Récit de la course : Grand Duc de Chartreuse - Duo 2011, par richard192

L'auteur : richard192

La course : Grand Duc de Chartreuse - Duo

Date : 26/6/2011

Lieu : St Hilaire (Isère)

Affichage : 1848 vues

Distance : 75km

Objectif : Pas d'objectif

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A deux pas d'un podium!

Préambule 

Pour ma 1ère participation à cette épreuve, c’est en duo avec Bruno (dit Dude) que j’ai prévu de la faire. Je vous encourage d’ailleurs à lire son récit très poignant et qui décrit comment 2 expatriés du Limousin se sont associés pour se lancer dans cette aventure (http://www.kikourou.net/recits/recit-11968-grand_duc_de_chartreuse_duo-2011-par-the_dude.html). Car le Grand Duc c’est vraiment ça ! L’AVENTURE avec des joies immenses d’en terminer et des déceptions au moins aussi grandes de ne pas pourvoir atteindre l’arrivée.

 Au moment de l’inscription Bruno m’avait proposé le duo2, il habite plus prêt du départ et partir tôt le matin pour découvrir le domaine des hauts plateaux l’enchantait plus que la seconde partie qu’il connaissait déjà très bien. Pour ma part pas de problème pour accepter la seconde partie du circuit que je ne connais pas vraiment et dont j’ai juste emprunté la partie entre St Ismier-St Hilaire lors du trail du facteur mais en sens inverse. Cette épreuve sera une série de 1ères pour moi :

-          1ère participation (déjà mentionné !),

-          1ère distance au delà des 40 km,

-          1er D+ supérieur à 1800 m. 

La veille nous nous joignons au briefing, placés face à la 1ère difficulté du circuit à écouter les informations données par les organisateurs. C’est là que je prends vraiment conscience de ce qui nous attend. En effet, cette seule montée de 990 m ne représente même pas le ¼ du D+ total du parcours. Et je glisse à Bruno que finalement, il a fait un bon choix de partir en 1er car la 1ère montée me semble effrayante et peut être encore plus à 6h du matin.Nous apprenons qu’un site permet de suivre la trace des coureurs sur le net et me permettra de voir l’évolution des temps de passage de Bruno. Parfait ça me permettra d’arriver ni trop tôt ni trop tard pour prendre le relai. Petite soirée en famille et bonne nuit de sommeil.

Réveil 7H30. Tiens Bruno est déjà parti depuis 1h30. Un coup d’œil en déjeunant sur les temps passage. Quoi ! Il a passé le sommet en 1H06 à seulement 4’ de l’homme de tête : énorme. 30 minutes plus tard réactualisation des temps de passage et voilà mon Dude à 10’ du 1er à St Pierre d’Entremont. Je sens la pression monter « il va falloir assurer pour conserver cet acquis » et j’en conclue que je vais finalement partir un peu plus tôt que prévu au cas où. 

Arrivé sur place vers 9h30, je m’installe sur la bute et j’applaudis le passage des solos, quel courage ! dire qu’ils viennent de faire 37 km et qu’il leurs en reste encore plus. Les 3 1ers duos arrivent en moins de 4h30 avec en tête S.Bacconnier valeur sure des trails locaux. Si tout se passe bien Bruno devrait être à St Hilaire dans 20 à 30’. Malheureusement pour lui des soucis « tendino-gastriques » viendront perturber sa fin de parcours. Mais c’est avec courage qu’il s’accroche et arrive la tête dans les chaussettes en s’excusant. Mais pourquoi ?  

Et me voilà parti, finalement avec beaucoup moins de pression de conserver ou perdre des places et avec pour seul objectif de rejoindre l’arrivée dans un état acceptable. Mais il fait chaud, très chaud et pas de vent. 

 

St Hilaire – Le Sappey : coup de chaud et vigilance 

Dès la sortie de la zone de ravitaillement, on part sur une montée pas vraiment très raide où il est possible de courir mais je préfère passer en mode marche rapide, ça me permet de passer des solos sans me griller car c’est bien ça que je crains. La chaleur est étouffante et cette 1ère montée me marque. Je décide de réduire un peu le rythme, un duo en profite pour me dépasser car lui il court ! Chapeau. Mais je le reprendrai juste avant le Sappey. Arrivé sur le bitume des derniers virages du col du coq, un relai 5 me rattrape, je décide de m’accrocher à lui sans trop de problème jusqu’au 1er ravito. 1 L d’eau et quelques bouts de pomme avalés et c’est reparti.

Me voici maintenant sur la montée du Bec Charvet avec une pente moyenne annoncée à 30% sur 1 km. Ça monte raide effectivement, il faut s’accrocher parfois aux branches, j’ai l’impression de monter un escalier avec des marches énormes. A quelques 200 m du sommet je passe 2 randonneurs âgés qui se foutent un peu de moi en me disant qu’ils ont participé au 1er Grand Duc il y a plus de 20 ans et que eux ils courraient même dans des pentes aussi raides. « Faut courir si tu veux gagner mon gars ! » me disent-ils.

Arrivé au sommet c’est magique, on traverse un champ de plantes exubérantes et fleuries qui cachent l’étroit sentier. Je jette un rapide coup d’œil au panorama et ça repart par une descente sévère dans un passage toujours caché par les plantes : ce n’est pas vraiment mon fort, mais là il faut faire attention. Pas sur qu’ils soient beaucoup à dévaler ici à fond la caisse. Ça y est la partie raide est passée et commence la partie la plus roulante du parcours 6 km pour rejoindre Le Sappey. Je me sens bien même si j’en garde un peu sous pied car après le Sappey il restera plus de 25 km à faire. Une petite gamelle sans conséquence : pas facile de regarder sa montre, la rubalise et ses pieds en même temps. 

 

Le Sappey - St Ismier : dur, dur pour les cuisses 

Arrivé au Sappey bonne pause pour se réhydrater et manger un peu. La 1ère partie s’est bien passée mais je crains surtout la fin la remontée du Manival sous le soleil donc jusque là bas il faut être prudent. Et je vais gouter à ce climat dès la pause terminée. On repart sur un large chemin en faux plat montant pas très raide mais j’ai vraiment du mal à maintenir un rythme de course, alors j’alterne marche quand il y a un peu d’ombre et cours sous le soleil. Puis après le 3ème ravito, je vais trouver la partie qui a été le plus dure pour moi et probablement pour d’autres : la remontée sur le col de la Faïta presque 300m droit dans la pente et là le temps je l’ai trouvé long ! La chaleur est accablante même sous les arbres, plusieurs coureurs sont obligés de faire une pause dans la montée. Enfin atteint, je me lance dans la descente avec plus de 1000m de D- énorme. Pas facile de trouver un bon rythme pour respirer, je ressens des points de côté et le ventre qui gargouille à cause des secousses. Je double des coureurs sans me soucier vraiment si ceux sont des solos ou duos. 

 

St Ismier – St Hilaire : bonne gestion de course et pas de regret 

Arrivé en bas du Manival, j’ai le plaisir de trouver Bruno qui m’informe de mon classement 10ème. Je prends de ses nouvelles et il me dit que tout est ok désormais et qu’il m’attendra à l’arrivée pour boire une bière ensemble. Bonne motivation pour repartir et finir le plus « vite » possible.

 

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Je repars sur le chemin caillouteux qui réverbère la chaleur. C’est la fournaise et ça fait des dégâts de partout comme sur les montées du Tour de France, je remonte des coureurs tout en marchant j’ai décidé d’attendre d’être à la cabane forestière pour si possible recourir. L’atteindre aurait été pénible et long mais m’y voici enfin. Je trouve un duo assis à une table en train de récupérer pas le temps de m’attarder, je l’encourage à reprendre et il m’accompagnera pendant la 1ère moitié de l’ascension du col. Nous serons doublés par 2 relais à 5. Je décide alors de courir dans les traversées entre chaque virage même si c’est à un petit rythme, ça me repose le dos et je grignote quelques secondes.

Arrivé au sommet du col du Baure, on m’informe que des duos ne sont pas très loin mais je rétorque que tant mieux pour eux, il est trop tard pour tenter quelque chose et je ne m’en sens pas les moyens sans avoir une idée de l’écart. Après avoir réussi à bien avancer dans la partie roulante en bord de falaise, j’arrive maintenant à la dernière grosse difficulté du parcours +140m bien raide. Une personne m’indique maintenant que je suis dans 15-20 1ers pas facile d’y voir clair et que 2 duos ne sont pas très loin oui mais pas loin ça veut dire quoi ?

J’arrive au dernier ravitaillement et dès mon arrivée un coureur abandonne tout et repart. Pas perspicace Richard pour voir que c’était un concurrent direct. Je finis tranquillement ma réhydratation et repars. Après encore quelques km je sors du bois en bordure de la piste des parapentes et le vois à 300 m de moi. J’hésite, je sens que j’ai la force de courir mais pas sur une trop longue distance. Arrivé dans le village, je reconnais la fin du parcours et les applaudissements des spectateurs me redonne la force de courir et d’accélérer. Je reviens sur lui, seulement une vingtaine de mètres nous séparent et je suis prêt à lui crier qu’on lance le sprint lorsque son collègue l’informe de mon retour et lui dit de tout donner sur les derniers 50 m... qu’il fera avec brio. 

 

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Voilà j’en termine enfin en 6H13 45 km et 2800 m de D+ au compteur et finalement à la 5ème place à seulement 6 minutes du second dommage !. Bruno me félicite pour cette fin de course et je s’en bien les remords lui tordre l’esprit. Mais il n’y a finalement pas de raison. Grâce à lui, j’ai passé une journée inoubliable, des images plein la tête, dépassé mes limites et fait connaissance avec un état d’esprit particulier : celui du Grand Duc. On finit par un repas sous le rythme des percussions, nos bières avalées en regardant les coureurs arrivés. Puis c’est le départ car demain on revient sur terre c’est lundi. 

En conclusion, cette course en Duo donne à la Cap un vrai esprit d’équipe et de solidarité qu’il est difficile d’imaginer avant. Cette épreuve mérite les louanges citées par les uns et les autres. Des paysages magnifiques, une ambiance chaleureuse et cordiale et des bénévoles prêts à se plier en 4 pour vous satisfaire et vous soulager. Certes un petit sentiment de « aurait pu mieux faire » est là, être passé si proche d’une petite gloire. Mais finalement, même si nous n’avons pas obtenu la fameuse « boîte » de Bruno pour une poignée de minutes, nous avons trouvé chacun un ami, c’est surement une belle compensation. Alors merci Dude pour m’avoir proposé cette course, avoir tenu bon jusqu’à St Hilaire et dès que ton tendon sera rétabli, on repart en chasse en Rhône Alpes ou en Limousin

6 commentaires

Commentaire de LtBlueb posté le 29-06-2011 à 23:18:00

joli perf . bravo !

Commentaire de the dude posté le 30-06-2011 à 09:44:00

Chouette récit Richard, sympa de découvrir TA course.
On a déjà eu beaucoup l’occasion d’en parler ; mais je le redis une fois de + : t’as fait une grosse grosse course.
Pour une première sur cette distance, sur une course réputée très difficile et avec cette canicule, t’as parfaitement géré ton effort pour finir très fort et faire péter un gros chrono.

Comme tu l’as dit la course en équipe c’est aussi une autre façon d’appréhender notre sport et de créer des liens ; j’espère que d’autres occases se présenteront de revivre ça.

Commentaire de samontetro posté le 30-06-2011 à 09:45:00

Vous n'avez pas a avoir de regret, vous avez fait une superbe course et vos petits soucis font partie du jeu. Vous pensiez pouvoir faire un podium ? Maintenant vous savez que vous pouvez faire un podium! Alors préparez vous pour la revanche ;-) !

Commentaire de Jean-Phi posté le 30-06-2011 à 09:46:00

Superbe course, bravo à toi et à Bruno bien entendu ! Il y a matière à travailler tous les 2 pour un prochain GD et une boîte à portée de votre foulée.
Bonne récup !

Commentaire de Deudeu87 posté le 30-06-2011 à 10:24:00

Superbe course!!!
Ça fait rêver, de ces grands espaces, ton récit!
Le Limousin va te sembler tout plat, maintenant.

Commentaire de le_kéké posté le 01-07-2011 à 09:27:00

Super course, pour une première sur la distance ça laisse rêveur un kéké qui après 10 ans de trail n'arrive toujours pas à gérer comme ça. A mon avis tu vas pas tarder à monter sur la boite surtout si tu t'encombre pas de ce boulet de dude (arf). Bravo et à très bientôt !!!

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