Récit de la course : Trail du Tour des Fiz 2013, par Caro74

L'auteur : Caro74

La course : Trail du Tour des Fiz

Date : 28/7/2013

Lieu : Passy (Haute-Savoie)

Affichage : 2312 vues

Distance : 63km

Matos : Hoka Stinson Evo, Bâtons Pro-Trailer original

Objectif : Se dépenser

13 commentaires

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Un peu chaud!

4h15, le réveil sonne, dans ma voiture où j’ai passé la nuit. Je dis « passé la nuit » et non « piqué un gros roupillon », car j’ai eu beaucoup de mal à dormir, entre la chaleur et l’excitation due à la course… J’ai plutôt du mal à me lever et mets un temps infini à me préparer, ce qui fait que j’entre dans le sas juste à temps pour me faufiler devant. A mes côtés se trouvent plusieurs filles, dont une qui a l’air très remontée. Lorsque le départ est donné (avec musique et lampions), elle part à une vitesse hallucinante ! J’ai beau essayer de la suivre, je jette l’éponge au bout de 400 mètres, peu désireuse de suivre ce rythme effréné. Quelle n’est pas ma surprise, au bout de 2 km, de la doubler dans la première côte un peu soutenue (elle a dû confondre course de 61 km et trail court..). Une fois n’est pas coutume, on commence par une longue descente très roulante, en sous-bois. J’ai opté pour une mini-frontale de secours, et c’est un peu juste, mais heureusement, il y a pas mal de types qui me doublent et je peux à chaque fois profiter de leur éclairage.

Commence ensuite, au lever du jour, une longue montée en direction du refuge de Varan, sur une piste 4x4. J’alterne course et marche et ai l’impression de tenir un bon rythme, mais me fais encore bien doubler. Je dois être à peu près en 30e position. Après Varan, s’ensuit encore une courte portion de montée, puis une belle descente roulante, sur laquelle je m’éclate bien. On attaque ensuite la montée vers le refuge de Platé. Après un début poussif, je commence à me prendre au jeu de doubler un ou deux concurrents, et je me mets progressivement un peu en surrégime. J’ai beau me dire « Eh, on n’est pas dans un km vertical ! », le fait d’être talonnée par un concurrent me pousse irrésistiblement à maintenir ce rythme un peu élevé. Heureusement, Platé arrive assez vite et, après un petit verre de Coca, je récupère dans la partie plus douce qui mène au Col. Après le col vient une très longue descente, d’abord un peu technique puis très roulante, qui nous mène jusqu’à Salvagny, en passant par le refuge de Sales. Malgré 2-3 petites erreurs de parcours, cette descente se passe à merveille. Au détour d’un virage, je rencontre un concurrent qui pisse le sang, il a fait une mauvaise chute. Je lui demande si tout va bien et si je peux l’aider. Il me dit que c’est ok ; heureusement, un monsieur de l’organisation se trouve un peu plus bas et je peux donc le prévenir.

Juste avant Salvagny, commence le début de ma « grande ronde des fontaines ». Je commence à avoir chaud, et vais profiter de tous les points d’eau rencontrés pour me mouiller… je dois manquer de technique, car ce qui va être le plus mouillé, ce seront mes pieds, qui font carrément « floc » « floc » à chaque pas… (Je vais le payer par un ongle en mauvais état qui me fait bien souffrir les jours suivants).

Après Salvagny, commence une très longue montée en direction du refuge de Glenairon. Je m’attendais à peiner, car j’avais quand même bien envoyé dans la descente, mais pas du tout ! Au contraire, je cours presque durant toute la montée (bon, elle n’était pas très raide). Je peine un peu plus à la fin, la lassitude se mêlant à la soif, et suis donc impatiente de me jeter sur les boissons fraîches du refuge. Omnubilée par ma soif, j’ai dû paraître un peu speed au monsieur qui contrôlait les sacs avant que l’on puisse accéder au buffet. Je remplis ma poche à eau et file dans la longue descente roulante qui nous mène en fond de vallée. J’ai alors doublé encore plusieurs concurrents qui s’attardaient au ravito.

En fond de vallée, la piste se met à remonter et on la suit un bon bout de temps, en direction du refuge des Fonts. C’est lassant et je supporte mal la chaleur. Heureusement, je rencontre une véritable douche naturelle, sous laquelle je me tortille dans tous les sens. Après le refuge des Fonts, s’ensuit une montée qui me paraît absolument interminable. Je n’arrête pas de boire mais ai l’impression de ne pas assimiler le liquide et d’être toujours aussi assoifée. Après un Col, on descent sur le refuge Alfred Willis, où l’on rejoint les coureurs du Petit Tour des Fiz puis on entame une  assez longue montée vers un autre col.

Pour la première fois, je suis vraiment à la peine. On est dans des pierriers en plein cagniard, j’en ai marre, j’ai chaud, soif, mal au pied et dois doubler des hordes de gens… bref, cela devient vraiment lassant ! Heureusement, le Col arrive et je me jette dans la descente en direction de Moëde Anterne. Mais mes genoux commencent à protester, de même que mon estomac qui me paraît tout ballonné. Heureusement, cette descente est assez technique, et l’allure plus lente que j’y mène me convient bien. Au bout d’un moment, la descente se fait nettement plus roulante, mais je peine à aller vite car je commence à me sentir mal. J’ai chaud, soif, mal au ventre et les jambes ne répondent plus.

Au chatelet d’Ayères, je me crois presque arrivée (notamment parce qu’un jeune en VTT m’annonce qu’il ne reste que 2km !! (ne jamais croire les passants !)) et commets l’erreur de ne pas m’arrêter boire. Et cette erreur, je la paye cash puisque peu avant le Lac Vert, je suis prise du premier vrai coup de chaud de mon existence. Un voile noir me passe devant les yeux, j’ai des bourdonnements dans les oreilles et je me sens incroyablement mal, au point que je commence à craindre de m’évanouir, là, si près du but, à un km de l’arrivée. Je suis obligée de demander à un concurrent si je peux têter sa poche, ce qu’il accepte visiblement de manière un peu contrainte. Cela ne me fait aucun bien, car ce n’est pas une gorgée qu’il me faudrait, mais trois verres entiers ! La mort dans l’âme, je dois me résoudre à marcher lentement vers la ligne d’arrivée ; celle-ci en vue, je retrouve un peu de forces pour trottiner vers l’arche, puis m’écroule aussitôt celle-ci franchie. 3-4 verres d’eau plus tard, je commence enfin à savourer mon bon résultat : 1e féminine et 9e au scratch, en 9h12mn et 51 sec.

Concernant la course, l’organisation était absolument irréprochable, avec des ravitaillements nombreux et bien fournis, une signalisation impeccable et des bénévoles nombreux et gentils. J’ai par contre été un petit peu déçue par le parcours, moins concentré en beaux sentiers que celui du Petit Tour des Fiz. Il y a des endroits magnifiques, bien sûr, mais aussi beaucoup de pistes en sous-bois, qui n’avaient aucun intérêt particulier.

 

13 commentaires

Commentaire de bubulle posté le 29-07-2013 à 08:46:37

Comment dire? Ça va finir par devenir normal de te voir dans le top 10 scratch, même quand tu n'es pas bien..:-). Cela semble nouveau, par contre, ce problème d'hydratation, je ne me rappelle pas de cela dans tes précédents CR.

Mais, bien sûr, félicitations encore, one ne va plus savoir quoi inventer comme mots..:-)

Sinon, si ça te dit toujours pour le trail de Val Cenis, cf tes messages personnels..:)

Commentaire de leptichat posté le 29-07-2013 à 09:15:29

Bravo caro encore une fois.. Tu es redoutable

Seul point noir pour l organisation: poulet froid avec des plaques de gras a l arrivee.. Ils auraient pu daire mieux..

Commentaire de Caro74 posté le 29-07-2013 à 09:38:45

@Bubulle, finalement je ne vais pas aller au Val Cenis, je n'aurai pas récupéré, je pense.. Effectivement, c'est la première fois que je rencontre un tel problème mais j'en ai identifié la source: j'ai bu trop d'eau pure, je crois qu'il faut de la poudre pour l'assimiler, la prochaine fois je prends des sachets de poudre.
@Lepetitchat: je voulais discuter un peu plus avec toi mais ne t'ai plus trouvée. Dommage! Effectivement, le repas d'après course était très moyen..

Commentaire de PhilippeG-641 posté le 29-07-2013 à 10:06:06

Bravo Caro et félicitations !
C'est vrai qu'il faut prendre un peu de sucre pour pouvoir mieux assimiler l'eau pure.
Le concurrent derrière toi lors de la montée du refuge de Platé c'était moi mais je ne voulais absolument pas "forcer" ton rythme...
En tout cas bravo et bonne récupération.
Philippe

Commentaire de leptichat posté le 29-07-2013 à 10:17:53

On se reverra surement :-) et on prendra le tps de papoter, j avais tellement faim et claquee.. recuperes bien..
Bises
Laila

Commentaire de Caro74 posté le 29-07-2013 à 10:23:55

Merci Philippe, tu m'as bien boostée, en fait et je ne l'ai pas payé ensuite. Tu as fait une bonne course?

Commentaire de PhilippeG-641 posté le 29-07-2013 à 10:41:50

Oui, oui, très content, tout s'est bien passé, une promenade de santé sous un beau soleil comme j'adore ;-)

Commentaire de MiniFranck posté le 29-07-2013 à 12:24:09

Heureusement que je t'ai salué eu départ car après tu t'es envolée vers une nouvelle victoire. Félicitations !!
Au plaisir de se recroiser

Commentaire de Jean-Phi posté le 29-07-2013 à 15:02:05

Euh comment dire... On signe où pour avoir le même résultat scratch en étant pas bien (et même bien !) ??
Bravo Caro, tu es franchement bluffante !

Commentaire de sapi74 posté le 29-07-2013 à 17:14:38

bravo caro je me demande comment tu fait....

pour l'hydratation j'ai eu un peut le même problème que toi à l'aravitrail l' année dernière. et effectivement je n'avait bu que de l'eau pur sous une très grosse chaleur. maintenant j'ai toujours 2 bidon avec moi, 1 pour la boisson énergétique et 1 avec de l'eau pour me rincer un peut la bouche pour ne pas être écœurer par le sucre des gels et de la boisson énergétique.

Commentaire de martinev posté le 30-07-2013 à 14:26:23

Bravo Caroline. Tu fais une saison exceptionnelle. Chapeau

Commentaire de Papillon posté le 30-07-2013 à 21:15:35

Bravo caro... tu m'as permis de refaire le parcours virtuellement... et à une cadence que j'étais bien loin d'avoir!!!! En ce qui concerne la soif, pour ma part, j'ai bêtement suivi le conseil du gars au micro sur la ligne de départ: il avait dit de privilégier le salé pour garder l'eau... donc, je n'ai rempli ma poche qu'avec de l'eau gazeuse à chaque ravito... à Grenairon, ils n'en avaient plus lorsque je suis arrivée, j'ai donc rechargé en eau plate. Étrangement, mes soucis de déshydratation ont commencé après ce refuge.

Ton récit est pour moi la fin de mes questions!!!!! Quand je lis la façon dont s'est passée ta dernière descente, le côté technique... il est évident que je n'ai rien à regretter!!! Le voile noir, je l'ai eu dans la montée vers les Fonts, je n'étais plus que l'ombre de moi-même... J'aurais eu toutes les peines du monde à finir! Merci pour ton partage d'expérience!

Commentaire de Caro74 posté le 31-07-2013 à 18:19:01

Merci à tous pour vos gentils messages.
@Papillon, effectivement, jusqu'au refuge Alfred Willis, j'étais encore très fraîche, mais la montée qui suit est encore longue, sans parler de la descente finale. Si tu étais déjà mal aux Fonts, il n'y a rien à regretter, tu aurais pu en baver vraiment trop ensuite car la chaleur dans la montée qui suivait le refuge Alfred Willis était dure à supporter.

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