Récit de la course : Lyon Urban Trail - 36 km 2016, par Spir

L'auteur : Spir

La course : Lyon Urban Trail - 36 km

Date : 10/4/2016

Lieu : Lyon 01 (Rhône)

Affichage : 3411 vues

Distance : 36km

Matos : Vivobarefoot Trail Freaks
600 ml d'eau

Objectif : Pas d'objectif

18 commentaires

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La belle imprévue

Ca te dirait un dossard pour le LUT ?

Ah ben…

Voilà comment, mardi, je me suis retrouvé inscrit sur le LUT 35 km de dimanche.

Bon, cette course, je l’avais déjà faite il y a deux ans. Certes, ma dernière sortie de plus de 20 bornes remontait à début décembre mais j’arrivais à courir plus ou moins 35 km par semaine depuis le début de l’année. Donc je ne me faisais pas trop de soucis pour arriver au bout.

Une rapide consultation de la sagesse kikouresque m’apprit qu’il n’existait pas de plan spécifique LUT en 4 j. Fort de connaissances fraîchement acquises sur le MOOC Trail, je mets en place un plan en 1 séance : du plat sur les quais, un peu d’escaliers et du seuil dans la côte des aqueducs de Bonnant, celle-là même qui fît, et fera, les délices des coureurs de la SaintéLyon. 1h40, 16km et 555 m de dénivelé. Ma plus grosse séance de l’année, et la course est dans 3 jours…

Pré-course

Samedi, retrait des dossards. François m’accompagne à vélo avec la promesse d’un arrêt au parc de jeu « bateau pirate » sur les Berges. Sur place, tout est très bien organisé. Il faut moins de 3 minutes pour que je me retrouve avec mon papier intissé rouge frappé du 679 dans la main.

Petit tour dans le village expo, histoire de récupérer la pub du trail des crêtes du Chablais et de dire bonjour à quelques connaissances du LUR. Le temps de féliciter Tidgi de son récent exploit sur les 24h de Saint-Fons, François fait une sérieuse entame dans l’assiette de chips, tentant même un improbable combo dragibus-saucisson sous les yeux de Papakipik. Faudra quand même que je réajuste deux-trois trucs dans son éducation, il se nourrit comme s’il était sur un ravito…

C’est au retour que tout a basculé.

Même en faisant attention, même en enchaînant les pas de côtés pour échapper au vélo de mon gamin visiblement en overdose de chips, la conclusion s’impose : je ne supporte plus mes Hoka sur le bitume.

A vos marques...

Voilà pourquoi, ce dimanche matin, je me retrouve à 6h55 sur les quais en bas de chez moi avec mes Vivobarefoot aux pieds à 4,5 km, soit 30 min de footing, du départ qui est dans une grosse demi-heure. Je n’ai jamais dépassé les 16 bornes avec ces chaussures dites « minimalistes ». Il faut bien un début à tout.

Une demi-heure plus tard, me voilà en train de chercher dans quel sens contourner le musée des Beaux-Arts pour me rendre au départ. Une fois celui-ci trouvé, je m’empile au bout de la file en cherchant des yeux un éventuel buff Kikourou, ou une casquette du même nom. Le speaker annonce qu’il reste 5 minutes.

Prêts ?

Jean-Phi et Mamanpat vont faire office de serre-fils. Selon toute hypothèse, ils ne devraient donc pas être très loin mais je ne vois personne. Honte à moi, je suis en fait debout juste à côté de Coco38 que je n’ai pas reconnu malgré sa très discrète tenue de course. Il me semblait pourtant bien reconnaître ce visage. C’est une plaie d’être aussi peu physionomiste…

Ça applaudit, compte à rebours et GOOOOOoooooooAaah, non.

C’est juste la première vague qui est partie… Du coup, j’en déduis que nous sommes dans la deuxième vague. Je ne suis pas physionomiste, mais j’ai quelques notions de mathématiques. Nous avons donc juste avancé de quelques dizaine de mètres.

Partez !

Applaudissements, compte à rebours et GOOOOO ! On part tandis que les haut-parleurs crachent une chanson que je n’identifie pas.

Cette année, on part directement sur la montée de la Grande-Côte. Surprise, je croise Jean-Phi et Mamanpat, effectivement partis en serre-fils, mais avec la première vague… Ils attendent donc en discutant que le dernier concurrent arrive pour lui filer le train. Un salut, une bise, deux-trois mots et je les laisse à leur noble ouvrage.

Le temps est parfait. Nous bifurquons pour reprendre les quais de Saône et partir à l’assaut de Fourvière. En haut des escaliers Nicolas de Lange, pas de cloches agitées par les organisateurs de l’Ultra Boucle de la Sarra cette année. Par contre, nous bifurquons dans une section habituellement fermée au public et redescendons par les jardins de l’ECAM par un joli chemin pavé. C’est splendide ! Lyon s’étale à nos pieds. Dommage, le ciel est un poil trop voilé pour que l’on voit le Mont-Blanc.

Dans la montée du Gourguillon, certains soufflent déjà fort. J’ai les jambes qui tirent encore un peu de la séance de jeudi, mais la machine s’échauffe tranquillement.

Gourguillon, le pays de Guignol !

Nouveau passage sur les quais et on reprend les ascensions en direction de la Mulatière avec notamment les raides escaliers du Chemin des Villas et de la Montée du Petit Saint-Foy. Je remonte petit à petit la file des coureurs.

Le ravito de Sainte-Foy (ou de la Mulatière ? C’est un peu le bazar les limites entre ces deux villes) arrive presque sans prévenir. Presque, parce que j’étais tranquillement dans mes pensées quand deux voix m’ont interpellé pour me faire remarquer que c’était censé être une course et qu’il faudrait quand même que je pense à me magner un peu ! Quel plaisir de croiser Lalan et Arclusaz ici ! Ils ont bien choisi leur coin, en vieux habitués, car le point de vue est assez fantastique.

La rencontre de Lalan et d'Arclusaz me sort de ma bulle de compétiteur

crédit photo : (c) Arclusaz

Quelques échanges, coca-eau-banane au ravito, et c’est reparti en direction de Fourvière !

Point stat : Départ-Ravito 1, distance 8,4 km – temps 0:52:30 soit 9,6 km/h

La section suivante nous plonge dans une ambiance totalement différente, moins urbaine. Nous longeons des parcs, des jardins et des rues désertées par la circulation. Ni grosses montées, ni grosses descentes. La traversée du campus universitaire avec son passage surprenant dans un petit tunnel nous ramène presque par surprise à proximité de Fourvière. Plutôt que de s'y rendre directement, nous redescendons la Montée des Génovéfains avant d’enchaîner sur le redoutable combo Rue des Tourelles-Montée du Télégraphe. Ahh, le Télégraphe ! Même la respiration est en Morse dans cette côte.

C'est le prix à payer pour attaquer l’amphithéâtre romain par le haut. Superbe traversée de ce monument et plaisir de sautiller d'une pierre à l'autre sur le chemin pavé qui nous permet de sortir de l'enceinte des Nuits de Fourvière. Direction le parc.

Tiens, la revoilà d'ailleurs, la basilique ! On l'attaque par le chemin du Rosaire cette fois. Il faut ensuite filer par la passerelle des 4 vents en direction de la Sarra. Les escaliers pour descendre le long de la piste sont un peu pénibles avec leur alternance de petites et de grandes marches.

La remontée se pose là aussi. C'est quand même raide, la Sarra ! A mi-pente, Ogo encourage les coureurs. C'est bien sympa de le croiser là !

Point stat : Ravito 1-Ravito 2, distance 7,4 km, temps 42:05 soit 10,6 km/h, 246ème

La section suivante nous amène vers Caluire. Nous recroisons nos collègues du 24 km sans que cela ne cause de bouchons. Visiblement, il y a eu un gros travail de fait de ce côté là.

Le parcours réussi à louvoyer entre les grandes voies de circulation en nous proposant des petites rues, des passages entre les résidences et des traversées de parcs. Difficile de croire qu'on court dans une grande métropole urbaine !

Les deux gros morceaux de cette section, la Montée de la Rochette et la Montée de l’Église passent plutôt mieux qu'il y a deux ans, mais que ça grimpe ! Ça doit être bien sympa l'hiver, quand il gèle...

Point stat : Ravito 2–Ravito 3, distance 11,9 km, temps 1:14:15 soit 9,6 km/h, 178ème

Après ce dernier ravito, nous replongeons sur les quais avant d'attaquer le dur. L'arrivée se gagne en surfant les vagues de marches qui parcourent la colline de la Croix Rousse. Le taux de saturation des mollets se mesure à l'aune des « pffff » et des « oooohh » gémis par les coureurs à la découverte de chaque montée. La fatigue aidant, toute nouvelle volée de marche est une volée de bois vert.

Montée des Lilas, Joséphin Soulary et surtout, surtout, Coquillat.

Montée Coquillat - Photo http://dvalot.free.fr/pictures/escaliers.htm

Coquillat, quand tu ne connais pas, c'est un loubard qui te choppe au coin de la rue. Juste au bord du Rhône, l'odeur de l'écurie qui commence à flotter au nez, on passe le coin du bâtiment et là, un mur de pierre.

Cette année, finalement, toutes ces marches passent plutôt bien. Mais la moyenne horaire s'effondre depuis la montée des Lilas.

Je déroule dans les dernières descentes, en me faisant tout de même déposer sur place par un concurrent du 14 km qui déboule les escaliers en se laissant glisser sur les nez de marche...

Voilà l'Opéra, la traversée de la Mairie avec les ultimes escaliers pour accéder à la cour intérieure, la place des Terreaux, et l'arrivée !

en traversant la mairie

Point stat : Ravito 3–Arrivée, distance 7,3 km, temps 45:30 soit 9,6 km/h. Temps final 3:34:20, 159ème

Kirikou me remets en personne la médaille Finisher, je croise Zeze et nous discutons de son 24h. Petit tour au ravito où Tidji officie d'une main de maître. Je vois Arthur s'affairer au milieu des provisions. Papakipik arrive également. On s'est croisé sur la fin de course et je ne l'ai pas vu... Va falloir que je travaille ma vision périphérique ! Le temps de se remettre de la course et il va officier côté bénévoles. Quel courage !

Il y a du monde sur la place, mais l'accès aux ravitos est fluide. Je croise deux copains du boulot qui étaient sur le 14 et qui ont fait de belles perfs.

C'est pas tout ça, mais il faut rentrer maintenant avant de trop se refroidir ! Heureusement, sur les quais, j'ai le vent dans le dos...

Épilogue

35 km de course, 1400m de dénivelés, et un peu plus de 44 km au total avec l'aller-retour depuis la maison. Sacrée journée quand même ! Parti sans objectif, j'en aurais vraiment profité, y compris dans la partie Croix-Roussienne qui doit faire vraiment mal si on y arrive cuit.

L'organisation était vraiment au top ! Les bénévoles étaient super, aucun bouchons, un très beau parcours qui traverse à la fois des lieux très touristiques et méconnus de Lyon, des ravitaillements fluides. C'est vraiment un beau rendez-vous.

18 commentaires

Commentaire de Trixou posté le 20-04-2016 à 11:35:41

Trop facile ! Heureusement que les mollets suivent avec les Vivo !

Commentaire de Spir posté le 20-04-2016 à 23:35:27

Merci Trixou ! C'était un peu un crash test, mais les mollets ont bien suivi. Par contre, va falloir encore bosser la technique dans les descentes...

Commentaire de Jean-Phi posté le 20-04-2016 à 15:23:38

Jolie perf surtout sans entraînement et en 5 fingers. A propos, bien passé, sans douleurs particulières ?

Commentaire de Spir posté le 20-04-2016 à 23:39:51

Avec +/- 35 bornes par semaines depuis le début de l'année, on ne peut pas dire que je suis complètement sans entrainement quand même...
J'ai pas osé les VFF pour cette course. Aucun soucis avec les Vivos et aucune douleur, juste obligé de retenir un peu dans les descentes.
Curieusement, j'ai l'impression que les VFF font travailler les mollets différemment des Vivos, alors que dans les deux cas il n'y a ni drop, ni amorti (j'ai viré les semelles de propreté des Vivobarefoot...)

Commentaire de Arclusaz posté le 20-04-2016 à 19:45:16

Tu étais vraiment en mode balade à Ste Foy (oui, oui, le ravito il est bien sur Ste Foy et pas la Mul). Mais alors après tu as vraiment enclenché le turbo : tu es le roi du Négative Split sur le LUR et vu ton sourire sur toutes les photos, c'était aussi le Banana Split.

Commentaire de Spir posté le 20-04-2016 à 23:43:04

Ben pas vraiment de turbo en fait. Mon allure est resté très stable autour de 9,6-9,8 km/h tout le long du parcours. C'est le reste du peloton qui a ralenti ;)
Sinon, ouaip, j'ai vraiment bien apprécié la course. Avec des conditions pareilles, difficile de ne pas être heureux de courir !

Commentaire de tidgi posté le 20-04-2016 à 21:48:09

Bien joué garçon !
Si jamais je récupère un dossard de dernière minute, je saurai à qui m'adresser pour un plan express...

Commentaire de Spir posté le 20-04-2016 à 23:46:03

Laurent reste l'inspirateur ultime en terme de plans express ! Bien content de t'avoir croisé ces jours en tout cas ! Vous pouvez être fiers de votre boulot au LUR !

Commentaire de Mustang posté le 21-04-2016 à 14:41:19

Le LUT demeure une belle course urbaine avec une organisation impeccable !
Bravo pour ta perf !

Commentaire de Spir posté le 09-05-2016 à 13:48:20

Merci ! Et oui, à mon avis Lyon se prête mieux aux parcours type LUT qu'au marathon...

Commentaire de Trixou posté le 21-04-2016 à 16:38:07

Spir râler ? Jamais ! Toujours le sourire.


Désolé :o(

Commentaire de Spir posté le 09-05-2016 à 13:51:27

Un coup je râle, un coup je souris, je suis multi-Spir ;)

Commentaire de Mamanpat posté le 21-04-2016 à 20:09:49

Easy !

Commentaire de Spir posté le 09-05-2016 à 13:51:42

Thx !

Commentaire de franck de Brignais posté le 26-04-2016 à 22:27:08

Aussi à l'aise dans un pierrier en pleine montagne que sur la passerelle des 4 vents !! En trail, Hoka... ou minimaliste !! Incroyable cet homme !
Félicitations (et attention à ne pas trop abuser quand même de "la prépa 4 jours"....

Commentaire de Spir posté le 09-05-2016 à 13:52:58

Le prochain défi c'est la TDS en 3 jours, en Five Fingers ;)
J'espère qu'on aura l'occasion de faire quelques sorties ensemble pour préparer les courses Chamoniardes de cet été !

Commentaire de Eddy_87 posté le 29-04-2016 à 08:24:15

Bravo pour ta course et pour ton récit agréable à lire.

Commentaire de Spir posté le 09-05-2016 à 13:53:31

Merci Eddy !

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