L'auteur : @lex_38
La course : La Transmartinique
Date : 9/12/2011
Lieu : Grand Rivière (Martinique)
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Distance : 133km
Objectif : Pas d'objectif
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Une course qui s’annonçait grandiose. Mais comment transformer une course qui avait tout pour plaire en un véritable enfer ? Suivez le guide !
Le RDV est donné à St Anne, au Sud de l’île de la Martinique, à 2h du matin. Nous voici donc sur le lieu de l’arrivée, notre objectif !
Nous prenons le bus de l’organisation pour rejoindre Grand’Rivière, tout au Nord. Après environ 2h de bus et de multiples tentatives de sieste infructueuse, nous arrivons donc au départ de cette course. Nous laissons sur place notre sac d’assistance, que nous retrouverons en 2 points de la traversée. Petit déjeuner offert et l’attente commence, ponctuée par la lecture des messages sur le grand écran, les SMS et le contrôle des sacs
Pour nous métropolitain, nous associons toujours les fêtes de noël au froid et à la neige. Mais c’est aussi noël en Martinique et c’est donc au pied du sapin que nous faisons une dernière photo avant le départ de cette aventure… Un seul objectif : Franchir la ligne d’arrivée main dans la main avec Yorick ! Pour le chrono, on s’en fout un peu, mais une trentaine d’heure paraît être jouable
A 6h, le départ est donné ! Nous commençons par un petit tour sur la plage avant de traverser le village, encouragé par de nombreux martiniquais. Puis nous quittons le bitume pour un petit sentier étroit qui s’élève...
Cela ne durera pas longtemps, car rapidement nous allons rejoindre des pistes et toute la première partie de la montée vers la montagne pelée se fera sur des pistes agricoles traversant champs de canne à sucre et d’autres cultures
Le ciel est couvert, et c’est tant mieux car il fait déjà chaud. Nous prenons alors une mini averse mais ça ne durera pas
Yorick me parait en forme, c’est parfois lui qui relance sur les portions planes.
Nous entrons alors dans la forêt, mais pas la même que chez nous ! Non ! Ici il y a des fougères de 5m de haut, des arbres avec des feuilles de 3m de long (on pourrait en faire de joli marque page pour des gros livres – private joke)
Nous ressortons de la forêt pour retrouver une petite clairière. La pente s’élève en même temps que la végétation se raréfie. Mais les sommets sont dans la brume et seul l’altimètre me permet de savoir où nous en sommes
Plus nous avançons, plus la pente s’élève, plus le chemin se rétrécie. Il y a par endroit des marches d’1m à franchir, impossible sans y mettre les mains ! Certains passages sont équipés de cordes ce qui permet de se tracter un peu
Tout ce qui nous entoure est fabuleux, surtout quand on n’a pas l’habitude de ce genre de paysages !
Puis le sommet est là, 1300m de dénivelé effectué et environ 9km. Moins de 2h de course pour effectuer la plus grosse ascension de la traversée
2 spectateurs sont venus là haut pour encourager les coureurs ! C’est sympa !
Nous allons maintenant pouvoir courir sur cette crête et attaquer la descente ! Erreur ! Le chemin qui borde le cratère est incourable ! Très étroit et entièrement masqué par la végétation, impossible de courir plus de 2 pas sans risquer la chute !
Mais rapidement nous quittons cette crête pour commencer la descente. Plutôt technique ! On trouve de tout, du sentier, des escaliers mais surtout de grandes dalles bien glissantes dans lesquelles Yorick n’est pas très à l’aise, et surtout ne veut pas prendre de risque ! C’est vrai que la course est longue (en théorie…)
Nous voici maintenant au refuge de l’Aileron. La suite de la descente est beaucoup plus roulante, la plupart du temps sur des pistes. Yorick et moi avons la forme, et profitons de cette portion pour courir, et même plutôt vite puisque nous doublons de nombreux coureurs. C’est agréable d’avancer vite et de se sentir bien
Le ravito du 15e km se présente alors à nous. Pascal, le kikoureur organisateur, nous encourage. Nous en profitons pour refaire le plein d’eau (ma poche est vide, donc tout pile 2L d’eau de bu. Mais mes bidons sont encore plein) et manger un peu (hummm les bananes martiniquaises)
Mais nous ne nous éternisons pas et reprenons rapidement notre route en direction du village de Morne Rouge
Après une portion légèrement vallonée, mais encore courable, nous attaquons alors la montée en direction de la crète du Cournant
Une belle montée bien difficile et bien humide. Plus on avance, plus on rentre dans la forêt tropicale et cette végétation dense et variée me laisse sans voix !
Passé la difficulté de la montée, nous allons suivre la ligne de crête vallonée pendant quelques kilomètres. Si en regardant le profil nous pensions courir, c’est à nouveau impossible ! La pluie des dernières semaines a rendu le terrain particulièrement gras. Ajouter à cela quelques racines, et vous obtenez un chemin très très technique, avec parfois de la boue jusqu’au cheville et des chaussures qui voudraient rester dedans !
L’impression de ne pas avancer ! Des kilomètres qui ne défilent pas ! Le rythme est lent, mais pas plus que celui des autres puisque nous ne nous faisons pas doubler !
Mais enfin la descente se présente à nous. Une descente qui ressemble à la montée, c'est-à-dire qu’on ne peut pas non plus y courir ! Boue, marche, racines… Quelle technicité ! Quelques cordes sont parfois là pour nous aider à passer quelques pièges !
Nous traversons alors quelques gués, histoire de laver les chaussures, puis nous retrouvons une portion le long d’un petit canal où nous pouvons courir !
Et nous voici au ravitaillement de St Cécile ! Nous sommes entre le 27e et le 28e kilomètre et cela fait plus de 5h que nous sommes partis !
A nouveau nous faisons le plein d’eau et nous mangeons solide, puis nous repartons en marchant au milieu des bananiers
C’est le Morne Jacob qui nous attends. Plus ou moins la même chose qu’avant, c'est-à-dire de la boue, des marches et des racines qui font que notre progression est toujours aussi lente ! Mais on avance ! Et c’est bien là l’essentiel !
Après cette montée de 200m de dénivelé, commence la descente, à nouveau équipée de corde. Et c’est là que les problèmes vont commencer. En me retournant pour attraper la corde et descendre, je pose mal mon pied droit et me tord la cheville…Aye !
Je prends sur moi et continue d’avancer en marchant, puis, petit à petit, la douleur s’estompe et je continue ma course, presque comme si de rien n’était ! Après seulement une trentaine de kilomètres (mais presque 6 heures de course), ce serait dommage d’en rester là !
Arrivée en bas, nous traversons un gué de plus, et commence alors la montée vers le Morne Lorrain (d’où le nom de la bière locale, la Lorraine !)
La montée est toujours dans le même esprit que les mornes précédents ! Je ne souffre pas trop de la chaleur. Un orage éclate d’ailleurs, mais la végétation luxuriante fait que nous ne sentirons même pas la pluie, protégée par la forêt !
A la moitié de la montée, nous croisons la RD1, synonyme de ravitaillement, et aussi de barrière horaire pour les derniers concurents. Pour nous, l’arrêt est bref, et nous continuons la montée… par une marche de 1m à franchir ! C’est sport ce trail !
Mais nous continuons notre (lente) progression vers le sommet. Une légère crête, puis commence la descente par la trace des Jésuites.
Toujours aussi technique, toujours autant de racines, toujours autant de boue. Encore des cordes et des glissades.
Mais, alors que je joue la prudence, c’est à nouveau ma cheville qui se tord ! Cette fois j’ai vraiment mal et j’hurle de douleur ! Je m’assois, et, je ne sais pas pourquoi, peut-être pour ne pas sentir la douleur à la cheville, je me mords le genou presque jusqu’au sang !
Je crois que j’ai compris que c’est la fin pour moi, même si je ne veux pas l’avouer. Yorick aussi a compris… Il ne dit rien, se contente de me donner quelques médicaments qu’il a sur lui. Un autre coureur me donnera de l’arnica. Je prends tout, en voulant croire au fond de moi que ça va passer.
Nous sommes au milieu de la forêt tropical, je ne peux pas rester là. Je dois continuer. Je me lève et marche, mais chaque pas me fait mal. Des larmes coulent sur mes joues, mélange de douleur et surtout prise de conscience que l’aventure va s’arrêter là. Yorick appelle pendant ce temps là le PC course pour prévenir du problème.
Je vais continuer comme ça environ 2km jusqu’à rejoindre enfin une route. Même si c’est synonyme d’abandon, c’est presque un soulagement, une délivrance. Yorick tiendra à rester à mes côtés jusqu’à l’arrivée des secours (Merci à Marie-Jo, la responsable, qui aura géré mon abandon jusqu’à la fin) avant de continuer sa course. Seul.
Voilà. L’aventure aura été courte, je vous avais prévenu. Moins de 40km… Il en restait plus de 95km…
Après avoir fait le nécessaire pour soigner au mieux cette entorse avec le staff médical, je me transformerai donc en assistant suiveur pour Yorick après avoir retrouvé ma voiture.
Cela dit, même si la course n’a pas eu la fin espérée, je la recommande ! L’organisation est au top (transport, douche, kiné/podo, transfert des sacs en plusieurs points…) et le parcours vaut le détour, surtout pour des non habitués à ces paysages comme nous !
En tout cas je garderai en tête des vacances superbes dans un cadre qui fait rêver et qui donne envie d’y retourner…
La saison s’achève sur cet échec. En espérant que 2012 me réserve de meilleures surprises !
D'autres aventures sur http://freres-fun.over-blog.com
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3 commentaires
Commentaire de Jean-Phi posté le 01-01-2012 à 17:31:19
Ben c'est pas de bol pour une dernière. J'espère tout de même que tu t'en remettras vite. En tout cas, cette course semble être vraiment dure meme si le coin est enchanteur...
Bonne récup et bonne année !
JP
Commentaire de domi81 posté le 01-01-2012 à 19:57:27
dommage, vraiment dommage !
bonne récup. ;)
Commentaire de vigneron34 posté le 01-01-2012 à 21:48:51
et moi qui te parlait de blessure sans t'avoir lu .bon retablissement en espérant etre tous les 2 d'attaque au vigan
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