L'auteur : jpoggio
La course : Trail des Lavoirs
Date : 13/6/2010
Lieu : Chevreuse (Yvelines)
Affichage : 3509 vues
Distance : 67km
Objectif : Faire un temps
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Méheu ? j'ai oublié de couper le réveil hier soir, c'est malin ! Quoi, quatre heures ? Ah oui. Non, je n'ai pas oublié de couper le réveil, c'est jour de lessive, en quelque sorte. Dimanche 13 juin, c'est Trail des Lavoirs en vallée de Chevreuse ! Je prends le temps d'un bon petit déjeuner et d'une conduite en père peinard (ah, le charme de la N118 à 5h10 un dimanche matin...) pour me retrouver, dossard en main, à 5h45.
Jusque là, tout baigne.
J'ai largement le temps de siroter un café en étalant de la Nok sans ménagements (j'ai un point litigieux avec ma chaussure droite depuis quelques semaines ; et la manœuvre s'avèrera efficace), confortablement assis dans ma voiture à quelques mètres de certaine Deuch' jaune et verte. Je finis par rejoindre quelques casquettes et buffs bien visibles et croise même une connaissance des murs d'escalade Altoséquanais (on remarquera que je m'arrange souvent pour caser Altoséquanais dans mes récits. Il va falloir que ça cesse, on va finir par me croire Sarkozyste).
La petite troupe rejoint le départ et on se met en branle après démarrage de tous les instruments (R-à-z du GPS, départ Polar et téléphone, sur lequel tourne l'arme fatale de la gestion de course - du moins son proto, j'y reviendrai. Brièvement. Les développeurs de tout poil on déjà deviné l'issue de l'expérience)
Et c'est donc parti. Montée sur un bon rythme, pour une longue section vallonnée qui nous mène aux Vaux de Cernay et au ravito qui suit dans un temps conforme aux prévisions, mais uniquement parce que j'ai fait un arrêt express. C'est ma mémoire qui me le dit, parce que mon arme fatale de la gestion de course est plantée lamentablement. D'accord, je n'avais atteint un état théoriquement stable que la veille au soir, mais tout de même...il n'a pas supporté de ne pas parvenir à twitter dans les bois, le con.
Le Polar, fidèle au poste depuis 2003 (lui) affiche plus de 500m D+, et la suite s'avère très roulante. La vitesse moyenne augmente doucement, le paysage est agréable et la température fort clémente. Je suis un peu déçu de l'absence de coca au ravito de Clairefontaine, mais dans l'ensemble, il passe bien : j'ai visualisé avant ce que je devais y faire et je ne perds pas de temps, et j'en repars avec trois « tuc » dans la main et une demi-heure d'avance. Est-ce l'euphorie de la progression rapide ou le trop d'attention portée aux demeures cossues du coin, mais je me plante malgré un balisage irréprochable et perds 500m. Ce qui m'obligera durant le reste de la course à tenir compte de l'erreur dans l'appréciation de la distance.
C'est ballot.
Je décide alors de sortir les bâtons du sac pour jouer l'économie, d'autant que le mollet droit râle un peu. Je fais un bout de chemin avec Patricia B., nous papotons un moment, avant que je la distance dans une descente, qu'elle me rattrape dans la montée qui suit, que je la distance de nouveau dans la descente subséquente...Je trouve que le D+ ne s'additionne pas vite, et je redoute une fin brutale, je prends donc garde à ne pas trop forcer. Les ravitos s'enchaînent bien, je prends mon temps à Bullion (plein de la poche, réassort des gels et barres, changement de Tshirt) et après quelques minutes un peu molles, j'arrive à relancer le long des champs et des prés. J'ai une heure d'avance et je ralentis un peu tout en étant bien au-dessus de ma vitesse prévue. Le mollet droit râle franchement et il m'emmerdera pendant les vingt derniers kilomètres. Je joue sur la subtilité du planter-de-bâton-monsieur-Duss pour soulager les appuis une foulée sur deux et la gêne reste sous contrôle. Il y a bien ce raidillon sablonneux qui donne un petit air de MDS. Il y a aussi une nouvelle longue portion de champs, puis cette emprise de voie ferrée sur laquelle je dois me forcer pour rester en mode « Warrior » et ne pas marcher. Il manque encore pas mal de D+ au compteur et je commence à redouter une fin bien salope dans le genre vingt minutes au kilomètre...
Effectivement, nous enchaînons deux murs délicats, puis un signaleur nous annonce « deux côtes après celle-là » au pied d'une boucle qui monte dans un goulet pour redescendre juste à côté, avant une autre côte et un retour sur le Parc des Sports. Encore un petit fiasco de nav pour rejoindre le pied de la montée vers le château, fort plaisante. Arrivés en haut, on bascule dans la dernière descente, tout d'abord en sentier, puis dans les rues, où je suis confronté à une bronca des cuisses qui décident que la plaisanterie a assez duré. Je dois négocier ferme pour les convaincre que l'on tient le bon bout et j'arrive à relancer. Les dernières centaines de mètres le long de l'Yvette sont avalées à bonne allure et l'affaire bouclée en 8h22. (8:21:51 de ligne à ligne et 67.4 km, compte tenu des boulettes évoquées plus haut).
Je manifeste mon approbation aux représentants de l'organisation présents sur la ligne, allant jusqu'à considérer avec enthousiasme l'idée d'une autre participation l'an prochain. Je suis franchement content, mais j'évite toutefois de considérer la perspective des 45 km supplémentaires qui seraient dus à ce kilométrage sur TDS (en jetant un voile pudique sur la différence de D+) . D'accord, c'est dans 70 jours mais tout de même...Il y a du boulot !
Mais en même temps, j'ai testé pas mal de trucs en gels et barres, arrêté mon choix de boisson énergétique et le remplissage du sac (quasiment en configuration TDS, il faisait cinq kilos avec le plein d'eau).
Donc ?
Pump it up !
Je suis content (bis), et franchement, vu le nombre de trails que j'ai terminés en faisant la gueule (L'Ice Trail à cause de la boue et l'Ecotrail 50km pour les derniers kilomètres merdiques), ça mérite d'être souligné.
Comme méritent d'être soulignés le travail de l'organisation, la gentillesse et l'efficacité des signaleurs (qui donnaient toujours des informations de kilométrage cohérentes des prévisions et des indications du GPS), le tout dans un cadre plaisant.
Longue vie au Trail des Lavoirs !
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5 commentaires
Commentaire de caro.s91 posté le 14-06-2010 à 22:16:00
Bravo Jacques pour cette belle course. Une bonne préparation pour ... une longue distance prochaine :-)
Et dire que je ne t'ai même pas vu à l'arrivée !!!
Commentaire de patfinisher posté le 14-06-2010 à 23:38:00
Récit très sympa ! Bonne prépa active pour les échéances à venir, à une prochaine au plaisir de te recroiser !
Commentaire de Patricia.B posté le 14-06-2010 à 23:56:00
Bien enlevé ton récit.
J'ai également utilisé le planté de bâton pour ménager mes genoux dans certaines descentes.
Bonne préparation pour la TDS.
Certainement un "truc" que je ferais dans un an peut-être deux. :)
Commentaire de francois 91410 posté le 15-06-2010 à 16:22:00
Bravo Jacques pour cette belle course, bien gérée à l'évidence !!
Ravi d'avoir fait ta connaissance,
A+
Commentaire de Jay posté le 19-06-2010 à 00:06:00
bravo pour ta course , bonnne fin de preparation pour la TDS .. 70 jours pour paufiner tout ça et arriver tout frais ;-D
Jay
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