Communauté des sports d'endurance

 

 Le trail de noyarey Ah ce trail, je pense que je m’en souviendrai longtemps , déjà parce que je vous annonce la couleur à J+1 : j’ai eu MAL !!!!!!!!AH !!!!!!!!!

Ce trail je l’avais programmé en vue de la préparation au trail de Mathesyn, le 8 mai prochain, après Tullins et Vizille, meme si c'etait un peu court en terme de récupération mais bon cela me semblait être une bonne idée, oui ça me semblait.

C’était sans compter sur la fatigue accumulée, faut dire que la distance couplée au froid des deux précédentes courses m’ont peut-être un peu affaiblie. et puis n’est pas le bouk qui veut et qui peut enchainer course sur courses hein !!!!

Mais bon c’est planifié et puis sans ça,  sans ce dénivelé supplémentaire c’est compliqué pour mathesyn donc rendez-vous pris avec ma nouvelle copine championne alias Esther, on y va.

Le soleil est aussi au rendez-vous aujourd’hui c’est short et débardeur, et lunettes de soleil  c’est déjà ça !!!

Je retrouve donc ma copine du jour et Patou mon ultra tailleur pour qui cela ne devrait être qu’une formalité,  1200 D+ c’est quoi quand on en a déjà fait 10000 hein !!!

On se présente de bonne humeur sur la  ligne d’arrivée.

C’est assez mouvementé pour l’organisation, le veille certains malins ( pas de gros mots  ici !! mais le cœur y est ) ont debalisé le terrain et ils ont du rebaliser à l’aube !! incompréhensible !!!!

9h08, départ sur les chapeaux de roue, je carbure à l’isostar depuis 15 bonnes minutes mauvaise idée mais ca je ne le saurais que dans quelques kilomètres.

Le parcours est roulant et ce fait sur le bitume puis on attaque une petite montée qui nous propulse chez mère nature !!!

La montée est assez roulante, je décide donc de la tenter en trottinant pendant qu’Esther en grande pro s’économise, elle le sait-elle ce n’est pas une bonne idée que j’ai là , mais je n’en fais qu’à me tête.

Je me fais remonter doucement mais sûrement !! au kilomètre 3 je suis seule !!!

Et la les premiers signes de défaillances se  font cruellement sentir, la montagne se met à trembler je vois trouble je ralentis.

Le serre file me rejoint, je suis dernière et il va rester derrière moi pour fermer le parcours, un serre file quoi !!

Ca me fou un coup de pression je déteste me sentir comme un boulet alors je reprends à courir mais là ça tourne vraiment je sens que je ne suis pas bien du tout ;

Je m’excuse et lui dit que je suis obligée  de m’arrêter. Je crois que je suis en hypoglycémie !!!

Et la sincèrement c’est le drame dans ma tête ; la première chose qui me vient  en tète c’est la barrière horaire ; je l’ai trouvé large 1h30 pour 7Kms mais là elle me parait impossible, je vais être mis hors course, hors-jeu ; ensuite je me dis que Matheysin, la Saint Express, l’UT4M 40 c’est fini pour moi, c’est impossible. Et voir ses rêves s’envoler comme ça , ça me met juste un coup de massue, une fracture au moral qui laisse s’échapper un torrent de larmes.

Puis je me dis que je devrais rester là et arrêter tout ça, qu’après tout je peux aussi arrêter tout ça, le torrent se transforme alors en ouragan. Me voilà plongée dans une spirale de mauvaises pensées.

Mais je me remets à courir, machinalement, comme si j’étais programmée,  physiquement les montagnes ont cessé de tourner autour de moi alors je repars, les larmes continuent de couler derrière les lunettes de soleil ; le moral c’est pas ça.

Je suis seule et j’ai l’impression qu’il va falloir que je trouve du courage pour avancer, que j’aille chercher au fond de moi l’envie…

Je cours, je marche, les paysages sont beaux le parcours est pourtant si difficile pour moi ….

Je m’accroche et je réfléchis ; pourquoi je cours qu’est ce qui a changé pour moi depuis que je cours ?

Je m’accroche encore, mais je vois cette barrière m’échapper, cette course que je vais devoir arrêter. Les larmes ont séchées mais mon cœur est toujours prêt à défaillir.

10 minutes il me reste moins de 10 minutes pour arriver à cette barrière, je m’accroche plus fort, j’accélère le pas, je perdrai peut être mais pas sans me battre. Heureusement le parcours devient enfin un peu plus roulant,  à plus de 6 kilomètre on a déjà  600 mètres  de dénivelé dans les pattes.

Arrivée au 1^er ravito, je demande si c’est Ok pour la barrière, je suis en stress , la bénévole me dit qu’il me reste encore 5 minutes, alors je file et je passe cette fichue barrière horaire.

Je passe devant les agents nationaux de la barrière horaire, « encore 5 minutes et on ferme»

Je suis passée !! La pression retombe et les larmes aussi !!

Rien n’est perdue, rien n’est jamais perdue je vais terminer c’est sûr !!!

Le parcours est vraiment très difficile, technique, pas beaucoup de passages roulant.

Mais les paysages sont superbes, c’est un beau parcours, il fait beau, presque trop mais pas question de se plaindre, entre le froid de Vizille et de Tullins on est mieux ici !!!!

On passe de beaux endroits de cascades, des paysages de forets ; au kilomètre 10 on a déjà 1000 d+ au compteur ; on arrive enfin dans la descente mais quelle descente sur l’herbe difficile d’envoyer un peu mais tant pis il me reste une barrière  horaire à dompter et une ligne d’arrivée à franchir.

Le moral est revenu, je subis la course mais ca va mieux !!

S’ensuit de belles décentes des petites montées ; on me dit de faire attention certains se seraient blessées d’autre ont abandonnées ;  

 

Désolée mais ça me rassure je me dis que je ne suis pas la seule à trouver ce trail difficile !!!

Au 16 kilomètres je crois apercevoir une silhouette familière, non mais oui c’est elle EESTHER !!!!!!! je hurle son nom et fond de nouveau en larmes mais de joie cette fois , je ne suis plus seule, je suis si heureuse de la voir.

« je te quitte plus esther !!!! » Elle ne va pas très bien non plus, plus d’eau, des jambes de bois, on semble souffrir des même symptômes ; « vas-y me lance t-elle » non mais tu rigoles ou quoi, le chrono je m’en tape de toute façon, ma  dernière place je l’ai digéré depuis longtemps,  maintenant j’ai juste besoin d’être là de lui tenir la main ,  de l’encourager et de franchir cette arche avec elle main dans la main , complice de cette même souffrance, mais aussi de cette même joie et peut être même de fierté d’avoir été au bout de ce périple à la fois physique mais aussi un peu moral ; c’était la minute du philosophe coureur !!

Elle souffre un peu moi aussi mais je suis tout à ma joie, elle me dit qu’elle a croisé le bouk sur le 10 kilomètres !!! Petit joueur qui n’a pas voulu se frotter au grand format !!!!Hein c’est pas bien ca  le bouk !!!

On est rejoint par le serre file qui nous encourage !! Merci à lui.

La dernière montée semble interminable !!! mais cette fois on y est.

Le parcours s’achève sur une belle descente et on termine avec Esther mains  dans la main, mon fiston dans l’autre et la joie d’avoir vaincue !!!!!

3h55 cela aura duré 3h55 !!!

La suite c’est ravito, sieste et surtout COURBATURES 3 jours entiers !!!

C’est aussi beaucoup de repos et un peu de cogite, mais heureusement,  je crois,  le 13 avril c’était la jour des inscriptions pour la Saint Express et sans trop y réfléchir je me suis inscrite et je me suis sentie très heureuse de l’avoir fait.

Le petit coup de mou m’a fait peur parce que j’ai eu peur de ne plus vouloir courir ; de ne plus avoir envie  mais heureusement l’envie est toujours là. 

Je me suis un peu remémorée l’année dernière et mon 1^er trail un 11 kms pour 400 D+ et je me suis souvenue comment j’avais trouvé ça dur !!!(vive les comptes rendu !!) Alors ce trail est dur, oui, peut être que j’ai fais un temps de merde aussi, mais peu importe finalement je suis allée au bout et j’en suis si heureuse.

Voili les kikous désolée c’est un peu long et pas bien amusant mais promis j’essaye de faire mieux à Mathesyn ; ah oui je vous ai pas dit je fais mathesyn !!!!

Bon rêves à tous

Ps : j’espère sincèrement que ce trail sera renouvelé l’année prochaine parce que s’il est vraiment difficile il n’en reste pas super beau,   merci à l’organisation, aux serres files et aux bénévoles merci pour tout !!! (et surtout pour la tarte aux pommes !!)