L'auteur : leptitmichel
La course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise
Date : 1/7/2007
Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)
Affichage : 1712 vues
Distance : 72km
Objectif : Pas d'objectif
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C'est l'épreuve parfaite pour celles ou ceux qui préparent l'UTMB. Même distance, même dénivelé et même type de relief que le tronçon Chamonix-Courmayeur. Idéalement placée dans le calendrier (8 semaines avant la grande boucle), cette épreuve est l'occasion de faire un bilan grandeur nature sur la préparation. Mais attention, plus qu'un simple test, elle reste une course particulièrement exigeante !
Ce Trail couru en plein cœur du parc national de la Vanoise, non balisé sur les 4/5 de son parcours a connu au fil des éditions un énorme succès, Son organisateur (P Lachenal) le présente comme " unique en son genre, et considéré par les connaisseurs comme la plus belle course de montagne du massif Alpin". Et franchement le parcours vaut les efforts déployés.
Boucle d'environ 73 km de sentiers de type GR avec 4200m de D+. Attention, les délais d'élimination peuvent s'avérer serrés (surtout les premiers) et les 1100m de D+ du début de course peuvent laisser des traces profondes pour la suite du parcours.
Epreuve limitée à 500 coureurs.
Le CR de la course
Last step to UTMB*
(*Dernière étape pour l’UTMB)
10 mois. C’est la durée de ma préparation pour l’UTMB, et franchement il fallait bien ça vu d’où je partais.
2 mois de travail général d’octobre à décembre 2006 histoire de reprendre un niveau physique acceptable, une première phase de travail spécifique de janvier à avril 2007 dont deux participations à des trails avec environ 2000m de D+ chacun, puis une nouvelle phase de travail spécifique destinée à m’amener à ce dernier test avant l’UTMB, à savoir le TGV (entendez par là le Tour des Glaciers de la Vanoise).
Cette course présente plusieurs points d’intérêts dans ma préparation.
D’abord elle est idéalement située dans le temps à 8 semaines de l’objectif, soit juste ce qu’il faut pour compléter ou corriger la préparation..
Ensuite elle présente une distance et un dénivelé significatif avec 73km pour 4200m de D+, soit pratiquement l’équivalent de Courmayeur - Chamonix avec une montée de plus de 1000m de D+ au départ assez proche de la montée du col de la croix du bonhomme, une autre de 900m D+ sur le dernier tiers et un final avec une descente de 1400m de D-.
Il y a aussi l’altitude. La course se passe en grande partie au dessus de 2000m, montant même à 2800m, et c’est important car même si en tant que parisien j’arrive à simuler le dénivelé à coup de multiples petites montées et descentes, il n’en est pas de même pour l’altitude. J’ai déjà eu des baisses de performance passé 2000m, alors là, il faut que je vérifie si c’était lié à un manque de forme ou bien si c’est simplement un problème d’adaptation.
Pour finir, il y a les paysages. Quelques photos des éditions précédentes et le CR du Blueb auront suffit à me faire envoyer le bulletin d’inscription.
La veille de la course un briefing nous permet d’avoir les dernières news du parcours. Celui ci est très peu balisé (traversée du parc naturel oblige !) et il faut se baser sur le balisage des GR. D’ailleurs un road book nous a été envoyé quelques semaines avant le départ avec des informations sur le tracé à suivre en cas de doute.
Le briefing, c’est aussi le lieu des rencontres et des retrouvailles avec les uns et les autres, parfois au détriment de l’écoute des instructions données par l’organisation ou les CRS qui seront sur le parcours.
Samedi soir. Un repas commun a été organisé par Coli de Kikourou et regroupe une quarantaine de coureurs issus de plusieurs communautés.
Ufo, Zoo, Kikourou ou X’Trem Team… peu importe l’origine et c’est un moment important qui permet de mettre enfin un visage sur ce qui n’était parfois qu’un pseudo lu sur un forum.
Chacun y va de son état de forme et de ses objectifs du lendemain.
L’esprit est plutôt tranquille, sauf pour Guy qui est super inquiet sur le fait de se perdre en route du fait de l’absence de balisage. Pour arranger le tout un de ses copains lui a préparé un road book… Oui mais quel road book. En plus des deux cartes IGN annotées, il lui a rédigé un rouleau de papier avec la course décrite exactement comme si il devait le faire en moto. Le hic ! c’est que guy se voit mal dérouler ce long parchemin en courant !!!
Une informations revient tout le temps depuis le début d’après midi " Le TGV, c’est pas mon objectif, moi je fais ça pour préparer l’UTMB ! ". Je crois que ce sera le leitmotiv de cette édition 2007. Je ne sais pas combien des 550 participants seront au départ de l’UTMB en août prochain, mais je ne suis pas le seul à avoir choisi cette course comme point de contrôle de ma préparation.
Dimanche 1er juillet – 03h30. Je sors du sac de couchage. La nuit fût courte (le repas de la veille ayant traîné un peu) mais relativement bonne. J’ai choisi l’option de dormir dans la voiture, non seulement parce que je peux y être allongé de tout mon long sans problème (c’est prévu pour y mettre des planches de surf), mais surtout je suis certain de rester au sec quelle que soit la météo de la nuit.
Un buffet chaud accueille les coureurs, décision prise par l’organisation suite à un questionnaire envoyé aux participants. Excellente idée.
04H50 – Le jour n’est pas encore levé et les 550 coureurs sont sur le départ. La journée s’annonce belle peut-être chaude avec un risque de pluie et d’orage en fin de journée seulement. Il faudra être prudent sur l’hydratation. Je retrouve toute la troupe de la veille, et au dernier moment je décide de m’alléger de mon appareil photo. Il me gêne dans la poche et je préfère le confier à Raymonde.
05H04 – C’est parti…
Objectif 15h00 mais avec un plan de marche basé sur 14h00 (c’est mon côté optimiste) que j’ai récupéré suite aux infos fournies par le Blueb. Il faut savoir que mon passage sur Courmayeur à l’UTMB est prévu en 17h00.
4 barrières horaires vont jalonner notre route et les deux premières ne me laissent en théorie pas beaucoup de marge de manœuvre (à peine 15mn sur la première mais elle n’est pas éliminatoire).
A peine quelques centaines de mètres parcourus dans Pralognan et on rentre dans le vif du sujet avec une montée de 1100m de D+ en 7km qui nous amène au col de la Vanoise à 2517m d’altitude.
Pour éviter les bouchons sur le premier sentier, je suis parti devant. Du coup ça a tendance à aller un peu vite pour moi. La première partie monte très raide, et j’essaie progressivement de me mettre à mon allure. Je ne suis pas inquiet sur ma capacité à passer cette première difficulté, mais je dois absolument me préserver pour la suite du parcours.
Le fait d’être parti devant me permet de voir pas mal de copains plus rapide que moi et que je n’ai jamais l’occasion de voir pendant les courses. Je verrai entre autre passer le Bœuf, le Castor Junior, le Troll, et quelques autres, mais pour une fois, certains ne me remontent pas… serait-ce un signe ?
Par contre, pas question de m’accrocher à eux… Ils me doublent et moi je reste à mon allure. C’est d’ailleurs le plus difficile. Rester à son rythme sans se laisser emporter par le flot général.
La pente faibli un peu au niveau du refuge des Barmettes (2000m) pour nous amener au " lac des vaches " qui se traverse en son milieu sur une bande de cailloux… Amusant !
Je joue au yoyo avec Gé et l’Toutou depuis un petit moment. Pas trop normal que je sois au niveau de ces deux loustics, bien plus habitués au relief savoyard que moi…
Une Remontée un peu raide me permet de grimper les dernières centaines de mètres de D+. Devant moi se dresse la Grande Casse et ses 3840m… mais on y passera pas. Le sentier file vers la droite en direction du refuge.
Arrivée au premier ravitaillement. 1h38 soit plus de 20mn d’avance sur ma prévision (mais on y reviendra). Ce qui me surprend surtout c’est d’avoir effectuer la totalité de la montée sans avoir eu besoin de tirer sur les jambes. C’est passé tout seul. L’autre point c’est l’altitude. Là aussi, je n’ai pas eu le petit coup de moins bien que j’ai habituellement au dessus de 2000m.
Pause rapide, juste le temps d’avaler deux verres de Coca, de manger quelques raisins secs, de faire une pause technique et j’enchaîne en direction du refuge de l’Arpont.
Le profil de la course indique une descente de 200m D-, puis une montée de 200m D+ puis une nouvelle descente de 200m D-. Seulement entre le profil et le terrain, il y a un écart considérable et c’est d’avantage une alternance de montées descentes qui m’attend. Si la première partie de ces 14km s’avère roulante et agréable, le caractère technique du tracé se dévoile ensuite. Traversée de grands pierriers et sentiers en balcons vont se succéder. Par contre je ne sais pas pourquoi ces damnés sentiers sont toujours " roulants " dans les montées et pleins de cailloux dans les descentes… j’aurais préféré l’inverse !
La jonction jusqu’au refuge me semble terriblement longue… et je vois le chrono tourner pour finalement dépasser les 2h00 que je m’étais fixées. Finalement il me faudra près de 2h10 pour le rejoindre alors que je n’ai pas l’impression d’avoir traîné en route.
L’explication est simple. Le temps de référence utilisé pour mon passage au refuge du col de la Vanoise était faux… (le blueb le concédera volontiers après l’arrivée). Il fallait lire 1h45, puis 2h15 (au lieu de 2h00 + 2h00). Au final ça fait le même temps, mais il est vrai que le moral en prend quand même un coup.
Bonne pause au ravitaillement, recharge de la poche à eau avec ma boisson énergétique et je m’offre le premier des 3 sandwichs jambon-fromage que j’ai emporté (tout ça fait aussi parti du test pré-UTMB) alors qu’arrivent le Dino et le Lapouneur. Je suis d’ailleurs surpris de les voir derrière moi d’autant que le Lapouneur m’apprend que la Tortue est également derrière. Bizarre, il m’avait semblé le voir passer dans la montée et je ne me souviens pas l’avoir redoublé ensuite !
15mn plus tard me voilà relancé en direction du Plan Sec. Là je décide de ne plus me fier au profil du road book… mais j’y jette quand même un œil. On va avoir des montagnes russes dont une belle montée.
Et encore une fois je vais être servi. La ballade est toujours aussi belle, mais le caractère technique des sentiers ne permet pas une grosse vitesse. Sur cette section j’essaie d’optimiser ma progression toujours à l’écoute de mes sensations, et étrangement je suis bien. Certaines montées sont bien sûr difficiles à négocier comme ce " coup de cul " avec des passages à plus de 25% mais dans ce cas c’est le bonhomme qui coince… pas les jambes. J’ai beau tirer, les cuisses et les mollets répondent présents, preuve que l’entraînement spécifique, ça paye !
Une longue montée roulante que je passe avec le Lapouneur nous permet d’engranger du D+ sans trop de difficulté puis c’est un des passages où je me suis le plus éclaté. Une descente sur un joli sentier en terre jaune sans trop de cailloux et avec plein de lacets. Sur ce tronçon je me lâche complètement abandonnant au passage le Lapouneur, le Toutou et Gé avec qui je joue au yoyo depuis le départ. Je vais même doubler l’Dino qui pourtant lui courait même dans la montée précédente… Je suis bien, j’en profite et tant pis si je dois le payer ensuite.
Je ne sais plus exactement à quel moment cela s’est passé, mais à un moment, j’ai vu une tornade rouge me doubler dans une côte… C’est Agnès, en pleine forme qui me passe avec tellement de facilité que pendant quelques temps j’ai eu l’impression d’être à l’arrêt !
Après cette descente le tronçon qui suit est partiellement roulant et plutôt agréable. Je le gère bien mais un peu avant d’arriver au refuge je vais prendre mon plus gros coup de bambou. Et là, quand je dis " coup de bambou ", c’est le vrai point dur, avec les idées noires et tout ce qui va avec. J’en suis à me dire que je n’ai rien à faire ici, que c’est décidé, j’arrête au refuge et qu’en rentrant j’annule mon inscription à l’UTMB…
Je suis toujours dans ces tristes pensées lorsqu’au sortir du bois des spectateurs nous encourage à coups de grosse cloche à vache. Les enfants nous attendent avec des verres d’eau, et ce ravito improvisé me stoppe dans mes réflexions. Je vais d’ailleurs faire un truc que j’évite en général, c’est de leur demander à combien on est du refuge. Je connais l’inexactitude des infos souvent données de cette façon, mais lorsqu’ils me disent " vous en avez pour 10mn… en haut de la butte là vous allez le voir " le moral remonte. Si je le vois c’est que c’est bon.
Effectivement, après une dernière section sur une large piste montante j’arrive au refuge du Plan Sec. Je me pose, me ravitaille à base de coca, tuc, charcuterie et fromage pendant qu’un bénévole m’aide à refaire le plein de ma poche à eau.
Avec cette pause le moral est revenu. Je me suis dit avant la course que si j’atteignais le refuge de l’Orgère, ce serait gagné car ensuite je n’aurais qu’à gérer la dernière grosse montée puis le final tout en descente.
Je repars au moment où le Lapouneur et le Dino arrivent. L’avance prise dans la descente de tout à l’heure a été finalement assez importante.
C’est reparti pour une section sans grosse difficulté théorique. Le chemin contourne les deux lacs du barrage d’Aussois puis on s’attaque à une petite montée bien raide qui doit nous amener au Col du Barbier. Je progresse toujours bien à mon rythme et cette fois je ne me laisse pas abuser par le profil de la course. On passe à un endroit qui pourrait être le col, mais même si le D+ monté correspond bien, je trouve que le temps mis est bien court. Et la suite me prouvera que j’avais raison. Ce passage n’est pas encore le col du Barbier. Celui-ci se présente à moi après une longue section en balcon très vallonnée.
Ensuite arrive une longue descente, tellement longue que pendant un moment avec les coureurs qui m’accompagnent on se demande si on ne s’est pas trompés de route et si on est pas descendus trop bas. Par malchance, les piles de mon GPS viennent de rendre l’âme et on ne dispose plus de point de repère. De toutes façons, on passe de 2300 à moins de 1900m, alors tant pis je continue. Le doute s’installera pendant encore un bon moment jusqu’à ce qu’on découvre un des rares morceaux de rubalise autorisés sur le parcours. Ouf ! on est toujours en course.
Un dernier coup de cul bien raide mais court, une descente puis c’est l’arrivée sur ce refuge tant attendu. Malgré mes errements, j’arrive sur place à 14h46 pour un passage prévu à 14h40… Je me pose au ravitaillement, commence à sortir mon sandwich (oui, encore un) retrouve le Bœuf qui traine là depuis maintenant presque ½ heure et c’est à ce moment là qu’une averse nous tombe dessus. Branle bas de combat, tout le monde se réfugie sous le petit auvent du refuge pendant que les bénévoles essaient de sauver le ravito… Je m’installe dans un petit coin et là je vois mon beau sandwich qui est resté sur le caillou où j’étais assis avant la pluie… Bye bye jambon et fromage… Du coup je prends un de mes gels, histoire de me donner un coup de fouet pour attaquer la montée
Je repars à 15h01 après une pause d’un quart d’heure, non sans avoir enfilé mon coupe vent, même si l’averse semble être terminée. Il me reste maintenant 6 heures pour faire les 22 derniers km dont 17 de descente.
Je vais attaquer le dernier morceau de choix de la course. 900m de D+ en deux sections sur à peine 5 km… Le début de la montée est raide, très raide. Quelques centaines de mètres après le départ je m’arrête pour enlever le coupe vent. La pluie s'est arrêtée et la température est douce, du coup je fais cocote minute. Je monte au petit train, tranquille même si je dois régulièrement faire des pauses pour ménager non pas les muscles mais toujours le bonhomme. Ce sont des pauses courtes de 30-45 secondes, souvent assis sur un rocher, mais qui me font énormément de bien. J’assure tant bien que mal cette première partie de la montée avec ses 500m de D+ puis on a le droit à un replat et même une petite descente.
A partir de là on s’attaque aux 400 derniers m de D+ pour passer le col de Chavière situé à 2800m et qui se trouve partiellement enneigé. Au début de la montée je retrouve le Dingo. Il est allongé par terre en ne veut plus ni monter ni descendre. Après un petit moment passé avec le Bœuf à essayer de le faire repartir et voyant que c’est plus le moral que le physique qui le fait stopper (komment kil pleure sa mèr’ l’aut’ Dingo), nous décidons de reprendre notre montée, le laissant aux mains (et à la séance prévisible de pompoculthérapie) du Toutou de Gé et du Lapouneur qui devraient arriver un peu après nous.
Avec l’approche de la dernière section de cette montée arrive le froid. J’enfile à nouveau le coupe vent car il est vrai qu’à 2800m avec le maillot trempé par la sueur, c’est un coup à attraper la crève. Le final traverse quelques grands névés sécurisés par des cordes installées par les CRS qui nous attendent au col. Le passage de ce col, signe de la fin des difficultés, est un vrai plaisir, d’autant qu’on découvre aussitôt que de l’autre côté la neige y est beaucoup plus abondante, au moins jusqu’au refuge de Péclet-Polset que l’on voit depuis le col.
Je me lance dans la descente avec plaisir. Les passages dans la neige parfois au dessus du mollet sont amusant (et même parfois casse-g…..) mais c’est agréable de courir là dedans. C’est aussi le grand retour de la pluie. Pas très intense mais glacée à cette altitude et surtout c’est l’arrivée de gros nuages noirs. Là on ne parle plus d’averse, mais c’est bien l’orage qui se prépare.
Le tonnerre et les premiers éclairs arrivent en même temps que moi au refuge. Je retrouve la Souris qui ne pouvant courir aujourd’hui a proposé son aide pour être bénévole ici. Il y a également Ray et Patou. Le fait de retrouver tout ce petit monde me motive pour continuer. Mon passage sera éclair. Le temps de discuter 2mn, de boire un verre de coca et de faire une petite photo avec la Souris et je repars. Le vent me glace et j’ai maintenant hâte d’en terminer.
Il reste 12km de piste annoncée roulante mais terriblement longue. Et si le côté roulant peut être très relatif, l’aspect très long est bel et bien présent. La première partie se passe bien. J’alterne course et marche et je suis surpris de voir les jambes répondre avec autant de facilité. Je me risque même à un petit 12km/h sur une petite section, juste pour voir. Mais sur la seconde partie c’est la tête qui lâche.
Je suis bien, je n’ai ni douleur ni blessure, alors pourquoi me forcer à courir et risquer de me blesser pour gagner 10mn au final… C’est avec cette idée en tête que je vais finir cette interminable section en marchant (beaucoup) et trottinant (un peu). Plusieurs concurrent(e)s me dépassent. Pas grave, j’ai même pas envie de m’accrocher. Je veux juste en terminer et voir Pralognan.
Un dernier petit coup de montée de 50m (à ce moment là ça freine bien) puis c’est le final d’arrivée qui cette année se fait en plein centre du village. Les dernières centaines de mètres me permettent de bénéficier des encouragements des spectateurs et des coureurs présents, puis c’est le passage sous l’arche en 14h37 à mon chrono Pour quelqu’un qui avait un objectif de 15h00 c’est plutôt pas mal visé !
Et voilà c’est fini. Près de 100 coureurs passeront la ligne derrière moi et environ 170 auront abandonné avant la fin. C’est dire si ce trail peut être cassant malgré des conditions météos bonnes pendant presque toute la journée.
Aux avant postes aussi ce sera l’hécatombe. Guillaume MILLET devra s’arrêter (entorse), Michel CERCUEIL et Benoît LAVAL finiront ensemble près de 3 heures derrière le premier, François d’HAENE, vainqueur l’an passé mais qui cette année passera la ligne en plus de 10h. Quand à Dawa SHERPA, il sera distancé d’une quinzaine de minute en 8h42’42’’ par un nouveau venu, Julien CHORIER qui quelques jours avant la course demandait sur Kikourou le type d’équipement qu’il fallait emporter sur ce genre de course et qui gagne en 8h27’37’’… Respect, même si c’est grâce à mes conseils avisés qu’il a réussi cet exploit (Hi, Hi, Hi) ! Nul doute qu’il fera partie des favoris pour sa participation à la CCC en août prochain. Le podium masculin est complété par Christophe GOTTI en 8h57’27’’.
Côté féminin, Alexandra ROUSSET arrêtera l’épreuve au premier ravitaillement en raison d’un planning trop chargé les semaines précédentes. Elle préfèrera ne pas prendre de risque. Une sage décision. Du coup pas de bagarre avec Ginette MORETTO-RUMEN qui remporte la course en 10h19’22’’ devant Claudine TRECOURT (10h26’31’’) et Sandrine BARIOZ (10h32’16’’)
De mon côté je retrouve Olivier, Benoît et d’autres concurrents. Petite pause, ravitaillement puis c’est le coup de froid qui me tombe dessus. Je grelotte. Je quitte tout le monde pour retourner au camping prendre une douche chaude histoire de récupérer. Je raterai du coup l’arrivée commune du Lapouneur, du Toutou, du Gé de la Tortue et d’un Dingo ressucité accompagnés de la Souris qui vient de rentrer de son ravitaillement. Une belle image d’arrivée groupée d’une bande de copains.
L’après course sera un peu speed… Papy castor ayant eu l’excellente idée samedi d’essayer de faire tourner sa voiture Diesel avec du sans plomb, il faut redescendre quelques passagers sur Albertville. Du coup pas de nuit de récupération sur place.
Si on doit rouler toute la nuit je préfère ne pas trainer. Faire 7 heures de route après 15h de trail c’est déjà assez limite comme ça ! Je me rends compte après coup que j’ai un peu mis la " pression " à mes camarades, mais c’était sans compter avec les aventures Dingo-souricienne et des clés de voitures qui ont failli terminer enfermées à l’intérieur de la Dingomobile, ou bien la partie de pliage de tente Trollesque dans le centre de Pralognan où même l’intervention de la police municipale ne permettra pas de rentrer la grande tente dans la petite housse !
Finalement, on part donc avec le Troll, le Castor Junior et Yves direction Albertville accompagnés du Lapouneur, d’Agnes, de la Souris, et du Bœuf dans la voiture du Blueb.
Dépôt de tout ce petit monde à l’abri de la pluie dans une station service d’Albertville puis je récupère le Lapouneur que nous déposerons à Chambéry.
Suite du retour tranquille avec le Troll, malgré plusieurs arrêt dont un pour dormir un petit quart d’heure… pas question de prendre de risques.
Alors pour l’UTMB ça donne quoi ?
Le bilan de cette journée est très largement positif. Tout ce que j’ai voulu tester s’est avéré efficace. Entraînement, matériel, ravitaillement, gestion de l’effort, si je devais repartir je ne changerais probablement rien.
Alors bien sûr cela n’est en rien une garantie pour l’UTMB… l’écart entre une course de 15h et de 73km avec une épreuve de 45h et 163km est énorme, mais je sais que je suis dans la bonne direction, et ma priorité va être maintenant de prolonger cette préparation jusqu’aux vacances (après une petite semaine de récupération quand même) il me faudra être très prudent pour atteindre Courmayeur frais (avec une marge de 2h30 par rapport aux temps d’aujourd’hui) et des chemins souvent plus roulants que ceux de la Vanoise.
Le plus surprenant pour moi c’est l’absence totale de courbatures… Pourtant pendant le trajet de retour j’avais des douleurs dans les fesses et au niveau des pectoraux, mais rien ne s’est transformés en courbature, y compris au niveau des cuisses ou des mollets.
Côté altitude aussi le test fût positif. Je n’ai eu aucun soucis lié aux passages à plus de 2000m. Même au col de Chavière j’étais en mesure de courir. Le seul petit signe c’est qu’à chaque fois que j’aspirais 3 ou 4 coup sur ma pipette de la poche à eau, pendant quelques secondes j’étais essoufflé…
Voilà pour ce WE de test grandeur nature… maintenant place à une petite semaine de récup puis 3 semaines d’entraînement avant les vacances.
Merci à la Souris, au Castor junior, à la Tortue, au Dingo, à Coli et à Agnès pour les photos
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1 commentaire
Commentaire de Bert' posté le 30-06-2015 à 01:23:25
Il n'est jamais trop tard pour te féliciter et être convaincu que tu es (étais) en très bonne voie pour l'UTMB...
même si je connais la suite :-(
En tout cas, à quelques jours du TGV, quoi de mieux que lire ton récit ?!!
On aurait pu meme en causer pendant le MDS, vu que CA fait 6 mois que je suis inscrit.
J'espère simplement assurer et signerais sans hésiter pour faire une aussi belle course que la tienne :-)
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