Récit de la course : La Petite Trotte à Léon 2016, par Natou

L'auteur : Natou

La course : La Petite Trotte à Léon

Date : 22/8/2016

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3204 vues

Distance : 300km

Objectif : Terminer

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La Petite Trotte à Léon, un voyage hors normes

La PTL, cette fameuse Petite Trotte à Léon, une course hors normes dont je suis parfois les départs quand je me trouve sur Chamonix, une course qui fascine et fait peur rien qu’en lisant ses caractéristiques. 

Je n’aurais jamais imaginé me retrouver un jour dans le sas de départ, et pourtant en décembre dernier, Bruno m’appelle et me propose d’intégrer l’équipe qu’il met en place, une équipe de 3 personnes (car la PTL ne se court qu’en équipe de 2 à 3 coureurs, indissociables du début à la fin). L’hésitation est de courte durée, car pouvoir participer à cette course avec des coéquipiers qui en ont déjà fait l’expérience et montagnards de part de leurs activités professionnelles et personnelles sont pour moi une réelle opportunité.

Lundi 22 août, 9H, le départ est donné. Bruno, Xavier et moi-même nous lançons pour aventure humaine et sportive qui va nous marquer à jamais.

Nous partons en trottinant malgré nos sacs de plus de 7kg sur le dos. L’euphorie est bien présente et il n’est pas toujours facile de se ralentir, portés par l’exaltation et la fraîcheur du moment.
Nous empruntons le chemin qui va nous conduire à l’ancienne gare de la Para, le long du glacier des Bossons. Les garçons m’ont laissée partir devant, mais je monte 750D+ à l’heure ! Inutile de vous dire que nous atteignons très vite la moraine du glacier des Pèlerins ! IOups Natou, faut ralentir, sinon, on va se griller très vite !
La traversée des blocs morainiques est délicate. Il faut faire attention de ne pas glisser. Certains coureurs en font la triste expérience : une cheville en moins est si vite arrivée.
Cette montée nous fait passer au dessus du Lac Bleu que les touristes atteignent à partir du Plan de l’Aiguille. Pour notre part, notre tracé se poursuit au dessus du sentier des balcons nord, à travers les combes, pierres, jusqu’au Signal Forbes, sentier jonché par de nombreux cairns. J’adore cet endroit. Je le trouve magique.
Notre parcours se poursuit par la descente jusqu’au Grand Hotel du Montenvers. Nous en profitons pour remettre de l’eau dans nos bidons et poches à eau, car il fait déjà bien chaud, et l’approvisionnement en eau ne sera pas toujours simple.



 
Après avoir passé le chalet des Mottets, nous atteignons les Tines où un point d’eau est mis en place par l’organisation. Chouette !! un bon Coca frais m’apporte le sucre dont je vais avoir besoin pour effectuer la prochaine montée. Bruno et Xavier, eux carburent à la bière...Déjà 23 km et 2100D+. Mika est là. Ca fait du bien de le voir…la prochaine fois, ce sera à l’arrivée.

Voilà l’équipe repartie pour le refuge de Moëde-Anterne. Mais auparavant, il faudra passer par les Evettes, puis le fameux col de la Glière (28,9 km et 3440D+)
Du col de la Glière, nous passons dans un clapier empierré jusqu’au lac Cornu. La trace GPS nous fait passer hors sentier avant de rejoindre le GR5 qui nous permettra d’atteindre Moëde-Anterne. Nous y faisons une halte en prenant un repas chaud (soupe et pâtes bolognaises), et en profitons pour nous changer pour affronter cette première nuit.


Après avoir passé le Petit Col d’Anterne, nous descendons en direction du Vallon des Chaux, avant de remonter par une gorge sauvage et très glissante. C’est une zone schisteuse et la moindre glissade vous ramène tout en bas ! Le sentier est de plus très raide. L’avantage d’y passer de nuit est que je ne me rends pas compte du profil du terrain et le fait de ne pas voir que ce qui se passe à quelques metres devant moi m’évite de faire place à la moindre appréhension ou peur. Des pentes herbeuses et éboulis se succèdent jusqu’au somment du Mont Buet. Déjà 53 km et 5895D+. J’aurais gravi ce Mont-Blanc des Dames de nuit. Faudra y revenir un jour afin de profiter du panorama qu’il propose à plus de 3300m.


Le progression se poursuit sur l’arête et nous fait passer par de nombreux câbles et équipements des ressauts. La descente se poursuit jusqu’au col du Cheval Blanc. Tout se passe bien pour nous trois. Le moral est bon. Mais il faut toujours être vigilant car il nous faut encore emprunter de nombreuses chaines, et le moindre écart de la trace GPS n’est pas permis à cet endroit. Le jour pointe son nez au moment où nous arrivons au col Corbeau. Magnifique lever du soleil…


La descente jusqu’au Buet village se poursuit à travers rocs, chaînes, dièdres, descente qui me paraît interminable et qui laisse place par moment à des doutes : vais-je arriver à assimiler toutes ces difficultés techniques qui sont extrêmement exigeantes physiquement et psychologiquement…? Le Buet, 68 km et 6236D+. 24 heures déjà que nous avons quitté Chamonix. Une halte s’impose : repas et dodo. Une pause de 2H30 primordiale pour continuer notre périple.

Je connais la suite du parcours. Bruno et moi sommes venus la reconnaître 15 jours plus tôt. Le moral remonte et la volonté d’atteindre la 1er base de vie à Champex prend le dessus. Le sentier en forêt puis dans les pentes herbeuses jusqu’au col de la Balme permet de « reposer » un peu nos voutes plantaires très sollicitées auparavant sur le terrain rocailleux et cassant. Mini halte au refuge de la Balme.


Nous venons de passer en Suisse. Nos yeux suivent les coureurs devant nous. La montée en direction de l’arête des Autanes ne va pas être de tout repos. Les bâtons repliés, nous nous hissons parmi des énormes blocs rocheux jusqu’à la Grande Autane (2680m), puis vers la petite Autane après laquelle nous descendons en direction du Chalet des Grands, puis le Prise de Bisse qui marque le fond du vallon (80km et 7634D+).
Un beau morceau nous attend : la montée à la fenêtre d’Arpette. Une montée très exigeante, se terminant dans un immense pierrier très raide. La nuit va tomber et la fin de cette ascension se fait de nuit. Un grand soulagement se fait sentir quand nous y arrivons, car je sais que 8km plus bas, Champex nous tend les bras. La descente est aussi exigeante surtout pour les pieds et les articulations. Elle paraît longue cette arrivée à Champex !
Ahhh enfin ! Nous voilà à la base de vie : pouvoir se changer, se restaurer et dormir un peu sur les lits de camps… Xavier commence à souffrir d’échauffement au niveau de l’aine et de l’entre-jambe… Malgré les pommades, crèmes et anti-inflammatoires, ces zones très sollicitées lors de la marche ont du mal à cicatriser.
Nous sommes dans la nuit de mardi à mercredi et notre périple se poursuit.

La descente jusqu’à Orsières est longue et pas de tout repos. Nous prenons ensuite un sentier qui va nous mener jusqu’à la cabane de Mille en suivant une ligne de crête. De là, nous partons en direction du Mont Rogneux. C’est magnifique ! J’adore ces sentes côté suisse. Les paysages sont de toute beauté et l’effort pour y arriver se fait presque oublier. Je continue à avancer portée par l’envie de découvrir ce qui va se trouver après, l’envie de voir la langue terminale du glacier de Corbassière en dessous du Grand Combin. Nous rejoignons le col des Avouillons qui nous permettra de basculer en direction de la passerelle. Cette passerelle longue d’environ 200 mètres est impressionnante. J’attends qu’il n’y ait plus personne dessus pour effectuer la traversée, car ça bouge beaucoup et j’ai peur de paraître comme une feuille de salade à la sortie de l’essoreuse !! Bon, ce qui me rassure, c’est que Bruno a le même ressenti !!


Après avoir traversé la passerelle, nous arrivons au refuge de Panossière. Petite halte, histoire de nous désaltérer et remplir encore une fois, nos poches à eau. Ces petites pauses, même rapides sont importantes. Elles nous permettent de faire une pause physique et faire un point sur la poursuite du parcours en notant les points critiques. 
Nous repartons en direction du Col des Otannes. Le passage de l’autre côté est très technique : beaucoup de ravinements, chaînes (et oui, encore et encore, et ce ne sera pas les dernières !!)

Nous voilà enfin à Mauvoisin où nous pouvons nous restaurer et nous changer pour la nuit qui se profile. Xavier souffre de plus en plus. Les échauffements ont mis sa peau à sang.

Nous repartons à la tombée de la nuit. Nous remontons en haut du barrage via un accès intérieur laissé ouvert pour l’occasion. Nous parcourons la visite du barrage où quelques affiches relatent la construction de l’édifice. S’ensuit ensuite un long tunnel creusé dans la falaise, puis un long sentier qui nous fera longer le lac de Mauvoisin sur toute sa longueur, soit pratiquement 10 km !!

Il fait déjà bien nuit, mais la température reste agréable. Prochaine objectif, la fenêtre Durand.
Son passage marquera l’entrée en Italie. 12 km à parcourir encore jusque là. 12 km qui semblent longs surtout de nuit. Nous sentons nos paupières s’alourdir. Mes yeux s’accrochent aux pieds de Bruno qui se avance devant moi. Mais suivre ses pieds se transforme en un petit balancement qui force l’endormissement. Nous comprenons que nous ne pouvons poursuivre en l’état, et qu’une pause dodo s’impose. A même le sol, nous nous assoupissons 30 minutes. 30 petites minutes qui peuvent paraître rien mais qui en fait vous requinquent à fond !
Enfin, la fenêtre Durand !! Nous basculons côté italien en direction du val d’Ollomont. Le sentier très dégradé nous impose un suivi par le GPS le plus minutieux possible. Pas facile de s’orienter de nuit. Il n’y a aucun repère possible. Nous jardinons un peu comme on dit dans le jargon ptliste : en gros, on perd la trace, on n’est plus sur la trace, on revient, on repart…. Nous manquons même l’intersection nous permettant de joindre le refuge de Champillon.


Dur dur pour le moral, car on a l’impression que tout est fini, qu’on avance plus. Et puis Xavier tire la sonnette : il ne peut aller plus loin. La souffrance est trop forte, impossible à gérer. Il ne peut plus avancer. La décision s’impose d’elle même : Xavier doit mettre le clignotant. Appel au PC course pour que notre coéquipier puisse être pris en charge. L’attente des secours de l’organisation nous anéantit. Le froid nous envahit. La poursuite de la course nous semble improbable. Nous avons toujours réfuté l’idée que l’un d’entre nous soit amené à abandonner, car tous les voyants étaient au vert. De 3, nous nous retrouvons à 2. Le règlement nous permet de poursuivre tant qu’on est 2 (en dessous, tous doivent arrêter. Impossible de continuer seul ce périple). Une fois Xavier pris en charge, Bruno et moi reprenons la route en direction du refuge que nous atteignons en début de matinée. Les doutes laissent place à la remotivation, l’envie d’aller plus loin, de ne pas se laisser anéantir.

Après un bon repas et une bonne heure de sommeil, nous reprenons la route à deux en direction du col Champillon. La force morale est telle que le retard pris lors de la prise en charge de Xavier est pratiquement absorbé. Bruno n’en revient pas. Passage par Etroubles, puis direction refuge de Chaligne par une pente très raide qui nous mènera aux Bergeries d’Ars. Col Tardiva, Pointe Chaligne via la ligne de crêtes. Une succession de petites montées et descentes jusqu’au col Citrin. Le profil est agréable et soulage les membres inférieurs. Arrivés au refuge du Mont Fallère, où nous effectuerons une halte avant de reprendre la route. La poursuite jusqu’à Morgex se déroule au mieux, sans difficultés particulières. 

Nous arrivons à Morgex vendredi matin. Morgex, 2eme base de vie au sein de laquelle, on peut prendre une douche, se changer et se restaurer (avec de bonnes lasagnes)
Je m’endors sur un lit de camp mis sous un arbre. Il fait bon. Mais le reste de la journée est prévu sous de fortes chaleurs. Avec la fatigue qui s’accumule, les efforts à fournir vont être importants.

Nous repartons à la mi-journée, en plein cagnard, direction le Mont Cormet. La montée est très raide et m’impose de micro-haltes. Eviter aussi de se déshydrater, gérer l’effort. Pas de sentier, c’est dré dans le pentu comme on dit. Chaque coureur gravit comme il peut ce mur herbeux. Chaque pas effectué n’est plus à faire. Avancer, avancer, seul maître mot.
Enfin arrivée sur l’arête qui va nous permettre de passer sur le versant Val Sapin. Le reste du sentier est peu balisé, et le GPS reste notre plus précieux allié. Enfin nous atteignons la Saxe avant la nuit.

Il va falloir grimper le mont Chétif de nuit. Nous savons que cette partie se fait via une via ferrata. Moi qui n’ai jamais fait de via ferrata, et là en plus de nuit. Concentration au maximum à chaque prise. Je manque de glisser. Bruno hurle et me force à reprendre mes esprits. Ne pas faiblir. Rester vaillant et ne pas laisser place à l’erreur. Passage délicat sur cette partie raide, exposée, jalonnée de rampes, chaines et marches. Le guide Lucio est présent et m’accompagne dans la phase finale. Cela rassure. Merci Lucio.

Après avoir contourné le mont Chétif, vous descendons en direction du col Chécrouit. Nous nous arrêtons dans un refuge « le Randonneur ». Refuge exceptionnel de part son accueil. Un petit repas avec une spécialité locale (petites crêpes avec jambon cru et fromage….un vrai régal). Puis un somme bien mérité avant de repartir. Il est 4h30 du matin. Il faut poursuivre. Nous passons devant le refuge Maison Vieille où passent des coureurs de l’UTMB ! Extra ! Nous voici à contre-sens de ces coureurs. Nous les encourageons et eux nous félicitent pour ce que nous venons de faire. Moment magique, et indescriptible. 

Arrivés au niveau du lac de Veysses, nos chemins se séparent. Bruno et moi prenons la direction du col Youla. Oulala, c’est reparti via un sentier bien raide. Un journaliste est présent et filme notre ascension avant de nous interviewer. Arrivée au col je suis éblouie par le soleil qui sort. Déjà samedi. 225km et 20800D+ parcourus.

Nous atteignons le col Chavannes par les lignes de crêtes, puis nous empruntons un sentier très caillouteux qui sollicitent beaucoup les pieds et les articulations. Col de la Seigne. Nom familier, n’est-ce pas !

De là, le refuge Albert Blanc semble proche. 4km et 500D+. Ca parait peanuts !! Et pourtant, 4 km dans une zone équipée de câbles, essentiellement constitué de moraines à monter et descendre. Un refuge qui paraît injoignable…



Il nous faudra 3 bonnes heures, 3 longues heures interminables, en plein soleil. Nous sommes exténués, Bruno et moi. Nous retrouvons des bénévoles de la PTL croisés auparavant. Nous mangeons et j’informe Bruno, que j’ai besoin de dormir. Aussi dit, aussitôt fait. A peine allongée, me voilà partie dans les bras de Morphée. 1H30 de sommeil environ. Je m’étais dit qu’il fallait qu’on reparte au plus tard à 18H. Le corps humain est bien fait. Je me réveille tel un robot à 17h40. Bruno, réveillé plus tôt m’informe qu’une responsable bénévole souhaite nous voir car elle nous trouve fatigués et juge qu’il serait préférable de stopper. Inutile de vous faire un dessin. J’informe Bruno que sauf blessure, il n’y a aucune raison de nous arrêter. Nous sommes dans les temps. Ni une, ni deux. A 18H01, nous informons le staff que nous repartons.


Du refuge Robert Blanc, nous descendons via les moraines en direction de la ville des Glaciers, pour remonter ensuite vers le col de l’Ecaille. Nous avons retrouvé une autre équipe de 2 coureurs Franck et Franck avec lesquels nous ferons une bonne partie du reste du parcours. Franck grimpe avec un rythme régulier qui nous convient à tous et qui nous mène au Col d’Enclaves. Des nuages viennent de faire leur apparition et s’accrochent aux crêtes. Nous devons descendre vers le lac Jovet. Mais le sentier qui y conduit est très escarpé. La moindre chute de pierre peut être fatale si d’autres personnes se trouvent en dessous. La descente se fait au ralenti, car nous restons tous les 4 très vigilants. Le ciel d’un rouge indéscriptible laisse place à un orage qui éclate au moment où nous nous retrouvons au plus bas. De gros grêlons fouettent nos mollets. Ca fait mal. Nous sommes inquiets de savoir que d’autres équipes se trouvent sur les crêtes à ce moment-là. Nous espérons que tout va au mieux. Un orage quelqu’il soit en montagne est dangereux. Nous voilà au Refuge de Balme. Bruno et moi souhaitons y faire une halte afin de nous changer pour la nuit. Mais le gardien du refuge nous informe qu’il ferme et qu’il n’accepte aucun coureur. Nous prenons néanmoins le temps de changer nos vêtements et repartons. Les 2 Franck avaient continué leur chemin. Nous les retrouverons plus bas au niveau de Cugnon. Le PC Course nous informe que les parcours de replis 10 et 11 doivent être activés. Youpi on ne fera pas le dérochoir !! C’était ma hantise ce passage !

Accompagnés des 2 Franck nous poursuivons. Mais l’un des 2 a besoin de faire une pause et dormir. Nous les laissons et poursuivons en direction des chalets du Truc, puis des chalets de Miage. Ca ne cesse de grimper et il faut arriver à se motiver mutuellement. 2H du matin, et en vue un feu de camp et un peu de ravitaillement. Assise sur une chaise, je me restaure et me réchauffe. Bruno pique du nez et manque de tomber dans le feu !

Au loin, je vois quelques frontales qui marquent l’ascension au col du Tricot, col que nous atteindrons au petit matin. Il reste encore du chemin à parcourir, mais ça sent bon. Il n’y a plus de difficultés techniques importantes. J’ai mal aux genoux depuis deux jours. Ces derniers ont doublé de volume. Les descentes sont douloureuses, mais je m’accroche. A Bellevue, nous faisons une petite halte histoire de boire un café bien chaud et mangé un énorme cookie !

Continuer, ne plus s’arrêter. Voici enfin les Houches. Encore 8 longs kilomètres avec quelques petits coups de cul dont on se passerait bien. Mickaël nous retrouve à 5 km de l’arrivée. Cette arrivée tant espérée… Chamonix, enfin.


Les rues piètonnes et tous ces applaudissements. Je suis émue… Je réalise à ce moment-là tout ce que je viens de faire, tous ces moments que j’ai pu surpasser. Voici Karine, l’épouse de Bruno, et des amis qui arrivent à notre rencontre. Puis l’arche, l’arche de l’arrivée se dessine enfin. Il est 14H20 en ce dimanche 28. Nous sommes, Bruno et moi, finisher de cette Petite Trotte à Léon.


299,5 km et 25000D+, une aventure hors normes, indescriptible. Une aventure sportive et humaine unique.



Merci Bruno d'avoir partagé cette aventure avec moi !


Quelques infos complémentaires :
- J'ai utilisé un sac de 30L, le OXISTIS Enduro. Tip-top, même s'il pesait en moyenne plus de 7kg. De plus, il m'etait très facile d'y fixer mes batons dès que cela était nécessaire (et c'est très souvent !)
- Adepte de la poche à eau, j'en avais mis une de 2 litres, mais il faut toujours avoir une petite gourde ou bouteille pour la remplir sans avoir à la sortir du sac.
- Utilisation de la Petzl NAO E36AHR + 1 batterie rechargeable. Utilisation pour recharger d'un chargeur Geonaute double capacité
- Nous nous sommes imposés un repas "chaud" en refuge par 24H, ainsi qu'en moyenne 1H30 de sommeil.
- Tout au long de la PTL, j'ai grignoté des mélanges de fruits secs (amandes, noix de pécan, noisettes, noix, raisins secs, airelles...), viande de boeuf séchée (il existe des petits paquets au Vieux Campeur), des mini pommes de terre que j'avais cuites à la vapeur et sur lesquelles j'avais soupoudré du sel (ça se conserve très longtemps, et j'en avais prévu dans mon sac de délestage que je récupérais tous les 100 km), des mini-saucissons, des pates de fruits et des barres Powerbarres à la banane. Avec Bruno, nous avons également prévu un thermos dans lesquel on se préparait des soupes type Royco. En un mot, prendre avec soi ce qui vous donne envie et fait plaisir. Je n'utilise plus de gels depuis quelques années mêmes sur des courses plus courtes ;-)
- J'ai fait toute ma course avec une paire des XODUS 6 : super accroche, des chaussons pour mes pieds. Je badigeonnais néanmoins ces derniers avec de la NOK au moins 2 à 3 fois par jour.


21 commentaires

Commentaire de laurent05 posté le 01-09-2016 à 19:16:12

énorme championne ...
quel parcours depuis l'écotrail de paris
je suis admiratif
bonne récupération
bisous

Commentaire de shef posté le 01-09-2016 à 21:01:30

Bravo, quelle aventure !
Vous trouvez en plus le temps de prendre de belles photos

Commentaire de LtBlueb posté le 01-09-2016 à 22:13:08

Tu l'as fait Natou : chapeau, respect, les mots me manquent ! Bravo et surtout repos desormais...

Commentaire de Vik posté le 02-09-2016 à 09:39:59

Excellent ! Bien beau récit d'une une épreuve dont il me tarde de participer !

Commentaire de Jean-Phi posté le 02-09-2016 à 09:55:12

ALors là chapeau ! Bravo pour ce truc de dingue ! Vous avez l'air fatigués (on le serait à moins !) mais la dernière photo est magnifique !)

Commentaire de philtraverses posté le 02-09-2016 à 10:48:41

Bravo pour ce magnifique périple. J'adore toujours vos récits complets et bien écrit et je suis depuis longtemps vos exploits et récits. Vous devez avoir de sacrés références pour pouvoir participer à une telle course aussi exigeante ( plusieurs ultras, expérience accompagnateur en montagne ou guide exigés semble t'il..) et le fait de vivre non loin de la montagne doit aider.

Commentaire de Natou posté le 07-09-2016 à 17:44:49

Coucou Philtravers
Merci beaucoup pour ton post ! C'est super sympa !!
Pour répondre côté "références", je n'ai pas fait de course particulière. Cela fait un peu plus de6 ans que j'ai commencé la course à pied, et en moyenne un ultra par an. Je n'ai jamais fait d'alpinisme, ni de via ferrata (j'ai donc fait mon baptême dans ce domaine lors de la PTL !), et tout s'est fait grâce au mental, au fait de surpasser ses appréhensions, craintes. Il a fallu que je fasse confiance en mes coéquipiers et surtout envers moi-même :D
Par contre mes coéquipiers avaient déjà une 1er expérience PTL et ont des activités en montagne, tel que le ski-alpinisme, ou brevet d'accompagnateur. Cela m'a énormément conforté quand ils m'ont demandé d'intégrer leur équipe. Une expérience de la montagne telle qu'elle est demandée est importante !!
Alors si un jour tu as l'opportunité de te lancer dans ce défi, n'hésite pas :D
A+

Commentaire de Bruno Kestemont posté le 02-09-2016 à 12:06:24

Wouaaaou ! super ! Impressionnant et qu'est-ce que ça donne envie ! Avec ces paysages magnifiques (les photos et ceux que l'on devine). Voilà un rêve que je ne pourrais sans doute jamais réaliser (les via ferratas me font peur, j'ai peur du vide et je ne passe que si j'arrive à ne jamais regarder en bas).
Un grand bravo et j'espère que ces belles images t'accompagneront encore longtemps !

Commentaire de Natou posté le 07-09-2016 à 17:49:40

Coucou Bruno,
Faut jamais dire "jamais" ;-)
Il y a moins d'un an, je ne m'imaginais jamais prendre le départ de la PTL et d'en arriver au bout.
J'ai peur du vide, mais j'ai appris à maîtriser mes craintes et à avoir confiance... le mental est hyper important, même si la prép. physique l'est aussi.
Je te souhaite de vivre un jour une expérience équivalente.
A très bientôt et encore merci

Commentaire de guigou posté le 02-09-2016 à 17:49:22

Récit au top, photos magnifiques, quelle aventure!
Cette PTL force le respect, surtout vu la volonté nécessaire pour en venir à bout. Immense bravo Natou, malgré la difficulté ressentie au travers de ton récit tu donnes quand même l'envie de rêver de faire un jour cette course mythique...

Commentaire de iherve posté le 03-09-2016 à 08:11:42

Bravo Natou, c'est énorme ce que tu as réussi !

Commentaire de philkikou posté le 04-09-2016 à 11:21:40

Je regrettais sur le live de l'UTMB / CCC,.. de n'avoir aucunes infos sur cette PTL énormissime... Plein de choses à faire ce dimanche matin, mais resté scotché sur ton récit : GRANDIOSE ce que vous avez fait !!! La longueur de cette course, le D+ les passages techniques hors balisage.. juste extra-terrestre.. dommage que vous n'ayiez pu finir à 3 ... une semaine après rechargée les batteries physiques et mentales ??

Commentaire de Natou posté le 07-09-2016 à 17:34:53

Coucou PhilKiKou
10 jours après, tout va bien. Je m'attendais à une récupération difficile, mais le sommeil et l'alimentation ne m'ont posé aucun souci après la PTL. Seules les chevilles et les mollets avaient énormément gonflé pendant 3 jours (rétention d'eau au niveau articulations et muscles), mais tout est revenu dans l'ordre. J'ai perdu plus de 4 kg sur la course, mais ça ne me va pas plus mal ! LOL
Dans tous les cas, je reste au repos côté sport. Je reprendrai doucement avec un peu de vélo et natation dans les prochaines semaines :D Merci pour ton post.
A bientôt

Commentaire de le_kéké posté le 06-09-2016 à 15:49:28

Bravo Natou, quelle belle balade et quel exploit !!!!

Commentaire de Bert' posté le 07-09-2016 à 16:11:33

Enorme !!! Je suis scié car cela confirme plus que jamais combien ce n'est pas de la tarte cette PTL.
Assurément un défi extraordinaire relevé, à savourer sans modération :-)

Aussi folle soit cette Trotte, c'est bien un truc qui me tente plus que jamais... mais qu'il faut bien préparer !
Quelles sont les points les plus clés à ton avis ??

Commentaire de Natou posté le 07-09-2016 à 17:29:21

Coucou Bert'
La PTL n'est pas vraiment une course, c'est plutôt un raid en ultra-endurance. Le mental a été un élément clé pendant ces 6 jours. Le profil scabreux et technique, caillouteux à volonté, via ferrata, câbles dièdres échelles orientation (aucun balisage et parfois tracé GPS hors sentes) sont des éléments "montagne"auxquels nous sommes très rarement, voire pas du tout, confrontés lors d'un ultra. La composition de l'équipe est cruciale : il faut être à la fois de même profil "coureur" et se compléter. Chacun d'entre nous avait un rôle bien précis (suivi GPS, analyse roadbook...). La réussite de la PTL tient à la réussite de la composition de l'équipe.
Enfin la gestion de l'autonomie complète et la gestion du sommeil. A la base, je ne suis pas une grosse dormeuse, mais savoir s'imposer un dodo d'1H même quand on a envie de continuer est important ;-)
A bientôt :D

Commentaire de Bert' posté le 07-09-2016 à 17:55:44

Merci Natou de ces précisions !

Même si j'ai un peu quelques petites idées sur le sujet (CR, Vidéos), rien ne vaut le retour de ceux qui l'ont faite :-)

J'ai toujours été convaincu que la première clé c'est l'équipe et je ne me lancerai pas sans avoir d'abord "blindé" ce point...

Les idées se mettent petit à petit en place et il n'est pas impossible qu'on se lance en 2017, voire plutôt 2018, avec l'idée aussi de "travailler" en amont ce genre spécifique d'aventure. En tout cas, je serais ravi d'échanger plus tard sur le sujet...

Sinon, ça va la récup ?!! il doit falloir du temps pour se remettre et digérer ?...

Commentaire de Natou posté le 07-09-2016 à 18:06:33

N'hésites pas : si je peux échanger avec toi, cela sera avec très grand plaisir.
Côté recul, cela se passe très bien. Mes chevilles et mollets qui avaient énormément enflé (rétention d'eau au niveau articulations et muscles) sont revenus à la normale. Pas de courbatures...
Pour l'instant c'est toujours repos : pas de course à pied. Je reprendrai avec le vélo et la natation dans quelques temps. Mais rien qui sollicite les articulations sur sol dur. J'ai eu un gros coup de barre 3 jours après mais je n'ai jamais été déphasée côte sommeil ou alimentation ( je ne suis pas une grosse dormeuse à la base ;-) )

Commentaire de Natou posté le 07-09-2016 à 18:12:50

Merci à tous pour vos posts.
Je suis toujours sur mon petit nuage, mais la recul se passe très bien.
J'ai complété mon récit avec quelques infos (sac, chaussures, alimentation...)
A très bientôt sur les chemins en espérant vous croiser un jour !

Commentaire de Bert' posté le 07-09-2016 à 20:41:09

Merci ! C'est très utile ces infos que tu as complétées :-)

Commentaire de Lécureuil posté le 07-11-2016 à 21:34:36

Bravo à toi pour cette PTL
et merci pour tous ces renseignements utiles
Après avoir fait le TOR cette année, comme Bert très intéressé par la PTL pour 2017 ou 2018, mais le TOR à l'air d'une promenade à côté en comparaison de la technicité et de l'autonomie.
Si tu peux partager le matos embarqué dans ton Oxsitis Enduro( j'ai le même ) et sac base vie, très intéressé
merci

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