L'auteur : Gigi-Lyon
La course : Marathon d'Annecy
Date : 21/4/2013
Lieu : Annecy (Haute-Savoie)
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Distance : 42.195km
Objectif : Faire un temps
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Le précédent :
Tout avait commencé après mon premier et unique marathon à Lyon en Octobre 2012. Je l’avais fait sur un coup de tête et sans entrainement parce qu’il ne restait plus de place sur le 10km où je comptais m’inscrire. Je l’avais fait tranquille et fini en 4H14 sans trop de difficultés (faut dire que je l’ai couru bien en dessous de mon rythme de footing pour assurer mes arrières) alors que je n’avais jamais couru plus de 17km avant Mais du coup j’avais pris goût au marathon et envie de voir ce dont j’étais capale avec l’entrainement approprié.
La prépa :
Fin Décembre, je m’inscris donc au marathon d’Annecy suffisamment tôt pour bénéficier du tarif préférentiel, et surtout pour avoir le temps de me mettre en place un programme d’entrainement en 17 semaines pour viser 3H45. Ce ne sera pas du luxe, moi qui n’ai encore jamais fait aucune sortie longue (sauf mon marathon précédent couru à l’arrache donc).
3H45 me semble largement à ma portée, mais les premières sorties longues et leurs fameuses portions à allure marathon me permettent de me rendre compte que ce n’est pas si facile que cela.
Fin Février a lieu le premier test avec le 21km de St Priest (non ce n’est pas un semi) que je boucle en 1H37’43” après avoir accéléré tout le long. C’est décidé, je révise mes objectifs à la hausse pour 3H30.
A la suite d’une sortie longue début Mars, je ressens une douleur derrière la cuisse gauche, comme une élongation ou une contracture. Je m’arrête quelques jours mais la douleur est toujours présente lorsque je reprends. Je me suis trop entrainé et je me sens trop en forme pour m’arrêter si près du but. Donc je continue malgré cette gêne mais je suis obligé de passer de 4 entrainements par semaine à 3 voire 2.
Fin Mars je boucle le semi-marathon de Bourg les Valence en 1H36’05” mais je sens toujours cette fichue douleur et j’ai m’impression que je vais chopper une crampe sur les derniers kilomètres. Je me demande alors comment je vais faire pour finir mon marathon 4 semaines plus tard. Mon moral est au plus bas, pour la première fois depuis le début de ma preparation je suis démotivé, je réduis mon kilométrage. 2 semaines avant le marathon, cette diminution m’a sans doute fait du bien car je retrouve de la motivation. Finalement, les 3H30 sont peut-être jouables.
Le Jour J :
Le 21 Avril, c’est enfin le jour de vérité. Le marathon est à 8H30, le temps est plutôt froid (8 degrés à l’heure du depart), c’est désagréable pour les spectateurs et notamment ma chère et tendre qui est venue avec moi, mais pour les coureurs, c’est plutôt idéal.
Nous sommes près de 3000 sur la ligne de départ, c’est beaucoup mais rien à voir avec les 17000 coureurs du Run in Lyon (dont seulement 1000 sur le marathon cependant).
Km 0 à 5 à 4’55/km
Je mets une vingtaine de secondes à passer la ligne de départ (et encore je n’ai pas l’impression d’être mal placé sur la ligne de départ). Dans les premiers km la chaussée n’est pas excessivement large, c’est donc compliqué de doubler et il faut faire attention où on met les pieds (c’est sans doute pour cela que le marathon est limité à 3000 coureurs).
Je suis plutôt bien, je reste en dedans car j’ai décidé avant la course de rester à 4’57 de moyennes (allure pour 3H30 jusqu’au semi) même si je me sens bien.
Km 5 à 10 à 5’/km
Au ravito des 5km, grosse bousculade, je perds un peu de temps. Trop de monde colle au baskets du meneur d’allure 3H30. Et j’en fais partie. Je décide de me laisser distancer de 100 mètres avant le prochain ravitaillement.
Km 10 à 15 à 4’47/km
Même problème au ravito suivant. Apparemment 100m ce n’est pas suffisant. Je ne vais pas me laisser faire prendre 500m non plus ! Surtout que je suis bien, et qu’avec ces conneries, je suis maintenant en retard sur le temps cible (de quelques secondes) !
Je décide de faire une entorse à ma résolution de prudence et de doubler les meneurs d’allure au km 12. Tout de suite je retrouve de l’espace pour courir et je regrette de ne pas l’avoir fait avant. Je me sens bien, je suis euphorique et j’accélère même un peu plus que prévu.
Km 15 à 20 à 4’56/km
Je suis toujours bien. Mais je me rappelle des conseils d’avant course : « attention, c’est au semi que la vraie course commence », « même si tu es bien attend le 30ième kilomètre avant d’accélérer ». Je me force donc à ralentir.
Km 20 à 25 à 4’48/km
Je passe le semi en 1H44’04’’ en 826/248. Je me retrouve dans un petit groupe de coureurs Ils ont visiblement décidé de courir en negative split car la moyenne au kilomètre diminue. Je me sens toujours bien et je suis content d’être dans un groupe qui me convient bien donc j’accèlère aussi. Au km 21, je me rend compte que c’es moi qui tire le groupe. Pas pour longtemps, je suis l’un des seuls à m’arrêter au ravito qui suis et je me retrouve distancé en chasse patate. Je suis toujours surpris qu’aussi peu de personnes ne s’arrête aux ravito : nous sommes sur des bases de 3H30 pourtant, nous ne sommes pas des sportifs de haut niveau non plus !
Je reprend le groupe au bout d’1 kilomètre, je suis toujours bien. J’accélérerais bien, mais il est sans doute plus prudent d’attendre le 30éme pour cela si je veux pas me taper le mur.
Km 25 à 30 à 4’56/km
Je perds contact avec un ou 2 membres du groupe après le ravito du 25éme kilometer. On dirait qu’il en a profité pour accélérer au lieu de s’arrêter. Après une hésitation, je décide de me lancer à sa poursuite. Il porte un bandana et il est donc facile à repérer de loin. C’est une vraie machine, et il me faut plusieurs kilomètres pour le reprendre.
Je le rattrape juste aant le 30éme. J’échange quelques mots avec les coureurs autour de moi. Ils visent 3H30 aussi. Selon eux on est en avance et sur les bases de 3H27. Je leur dit qu’on peut certainement jouer les 3H25 si on ne subit pas le mur du 30éme. Mon voisin de droite me semble sceptique. Est-ce que je ne ferais pas un excès de confiance ?
Km 30 à 35 à4'39/km
Du groupe initial il ne reste plus que l’homme au bandana et moi dans sa foulée. Nous échangeons quelques mots. Nous sommes bien tous les 2. Il me dit qu’il est surpris de notre allure. Moi aussi, il y a 4 semaines, je finissais moins bien le semi que je ne suis en train de finir le marathon aujourd’hui. Je lui dit que j’ai accéléré grâce à lui. Il me dit que maintenant c’est moi qui vait mener. Pas de problème, je suis toujours chaud J
Km 35 à 40 à 4'42"/km
Le fait de doubler toutes ces personnes me grise. Depuis le semi personne ne m’a doublé et j’ai dû reprendre plus de 100 coureurs. J’accélère. Mon ami au bandana me dit qu’il n’est pas sûr de tenir à cette allure. J’hésite à ralentir, mais c’est une course après tout. Je maintiens donc le rythme et il se laisse décrocher.
2km plus tard, mes jambes se font subitement très très lourdes. J’ai sans doute accéléré un peu trop brusquement. Je me force à maintenir le rythme en me disant que mon accélération était ridicule si je ralentis maintenant. Heureusement, je continue à doubler et je me raccroche à cela pour ignorer la souffrance. Il reste encore 5km et je sais que chaque mètre va être une souffrance désormais.
Au kilomètre 39 j’ai plus mal que jamais, mais je sais que je le tiens. Tout simplement parce que c’est juste inconcevable de craquer maintenant. Les gens nous encouragent par nos noms (ils sont écrits sur le dossard), c’est vraiment sympa. L’ambiance est excellente comme tout au long de ce superbe marathon du reste.
Km 40 à 42,195à 4'25"/km
Je trouve les ressources pour accélérer un peu sur le dernier kilomètre C’est mon kilomètre le plus rapide de la course, signe d’une course bien gérée. Je sprinte sur les 200 derniers mètres juste pour le fun et parce que je le fait toujours en fin de course. Je finis la course en 3H23’11 à ma montre 528éme/2437. J’ai repris 298 places dans le second semi.
Je suis aux anges, je n’avais même pas osé espérer un si bon temps. Ma douleur à la cuisse est resté raisonnable pendant ce marathon. Ma compagne me rejoint après la ligne d’arrivée, elle est surprise, elle pensait me voir arriver 10 minutes plus tard.
Je suis vraiment content de ma course. Peut-être que j’aurais pu partir un peu plus vite, mais qu’est-ce que c’est agréable de courir en negative split comme ça. Moi qui ai souvent du mal mentalement, ça m’a vraiment donné des ailes. Est-ce que les 3H15 seraient jouables dans 6 mois ? Après tout, cela fait à moins d’un an que je me suis remis sérieusement à la course à pieds.
En tout cas, je vous recommande chaudement le marathon d’Annecy, autrement plus festif, plus beau et mieux organisé que celui de Lyon. Je reviendrais c’est sûr J
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2 commentaires
Commentaire de ringo73 posté le 29-04-2013 à 16:45:35
Félicitations! On a fait le meme marathon, le même type de course en negative split et tu finis juste 7 places devant moi! Tu dois faire partir de la poignée qui m'ont doublé dans le deuxième semi (il y en très peu) car moi aussi j'ai repris beaucoup de places (250)dans celui-ci.
Commentaire de Gigi-Lyon posté le 30-04-2013 à 16:03:25
Merci pour ton commentaire Ringo. J'ai lu ton compte-rendu également. Félicitations :-)
Oui en faite j'ai du te doubler juste sur la fin. Ravi de faire partie des privilégiés dont ça a pu être le cas :-)
Cela dit en fait tu as fini devant moi quand même au temps réel.
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