cette boucle. En effet, nous sommes sur la petite route qui vient de Coignières, en terrain dégagé et on voit les lumières des frontales sur l'ensemble du coteau en face de nous ! Ce n'est pas le serpent lumineux de la Saintélyon mais un impressionnant étalement de lucioles sur à peu près 90° d'angle. Totalement magique, et encore plus magique avec un ciel étoilé au dessus de la tête, un silence seulement troublé par les foulées des coureurs sur le bitume de cette petite route. Tout le monde est bluffé.
C'est donc un peu émerveillé que j'arrivé au premier pointage du Pommeret, au km 13. La barrière horaire est à 2h15 de course, j'avais imaginé essayer de passer en 1h45 et je passe en 1h44!
Il fallait gérer. J'ai trop bien géré.
Et il va falloir continuer.
C'est que le parcours, au delà du Pommeret, et je le savais bien, va devenir un immense spaghetti tortueux qui ne va cesser de monter et descendre sur des kilomètres pour, très très très lentement, descendre la vallée entre le Pommeret et Maincourt.
C'est bien simple : il y a 3,8km du Pommeret à Dampierre, par la route, en fond de vallée...ou par le GR1. Nous allons parcourir.....10,2 kilomètres !
Le tracé de ces 10 kilomètres est incroyablement imaginatif. Bien sûr, on passe sur certains chemins classiques du secteur : la remontée du Pommeret sur l'Abbaye de ND de la Roche, le Carrefour des 6 Croix, le Sentier de Découverte de Maincourt, la boucle du vallon de l'Angoumois (qu'utilise le Trail des Lavoirs). Mais entre cela, ce ne sont que singles improbables, traces inexistantes, serpentins entre les rochers de cette ancienne vallée glaciaire.
J'avais essayé de reconnaître cette section le dimanche précédent, de jour et en marchant. Et malgré la présence des fameux repères de prébalisage (chuuuuuuuut, c'est un secret), j'avais perdu le fil du parcours plusieurs fois.
Là, c'est toujours juste magique. On entend la course devant, derrière, on croise quelques supporters au dessus de l'église de St-Nom, on fait 500 mètres dans une trace totalement improbable entre les arbres, alors qu'on est en réalité à 10 mètres d'un chemin forestier tout plat et roulant...:-)
Le traceur s'est encore plus déchaîné après Maincourt. Nous allons y faire 3 incroyables serpentins en allant notamment passer dans le secteur des rochers d'escalade (où il y avait une balise bleue du Raid 28 en janvier), prendre un single tout bizarre dans le Bois de la Roncerie (où il y avait une autre balise bleue : celle que j'ai dit avoir trouvé tout seul à mes compères....alors que je ne l'ai jamais trouvée).
Et nous allons même passer au Mythique Vrai Coude de la Mordor Rire(s) Team là où le chemin montant fait un coude, c'est à dire un "virage à plus de 90°", Raya, Sab et Bert...et non un vague virage à peine marqué comme ce que Certains osent encore appeler "coude".
Le tracé méprise d'ailleurs ce faux coude et, juste avant, préfère monter tout droit (mais alors BIEN TOUT DROIT) sur la Butte Ronde, une curiosité géologique locale sur laquelle....eh bien, il y avait une balise bleue du Raid 28 en janvier, que nous poinçonnâmes triomphalement avec Fa2 pendant que nos compères se prélassaient au Faux Coude.
Qui saura dire où est le Vrai Coude et où est le Faux Coude ?
Cela dit, tous ces coudes, tours, détours, montées, descentes, commencent à sévèrement entamer les organismes. C'est fini, les wagons de coureurs aux dossards bleus qui me dépassent. Je commence à reprendre du monde, notamment sur les montées et descentes. Je suis aussi un peu épaté par le nombre de personnes qui m'interpellent avec mon pseudo au moment où je les passe : il est vrai que le petit Bob l'Éponge sur le sac est la marque de fabrique de la maison Bubulle. Dommage, encore que 4 fois sur 5, vous oubliiez de vous présenter car c'est vraiment dififcile de se reconnaître dans le noir.
Étonnant aussi le nombre de personnes qui m'interpellent avec "mais je te croyais loin devant". Comme si j'étais l'Aigle du Mordor...;-). Et d'une, je ne suis pas un Aigle, loin de là. Et de deux....il faut gérer. Je gère.
Et, discipliné je suis. Même si ça me coûte, je me force désormais à marcher la plupart des plats. En marche certes rapide mais il n'est pas question de s'épuiser au petit jeu de "toi, tu me passeras pas".
Et je serai donc encore discipliné quand on sort enfin de la forêt après la Butte Ronde, pour revenir de l'autre côté de la vallée, ce qui marque la fin de cette section infernale mais magnifique (j'estime qu'il devait y avoir 400 à 500 mètres de D+ sur ces 10 kilomètres). Je vais marcher tranquillement toute la route qui remonte du centre équestre, en prenant le temps de m'alimenter un peu, de me donner le temps de souffler. Tant pis si des obstinés me repassent en trottinant, tant pis si je vois à nouveau repasser les Lapins Runners que je suis plus ou moins depuis Le Pommeret (Carole est une vraie mobylette sur le plat : elle ne court pas très vite, mais elle court tout le temps, je me demande comment ils font).
Je suis quand même un peu entamé après cette section. J'ai eu beau gérer, il a fallu les faire, les montées et les descentes et il n'y a pas eu de répit. J'ai d'ailleurs franchement l'impression que je ne suis pas le seul.
Du coup, pendant que nous passons en face du chateau de Dampierre, dans des singles bien connus sur le Trail des Lavoirs, j'en fait, et je ne suis pas le seul, une bonne partie en marche rapide. Notamment, une longue section de faux plat légèrement montant en bordure de coteau me verra alterner un petit Cyrano des familles qui permet de ne pas trop s'entamer.
Le traceur s'est aussi bien amusé ici, il évite bien les chemins roulants (notamment le GR1 dans Fourcherolles) pour aller chercher certains chemins improbables, et souvent chasser le dénivelé de manière méthodique.
Je crois reconnaître en passant quelques carrefours où nous sommes passés sur le Raid 28 (j'ai raison, c'étaient les bons) mais où nous allions beaucoup plus droit que sur cette Origole.
Et c'est finalement presque avec un peu de surprise que j'entends annoncer le ravito des Franchises que j'attendais en fait plus loin.
Evidemment, comme je ne regarde jamais ma montre, je n'ai pas vu que nous sommes déjà au km 29. Par contre, je m'attends à une bonne surprise au niveau du temps (je voulais reprendre 1/4h de plus sur la barrière horaire, donc passer en 3h45) et je suis déçu : j'ai mis plus de 4h pour arriver ici. La barrière horaire n'est qu'à une demi-heure, il n'y a pas tant de marge !
Je suis un peu perturbé et contrarié par cela. Qui plus est, il y a un monde fou et c'est la bousculade pour atteindre les tables et les bouteilles. J'ai peu bu (750ml : il me reste 1,5l dans la poche à eau), mais je décide de ne prendre aucun risque et je refais le plein des flasques. Cela s'avérera inutile et je rame un peu pour ne pas en renverser partout tellement ça se bouscule.
Je finis par m'échapper en vitesse. Je ne suis pas très couvert et je pourrais vite prendre froid. Il est préférable de repartir vite et mangeant tranquillement ce que j'ai pris vite fait au ravito. De toute façon, j'ai assez avec moi et....je n'ai pas énormément envie de manger.
Le contraste en repartant est frappant : les distances entre coureurs se sont fortement allongées. J'apprendrai plus tard qu'il y a eu pas mal d'abandons à ce point...dont, malheureusement celui de Sab (et de Fa2 qui aurait du, selon moi, continuer car il était capable de terminer cette Origole et se faire plaisir).
J'ai peu de souvenirs de la section qui suit. C'est un secteur que je connais un peu moins bien, mais il m'a en fait paru très long. Le tracé est une fois de plus TRÈS tortueux : on passe souvent à quelques dizaines de mètres d'un endroit où on est passés une dizaine de minutes avant. Le traceur s'ingénie à nous faire passer dans à peu près toutes les anciennes carrières du secteur. Déjà que le GR1 ignore ici allègrement la ligne droite, je ne vous dis même pas pour l'Origole !
On est parfois un peu tout seul...et parfois on retrouve un petit paquet de coureurs. Ces sections sont un peu plus roulantes et comme je suis fidèle à ma politique de gestion, j'ai un peu l'impression de me faire sans cesse passer. Mais comme je reviens systématiquement à la moindre côte ou à la moindre descente, ce sont toujours les mêmes coureurs.
Dont toujours ces satanés Lapins qui passent leur temps à me coller des mines sur le plat (ils courent tout, c'est bluffant). Encore heureux qu'ils aient des progrès à faire en descente...:-).
C'est un peu le moment où je bascule du mode "je vais bien, tout va bien" à un peu plus d'impatience pour que cela avance un peu plus. J'ai beau gérer, gérer, gérer, je sens que ça commence à être un peu plus difficile. C'est ce que, je crois, j'explique à un kikou que je rattrape à ce moment là, un peu avant la ferme des Bouillons (mais je ne sais plus qui c'était, par contre).
Ferme des Bouillons où je guette philippe.u qui devait y être signaleur au croisement de la départementale, mais je ne le reconnais pas. S'ensuit un passage très boueux, quasiment le seul de cette boucle. Là aussi, en mode gestion, c'est un faux plat montant, on part faire une boucle sur le coteau de Senlisse, j'avais repéré cela sur la carte.
Je suis toujours bien en jambes sur les montées et je reviens donc à nouveau, pour la 392ème fois, sur les talons des Lapins....avant que, pour la 393ème fois, Carole et Emir ne me recollent quelques dizaines de mètres en repartant imperturbablement comme des mobylettes...et que je ne refasse à nouveau une descente en mode avion pour les repasser une 393ème fois juste avant le Chalet des Cascades et son mini-golf totalement incongru en pleine nuit.
La section qui suit est étrange. J'ai mal mémorisé le parcours et je croyais qu'on allait repartir sur le coteau Sud du vallon des Vaux de Cernay. Or, en réalité, on retraverse sans que je ne le remarque et on repart faire des spaghettis au niveau des Rochers. Je suis totalement désorienté et plus que surpris quand je nous vois partir à main gauche au sommet alors que je pensais qu'on allait partir vers la droite.
Qui plus est, revoir passer une ènième fois ces irritants lapins finit de me rendre grognon. Je commence à en avoir marre de cette boucle, j'ai l'impression de ne pas avancer puisque je n'arrive pas à larguer Carole et Emir. En réalité, je suis en mode pacman, mais eux aussi...:-)....nous dépassons de plus en plus de dossards bleus, mais je suis contrarié, je ne le remarque même pas.
Au bout d'une ènième côte, je finis par reconnaître la Maison forestière des Maréchaux : ça fait bizarre quand on croyait se trouver tout à fait ailleurs...:-)....mais d'un autre côté, cela me remet dans le bon sens. Je ne suis presque pas contrarié en voyant Emir et Carole repasser pour le 657ème fois dans la traversée de la 42ème carrière du secteur.
Et les spaghettis continuent de s'enchaîner sur ce coteau Nord : nous redescendons une dernière fois sur le GR avant de remonter aussi sec sur le haut du coteau. On y reste alors un bon moment sur un single très accidenté passant au dessus de l'Abbaye toute illuminée....abbaye que l'on dépasse en direction d'Auffargis. Sur n'importe quel trail, cela sentirait un peu l'écurie. Là....eh bien je sais pertinemment qu'on est loin d'en avoir fini et que ce sadique de traceur n'a pas encore exploité toutes les possibilités.
Vous avez dit "spaghettis" ?
C'est toujours le yoyo avec les Lapins : je reviens à chaque descente (y compris la descente ultra-raide qui aurait pu être transformée en patinoire si le terrain avait été humide.....là, on fait juste du ski sur la terre) et ils repartent sur les sections plates.
Enfin, on finit par dévaler une dernière fois sur le GR, descente dans laquelle je retrouve arnauddetroyes qui va pouvoir être témoin de ma grogne envers le traceur quand, arrivés au mur de l'abbaye, sur le GR....on tourne à gauche, c'est à dire totalement à l'envers de la direction d'Auffargis et de l'écurie.
Nous revoilà partis en arrière sur 800 mètres, pour contourner cette foutue abbaye...bien entendu avec un petit crochet par le coteau, histoire de faire 30 ou 40 mètres de D supplémentaires ! Et me permettre de revenir dans le sillage de nos inséparables lapins.
C'est quand même avec un certain soulagement que nous contournons enfin le mur de l'abbaye, qu'on traverse le vallon, la route et qu'on remonte par une longue ligne droite bien raide.....coucou les lapins, c'est encore moi. Dans l'affaire, d'ailleurs, je crois bien avoir mis une petite mine à Arnaud car, à un moment, je lui explique ma bataille avec les Lapins mais....il a du mal à me répondre car il n'est plus là.
Enfin, nous voilà repartis dans le bon sens, à l'Ouest toute...mais bien sûr non sans spaghettifier une ènième fois.
Globalement, j'ai une certaine lassitude, mais je me sens toujours bien en jambes. Dès que je repars à la course, je dépasse de plus en plus. On arrive au secteur où j'étais euphorique en 2014 et ça recommence à nouveau. A croire que ce coin a une saveur spéciale pour moi.
La remontée à la ferme de la Tuilerie est l'occasion de dépasser, je l'espère définitivement, mon couple aux longues oreilles. Comme elle est suivie d'une longue section en single dans les fougères, il n'est pas très facile de dépasser, ce que je m'efforce tout de même de faire car je sens que j'ai encore de la réserve et que je dois songer à mettre un peu de place entre la barrière horaire et moi.
A ce sujet, je suis totalement dans l'incertitude : je ne regarde jamais ma montre, comme d'habitude. Finalement, malgré ma réputation de préparation millimétrique des courses, j'en suis de plus en plus à courir ainsi, au feeling, et finalement je m'en porte assez bien. Je sens quand même que je ne suis pas si large que cela car ça fait maintenant un moment que j'ai l'impression de tournicoter depuis ce 2ème pointage où je n'avais que 1/2h d'avance.
Du coup, j'accélère insensiblement en profitant également de ce moment de mieux que je ressens. C'est à ce moment là que j'ai enfin redépassé mes Lapins préférés, puis accéléré assez sèchement dans les descentes, en espérant ne plus les revoir.
Je suis bien. Très bien. Je me régale en descente et j'envoie fort en montée sur ces longs singles en direction de la Sablière, départ du Trail d'Auffargis. Je m'accorde quelque répit ponctuellement sur les plats, mais presque plus : j'ai décidé de prendre un peu d'avance sur le chrono.
Et ça avance. Cela avance bien, même. Pas l'impression de voler, mais une grande sérénité : j'ai bien géré cette boucle, je vais pouvoir accélérer doucement, arriver avec un petit matelas au gymanse, donc tout vaaaaaa bien.
Tout vaaaaaaa bien.
Je trottine tranquillement sur ce chemin facile tapissé de feuilles.
Tout vaaaaaa bien.
Plus personne devant. Deux coureurs que je viens de dépasser, déjà 100 mètres derrière.
Tout vaaaaaaa bien .
Toc. Paf. Pied gauche sur un caillou ou une racine, je suis projeté vers l'avant. C'est déjà arrivé quelques fois, sauf que là.....je ne me rattrappe pas et j'atterris à plat ventre sur le sol couvert de feuilles.
Et surtout, je ressens un violent choc à la cuisse droite. J'ai du taper un caillou ou une branche. Je ne sais pas trop car j'ai aussi tapé un peu du côté de la tête, ma frontale est de travers, j'ai les mains pleines de boue après la vaine tentative d'amortir la chute.
En 2 secondes, la course vient de basculer. Bêtement et stupidement.
Bon, sur le coup, je remets un peu le bonhomme en ordre, je repars en marchant tranquillement, les deux gars derrière me dépassent.....sans un mot. Sympa....:-(
Je repars en boitillant un peu, me rendant compte que j'ai quand même pris un sacré gnon sur la cuisse, ça fait un peu comme une béquille. Cependant, en tentant de relancer, je vois que ça veut bien repartir. Bon, allez ça n'a pas l'air trop grave, retrottinons. Le pointage de la Sablière ne doit pas être loin, je ferai le point là-bas.
Et paf, voilà que ma frontale clignote un signal d'avertissement. En fait, je m'en souviendrai plus tard, la Stoots Wapi émet un clignotement quand elle arrive à 25% de capacité, donc il n'y a pas urgence. Mais, sur le coup, allez savoir pourquoi, je me mets en tête de changer la batterie en marchant.
Mauvais idée. Retirer les gants. Aller piocher les deux batteries de secours dans la poche filet du sac. Sortir la plus grosse des deux avec un gant dans les dents . Déclipser l'ancienne batterie.....et me retrouver dans le noir. Tenter de tenir à la fois 3 batteries, un gant, la lampe sans rien faire tomber puisque, dans le noir, je ne les retrouverais pas. Quelle idée stupide.
Je perds plusieurs minutes à essayer de me dépatouiller de tout ce bazar. Plusieurs coureurs me passent (no comment sur le fait que personne ne propose d'aide à un coureur manifestement dans le noir et tentant de se démerder avec sa frontale). Je finis heureusement par miracle par remettre l'ancienne batterie, retrouver de la lumière, ranger tout le bazar....et faire ce que j'aurais du faire depuis le début : attendre le passage au pointage pour changer ma batterie. Lequel pointage est à peine à 500 mètres, évidemment.....le pire étant que je le savais.
Bel exemple d'une petite accumulation d'erreurs, ma seule excuse étant cette chute qui m'a manifestement rendu un peu confus (on le serait à moins au bout de près de 7 heures de course)..
Enfin, le pointage. Je me fais rapidement biper et je profite de la frontale d'un des bénévoles pour changer tranquillement la batterie de la mienne. Pendant ce temps.....eh bien, les Lapins passent. Grrrrr.
J'aurai donc atteint ce pointage en 6h50, soit 25 minutes avant la barrière horaire. Qui a dit que ces BH ne sont vraiment pas simples ?
Fort heureusement, je sais que la dernière partie de cette boucle est plus facile et que la moyenne à tenir est plus faible : il y a donc l'opportunité de regagner un peu de marge pour se donner de bonnes chances pour la 2ème partie de la course.
Il ne faut pas oublier de gérer. Donc, je gère.
Commençons déjà par....prendre le départ du trail d'Auffargis, puisque nous descendons le chemin du Pont de Grandval. Et commençons aussi....par rattraper à nouveau mes Lapins préférés. Ce qui sera fait fans la première des deux ascensions que j'ai mémorisées avant qu'on ne traverse à nouveau le vallon pour les boucles finales.
Ces deux ascensions passent assez vite. Je suis toutefois désormais prudent dans les descentes car la cuisse fait tout de même mal. Mais je me force un peu à courir sur le plat, notamment sur la partie du GR que l'on fait en fond de vallon. La solitude est désormais presque totale. La foule s'est évanouie. Est-ce parce que je suis en queue de course ? Est-ce parce que beaucoup ont abandonné ? Je ne le sais pas trop, je n'y fais guère attention. Je sais juste que je vais terminer cette première boucle et que tout le challenge va être de se "refaire" pour repartir.
Après la traversée (à nouveau) de la départementale, nous voilà repartis...en sens inverse, encore ! On repart vers la Sablière. Fort heureusement, on bifurquera 500 mètres avant d'y arriver, mais ce plat de spaghettis est vraiment infernal.
C'est presque avec surprise que je vois arriver le petit chaos de rochers de l'ancienne carrière des Vindrins : je m'attendais à quelques circonvolutions supplémentaires. Et c'est aussi avec un peu de surprise que je me vois revenir, même en marchant, sur un petit groupe de coureurs, tous aux dossards bleus. Cela fait un moment, d'ailleurs, que je n'ai pas vu de dossards rouges. Je me demande un peu où ils sont. Je me demande d'ailleurs où sont mes amis Raya, Sab et Fa2. J'ai quand même un peu peur pour eux que ce soit juste car je sais être relativement devant eux.
Traversée tranquille du village d'Auffargis. Je m'octroie un long répit de marche car je pense à ces 55 kilomètres qu'il va falloir faire après être reparti dans le froid. Froid qui est d'ailleurs assez vif, maintenant, à 3h du matin. Je n'ai qu'une couche et demie, donc je le sens un peu mais c'est comme ça que j'aime courir.
Je réussis à ne pas me perdre dans Auffargis comme l'an dernier, mais plus nous avançons, plus il me hâte d'arriver. Il devient quand même difficile de courir, et le long faux plat remontant est un petit calvaire, que je fais avec un coureur du 55......et en rattrapant enfin un coureur du 110 qui se trouve être....Caro.
Une Caro malheureusement pas aux mieux qui traine des problèmes digestifs depuis le ravito et qui ne pourra prendre la suite de mon pas. Et, comme je suis un peu en mode automatique et tenaillé par cette envie d'arriver pour gérer ma transition vers la 2ème boucle, j'ai du mal à l'attendre.
Je me rappelle avoir râlé pour la petite boucle supplémentaire qui nous fait abandonner le GR au bout de quelques centaines de mètres, monter tout droit, redescendre....et retrouver le GR 100 mètres après l'avoir quitté. "Ah, les enfoirés".....désolé, les gars, c'est ce qui est sorti à ce moment là.
Je termine finalement cette boucle en mode Cyrano sur le bitume de la zone industrielle : il me tarde de retrouver le gymnase, savoir ce que sont devenus les uns et les autres....et surtout me préparer pour la deuxième partie de nuit, qui va être un combat permanent....avec notamment cette cuisse qui est bien douloureuse.
Le franchissement de la ligne a un peu des airs d'arrivée victorieuse. J'ai quand même l'impression de sortir d'un long combat, d'un tunnel interminable....et de 8 heures de quasi solitude.
Je fonce illico dans la Kikou-zone où je retrouve quelques zombies en plus ou moins bon état : Vik, qui est en pause depuis plus de 30 minutes et qui, après une première boucle aux taquets (il a remonté tout le peloton jusqu'à la 30 ème place) va repartir "en mode finisher", LeMulot qui semble congelé et se réchauffe comme il peut avec une soupe, Pat en train de se changer, Bart pelotonné dans un duvet. Pas grand monde n'est brillant....et moi, pas plus.
Je constate d'un coup combien je suis quand même déjà fatigué et je prends quelques minutes, un peu hébété, assis sur le banc.
Je décide cependant de ne pas traîner et je me change, comme prévu. Seulement le haut : je n'ai pas trop le courage de changer le bas et....je ne suis ni humide ni immonde. Et les chaussures sont impec pour repartir.
Se changer amène vite la sensation de froid. Le gymnase est, comme il y a deux ans, glacial.
Et c'est là que je regarde ma cuisse. C'est le choc. Une grosse boule s'est formée, assez impressionnante. Et lorsque je me lève, la douleur éclate : le muscle était chaud, jusque là, mais en quelques minutes, il s'est engourdi et j'ai un mal fou à bouger et marcher. Aller jusqu'à la tente ravito est difficile. J'y vais cependant, en clopinant, pour aller trouver des pâtes, de la soupe, bref quelque chose de chaud.
Et là, deuxième choc. Il y a un monde fou. Tous les arrivants du 55km sont là, c'est un peu la bousculade. Il n'y a plus de soupe. J'arrive à grand peine à me frayer un chemin vers un café que j'essaie de ne pas flanquer par terre au milieu de tout de monde qui est là, tranquillement, qui prend son temps....pas comme s'ils avaient encore 8 heures de froid à affronter.
Je trouve difficilement une chaise et je m'y pose, toujours un peu hébété, à moitié perdu. Je discute avec un kikou (Arnaud? Je ne sais plus) et là, les mots sortent tout seuls : "j'ai l'impression que quelque chose s'est cassé, j'ai perdu le fil". Soudain, je n'ai plus envie de rien, là, à siroter mon café. Plus envie d'aller manger méthodiquement. Plus envie de me "battre" pour aller récupérer une soupe, en usant un peu de mon dossard rouge.
Plus envie de repartir pour 8 heures dans le froid.
Voilà, c'est dit.
C'est la première fois de ma vie de trailer que je me dis ça. Je n'ai plus envie. La boule à la cuisse me rappelle en permanence que cela va être très dur, que j'aurai certainement de plus en plus de mal à courir. Or, cette deuxième boucle est roulante, je le sais. On va commencer par 5-6km de plat, je vais devoir me faire une grande violence.
Cela passera peut-être. Cela passerait sûrement. Mais à quel prix ? Je n'ai pas l'énergie que j'avais eu pour ressortir du Bolchu au milieu du brouillard du Beaufortain. Je n'ai pas de Letton avec moi pour m'entraîner. Je n'ai que cette lassitude, cette non-envie et cette grosse boule de la cuisse, qui remonte dans la gorge.
Je fais signe à...l'autre kikou : "j'arrête". Voilà, je l'ai dit. Pour la première fois de ma vie de trailer, je dis "j'arrête". Pour m'en convaincre, je reviens au nid des kikous et je fais signe au Mulot, à Tonton (qui n'en revient pas) : stop.
J'envoie le SMS fatidique à Elisabeth qui vient de m'envoyer un "gogogo" (en fait, elle l'avait envoyé à minuit, du coup je vais la réveiller). Je vais avec Caro rendre mon dossard. Dur moment.
Je ne regretterai pas. J'ai eu du mal à marcher toute la journée qui a suivi et j'aurais sûrement été embarqué dans une grosse galère. Il fallait arrêter.
Ce que je regrette, par contre, c'est que sans cette blessure (qui est restée temporaire, c'était au final "juste" un énorme hématome), je pouvais faire une belle fin de course, car j'avais, je pense bien géré les grosses difficultés de la 1ère boucle et qu'il me restait beaucoup de jus pour terminer, en plus sur un terrain que je connais encore plus par coeur que la première boucle.
Je reste fier de cette décision, toutefois, et de cette grande première....mon premier abandon !
Je ne vous dis pas comme "ça va chier", au Raid 28. J'en connais 4 qui vont souffrir...:-)
Pour terminer, les amusantes comparaisons entre le tracé que j'avais initialement imaginé (en rouge) et le tracé réel (en bleu), pour chacune des boucles :
Boucle 1 : on voit le choix différent sur la traversée vers Lévis-St Nom. J'avais à peu près bon sur Pommeret-Maincourt, mais j'avais mis moins de spaghettis. Je faisais différemment au Vaux de Cernay...tout en passant à peu près aux mêmes endroits
Boucle 2 : c'est meilleur, mais c'est normal car je connais mieux en détail et j'avais reconnu. Je suis fier de moi sur la boucle vers Gaimbaiseuil, mais j'avais fait un choix différent pour le retour depuis St-Léger, allant passer du côté cu Coupe-Gorge alors que le traceur a choisi les Étangs de Hollande
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.06 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
14 commentaires
Commentaire de Bert' posté le 14-12-2016 à 20:44:46
Avant de lire sérieusement (et autrement qu'en diagonale), je découvre 2 choses qui m'interpellent :
Une histoire de "faux coude" totalement partisane sur lequel une majorité de membre s'oppose avec la plus vive réaction...
Et un "ça va chier" au Raid 28... sur lequel je suis tout à fait d'accord (même si un peu inquiet du coup ;-)
A part ça, les premières sont toujours des expériences très enrichissantes... et te voilà donc encore une étape plus loin :-)
Commentaire de Vik posté le 14-12-2016 à 20:57:34
"Finalement, malgré ma réputation de préparation millimétrique des courses, j'en suis de plus en plus à courir ainsi, au feeling, et finalement je m'en porte assez bien."
Ah ben c'est cool ça !
Bon j'ai pas insisté pour que tu te force à aller sur la b2, je ne sais pas si c'est parce que je savais pertinemment que tu si tu stoppe c'est qu'il y a une bonne raison ou si c'est parce qu'avec les 1h30 que je t'avais collé en m'épuisant que j'avais passé à rien faire au gymnase, j'avais peur de ne pas être capable de te suivre sur la b2... Et j'avais un kivaoù à honorer :/
Tu m'étonne tout de même à marcher autant, je pensais que tu courrais plus le plat quand tu n'avais pas de bâtons. Tu devais en effet être bien frais (pas comme moi par exemple :D)
Commentaire de bubulle posté le 14-12-2016 à 22:32:47
Le plan, c'était de courir sur la B2 et tous vous pacmaniser..;-). Bon, faudra revenir, quoi...;-)
Commentaire de TomTrailRunner posté le 14-12-2016 à 22:44:22
Serpentin, sinueux, spaghetti, sadique, subtil, superbe : chercher l'adjectif du tracé, pour le récit, ne retenez que le dernier :)
Commentaire de La Tortue posté le 15-12-2016 à 00:34:09
bubulle à fait un gros badaboum ;-((
quelle idée aussi d'aller courir la nuit sur des chemins pleins de feuilles mortes et de pièges !
désolé, mais tu auras bien l'occasion de la faire cette deuxième boucle.
et puis pense à donner les cartes à papy turoom, c'est un terrain de jeu idéal pour le raid28 je pense.
Commentaire de Stéph le givré posté le 15-12-2016 à 06:56:42
Quand l'envie n'est plus là, tu as eu raison, surtout avec ces lignes droites à perte de vue où il aurait fallu courir ,et avec un viking en débardeur à suivre dans un paysage glacé, et puis rejoindre Élisabeth sous la couette n'était pas un mauvais choix 😉
Bon pour la prochaine édition de 2018, va falloir améliorer les estimations de tracé . A bientôt pour de beaux événements en 2017.☺
Commentaire de Overnight posté le 15-12-2016 à 08:07:45
Pas simple ce choix! Mais sur blessure, tu as sûrement eu la meilleure réaction. Aucun doute que tu nous referas de belles courses pleines sans pépins cette fois et que ça ira du coup au bout comme tu en as l'habitude :). Bravo pour cette première boucle bien menée dans l'approche.
Bon à quand le Bubulle qui prend le départ sans regarder une carte maintenant ? :D
Commentaire de freethunder posté le 15-12-2016 à 09:54:02
Super CR. Encore beaucoup de précision IGNIene ;)
Sage décision bubulle suite à ta chûte.
J'ai l'impression que ta prochaine course va être saignante :)
Bonne recup ;)
Commentaire de Tonton Traileur posté le 15-12-2016 à 14:59:44
... j'en connais certain(e)s qui vont en chier, mais grave de chez grave, un certain 21 janvier ... je dis ça, je dis rien ... ;-)
Commentaire de patfinisher posté le 16-12-2016 à 12:02:30
Il est humain notre Christian...je commençais à en douter ! Une chute et le plus envie ont eu raison du "bonhomme..... Raid 28, les US, et pleins d'autres bonnes choses sont à venir.... Bravo pour ton CR détaillé...longue vie au récit ! ;-)
Commentaire de Benman posté le 16-12-2016 à 14:57:45
allez, reviens à la Saintélyon. C'est sûr la saintélyon, on y danse on y danse, c'est sûr la saintélyon, on y danse pas tout en rond...
Et les vrais spaghettis, c'est celles du Flore, y'a pas photo.
D'ailleurs, t'as bien compris en laissant tomber au milieu... ah, non? J'ai pas tout compris? O'rigole.
Commentaire de Pere Noel (le vrai) posté le 17-12-2016 à 10:37:36
Quel récit :-) J'adore - On a l'impression d'être derrière toi ,de vivre la course et de souffrir ! Ca me fait presque penser au récit de Benoit Laval sur la Barklay. Mais qu'est ce que ça donne envie d'en être également . Ce coin je le connais car j'y vais parfois en VTT ...alors bravo pour en avoir fait autant ! Le fait de devoir courir quasiment que la nuit a du également jouer dans la difficulté , mais pour ma part c'est déjà une victoire en soi.
Commentaire de arnauddetroyes posté le 20-12-2016 à 23:24:16
Mais comment tu fais pour te rappeler de tant de choses?Pour moi il faisait froid,noir,et c´était long ...long....très longgggg.
Je te l accorde tu m´as mis une mine avec ton rythme euphorique de follow les lapins(runners) et c est aussi avec moi que tu as parlé de ta blessure au gymnase...
Bordel ca m´a bien fait c...r de pas te voir repartir car c´etait ta course celle la.
La preuve tu es revenu sur le matin pour nous encourager ,très beau geste sportif !
Bravo Christian pour ton CR et ton engagement sur le forum.
Commentaire de PhilippeG-638 posté le 21-12-2016 à 21:59:57
Mince Bubulle, désolé pour ta chute mais heureusement que cela va mieux pour toi depuis :-)
Merci pour avoir co-voituré les brebis égarées (bèèèèèèh....)
Et sinon comment allons nous faire pour nous rappeler des détails de cette B2 sans toi ?
Snif.
Bonne récup à toi et surtout bonne chance pour ton TOR ! ;-)
@+
Philippe
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.