L'auteur : ddfutmb
La course : Trail du Lac d'Annecy - Technica Maxi Race
Date : 31/5/2014
Lieu : Annecy (Haute-Savoie)
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Distance : 86km
Objectif : Se dépenser
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XL Race : étape 3 avant l'UTMB
Après le trail des Poilus début mars et la Bouillonnante début mai, nouvelle arrêt avant Chamonix fin août : la XL RACE.
Nouveau format en cette année 2014, la XL Race présente l'avantage de pouvoir parcourir le même terrain que la Maxi-Race (87kms / 5000M) mais en 2 jours. Histoire d'avaler les kilomètres et le dénivelé sans finir trop cramé en prévision de notre rêve aoûtien. Et puis surtout l'occasion une nouvelle fois de se faire plaisir dans un splendide paysage.
Départ Vendredi matin avec ma conjointe qui participera au relais à 4 et arrivée à Annecy vers 15h. Pas le temps de comprendre ce qu'il se passe comme nous sommes déjà ébahis devant ce lac magnifique. Le Nord regorge de beaucoup de richesses mais la vue sur le lac d'Annecy et ses montagnes vous mettent un coup sur la tête que vous n'oubliez pas de sitôt. Nous retirons nos dossards, visitons les nombreux stands mis à disposition. Le Maxi-Village est noir de monde mais l'endroit est très convivial. Je fais ainsi la connaissance des créateurs de l'Echappée Belle, un ultra de 144 kms et 10500M de dénivelé qui réalisera sa deuxième édition cette année. Vu les retours sur cette course et sa difficulté, je lui fais la promesse de venir un jour fin août pour faire le trajet de Vizille à Aiguebelle. Mais pas pour tout de suite.
Nous attendons désormais les compères de relais et la gentille famille qui accepte de nous héberger pendant les 2 jours de la course. Des gens qui ont le cœur sur la main et qui ont tout préparé pour que nous puissions apprécier notre séjour. Ils acceptent même d'héberger les 3 relayeurs de ma compagne, non prévus au programme. Un grand Merci à eux.
Nous rentrons tous ensemble, prenons un bon repas et hop. Au dodo.
Samedi 31 mai 2014, 4h, jour 1 XL RACE, 45 kms / 2500M + et -
Réveil brutal, « fracture » des paupières ! Il est 1h45, j'ai l'impression de ne pas avoir dormi. Je suis claqué. Sachant que je n'ai dormi que 4 h la veille pour prendre la route. Je ne me sens pas à l'aise. Mon sac n'est pas encore préparé. Bref, ce n'est pas le top.
Je commence tout de même à me préparer : petit déjeuner, s'habiller, préparer le sac. Réveiller le premier relayeur pour un départ vers Annecy. Il est 3 h.
Le temps de la route, de discuter, de faire descendre le peu de pression. Ce n'est qu'une course préparatoire. Il est important d'aller au bout pour faire le plein de bonnes pensées pour fin août et se rassurer physiquement.
Il est déjà 4h : Top départ !
Au programme de la journée : 45kms et 2500m de dénivelé. Une première partie avec une longue ascension jusqu'au Semnoz sur 18 kms, quelques « coups de cul » avant une nouvelle montée/descente sur Doussard. L'objectif : faire cette première journée « gratuitement ». En profiter sans se cramer. Car « c'est à la fin du bal que l'on compte les musiciens ». Et n'ayant jamais fait de course sur 2 jours, je ne sais pas dans quel état (probable) je serais demain.
C'est donc dans un pas de course léger, 10 km/h que je prends le départ. Nous débutons par une bonne portion bitumée, histoire d'étirer le peloton et de réveiller la machine. J'en profite pour déjà retirer mon coupe-vent et me mettre à l'aise avant la montée vers le Semnoz.
1450M+ d'une traite sur un bon 17 kms. C'est déjà le début des réjouissances. Je débute tranquillement et me cale dans les pas de mes « concurrents ». Tout va bien, le rythme me plaît. Un peu plus de 5 km/h dans cette montée. J'en profite pour relancer également sur les quelques mètres de plats et de descentes. Histoire de ne pas perdre trop de temps. Le soleil commence à se lever, ce qui laisse croire à une belle journée. C'est d'ailleurs ce qui est prévu. Mais finalement, c'est le seul moment de la course où j'apercevrais le soleil. Bien dommage.
Après un bon 2h45 d'efforts, bâtons en main, j'arrive en haut du Semnoz avec le partenaire de relais de ma compagne. Sidérante de facilité, elle est montée à la même vitesse que moi, sans entraînement d'aucune sorte en course à pieds ou en trails, avec une cheville blessée et une hygiène de vie proche du néant. Respect !
Le paysage est magnifique. Nous sommes au-dessus de la mer de nuages, le soleil surplombe le Semnoz, c'est un moment de grande joie. C'est dans ces moments là que je sais pourquoi je cours ! Pas trop le temps de savourer cependant. Il ne fait pas chaud, je n'ai pas envie de ressortir le coupe-vent et je ne suis pas encore à la moitié de la course. J'arrive ainsi au ravitaillement du Semnoz, il est environ 7h du matin.
Semnoz ---> Doussard.
Arrivé au ravitaillement, je recharge les batteries. Je remplis le camel-bag, prends du solide et hop. C'est reparti. Le deuxième relayeur de l'équipe de ma compagne m'a doublé à une vitesse totalement hallucinante. Mais lui, il s'entraîne donc je me dis que le relais devrait bien se passer.
Moi je reprends ma marche en avant et entame la descente. Assez technique, elle dispose toutefois de chemins larges de tant à autres. Ce qui permet de doubler et de faire chauffer les cuisses. Je vais finalement avoir ma première alerte du week-end en prenant une décharge sur un câble qui traîne en plein milieu du chemin et à une hauteur « bâtarde ». A savoir si tu l'enjambe et si tu passes en dessous. Ne me doutant pas que de l'électricité est contenu dans celui-ci, je le prends à pleine main. Et là, une bonne dose de courant qui ne fait pas plaisir. Je râle en me demandant comment est-il possible qu'un panneau ne soit pas posé à proximité pour nous prévenir qu'il y a de l'électricité ? Enfin, bref. Je reprends ma route vers des sentiers toujours techniques et glissants. Le brouillard n'arrangeant rien à l'affaire.
Je suis d'ailleurs un peu déçu par ce tronçon. Pas super beau et en plus, les quelques points de vue sont gâchés par cette mauvaise météo. Mais je vous rassure, ça sera mon seul petit regret du week-end.
J'essaie donc de descendre à une bonne vitesse mais mon manque de technique et mon appréhension sont des freins à une bonne envolée. Qui plus est, sur une bonne glissade et torsion du genou, je déclenche une bonne crampe au mollet. Pas un bon signe alors qu'il reste une bonne dizaine de kilomètres avant la fin de l'étape. J'avais pourtant pris des liquides en conséquence mais apparemment, cela n'aura pas été suffisant.
Par ailleurs, je subi un peu cette fin de matinée. En plus de la crampe, j'ai mal aux pieds à cause de ces nouvelles chaussures pas suffisamment testées et qui me font assez mal en descente. Attention, la Saucony Xodus 4.0 est une excellent chaussure. Mais je me rends simplement compte qu'elle est trop petite pour mon pied gauche (oui, j'ai un pied plus grand que l'autre d'une pointure. Très sympa pour choisir sa taille...).
J'ai hâte de finir cette première journée. Je n'ai pas un ras-le bol. Je suis simplement déçu de ma journée. Je continue donc de descendre et rejoins ainsi la route qui doit nous mener au ravitaillement de Doussard, lieu de notre arrêt pour les coureurs de la XL Race. Dans ces derniers 10 kms et malgré mes difficultés, je double un nombre important de coureurs de la Maxi-Race. Certains semblent déjà très épuisés. Ce n'est pas forcément bon signe. Je m'empresse d'encourager tout ceux qui portent un dossard orange.
Je file donc pour ces derniers mètres et rejoins Doussard en 7h29'. Fin du J1.
Bilan : Cette première journée est mitigé. Une bonne montée vers le Semnoz, de bonnes sensations, des bonnes conditions. Puis des descentes assez glissantes et techniques où je n'arrive pas à prendre mon rythme. Notamment dû à une chaussure gauche trop petite. Cela peut être très vite rédhibitoire. Et pour le coup, c'est une chose qui est retenue pour l'UTMB.
Dimanche 1er juin 2014, 7h, jour 2 XL RACE, 41 kms / 2600M + et -
Couché 21 h30, levé 5h45. La nuit a été longue. Et bonne. Et ça, c'est déjà une victoire. Après avoir totalisé à peine 7 h sur deux nuits, ce repos pourrait bien me permettre de prendre un départ en forme pour cette étape 2 de la XL RACE.
Comme d'habitude, petit déjeuner, sac à préparer et direction la ligne de départ. A une minute en voiture du lieu d'hébergement. Un velours...Au programme, 41 kms et 2600 mètres de dénivelé. Une grosse journée sachant que nous avons déjà entamé notre capital énergie au cours de la première étape. En ce qui me concerne, j'ai un peu mal aux cuisses mais rien d'insurmontable. Les séquelles d'une première journée assez moyenne où mes chaussures ne m'ont pas permis de m'exprimer en descente. Du coup, ce sont les cuisses qui ont pris. Mais je reste confiant.
Le sas de départ se remplit. Quelques concurrents de la Marathon Race sont déjà sur place avec un départ prévu 1h après nous. La journée devrait être belle. En tout cas, le soleil est déjà présent et la température, quoiqu'un peu fraîche nous permet d'envisager la journée sereinement.
5, 4, 3, 2, 1...Départ !
Ca y est, le départ est donné. J'active la GoPro et tente de savourer une nouvelle fois ce moment. Dans quelques heures, tout ceci sera terminé et je devrais retourner dans mon plat pays. Il faut en profiter maintenant. Pour débuter cette journée, une belle ascension nous attend. En passant notamment par la Col de la Forclaz. Un bon 1500 mètres d'une traite pour débuter cette journée. Je profite d'abord de ces premiers hectomètres qui permettent d'étirer le peloton pour tester la machine. Les jambes, un peu lourdes, réagissent bien. Je me cale au beau milieu des coureurs, voir même en fin de groupe pour ne pas me griller. Il s'agit ici de ma première course à étape, attendons de voir comment le corps va réagir avant de partir comme un forcené.
La montée débute et je me sens pas trop mal. Je suis un petit groupe qui monte de manière régulière, à une vitesse qui me va bien. Je profite encore et toujours pour filmer, prendre quelques photos. Je veux des souvenirs de ce formidable week-end.
Contrairement à la veille, cette montée nous permet de capter plusieurs points de vue sur le lac. Le temps est en plus radieux, ce qui nous permet d'en prendre plein les yeux. Le terrain, pas trop technique nous permet qui plus est de garder des réserves pour la suite de la journée. Je me suis donné le même temps que la veille, à peu près 7h30 voir 8h en misant sur une possible « chute » physique dû à l'étape 1. Mais pour le moment, je me sens bien. Après une bonne première montée arrive un premier point d'eau qui me permet de remplir le camel bag et de me mouiller la tête. J'essaie de me rafraîchir au maximum et d'éviter le coup de chaud. Je reprends directement la route pour la suite de l'ascension.
Cette fois-ci, nous sortons de la forêt pour prendre un « vrai » chemin montagnard. Des chemins larges qui nous permettent de doubler (ou de se faire doubler) sans gêner qui que ce soit. Ma montre affiche alors presque 2h de course quand les 4 premiers de la marathon race déboulent en courant dans une belle montée. Je suis admiratif. Une telle capacité à courir et à enchaîner les difficultés, cela laisse songeur. Mais chacun son niveau, et je suis content d'avoir les capacités de réaliser ce genre de courses. Même si je ne trusterais jamais les podiums.
Une heure de montée plus tard et après un dernier coup de cul bien raide, j'arrive au sommet de la journée. 2H50 pour les 1500m de dénivelé sur 17kms (plus ou moins), je suis assez content. Les jambes suivent et je ne me suis pas épuisé dans cette montée. Prenant le temps de bien souffler, de manger et de boire (beaucoup). Désormais place à la descente et à mes doutes.
Armé de ma seconde paire de chaussures de week end (Brooks Cascadia 9), je me surprends à bien enchaîner dans cette première partie raide et technique, avec énormément de cailloux. J'essaie de ne pas trop me retenir afin de ne pas tétaniser les cuisses. Plus facile à dire qu'à faire même si je suis clairement mieux que la veille. Je poursuis la descente et arrive à un nouveau point d'eau. Je remplis une nouvelle fois le sac rapidement, et repars à l'assaut des 5 derniers kilomètres avant Menthon St Bernard.
Quelques montées/descentes rapides, pas trop techniques et une arrivée à Menthon St Bernard en pleine forme. C'est pour le moment un excellent dimanche. Et il ne restera que 15 kms avant d'achever la XL RACE.
Menthon St Bernard ---> Annecy.
4h20 de course pour arriver à Menthon. Je suis assez content de moi. Je suis en avance par rapport à mon estimation même si les 15 derniers kilomètres ne seront pas une partie de plaisir.
Je ne traîne pas trop à ce ravito. Ma compagne n'est pas là (je suis arrivé trop tôt par rapport au temps prévu:-) ), elle m'a manqué de quelques minutes. Elle apprendra tout ceci grâce à l'appli Live Trail. Très efficace ce suivi.
Moi, je repars à l'assaut avec toujours autant d'envie et dans une grande forme. Il faut savourer ces 15 derniers kilomètres, c'est tout de suite à cela que je pense. Ne pas penser à la difficulté. Prendre plaisir.
J'entame donc ma dernière ascension du week-end. Une montée régulière mais assez longue même si les points de vue sont magnifiques. Ça commence à râler de part et d'autres. Certains sont plus fatigués que d'autres et à cet instant de la journée, cela se ressent énormément. Les centaines de coureurs de la Marathon Race qui nous ont doublé souffrent également. Petit à petit je reprends des coureurs nous ayant doublé comme des fusées et qui sont pour l'heure au bord de l'extinction. J'avais été un peu surpris de me faire doubler autant par ces dossards jaune-orangers et à des vitesses impressionnantes. En rattraper un bon nombre, cela me réconforte un petit peu même si je ne manque pas l'occasion de les encourager. On n'est jamais à l'abri d'un mauvais jour surtout quand la chaleur se fait ressentir. Car il est un bon midi passé, un bon 25 degrés bien tassé : les organismes souffrent.
En ce qui me concerne, j'essaie de garder le rythme qui me caractérise depuis le début de journée. Pas super rapide mais efficace. J'arrive enfin au point haut et aborde la descente en toute confiance.
Et quelle joie ! Car même si je me fais doubler (beaucoup) au regard de mes craintes en descentes, je savoure. La journée est bientôt terminée, le temps est magnifique et la descente est un réel plaisir. Beaucoup de petits virages sur des sentiers monotraces, racines, cailloux : tout y est pour savourer.
J'enchaîne, les cuisses deviennent un peu plus lourdes mais je me sens toujours bien. Pas du tout cramé. J'arrive sur une partie bitumée qui nous permet de longer le lac. Ma compagne est là et m'accompagne 300 ou 400 mètres avant de me laisser rentrer seul dans le Maxi-Village. Je finis cette course par une belle ligne droite tour en savourant, tranquillement. Une jeune femme pressée d'en finir à quelques hectomètres de la ligne mais qu'importe. Je monte sur le petit podium d'arrivée. La XL RACE est terminée !
Après l'arrivée.
C'est les pieds dans l'eau que je savoure cette arrivée après 6h50 de courses et, avec mon ravitaillement dans les mains. Un pur bonheur. Le temps de faire un petit bilan :
samedi un peu « compliqué » en raison de chaussures trop petites. Un temps pas superbe et peu de points de vue hormis le Semnoz. Là, c'était magnifique.
Un dimanche magistral : beau temps, très beau parcours, pas de problème même si les jambes étaient un peu lourdes. Cette XL Race reste magnifique et mérite aisément sa place pour accueillir les championnats du monde 2015. En ce qui me concerne, c'est une nouvelle marche de gravit avant l'UTMB fin août.
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