Récit de la course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise 2011, par boby

L'auteur : boby

La course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise

Date : 3/7/2011

Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)

Affichage : 2181 vues

Distance : 72km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Le récit

Souvenirs d’un voyage à Pralogan-la-Vanoise

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Samedi
Arrivée sur Pralogan après un voyage sans histoire. Retrait du dossard, et recherche d’un endroit tranquille pour se garer avec la camionnette (mon hôtel pour la nuit...)
Visite du village à vélo, et quelques photos souvenirs. Pause toilette indispensable. La nuit précédente et pendant la journée j’ai été perturbé par un début de diarrhée. Pas cool. Ce doit être le demi-jus d’orange avalé vers 22 h le soir précédent.
Briefing. François m’avait appelé pour me proposer de dire quelques mots sur mon projet humanitaire lié à cette saison. Mais il a dû oublier, et le temps des interventions est limité.
(si vous voulez en savoir plus, aller sur www.aventure-en-solidaire.net)

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Dégustation de la salade de riz préparée avec amour par mon épouse, et installation pour la nuit. J’avais prévu tout ce qu'il faut pour le froid, on ne sait jamais. 3 couches de vêtements thermiques.. Tout va bien, le froid ne m’a pas trop saisi dans ma chambre improvisée sans isolation...

Dimanche
3h00
Le réveil sonne, c’est l’heure de manger (déjà ?). 2 tranches de mon gatosport (recette personnelle). Préparation pour la journée. Arrivée sur l’aire de départ vers 4h30. Pour une fois que je suis en avance, peut-être trop... Je me gèle à attendre, mes doigts et pieds prennent vraiment froid. Je grelotte par moment.

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D'ailleurs durant la première heure, j’aurais l’extrémité des talons qui deviendra insensible, probablement par le froid. Je croyais que j’avais des cailloux sous les pieds ! Quand je vous dis que je deviens de plus en plus frileux. Ce n’est pas pour rien si je suis né de l’autre côté de la Méditerranée...

5h07
Voilà, c’est parti pour 72 kms. C’est la première fois que je viens dans ce petit village de montagne sympathique et qui a l’air d’avoir gardé une certaine authenticité.
Des bouchons dès le départ pour sortir du village. Normal, c’est la période des vacances. Heureusement, pas de péage. Ensuite chacun essaie de prendre son rythme, mais nous restons assez groupés jusqu’au premier refuge, lieu du ravitaillement, après un passage mythique par le lac des vaches. Mais pas de vaches et peu d’eau.

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Mon genou gauche me fait un peu mal depuis le départ, mais de toute façon c’est normal. Ca fait au moins 5 ans que ça traine, avec des jours sans et des jours avec. Mais ça va de mieux en mieux. On ne va pas se lamenter pour ce petit bobo, mais cela m’oblige à faire attention, surtout dans les descentes.


1h43 -  Arrêt 6’ - Refuge de la Vanoise
Tout va bien pour le moment. L’objectif ? Terminer en bonne condition, pourquoi pas dans les 14h. On peut toujours rêver...
Il fait toujours aussi frais, et je garde mon coupe-vent. Le soleil arrive avec douceur, une lumière magnifique qui est un régal pour les photos. J’en profite. Mais je sais que ces moments de photos et vidéo me pénalisent. Je dois perdre au minimum 30’ sur une course comme celle-ci (200 photos et 40’ de vidéo...). Mais pour moi c’est indispensable. Je ne reviendrais peut-être jamais à cet endroit, et il est important de garder un souvenir des ces lieux magiques, et de ces trails - défis personnels - mémorables.

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De toute façon, on est pas là pour le chrono. Mais il faut quand même surveiller les barrières horaires. Ce serait trop bête de les dépasser. Je ne m’engage jamais dans un trail si je ne suis pas sûr de le terminer.

4h10 Arrivée au 2eme ravitaillement - Refuge de l’Arpont. -  Arrêt 19’
On est accueilli entre autres par des enfants qui prennent vraiment au sérieux leur “travail” d’accueil et de contrôle. Et ils répètent, probablement maintenant pour plus de 350 fois les mêmes phrases avec autant de conviction et d’énergie. Bravo !

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J’ai décidé pour cette course de m’astreindre à boire beaucoup plus que d’habitude, avec une boissons isotonique (Effinov). J’ai donc embarqué toutes les doses pour faire au moins 7 litres de boisson. Une première, car je ne bois jamais assez. Lors du dernier trail (L'Ardéchois) cela m’a valu une bonne hypoglycémie 10 kms avant l’arrivée. Et presque 3h pour faire ces derniers 10 kms. je ne voudrais pas renouveler l’expérience.

Cette première partie du parcours est vraiment magnifique, et on en prend plein les yeux : c’est probablement le plus beau trail que j’ai fait à ce jour. D’autant plus que nous bénéficions d’une météo extraordinaire que le Très-haut a bien voulu nous accorder. Cela se conclura par quelques petits coup de soleil sur les oreilles et dans le cou....

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On continue tranquillement, et je me rassure en me disant que même si je suis en fin de peloton, je ne suis pas - encore - dans les derniers. Il y a de l’espoir.
On commence à croiser quelques randonneurs. Ils n’ont pas choisi leur jour pour circuler sur ce sentier...

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7h26 3eme refuge de Plan Sec - Arrêt 25’
Pause couchée, remplissage, photos, grignotage.
J’ai aussi fait le choix de ne rien prendre sur les ravitos, et d’emmener ma nourriture (barres goji Effinov, fruits secs bio). Mais au final je ne mangerai pas grand chose : 1 barre, 1 sachet de boule de soja, un petit gâteau aux amande, et un peu de fruits secs. J’essayais de me faire à l’idée de faire un trail que avec du liquide, suivant les conseils entendus pour faciliter la vidange gastrique.
J’ai de l’admiration pour tous les bénévoles qui sont là pour nous servir. Un grand coup de chapeau à tous ceux qui ont sacrifié leur journée (voir leur week-end) pour contribuer au succès de ce trail.
Vue magnifique, deux lacs du barrage d’Aussois en contre-bas. Et on nous décrit le chemin à passer en face. On n’est pas encore arrivés...
Je reprends tranquillement avant la barrière horaire.

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Tout allait à peu près bien jusque là, mais ça devient un peu plus difficile. La digestion, même de liquide devient problématique. Je crois que c’est mon handicap sur le long trail. Mais heureusement j’en n’en suis pas réduit à rejeter tout ça, comme j’ai pu le voir en dépassant d’autres traileurs plus atteints. J’en double un autre qui a fait une hyppo, et qui est en mauvais état. Je suis peiné pour lui et essaie de le réconforter.

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10h19 Refuge de L’Orgère - Arrêt 15’
J’appréhende un peu cette étape. La suite avec le col de Chavière m’inquiète... 1000m D+
Il faut y aller, après vérification des chaussures et lacets. C’est parti pour la section la plus dure. J’ai quand même du mal à monter. Je m’arrête 2-3 fois pour des pauses à l’ombre. Les randonneurs que l’on croise nous encouragent. Des petits mots gentils qui essaient de minimiser les efforts qui nous attendent... Mais bon ça se mérite.
Passage du petit replat, et montée finale au travers du petit névé. Voilà, on y est ! Vue magnifique. Altitude 2800 m - 13h10
Maintenant il faut descendre.

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Au bout d’un moment un petit groupe de 4 se forme et on arrive en vue du dernier ravitaillement. Mais problème, on ne retrouve plus le chemin. Finalement, après quelques hésitations et détours, on retrouve la bonne trace.

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13h 56  Arrivée au dernier refuge Peclet Polset - Arret 6’
Il n’y a plus grand monde. Je recharge un peu ma gourde et la referme vite pour ne pas trop trainer. En le faisant, je me dis que je devrais le faire plus méticuleusement... Peut-être la fatigue, et ma main pas toujours habile, en raison de la polyarthrite décelée depuis 3 ans.
Je repars et au bout de quelques minutes je sens de l’eau couler dans mon dos... Ca devait arriver ! gourde mal fermée. Donc arrêt obligatoire et on recommence à zéro (vous savez, c’est le genre de gourde qui n’a pas de bouchon, il faut bien enrouler l’ouverture plastique. Quand c’est fait sérieusement, ça ne fuit jamais..)
Après cet arrêt forcé, c’est reparti. J’alterne un petit marche rapide et course. Et la forme revient tout doucement. A partir d’un moment, je ne marche plus (à part dans les petites montées, et encore). On accélère pour arriver avant la barrière. Je rattrape Philippe avec qui j’ai partagé un bout de chemin auparavant. Je sens qu’il est un peu à la peine. Je l’encourage et il me suit en courant. Ce sera comme ça jusqu’à l’arrivée.
La délivrance après 15h 52. Mais en bonne forme (c’est relatif). J’aurais presque continué.
Comme d’habitude, je filme mon arrivée en courant et là, catastrophe... la batterie de l’appareil est vide. Je n’aurais pas l’arrivée sous l’arche, dommage.
Après avoir bu un coup (d’eau avec bulles) je reviens sous l’arche pour me faire prendre en photo avec le téléphone. Et là, l’organisateur qui commentait les arrivées commence à m’interpeller et me féliciter, croyant que je viens d’arriver... J’aurais eu droit à 2 accueils personnalisés à la fin ! Comme quoi être dans les derniers ça peut avoir des avantages !

Retour à la maison le lendemain matin. C’était trop long de rentrer le soir.

Il va falloir travailler encore les montées je crois, pour être plus performant. La Diagonale des Fous c’est dans 3 mois, et là-bas, ça sera autre chose...

Mais pour le moment, repos obligatoire, arrêt de la course à pied pour 10 jours par mon médecin. Tendinose au talon d’Achille...

Pour voir l’album photo complet :
http://gallery.me.com/mark26#100069

www.aventure-en-solidaire.net

1 commentaire

Commentaire de totoro posté le 15-07-2011 à 14:06:58

Merci pour le récit et cette belle balade que tu nous a raconté et que dire des photos : bravo !

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