Récit de la course : La Petite Trotte à Léon 2015, par Thibaud GUEYFFIER

L'auteur : Thibaud GUEYFFIER

La course : La Petite Trotte à Léon

Date : 24/8/2015

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 780 vues

Distance : 300km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

 

CR équipe Montagn'hard2

Un an de préparation, de rêve et un peu de trouille au ventre et me voilà de nouveau à roder autour de la place du Triangle de l’amitié de Chamonix sous cette pluie fine prémices d’automne. Décidément je suis hanté par cette épreuve d’ultra-endurance, sans doutes car c’est la plus folle, la plus dénuée de mesure, la plus pauvre en concessions, la plus sauvage de ce pays trop civilisé: la PTL 2015 (Petite Trotte à Léon) 

Rien que les chiffres font frémir quand ils ne devraient pas faire réfléchir : 308km, 26000 m de dénivelé positifs et 31 sommets à franchir en autonomie complète, avec boussole, GPS et carte IGN, sans balisage, avec seulement trois bases vie et ce en moins de 142 heures. Le parcours est annoncé très difficile et a été redessiné pour devenir le very best of des six éditions antérieures.

Ce défi est celui d’une équipe (de 2 ou 3) bien avant d’être un défi personnel. Les valeurs humaines, la solidarité, l’esprit de corps et de cordée est la clef permettant ce dépassement invraisemblable de soi.

Moi même et François LETARGAT avons réformé le Team Montagn’hard2, une expérience rude et enrichissante sur la PTL 2013 nous ayant unis et donné quelques précieux points d'expérience.

On passe presque deux jours sur la préparation des sacs, sacs d'allégement, préparations de rations pour joindre les trois bases vies, des vêtements pour parer à tous les temps, trousse de secours. Le GPS donne de signes de faiblesses inquiétants il ne fait plus la différence entre des piles neuves ou usagées. On passe des heures à résoudre ce problème qui mystérieusement disparaitra le matin du grand départ.
On fait également la reconnaissance de l'arête câblée menant au point haut du circuit: le Mont Buet. Résultat de cette ballade et ces 2000 m de montée, nos quadriceps sont raides l'après-midi du départ, et on n'est pas plus rassuré sur le GPS.
Pour autant la fébrilité monte, le parfum d'aventure envahit l'espace, l'atmosphère est saturée d'impatience et de peur. Tout devient réel, palpitant. 17h on va vers la ligne de départ sous des trombes d'eau. Nous sommes dans l'arène, des barrières nous séparent déjà du reste du monde.
Encore une fois Antoine Terray, notre ange gardien de Chamonix (on termine l'UTMB en 2008 main dans la main) nous protège. Il nous a logés dans un duplex de folie et là on est protégé sous son parapluie.
Les 102 équipes affutées sont sur le pied de guerre. L'équipe japonaise a des casques, les finlandais sont des Vikings en short et T-shirt, le Team US est en mode relax chewing gum et les go-pros de l'équipe chinoise immortalisent ces sourires un peu forcés, ces visages concentrés, ces masques de guerriers...
La musique mythique "Conquest of paradise" de Vangelis tord les cœurs er galvanise tous ces conquérants de l'inutile. 

Le départ enfin! Ces hordes de mains d'enfants tendues, Chamonix comme un seul homme est là comme toujours quand il le faut.
On part droit sur la piste du km vertical et ces 52 lacets, le team des filles Terray est là dans la montée avec des banderoles et des bisous pour la nuit c'est trop bon. Je réalise en grimpant que je n'ai pas allumé notre balise GPS nous permettant d'être localisé, message du pc course on rectifie. La pluie redouble rendant impossible le passage à gué d'un torrent. Parcours de repli pour tous, passage foireux du torrent plus bas pour d'autres. La nuit tombe sur le col du tricot, pont de singe impressionnant venté on est transit et trempé. Première pause au refuge Tre-La-Tête on expérimente notre première micro sieste de 17 minutes, on ne s'attarde pas, la soupe payante est hors de prix. On dégage dans la nuit pour atteindre avant le lever du jour le ravitaillement organisation de la Gitte.
Deuxième micro sieste après une bonne collation. Les concurrents sont nerveux les Finlandais ne font aucune pause et tracent de leurs pas militaires.

Le jour un commence, petit selfies ont est relax, ça remonte col de la Sauce, Plan de la Lai et au loin la spectaculaire Pierra Menta. Entre temps l’équipe américaine abandonne dépitée à cause d’une grave entorse. Nouvelle micro sieste à côté du lac d'amour avant l'assaut final. Une randonneuse belges que je ne remercierai jamais assez, nous donne des gels, des sandwichs, nous encourage. On repart sur le col âpre de la Pierra Menta passage spectaculaire, puis une arête dentelée pour atteindre le refuge de Presset. 
Carole Pipolo notre bénévole, photographe et petit ange nous accueille avec l'immense chaleur dont elle seule est capable. Il faut déjà repartir, le paysage devient minéral on s'égare dans une descente périlleuse au milieu d'un dédale de blocs instables en devers pour attaquer la première difficulté technique de la course le col de la Nova 2709 m ascension sur des piles d'assiettes schisteuses que la lumière fait miroiter. Contre-jours fantastiques, monde instable, solitaire et illisible, dont on ne détermine la fin que par hasard. Pause au soleil méritée, descente sur les Echines, ravitos micro sieste. On est à 7082 m de cumul de dénivelé positif le corps ralentit. On essaie d'avancer le plus possible de jour dans l'ascension du col de la Forclaz où la navigation est subtile, la lune monte. Un col abandonné nous sépare de la première base vie, on voit les frontales finlandaise mais ils sont loin devant, la trace GPS ne rime à rien, on s'énerve, je n'avance plus et François le voit. On décide de taper droit dans la pente pour s'en sortir. Mes cuisses brûlent, les bâtons se courbent sous la pression et toujours cette lune radiante, présente, inaccessible. On trouve enfin la première base vie: l’Hospice du Petit St Bernard enfin un repas chaud, il faut ré achalander nos sacs, optimiser et profiter de notre longue nuit de deux heures.
On repart dans le vent je suis frigorifié, François voudrait courir j'en suis incapable.

Le jour deux se lève et avec lui démarre L'enchaînement des montagnes russes : Col de la Traversette (2383m), col.du Retour (2419m), Refuge Archeboc, col de Montseti (2529m), col du Tachuy (2673m) Au milieu de cette folie se trouve un pré paisible où les larmes sont montés tant cet endroit est calme. C’est là que se trouve le Cairn de Jean Claude Marmier fondateur de cette légende et légende de Chamonix décédé d’une crise cardiaque en cet endroit précis en 2014. On se recueille et pose une pierre sur ce haut lieu. François a sur lui une deuxième pierre qui doit faire et fera le tour complet en hommage à sa maman emportée en début d’année.
On repart pour rejoindre le Refuge Deffeyes où l'on se pose ; vraies pâtes italiennes parmesan, polenta grillée à l'huile d'olive et nos mythiques 17 min de sieste pour digérer toute cette folie.
On repart confiant vers le col Colmet les finlandais ne sont pas revenus mais je ne regarde plus le GPS et commet deux fautes d'orientation on perd trente minutes. Et derrière nous se profile l'équipe finlandaise. Partis à trois, ils ont déposé un des leurs au refuge blessé et finiront à deux un finlandais et leur orienteur Estonien. Ils sont bien plus rapides et nous déposent, pas de temps morts pas d'hésitation sur la trace, ils sont impressionnants. On arrive au col 2832m petite pause avant près de 2000m de descente pour atteindre la base de Morgex. Je me laisse aveugler par leur rythme on doit descendre un bout de glacier et j’essuie quelques lourdes chutes heureusement chanceuses, en voulant les suivre sur cette partie hyper technique. La descente deviens plus roulante on reprend le dessus sur ce terrain et arrivons avec un peu d'avance dans la petite église italienne où l'accueil est torride. Tonnerre d'applaudissements, lasagnes maison, bière fraiche.
Carole notre ange gardien est là elle nous aide à transporter nos sacs dans les dortoirs fait sécher nos chaussures, nous rebooste. Nos pieds sont fripés, blanchis meurtris il faut les soigner mais avant ça notre seule douche sommaire avec deux mini savons et un gant partagé que l’on tord pour s’essuyer. Deux heures de sommeil entrecoupé et agité plus tard on rallume les frontales et nous voilà parti pour la plus dure des montées de la course l’ascension de la Tête du Licony nous faisant passer de 923 à 2929 mètres d’altitude. J’essaie de mettre le rythme mais je m’endors malgré les frontales finlandaises dans notre dos, le froid qui monte, les nappes de brouillards et ce vent qui nous glace dans nos tenues devenues trop légères pour l’altitude. Allez on positive, baies de goji, gels caféinés et pause rhabillage dans la petite cabane pascale qui orne le sommet. Les finlandais nous rejoignent et enchainent sans pauses. On se refait une santé dans le Col du Sapin et la descente de la combe d’Armina. 

Le jour 3 se lève sur le Mont Blanc et on atteint le plus beau refuge du monde, le refuge Bonatti. On s’offre un repas au petit déjeuner, accueil à l’italienne : primo pasti, soupe de légumes secs maison, légumes poêlés du potager, sablés à la myrtille estampillés Bonatti descendus de l’olympe. La chaleur nous envahit tout n’est que calice et on repart revigorés et il le faudra car ce jour trois sera celui de la punition. En remontant le vallon de Malatra le GPS rentre en pleine contradiction avec la lecture de carte on appelle le PC course on recharge les cartes tout redevient normal je ne cherche pas à comprendre mais ce n’est pas bon signe. Dans la montée qui est maintenant totalement off-road le GPS nous repositionne toutes les deux minutes avec vingt mètres de décalage. On tourne en rond, zigzague, on se retrouve sur des pentes périlleuses on s’énerve. François répète comme un mantra que l’on n’avance pas et c’est le cas. Les nappes de brouillards s’en mêlent et compliquent encore la navigation ; Pour finir on se retrouve au pied de ce que j’estime être avec le recul la zone la plus dangereuse de la course le col de Chearfiere. On se retrouve à progresser à quatre pattes dans un ressaut très raide, glissant composés d’ardoises instables. Aucune prise n’est fiable, l’une d’elle se décroche et dévale en passant à un mètre de la tête de François, les glissades ici peuvent se terminer en drame. Nous l’apprendrons plus tard mais une équipe s’y est perdu de nuit, la Fagn'har team, égarée sans cartes dans cette zone dangereuse ils ont fini par être héliportés. Arrivé au sommet rien ne s’arrange le GPS délire et est en conflit permanent avec les cartes lues par François on débat tergiverse, la tension monte au sein de l’équipe. Finalement on descend à vue et à l’instinct au fond du vallon de Bellecombe en jonglant avec les profondes gorges au travers desquelles confluent des cours d’eau. On a perdu au moins deux heures éprouvantes dans une navigation hasardeuse. On remonte en plein soleil vers les bergeries dernier point d’eau avant un moment. On les découvre in extremis, on fait le plein et on repart dans le dur Col des Angroniettes, col de Ban Darrey. Le paysage devient totalement minéral, les pierriers deviennent un nuancier à ciel ouvert fantastique, cinquante nuances de gris et d’ocres se succèdent. Nous rentrons dans un sanctuaire des alpes suisses oublié des hommes, absolument sauvage décor de post fiction où l’on ne peut que mesurer notre absolue petitesse. Le point d’orgue sera l’ascension du col du névé de la Rousse (2752 m) où l’aventure a manqué de s’arrêter. Depuis peu nous alternons le lead de la navigation et donc la responsabilité du GPS. Du haut de ce nid d’aigle se profil une descente roulante, surfante, on jubile et on pose nos cerveaux au sommet pour plonger dans une descente infernale en mode bouquetins de vingt minutes avant de constater que nous avons oublié le GPS sur une pierre au sommet. Je lâche le sac et remonte en courant avec un niveau de stress maximum et je retrouve tout le GPS et l’équipe finlandaise…. Tout est à refaire, la redescente deviens éprouvante, la remontée sur le col du Revedin un chemin de croix. Les bouquetins, les vrais et la fin du jour nous cueille, je suis las, incapable de me concentrer, vidé. Pourtant il faut profiter de ce qu’il nous reste de jour pour amorcer la descente sur le Prayon qui est annoncée comme très aérienne et peu évidente de nuit. Elle tient ses promesses il faut rester calme et très concentré, la nuit est déjà noire lorsque l’on atteint le refuge. Repas chaud, on ne s’attarde pas deux heures de sommeil sous des tentes ventées il n’est que minuit quand on rallume les frontales on a 205 km dans les jambes et 17000m de montées et pourtant il faut monter encore de 1200m direction le lac d’Orny puis vers le col de la Breya. On constate avec l’altimètre qu’on a raté une bifurcation, puis qu’on a laissé tomber les cartes près du lac d’Orny. Enfin le GPS indique piles faibles et s’éteins même avec des piles neuves. Soyons clairs on est perdu sans carte ni GPS je tire alors mon joker l’application Iphigénie de mon téléphone qui nous repère sur une carte IGN après avoir activé les données mobiles à l’étranger, on a prévu une batterie externe pour soutenir cette gourmande application. On se calme, on retrouve la bifurcation on traverse une « boîte aux lettres », petite brèche qui nous permet de nous faufiler au travers de la montagne, descente raide au bout de laquelle on appelle le pc course pour avoir des infos sur le parcours à emprunter pour atteindre la base vie de Champex. 

Le jour 4 se lève on croise les doigts pour que la bas le câble secteur que nous avons emporté nous permette de rebooté le GPS.
A Champex le mystérieux redémarrage du GPS a lieu ! Carole nous aide à gérer l’alimentation, les sacs qu’il faut réarmer en nourriture. J’ai perdu ma casquette (matériel obligatoire) et un nouvel ange bénévole m’en passe une pour affronter cette journée annoncée très chaude. Ce qu’il n’a pas le droit de faire car toute assistance est interdite…On se lance dans la montée de bovine que les participants de l’utmb connaissent et redoutent, on fait une halte à l’hôtel du col de la Forclaz où l’on se fait escroquer huit euros pour un demi litre d’eau minérale accompagné d’un «bienvenu en suisse » de la serveuse. On part aujourd’hui dans un monde végétal et ses cinquante nuances de vert, les noms laissent songeurs « la gouille verte », « la preiza3 , « Révé », « La Cretaz », champignons, mûres juteuse, framboises des parfums et la douce protection forestière face au soleil incendiaire On demande de l'eau dans un chalet sur le fronton duquel est marqué "Viens boire chez nous ",ils n'ont pas d'eau pour nous... L'accueil helvétique devient prévisible. On remonte à découvert aux Marécottes où l’organisation nous offre une restauration bienvenue à l’ombre. On repart en fin d’après midi vers le clou du spectacle, le sommet du Luisin 1700m de montée (une micro sieste peu efficace au milieu pour la digérer) mais contre toute attente la fin est un enchantement la vue est imprenable, stupéfiante, le coucher de soleil flambe le mont blanc et ses gardiens, et les 400 derniers mètres verticaux se font sur chaînes et échelles pour aboutir sur une plateforme où l’on tiens juste à deux et où l’on admire exalté ce jour qui s’achève sur ces visions d’un monde a mi chemin entre rêve et réalité.
On redescend dans une ambiance spectrale le long d’un cirque dont les drapés sont magnifiés, sculpté par une pleine lune seule reine de nos nuits blanches et noires. On sort nos sacs de couchages de survis pour dormir sous la voute diamantée nos ineffables 17 minutes en haut du col d’Emaney. On dévale pour se réchauffer et c’est de plus en plus difficile jusqu’en bas de la combe où le lac de Blantsin nous attend impassible. Nouvelle micro sieste nos corps sont déjà éprouvés. On devient fous dans la montée du col de Fenestral, les dalles de gneiss ne se franchissent que par une navigation fine et intuitive, autant vous dire que ces deux qualités sont sérieusement altérées cette nuit. Encore un col celui de la Geulaz puis le barrage d’Emosson. Le souffle du lac le vent sur le barrage dévaste nos dernières ressources on en chaîne deux micro siestes dont on ne se réveille que par miracle. On titube jusqu’au refuge du Vieil Emosson. J’ai perdu de l’argent liquide et la maison me fait crédit en échange d’un RIB pour pouvoir manger une soupe épaisse et chaude avant de sombrer pour deux nouvelles heures dans un local qui devait être un refuge avant-gardiste dans les années cinquante.

Jour cinq, théoriquement le jour de la délivrance on a déjà fait 280km et 24200m d’ascension, l’euphorie est notre guide aujourd’hui. Mais aussi les célèbres traces de Dinosaures fossilisées que l’on longe. On part sous le soleil naissant sur l’ascension du dos du Cheval Blanc puis du col du Genévrier, on reste sur l’arête les ressauts successifs sont raides mais câblés. Nous atteignons enfin les 3099m du mont Buet le point culminant. Un bénévole Fred Miollany nous attend et on entame avec lui une descente déliée, euphorique et bien trop rapide pour être durable jusqu’au refuge de la Pierre à Bérard, séance photos en pleine course merci pour ce cadeau Fred !
Repas sommaire sieste au milieu des myrtilles on repart vers le col des Aiguilles crochues, la navigation est compliquée des pentes très raides surplombent des barres rocheuses et il fait une chaleur infernale. François entend sourdre l’eau dans les éboulis et ce sourcier après avoir soulevés quelques pierres trouve un filet d’eau glacé qui nous sauvera d’une déshydrations promise. On passe notre deuxième boîte aux lettres. 1700m de descente nous séparent de Chamonix. Mais surprise on tombe dans un couloir raide terreux déséquipé par des guides en conflit avec l’organisation. On s’engage dans un couloir très dangereux je fais partir un bloc de cinquante kilos sur deux cent mètres qui aurait pu tuer quelqu’un, on contourne l’aiguille de la Floria et toute une famille de bouquetins fiers et un rien méprisants, on atteint le ravitaillement UTMB de la Flégère, désormais on suit leur parcours c’est dingue comme celui-ci nous paraît facile après ce que l’on a traversé. On est devenus deux traileurs ailés et survoltés, on rattrape la championne du monde et leader de l’UTMB Nathalie Mauclair. On n’en revient pas on discute un brin, elle est gentille impressionnée et nous encore plus. Mais l’adrénaline nous guide et on la décroche complètement. Chamonix les mains des enfants, Vangelis c’est du délire d’être la deuxième équipe à terminer cette épreuve inclassable, on est en plein rêve quand brusquement on nous arrête « vous comprenez, on ne voudrait pas gâcher l’arrivée de la première féminine blabla… » Je suis estomaqué l’esprit du sport bafoué par l’esprit de l’image. On passe outre on se fait notre arrivée de champion, les flashs la foule, l’arche immense et puis on nous tire par les sacs nous dégage comme des malpropres pour laisser place à la vraie championne Nathalie. 
Les témoins de la scène sont choqués, le service de com. réagit nous présente ses excuses séance photo avec Nathalie, interview plus rien ne peut m’atteindre. Nous sommes ivre du son de la cloche de finisher que l'on secoue!

P.S. Le lendemain en fin de matinée seule huit équipes sont rentrées, on abrège le parcours des survivants ( 40 équipes rentrons sur Chamonix), l’un d’entre eux gravement blessé finira sa course dans une brouette pour franchir la ligne soutenu par ses compagnons d’armes et je trouve ça beau.

Merci au meilleur équipier du monde : François !
Merci à la Lune de nous avoir éclairé !
Merci aux bénévoles de la PTL (mention spéciale pour Carole) de nous avoir tant donné !
Merci à Antoine, Didier et leurs familles de nous avoir hébergés soutenus, nourris, suivis !
Merci au Mont-Blanc de nous avoir laissé passer et de nous avoir laissé un peu croire que tous nos rêves étaient possibles !
Merci à toutes les équipes d’avoir eu le panache et l’audace d’y croire !
Merci à tous ceux qui ont vibrés, tremblés, textotés, commentés, décryptés, postés des messages, photos et vidéos durant nos 121h de périple !
Merci à Nathael vendeur chez snell sports Chamonix pour sa patience et son dévouement pour avoir essayé de résoudre nos problèmes de GPS pendant près de 3 heures
Merci à ma famille de supporter encore mes projets !
Merci à tous les membres de l'organisation dont la gentillesse n'a d'égal que le professionnalisme !
Et enfin et surtout merci à Guy Ecochard d’être le flambeau dressé et brûlant dans la nuit d’une des plus grandes aventure humaine !

 

2 commentaires

Commentaire de Shoto posté le 08-10-2018 à 19:34:35

Impressionnant récit ... qui me rend bien humble moi petit Finisher de la petite CCC. Incroyables ces guides capables de désequiper une voie dangereuse pour cause de désaccord avec l orga UTMB ! Incroyable aussi cette même orga capable de vous jeter comme des malpropres François et toi à l arrivée pour privilégier Nathalie Mauclair ... édifiant tout çà .... mais préférons garder le souvenir de votre superbe effort d équipe et la magnificience de la belle montagne.Tout simplement bravo !

Commentaire de Thibaud GUEYFFIER posté le 08-10-2018 à 19:46:51

C'est vrai que sur le coup quand le gars a tiré sur le sac de François pour le dégager je crois qu'il est passé à un cheveu de s'en prendre une! Néanmoins tu sais on a partout rencontré des bénévoles au grand cœur et c'est ce que je garde au fond de moi. Cette course marginale dont il n'y a quasiment pas une ligne dans les jouneaux reste un ovni au milieu de la folie UTMB. Et la machine dépasse un peu l tout le monde par moments. La conséquence de cette anecdote c'est que depuis la PTL tourne dans le sens contraire le l'UTMB pour éviter ce problème. Tout un symbole... En tous les cas je te remercie pour tes retours de lecture très fins. C'est vraiment super sympa de partager ces moments qui nous ont tant marqués François et moi.

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