L'auteur : trailaulongcours
La course : L'O'Rigole - 75 km
Date : 8/12/2012
Lieu : Perray en Yvelines (Yvelines)
Affichage : 3180 vues
Distance : 75km
Matos : Salomon S-Lab
Collant Salomon Windstopper
Première couche: Craft/Odlo manches longues
Deuxième couche: Micro polaire Salomon
Troisième couche: Gore Windstopper
Couvre-chef: bonnet Odlo/cagoule Under Armour
Sac: Salomon XA20
Bâtons: Leki (dernière boucle uniquement)
Objectif : Terminer
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Deuxième tentative cette année pour arriver à bout de l’Origole. Tentative douloureusement avortée en 2010 à cause du froid et de l’absence d’une deuxième couche.
Qu’à cela ne tienne, cette année j’ai prévu mon coup : j'arrive au gymnase avec un sac 50 litres rempli comme si je partais pour un tour du monde. 3 paires de Salomon, trois fois trois couches, des couvre-chef en veux-tu en voilà, bref j’étais prêt.
Arrivée sur place à 21h. Installation avec les copains. Je refais un tour complet de toutes mes affaires. Gels, piles, barres, fruits secs, bâtons. Lorsque le speaker nous présente Wouter et que je vois le gars en T-shirt, forcément on a l’impression de ne pas être sur la même course.
Un petit tour pour vérifier les boucles. Dans quel sens cette année? Aiguilles d’une montre ou pas? Ca ne change pas grand chose, surtout que je ne connais que la première… et de toute manière qu’on prenne la boue par la gauche ou par la droite, elle colle pareil!
Pendant ce temps là, l’organisation nous prépare mentalement à ce qui nous attend. On nous annonce quelques km en plus. Ben zut alors, ça va pas arranger nos affaires. Quelques instants avant le départ, ordre est donné de sortir. Le départ sera donné devant le gymnase contrairement à l’édition précédente.
23h TOP DEPART pour une boucle faite à l’envers par rapport à la dernière fois. Finalement c’est pas mal et l’orga a bien fait les choses pour éviter le bitume sur la première partie. Démarrage tranquille donc à travers la plaine avant de s’engager dans les sous-bois puis rapidement la gadoue.
F & C sont pas loin. Tantôt devants, tantôt derrière. On se fait rappeler par des plus malins que nous après une erreur d’aiguillage vers le KM 12. Comme quoi faut jamais suivre le gars devant sans regarder. On coupe par la forêt pour regagner la longue procession de frontales.
On entame rapidement les montagnes russes qui m’avaient fait si mal il y a deux ans. Ca passe plutôt bien. J’ai laissé mes bâtons au gymnase, exclusivité pour la troisième boucle…si troisième boucle il y a. Un mec se casse la gueule derrière moi, puis devant moi et pour terminer je me retrouve le cul dans la gadoue. Pas grave, je suis venu pour ça. Même pas impressionné.
Les Mesnuls, la foret, un peu plus de boue, la longue plaine qui nous annonce le Perray, le passage sous la N10 et hop, retour au gymnase. Je vois deux mecs devant moi qui rendent leurs dossards. J’en vois d’autres qui font la tronche. Tiens, ça me rappelle quelqu’un il y a deux ans. Je me sens bien physiquement, moralement, je suis prêt pour la seconde boucle.
Allez, je perds pas mon temps. Chaussures propres, change complet. C a disparu. F est avec moi. Une bonne souplette. Merci aux bénévoles. Super l’accueil. On nous annonce que le premier finira sa deuxième boucle dans quelques minutes. Les boules !!!
T’es là F. Ouais, je t’attends. OK. Je refais le plein d’eau et j’arrive. Le temps de refaire le plein, et plus de F. Disparu! On a dû mal se comprendre! Il finira la deuxième boucle et ne repartira pas. Je pars donc tout seul. J’attaque la deuxième boucle confiant et bien réchauffé. Petit coup de mou vers le km45. Normal. Et puis une petite lassitude qui s’installe. Ca, c’est pas bon ! J’étais pourtant motivé. C’est certainement la fatigue. Normal, il est pas loin de 6 h du mat, l’effort commence à se faire sentir. 6 h du mat !!! et la BH. Ben ça va être juste.
Rapidement j’entrevois les premières lumières du Perray, puis voici le bitume, et enfin le gymnase. Il est 6h47. Il me reste 13 minutes pour me changer, me restaurer et repartir. Certains savent faire, pas moi. Il me faut au moins 20mn. Je suis un peu dégoûté. Gros doutes. Grosse fatigue. J’ai pas le temps, que dommage! C’est vraiment pas cool! Je peste ! J’ai 3km de plus au compteur que prévu. Quand même, ça mérite quelques minutes de plus ! Je vais voir le directeur de course avec ma requête, quelques secondes plus tard on nous annonce que la BH est à 7h15.
Je vois mon copain Maratouriste qui arrive juste. Tu repars? Pas sûr. Et toi ? Pas sûr. Bon, ben on repart alors…. Précipitation du coup. Ah, je ne suis décidément pas un rapide. Il arrive quelques minutes après moi mais est prêt à repartir bien avant. C’est l’expérience!
Ravito + poche à eau + vêtements chauds, les bâtons, ça y est, c’est reparti. A partir de là, je sais que j’irai jusqu’au bout, à moins de me casser une jambe. Nous quittons le gymanse pour la troisième boucle. Je me rends compte au bout d’un kilomètre que j’ai oublié de changer mes pompes et que j’ai aux pieds la paire la plus pourrie que j’avais gardée pour la boucle la plus facile et que j’avais décidé de jeter après. Je les ai encadrées hier soir, elles sont désormais accrochées au-dessus de ma cheminée .
On repart à travers champs avec le Maratouriste et un autre coureur. Veste mauve, tu te reconnaîtras certainement si tu lis mon CR. On n’a pas échangé nos noms. On croise Wouter, toujours en T-shirt. Merde alors, c’est la canicule aux Vaux de Cernay ou quoi ? Allez vas-y !! Bravo ! Extraordinaire.
Quelques km de répit. Je me demande ou sont les 1000m de D+. Plus on fait de plat, plus le D+ sera concentré et plus on va regretter le répit. Ce sera le cas.
Les premières lueurs du jours apparaissent à l’horizon. Il y a quelques nuages. J’ai l’impression qu’il fait moins froid qu’en début de nuit. Je me sens bien.
A partir du 7ème km de la boucle 3 c’est un enchaînement interminable de bosses, de creux, de trous et de rochers qui nous attend. Alternance de paysages également. On se croirait dans les Landes par endroits. Je reste avec mon Maratouriste qui me donne un bon tempo. Merci S !
Le soleil se lève enfin entre les arbres. Regarde S, c’est magnifique. C’est en effet magnifique. Bon, allez, on continue !
L’ami à la veste mauve fait des apparitions inopinées. A moins que ce soit moi. Ohlala, je commence à être fatigué. Et puis il est bavard le bougre, moi aussi d’habitude, mais là j’ai un peu de mal. Je finis par laisser le maratouriste derrière moi.
9h45 c’est la BH à l’Abbaye. On sera juste. Je rencontre des coureurs à l’arrêt qui m’expliquent que finalement il n’y personne pour la BH mais qu’on est bon. Je suis sceptique, mais soulagé. On croise bubulle (kikourou) qui ne me connaît ni d’Adam ni d’Eve. Merci pour la photo, je suis le gars en rouge et la cagoule intégrale noire de ski. Il me dit que la BH est dans 1km ! Quoi !!! On l’a pas déjà passée? Les boules, c’est la fin, je vais la rater. Je cours comme un dératé. Je rattrape la veste mauve et lui gueulant qu’il faut faire vite. Sprint sur 300m. Il est 9h47. On nous dit que c’est bon. Ouf !!!
C’est reparti. Nous entamons le retour vers Auffargis. On m’avait dit que c’était un peu plus plat. Ben qu’un tout petit peu alors. Gros coup de barre. La veste mauve m’encourage. Allez, tu lâches pas. Tu regardes mes pieds et tu me suis. J’apprécie l’esprit trail, c’est génial. Je pense aussi au bain que je vais prendre en rentrant. Mais ça c’est pas pour tout de suite. Je m’accroche mais je n’y arrive plus. Je me fais doubler par deux femmes, puis pas cinq ou six gars. Ca démoralise un peu mais bon, ça fait partie du jeu.
Un petit coup de fil à la maison, j’avais besoin d’entendre que j’étais le meilleur. Ah, ça fait du bien. Merci à ma femme !
J’encaisse les côtes et finis par retrouver un semblant de forme. Ca revient doucement, tout doucement…mais sûrement. J’entrevois enfin au loin ceux qui m’avaient mis le moral au fond de chaussettes il y a quelques km. Le bâton et la carotte. Je ne les lâche pas.
Je finis par les rattraper. Puis je reviens sur la veste mauve qui a un gros coup de mou à son tour. Allez, tu t’accroches à mes pompes et tu lâches pas ! Il tiendra un peu et puis je finis par le distancer.
Quelques bénévoles sur le bord de la route pour nous dire qu’il me reste 2,5km. Je redouble quelques coureurs. Ca va les gars ? Ouais ouais, ça va. Excellent !! Au final il restera 5km. C’est pas grave, je suis super content d’arriver. Arriver, arriver, arriver c’est tout ce qui compte. Allez hop, on passe le pont. Plus que 300m me dit un passant en applaudissant.
Beaucoup d’émotions sous ma cagoule. J’ouvre enfin la porte du gymnase. C’est magnifique. J’ai terminé l’Origole. Franchement, c’était inespéré.
Merci aux bénévoles et à l’organisation pour cette course mémorable. Respect pour les autres et notamment les champions.
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2 commentaires
Commentaire de bubulle posté le 11-12-2012 à 20:15:13
Eh bien, content de savoir que les indications sur l'emplacement de la BH t'ont été utiles et t'ont permis de passer! Un peu plus dèçu de lire que les bénévoles à Auffargis indiquaient qu'il restait 2,5km alors que je leur avais bien dit qu'il restait dans les 5 bornes. C'est pénible cette manie de minimiser alors que toute persone qui a couru sait que l'info qu'on veut à ce moment là, c'est la plus exacte possible....ou alors pas d'info!
Mais bon, au final, tu as fini et c'est bien le principal!
A moins de finir dans 2 ans..:-)
Commentaire de bubulle posté le 11-12-2012 à 20:19:24
Ceux qui lient : il est là, le warrior! https://picasaweb.google.com/109307034074146901428/Origole2012B3ALEnvers#5819920933701184930
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