L'auteur : nanard7th
La course : Ultra Trail du Vercors
Date : 8/9/2012
Lieu : Autrans (Isère)
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Distance : 86km
Objectif : Terminer
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Ultra Trail du Vercors 2012 ... Si près du but !!!
Après une édition 2011 (la première) qui m'avait vu abandonner à la fin du troisième relais, j'avais fait de l'édition 2012 mon objectif de l'année.
Pour celà, j'ai passé la plus grande partie de mon entrainement à avaler du D+ !!!
Car j'ai un gros problème, si je descends comme un véritable cabri en descente (et en plus j'adore ça) je suis un gros boulet en montée ou mon manque de puissance me fait souffrir et m'empêche d'enchainer les successions de montées.
Donc fin Août, avec 1500km et 10 fois plus de D+ cumulé d'entrainement et surtout un bel enchainement de courses en 4 mois de La Nivollet Revard au Trail des Passerelles, j'ai bien paufiné ma condition.
Et sutout, ayant la chance d'habiter juste en dessous Vercors, j'ai pu faire la reconnaissance des 3 premiers relais du parcours avec des amis.
Et là, j'ai découvert des tracés somptueux ou nous nous sommes régalés tout en prenant notre temps.
Ces quinze derniers jours, je largement levé le pied pour être en forme le jour J ...
La course...
3h15 .. je désactive la sonnerie avant que le réveil ne sonne ... je n'ai pas dormi de ma (courte) nuit.
J'ai l'habitude ...
3h45 : Depart pour Autran, arrivée à 4h30 ou je me gare sans problème à proximité du départ.
Il fait assez frais (7°) mais le brouillard (assez fréquent sur le plateau le matin) nous a épargné...
Le temps de prendre un petit café puis nous nous regroupons sur la ligne de départ et à 5h pétante, c'est parti pour l'aventure ...
Relais 1 : Autrans - St Nizier - 20km
Les premiers kms se font sur une petite route ou les organisateurs ont disposés des torches ... un instant, je pense à la Sainté Lyon et ses braséros. Au loin, on voit les coureurs de tête qui attaquent la première montée.
Là, à la lumière de la frontale, je ne reconnais pas vraiment le chemin dans Bellecombe pourtant emprunté un mois auparavant en reco (il est assez raide : 500mD+ en 3,5km) et j'arrive à Charande (1700m, point le plus haut atteint dans ce relais) sans m'en être rendu compte. Direction la Molière puis le traversée des lapiazs (très, très glissants) en direction du plateau de Sornin ou petite déception, le lever de soleil n'est pas au rendez vous (je suis parti un peu trop vite) ... hé, hé, hé .... La descente sur Engins ne pose aucune difficulté et j'avale le pas de la Corne (pourtant très raide : 200m D+ à plus de 30%) le sourire aux lèvre ...
Arrivée à St-Nizier à 8h (3h01 de course et 235ème/293 partants)
Ce premier relais, confirmant mes impressions de la reco, ne posait pas de difficultés ...
Je remplis ma poche à eau et je ne m'arrête presque pas au ravitaillement.
Relais 2 : St-Nizier - Villard de Lans - 26km
Le plus long relais de l'UTV qui va nous emmener à Villard de Lans en passant par Lans en Vercors ...
On emprunte la piste forestière qui mêne à Lans pour la quitter rapidement pour une petite douceur concotée par les organisateurs : le contournement du Rocher de l'âne (c'était trop simple de suivre la piste forestière .. on est visiblement pas là pour se promener !)
La montée est raide et on passe finalement par le sentier balisé que je n'avais pas trouvé lors de ma reconnaissance du parcours et on redescend rapidement pour rejoindre la fameuse piste forestiere sur 1km. Aprés on bifurque sur la gauche direction le pas de la Bergère que j'atteints en 30'après une rude montée. Là, un passage spectaculaire semble avoir été taillé à la dymanite dans la falaise. La montée dans cette cheminée est vraiment impressionnante ... et plus difficile que le fameux pas de la Corne emprunté plus tôt. Samontetro (célèbre traceur de cet UTV) est là pour un petit coucou.
Je débouche ensuite sur les Alpages des Ramées. Heureusement, pas de patous signalés par ce même Samontetro lors du briefing d'avant course la veille !!! La traversée des Ramées est un vrai régal, avec les premiers rayons du soleil qui nous réchauffent (ce relais 2 est globalement assez ombragé).
On croise le GR 91 (qui monte au Moucherotte) pour se rapprocher des sommets. J'attaque la descente en franchissant le pas de la Tinette pour rejoindre, après un single parfois assez piègeux, la Chenevarie puis Lans en Vercors ...
31,7km et déjà 5h20 de course. (248/292)
Les sensations sont assez bonnes mais j'ai un peu de retard par rapport au plan prévu (5'15) aussi je ne m'attarde pas trop au ravitaillement. Petite inquiétude avec ma FC, un peu trop haute depuis ce matin ...
Je sors de Lans pour rejoindre la combe Claire et la montée vers l'auberge des Alliaires. Sur le long faux plat montant, j'alterne course et marche rapide mais c'est difficile de trouver le rythme idéal ... On prend la direction du col de l'Arc puis on débouche sur le Sentier Gobert. Et comme chaque fois que je l'emprunte, c'est un émerveillement. J'oublie toute fatigue lors de ces 3km de pur plaisir !!! Mais il faut aussi se méfier, le single est très roulant mais très piègeux. Les coureurs se suivent sans pouvoir se dépasser mais l'allure me convient alors j'apprécie ...
Un peu avant de rejoindre la montée du col Vert (en dessous du Cornafion) on attaque la descente vers Villard, droit dans la pente, et on avale 300m de D- en quelques minutes. Les chevilles et quadriceps sont soumis à de rudes sollicitations. Mais c'est là ou je me rends compte que beaucoup de coureurs souffrent terriblement dans ces descentes alors que malgrè les presque 7h de course je peux encore "envoyer"... La fin de la descente est plus "confortable" et les quelques kms de goudron pour rejoindre Villard sont accueillis avec soulagement : 46km et 7h54 de course. (237/278)
Nous sommes à la mi-course, je vais bien, je suis dans les temps et pas trop entamé. Ce coup ci, je prends mon temps au ravitaillement (un bon quart d'heure). Je sais que le prochain relais va être déterminant avec la montée vers la Grande Moucherolle, sommet de cet UTV (2100m).
Sortie de Villard, plein d'espoir ... et suivi par une germanique (Anke) qui arrivera juste après moi à Corrençon ...
Relais 3 - Villard de Lans - Corrençon - 20km
La sortie de Villard emprunte des chemins très roulants puis monte vers le Collet des clots.
La pente est douce et les chemins sont agréables, un piège avant la grosse difficultée du jour !
Et là, drame ! Un peu rêveur ou inquiet par ce qui nous attend, je rate une balise juste avant les Clots et je me trompe de chemin. Derière moi, trois coureurs me suivent ... Au bout d'un km je réalise mon erreur mais j'hésite à faire demi-tour avec mes compagnons d'infortunes. Après quelques minutes d'hésitations nous décidons de continuer en voyant que le chemin semble lui aussi se diriger vers Les Clots.
Au final, une dizaine de minutes perdues qui auront leur importance sur la fin de la course.
Arrivée à la bergerie de la Fauge, on quitte le sentier qui mêne au Col Vert pour se diriger, après 500m dans une large prairie, vers la première difficulté de ce relais : la combe Charbonnière.
La, on attaque une pente raide (350m de D+ en un peu plus d'un km) très éprouvante ou quelques lapiazs incitent à la prudence. La sortie se fait sur un immense pierrier très spectaculaire traversé en zig-zag de part en part. Les chevilles commencent à souffrir et les cuisses brûlent ! Et puis la vue des autres coureurs tout en haut qui ont la chance d'en sortir fout un coup au moral. Et il commence à faire très chaud. Heureusement j'avais reconnu ce relais et je suis parti avec suffisement d'eau (2,5 litres tout de même).
On emprunte un moment le single bien marqué qui mêne au Pas de l'Oeil puis on bifurque sur la droite et on rentre dans une vallée très sauvage. Le parcours devient très difficile et seuls quelques cairns sont la pour nous guider. La progression en direction du Col des deux Soeurs est lente ... trop lente. J'ai un gros coup de pompe dans ces pierriers auxquels je ne suis pas habitué ....
De nombreux coureurs me dépassent et je commence à m'inquiêter pour la barrière horaire de Corrençon (18h) ... Enfin, après 3h40 d'effort (pour seilement 12km) j'arrive enfin au sommet. Là, le calcul est simple, il me reste à peine plus d'une heure pour rallier Corrençon distant de 8km. 8km de descente certes, mais sur des piste de ski ou des chemins très cassants. Finalement, je me décide à tenter le coup, sur la fin de la montée j'ai retrouvé de bonnes sensations et surtout je suis assez à l'aise en descente alors, banco ! je me lance dans une descente infernale .... Je vole et j'avale les kms .. je passe à proximité du lac artificiel du Moucherolle ou deux coureurs me demandent si c'est bon pour la barrière horaire et je leur réponds lachement oui tout en sachant qu'à leur rythme c'est évidemment cuit. Mais juste avant d'arriver à un passage escarpé, je suis puni, mon pied gauche se coince sous une racine peu visible et se tord violemment et surtout craque horriblement. Saleté d'entorse ... Un bénévole qui surveillait le passage technique vient à ma rencontre et me demande si je souhaite de l'aide mais la douleur étant supportable et surtout le ravitaillement n'étant qu'à 2 km je décide de continuer et faire le point à ce moment là.
Les 2 kms qui suivent sont interminables, pourtant l'intense douleur qui iradiait toute la cheville s'estompe et j'arrive au ravitaillement uniquement préoccupé par la barrière horaire !!!
Et la miracle : j'arrive à 18 heure pétante !!! Les bénévoles m'indiquent que c'est bon mais que je ne dois pas trainer. Du coup j'ai juste le temps de remplir mon camel, de prendre un verre de coca et quelques tucs puis de repartir sans vérifier l'état de ma cheville !!!
66km - 13h00 - (209/213)
Relais 4 - Corrençon - Autrans
Je repars donc rapidement en espérant rattraper un groupe de trois coureurs partis quelques secondes avant moi. Mais je comprends bien vite que je n'ai pas récupéré de ma folle descente ... L'entorse (la cheville est bien chaude) me laisse en paix mais la fatigue est là. Et dans la montée sur les crètes du Peuil, je suis d'abord rattrapé et depassé par les 4 derniers coureurs en course (dont la fameuse Anke de la photo, qui me dépose littéralement ...) et enfin par les serre-files dont Samontetro (traceur de cet UTV). J'ai la chance de pouvoir échanger quelques mots avec ce "grand" monsieur et la montée me parait moins pénible mais que c'est long : 45' pour faire 280m de D+. Dans la descente vers Villard, je séme les serres-file occupés à débaliser.
Dès la fin de la descente, on attaque tout de suite la montée sur la Molière pour rejoindre Méaudre. Mais la douleur à la cheville est revenue et augmente mètre après mètre et j'ai surtout très très mal aux tibias. Je ne mets que quelques scondes pour me décider d'arrêter. Je rebrousse chemin et je retrouve les serres file qui appellent un bénévole qui partait sur Autrans.
Arrivé à Méaudre, je rejoints mes compagnons de reconnaissances, le duo des Croizats et nous attendons l'arrivée de Michel avant de partir nous restaurer....
Au final 72km, 4000m de D+ et 14h30 de course
Une grande déception d'avoir abandonné si près de l'arrivée (13 km) ...
Mais le sentiment d'avoir pris la bonne décision. J'étais touché physiquement (l'entorse m'empèchera de courir pendant plus d'un mois) et il n'aurait pas été raisonnable de continuer.
Et puis je me dis que la prochaine fois sera la bonne ...
L'histoire complète en 3 ans et 4 actes ...
UTV 2011 : Mon premier Ultra ....
UTV 2012 : si près du but ....
UTV 2013 : Encore raté !!
UTV 2014 : Enfin !!!
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