L'auteur : Eric Kikour Roux
La course : 6666 Occitane
Date : 23/4/2010
Lieu : Vailhan (Hérault)
Affichage : 2270 vues
Distance : 118km
Objectif : Pas d'objectif
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Un mois après l'UTMB, le 27 septembre 2009, j'effectue ma première sortie en reconnaissance du parcours de la 6666 occitane en compagnie d'autres Taill'aventuriers; nous sommes en pleines préparations, certains de l'EUT ou d'autres comme moi des Templiers. Enchaîner le Montahut et le pic de Naudech dans la matinée m'alerte alors sur la difficulté de cette épreuve et sur la nécessité d'une lourde préparation à durer et monter; je termine la sortie (32km 1875m D+) assez mal pour m'inquiéter ...
Les Templiers passés, je relâche d'une longue saison d'ultras, en me promettant toutefois de m'y remettre assez rapidement pour bien me préparer à la suivante: rendez-vous est déjà pris pour le dernier week-end de novembre, dates de la première reconnaissance officielle; il me reste un mois pour réouvrir le sentier qu'a évoqué Bernard Caroux le long du ruisseau du Cros, sentier qui doit nous éviter le jour J une longue portion de piste et de bitume pour atteindre Olargues. Je m'attelle à la tâche et en oublie (volontairement) quelques entraînements pour que finalement le 28 novembre il ne manque que 50 mètres de sentier, mais que cette reconnaissance me fut difficile: partis de Lamalou, il nous faudra 9h20 pour rallier Olargues et le lendemain près de 6 heures pour atteindre Roquebrun (74km 4750m D+). L'idée d'enchaîner tous ces paysages, tous mes paysages, m'enchante toujours autant, mais je n'ai alors vraiment pas la condition physique requise.
Pourtant bien décidé à ce que cette reconnaissance soit un point de départ, je tombe malade la semaine suivante; puis, le froid fait son apparition alors qu'une vilaine toux ne me lâche plus. Malgré tout, je commence ma véritable préparation, celle qui doit me permettre d'aller plus loin, d'aller plus haut; doucement, j'allonge les sorties, petit à petit, je leur ajoute des parties de pistes monotones et pentues, mais je n'aligne toujours pas les 5 sorties hebdomadaires promises. Arrive janvier et la seconde reconnaissance officielle: il s'agit pour le samedi de découvrir le tronçon Vailhan-Lamalou (43km et 2140m D+) et il nous faudra plus de 7 heures pour le faire, par un vent glacial et en traversant certaines portions enneigées; le lendemain, rendez-vous est pris à Colombières pour rallier Olargues (31km 2080m D+). Nous démarrons par -2° mais savons qu'il fera encore plus froid sur le Caroux, enneigé depuis plusieurs jours et balayé par le vent; après Lafage, en se hissant à contre-vent sur le plateau, les voix se taisent, nous nous remettons tous à courir pour lutter et ne pas perdre de temps dans le froid; avec Antoine, Yvan et Benoït11, nous finirons même en sprint dans un sous-bois à travers 80cm de neige! Désormais, nous sommes engagés dans un trail blanc, la neige ne nous quittant que provisoirement à Mons, et en toute fin de parcours juste avant Le Cros.
Ce week-end choc me servira de tremplin: je m'attelle désormais à la tâche de manière plus assidue, malgré les frimas incessants de l'hiver qui s'est installé durablement. La course aux étoiles en Pays Viganais du 7 mars me servira de test quant à ma condition physique et à ma technique à progresser de nuit; mais elle m'alertera aussi sur la difficulté de la 6666, car en la terminant, il m'est assez difficile d'imaginer pouvoir la doubler immédiatement dans les mêmes conditions. Ne restent alors que quelques semaines pour peaufiner la préparation et déjà, la fatigue se fait sentir. Les sorties se font moins longues, moins rudes; l'impression ne me quitte plus d'avoir été prêt à affronter la 6666 dès le 7 mars et moins par la suite: les deux dernières semaines, avec la relâche imposée, me le confirmeront: douleur persistante au coup de pied gauche, puis à la cheville interne, et dans les dix derniers jours, une douleur à la fesse et à la hanche droite qui ne me quittent plus, que je courre, que je sois assis et même allongé; serait-ce cela une crise de sciatique? Vendredi 23 avril, peu avant le départ de la 6666 occitane, je tenterai en vain d'atténuer la douleur avec un Dafalgan...
21 heures, après le briefing de nos deux compères qui toujours nous conseillent la prudence face au monstre, le départ est donné, les fauves sont lâchés, enfin la grand'messe commence! Et rapidement, je m'aperçois douleur mise à part que la forme est bien là; moins d'un quart d'heure après le coup d'envoi, j'ai trop chaud et retire une couche pour ne plus être couvert que d'un tee-shirt à manches longues, un corsaire pour le bas; ce sera la même tenue jusqu'au bout! L'euphorie est bien là également, qui m'incite à plaisanter ou à discuter, comme avec Yvan, grand fidèle des reconnaissances officielles, avec lequel nous effectuerons un petit aller-retour supplémentaire, faute d'avoir eu la vigilance qui désormais devra être reine. A la faveur d'une petite grimpette, juste après avoir doublé une féminine, je rejoins Jean-Luc, relayeur en duo qui en me laissant passer, me lance "mais vous partez comme des avions!". Cette portion emprunte des sentiers peu techniques mais sinueux qui nécessitent un balisage impeccable et une attention permanente, d'autant que nos GO nous ont même concocté des parties hors sentier tout en zigs et en zags à travers les bois, très ludiques mais aussi éprouvantes pour qui se retrouve seul, et c'est déjà mon cas, ayant un peu appuyé sur la pédale de droite, suffisamment pour ne plus avoir de poursuivants mais pas assez pour me servir des lumières qui me précédent. Peu avant Faugères, après avoir quitté une très large piste descendante, un bénévole m'indique être 38ème au scratch alors qu'il reste un kilomètre avant le ravitaillement; l'accueil y est excellent, chacun est applaudi, acclamé, déjà félicité: Maryline et Philippe C m'annoncent que Bernard n'est pas trop loin devant et que Philippe R est lui parti comme un boulet de canon, il chatouille les cadors.
Bien décidé cette fois à ne pas perdre trop de temps sur les ravitos, je repars sans avoir vu Anne-Marie et les enfants, alors que la course est partie depuis 2h15, mais il faut dire que mon "plan de bataille" leur indiquait Faugères entre 2h30 et 3h de course...Je repars donc, toujours dans un rythme régulier, double la première féminine, Emilie Lecomte, aux moulins, puis d'autres coureurs, sans trop forcer sur la bête, juste en déroulant sur la piste; le sentier descendant vers Soumartre permettra une seconde rencontre désagréable à mon crane avec une branche un peu basse, attentif que je suis à ne pas me prendre les pieds dans une racine ou un caillou ... Au pied de Tantajo, j'ai la surprise de trouver Anne-Marie et les enfants venus là pour me souhaiter une bonne nuit, un peu dépités de m'avoir loupé à Faugères; il devraient me retrouver "demain matin" à Colombières et rentrent à la maison entre temps ...La montée à Tantajo se fait d'abord au trot sur le bitume, puis au pas dans les bois, enfin à l'escalade au sommet; c'est dans la dernière partie, escarpée donc, que je rejoins Baptiste, "petit nouveau" du club aux qualités prometteuses, engagé ici en relais. Il m'avoue subir des débuts de crampes mais refuse mon sel, car il a aussi l'estomac un peu retourné. Je lui conseille alors de continuer un peu plus doucement, que la forme reviendra certainement. Redescendre du rocher n'est pas aisé et je suis bientôt rejoint par un coureur qui débouche de ma gauche et me double; je le retrouve un peu plus loin, moins à l'aise dans les bois, à la recherche de rubalise; désormais, je lui servirai de guide pour toute la descente, jusqu'à la grimpette de la Coquillade, première difficulté réelle du parcours. Je l'entame au rythme, décidé à ne pas y perdre trop de temps, mais décidé aussi à ne pas me griller pour la suite; l'ascension du coupe-feu se fait par paliers courts mais pentus, puis nous évoluons sur des crêtes, vallonnées, tantôt apercevant la côte méditerranéenne, tantôt l'intérieur des terres. C'est à ce moment qu'un caillou a le vice de se cacher sur mon passage, m'occasionnant un vol plané et un atterrissage imprévus assez douloureux: le pouce, la cuisse et le genou droits me font mal, mais étrangement, les douleurs que je traîne depuis deux semaines se sont tues (ou alors, je n'y prête plus attention, perturbé par les autres?); je me remets en route petit à petit, d'abord en marchant, puis en trottinant, puis en courant assez "proprement"; j'évolue désormais encore plus prudemment, n'hésitant pas à user des freins dans les descentes assez techniques, et y réfléchissant à deux fois à la vue d'un obstacle. J'arrive avec soulagement à la chapelle éclairée de St-Michel, me souvenant de la petite partie de piste sans encombre qui doit m'amener au sentier des Aires, sentier que je guette avec attention sur la droite, Peky nous ayant avoué l'avoir raté par deux fois lors de ses reconnaissances: à ma grande surprise, le parcours le laisse filer et continue sur la piste, puis sur la route jusqu'aux Aires, longue, monotone et "tapante" pour mes pauvres jambes qui déjà me font craindre la suite. Des Aires, il faut suivre la route à plat, puis descendre dans le cadereau afin d'éviter la grande route et remonter dans Lamalou les Bains. La traversée de la ville est étrange, dans un silence absolu, comme dans une ville déserte et le contraste est énorme avec l'accueil qui m'est fait au ravitaillement: je suis acclamé par tout le monde, c'est assez émouvant; deux secouristes soignent mon pouce, je me ravitaille, discute avec Maryline, refuse l'offre de Philippe C de me remplir le camel (vraiment pas vide), et apprends avec bonheur que Rizlaine, bénévole ici, est enceinte! Mon quart d'heure de pause s'achève, je suis rejoint par Emilie Lecomte qui elle, ne pause que très peu, quasiment "ravitaillée en vol" par son coach et je quitte le ravitaillement sur ses talons alors que le périple a débuté depuis 5h45. Je la double dans le parc des Thermes.
La montée suivante marque l'entrée dans le vif du sujet: c'est le tiers le plus technique et qui offre le plus de dénivelé: Une fois passé le bois de grands pins un peu pentu, il m'est encore permis de trottiner sur l'ancienne voie romaine, puis sur les grandes pistes, enfin sur le sentier une fois traversés la route à la Croix des Baussels et le hameau de Torteillan; je marque ensuite le pas, de Combes à la piste du Serpent d'étoiles et attaque l'ascension du parcours VTT à la marche, la subissant déjà plus que l'attaquant d'ailleurs. Avant de rejoindre la forêt des Ecrivains Combattants, je croise Pascal LLagone qui emprunte le parcours à l'envers pour vérifier le balisage; il m'annonce que Philippe R est à deux minutes devant, ce qui me surprend assez fortement au regard de son début de course, mais ne m'incite pas quand même à le rejoindre, la route étant encore longue dans cette quête du Graal...Dans la forêt, Maryline, relayeuse de Baptiste, me dépose littéralement et m'avoue être peu vigilante au balisage. Du coup, je m'engage peu de temps après dans un sentier non balisé, ce qui me force au demi-tour pour retrouver la bonne trace et provoque les sarcasmes de Philippe Elcondor qui me voit surgir de nulle part (depuis le départ, nous nous retrouvons régulièrement sur le parcours, et cela durera jusqu'à Vieussan; il se décidera alors enfin à me larguer ...). La piste des carrières qui suit Madale est plate et se parcourt au trot avant d'aborder en marchant tranquillement la montée en sous-bois qui nous amène bientôt à la descente du sentier des Fleysses: la course reprend, mais j'ai déjà la nette impression de marteler le sol en dévalant le sentier tantôt caladé, tantôt enfeuillé, et les pièges que représentent les pierres cachées (ou non) me font craindre pour les chevilles. Je reprends Philippe R qui n'est pas au mieux de sa forme avant d'atteindre le ravitaillement de Colombières (8h12) en 16ème position au scratch. Emilie Lecomte me rejoints bien vite et ne s'attarde toujours pas: je décide de ne plus en tenir compte et de prendre le temps de refaire le plein de carburant; Philippe C est aux petits soins, me remplit la poche à eau et se propose d'appeler Anne-Marie qui n'est pas censée venir ici avant une bonne demi-heure. Philippe R, quant à lui, tente de dormir assis sur une chaise ...
A la suite de Yannick74 et d'un coureur (que je croyais à tort être Manu le Rapace), j'entame la montée des gorges de Colombières, en sortant les bâtons pour la première fois, après 8h27 de course; à mi-montée, je suis enfumé en arrivant aux Troglodytes: Arménio a allumé un feu de camp pour réchauffer Christine! Je parviens bientôt à Lafage alors que le jour commence à poindre, classé 21ème au scratch, rattrapé par un coureur et par Anaïs, relayeuse de l'équipe jeune de Taill'aventure. Je les suis doucement dans la montée du GR, mais Anaïs finit par nous distancer sur le plateau à la faveur d'une relance que nous ne pouvons suivre. Vient ensuite la descente du Sentier des Gardes, dans laquelle je me remets à trottiner; peu après avoir passé le replat du col de Bartouyre, je croise Christophe Bassons et sa femme qui montent le sentier en courant et en encourageant les coureurs ; certain qu'ils ne sont pas là par hasard, je les en remercie. J'atteins le ravitaillement de Mons sur les talons d'Anaïs qui donne alors le relais à son frère Gaël. Anne-Marie m'y attend, je suis enfin revenu dans les temps de course prévus!
En redémarrant, après 11h30 de course, je suis désormais passé au mode "rando" et les portions de relance de la montée vers Bardou ou de celle vers Peyre Azent me laisseront un gout amer aux moments de me faire doubler par des relayeurs , en repensant aux entraînements où il m'était aussi permis d'y courir: Je vois ainsi passer Thierry dans la première et Michel T dans la seconde... J'arrive à Bardou en une heure, au Sécadou vingt minutes plus tard et au ravitaillement en eau de Peyre Azent en compagnie de deux autres solos. Nous nous jetons sur l'eau qui nous fait un bien fou, sous l'oeil, amusé des compères de la nuit Nétou et Lionel , rejoints ce matin par Guilhem. Je reparts sur le court mais rude raidillon vers Montahut où je suis accueilli avec surprise et bonheur par la corne de brume de Domi81, son stand Kikourou et ses francs encouragements (Encore merci Domi!).
Il m'apprend que Bernard Caroux est passé depuis deux heures et semble encore en bonne forme. S'ensuit alors la descente la plus sauvage du parcours, que je connais pour l'avoir pas mal pratiquée cet hiver et même aménagée dans sa partie basse; parvenu au Cros, un bénévole pense me faire plaisir en m'annonçant que j'ai déjà parcouru les deux tiers de la course, mais je lui assène en retour un "Je sais! 89 km à Olargues!" sans même m'arrêter pour saluer Pascale et Jean-François, deux coureurs locaux de ma connaissance. Au passage du gué d'Olargues, je suis encouragé par Mr le Maire en personne au moment de traverser: il est vrai que je suis le seul habitant de sa commune engagé en solo! J'ai ensuite la (peu agréable) surprise de devoir escalader la falaise avant d'emprunter le chemin de la Tour: le sentiment que les derniers n'auront peut-être même plus de racines pour se hisser me gêne. Je suis ensuite accueilli au ravitaillement de la Mairie par les Taill, les bénévoles et la petite famille qui a concocté une banderolle "Allez Papa!" dans un drap.
Après 15h16 de course, je quitte Olargues en compagnie de Rémi, le fiston, mais sans force, et la montée vers Naudech se fera doucement, laborieusement, les parties descendantes au petit trot, les parties montantes à la marche, le raidillon final avec même quelques haltes. Peu avant le sommet, nous trouvons au pied d'un arbre un relayeur, Jérôme (EnTongues ?) en panne sèche, que deux personnes viennent dépanner. La descente qui suit ressemblera à un calvaire, car très pentue au début, elle me force à actionner les freins et je finis bientôt par m'apercevoir que même quand la pente s'adoucit, les cuisses ne me permettent plus de courir en descente sans douleur. Au passage de la route de Mézeilles, nous trouvons en poste Benoit11 qu'une entorse a privé de 6666 occitane. Nous atteignons donc Vieussan en marchant, doublés plusieurs fois, entre autre par Jérôme qui semble avoir repris des couleurs.
Le ravitaillement est alors aussi l'occasion de petits étirements des cuisses et des derniers encouragements de la petite famille; j'y laisse Rémi et redémarre alors qu'il s'est écoulé 18h15 depuis le coup d'envoi ...Dans l'ascension, les arbres sont trop petits, je cherche l'ombre et dégouline de transpiration tant le soleil nous cloue sur le rocher. J'y fais quelques mini-pauses, appuyé sur les bâtons et retrouve Jérôme de nouveau en difficulté: il est allongé au soleil, a vomi et a froid, mais pense pouvoir repartir bientôt, quitte à trouver du secours à la Tour du Pin ou à utiliser son téléphone. Je le laisse avec quelques remords, d'autant que nous n'en sommes qu'à mi-chemin de cette montée et qu'à la Tour du Pin, personne n'est en poste (il en terminera en fait à peine quelques minutes après moi). La descente suivante se fait de nouveau sur les freins, eu égard à sa technicité, puis je parviens de nouveau à courir sur la large piste du Pin. Nous la quittons pour un passage dans des bois quelque peu chamboulés par le propriétaire, avant d'atteindre le sentier qui certainement amène au Lau, mais que la course quitte pour remonter franchement vers la route, alors que les nuages se sont accumulés et que le tonnerre gronde au loin. J'ai depuis quelque temps un pylône électrique en ligne de mire, sachant qu'il faudra fouler son pied, mais il me paraît toujours très éloigné. Je débouche sur la route de Plaussenous sous les premières gouttes, rattrape un coureur en relais et enclenche désormais le mode "marche rapide" autant en montées qu'en descentes, ce coureur sur mes talons; nous essuyons maintenant une bonne grosse averse. Nous parcourons des pistes, coupons à travers une ancienne forêt de chênes verts coupés, reprenons des pistes et enfin atteignons le pylône visé au moment où la pluie cesse. Quelques secondes de pause, et je repars seul dans le sentier qui suit, ludique mais frustrant eu égard à l'état de mes cuisses. Je m'écarte pour laisser passer un jogger et son chien, et débouche peu de temps après à un carrefour de pistes où je trouve avec surprise Rémi et le père de Michel V, qui sont montés nous attendre. Je terminerai donc cette course accompagné de mon fiston qui du haut de ses 16 ans a pourtant déjà parcouru 15 kilomètres un peu plus tôt: Une piste, un sentier, un autre morceau de piste, puis un autre sentier s'enchaînent; je tente souvent de relancer le trot, mais l'alternance de montées et de descentes me forcent à marcher, bien que les pentes soient faibles. Cette portion me paraît alors interminable et je languis d'apercevoir les toits de Roquebrun. Enfin, au détour d'une colline, le panorama sur le village s'offre à nous, la descente finale est amorcée, en épingles et terrasses assez nombreuses, d'abord peu pentues, que je dévale comme je peux. Puis, nous atteignons les premières rues de Roquebrun, la route de Vieussan que nous traversons, un champ, et c'est accompagné de tous mes enfants que je termine ce périple en 21h43'55, à la 25ème place des coureurs individuels.
Un petit bilan, d'abord personnel pour enfoncer le clou, toujours le même: une fois de plus, je n'ai pas su me ravitailler correctement en vol, et cela s'en ressent sur les résultats, car même en partant bien chargé, terminer un tel périple sur des réserves que je n'ai pas s'avère compliqué et les baisses progressives de régime en sont le signe. Mais, je n'ai toujours pas trouvé l'aliment qui me donnera envie en courant, bien que chacune des dernières pauses aux ravitaillements me paraisse pourtant une délivrance, acceptant à ces points d'ingurgiter tout et n'importe quoi, pour un regain momentané de propulsion. Enfin, je ne pense pas m'être présenté au départ suffisamment préparé au très long court, ou tout au moins pas comme je l'aurais désiré, ce qui a forcément aussi influencé ma fin de parcours. Fidèle à mes habitudes donc, je pars fort et finit faible, encore placé pour terminer en 19h à Colombières pour finalement juste finir en luttant pour limiter ma descente dans le classement. Voila donc de quoi travailler pour finir le GRP dans de bonnes conditions!
Plus largement, une course préparée et encadrée aux petits oignons par nos organisateurs et leurs bénévoles, un énorme merci à eux; la 6666 occitane édition 1 est déjà rodée, elle sera certainement amenée à élargir son audience auprès des traileurs, mais pourvu qu'il en reste la chaleur des échanges qu'elle aura permis cette année. Enfin, il y aura toujours des coureurs déçus, que ce soit par le terrain, les barrières horaires, le temps ou autre chose encore, mais je ne pense pas qu'il faille en tenir vraiment compte, la formule est bonne et ne demande à mes yeux pas vraiment grand'chose à améliorer. Je ne sais pas encore si je serai de l'édition 2, mais la première restera comme unique dans mes annales.
Enfin, au niveau club, tous les Taillaventure sont finishers, certains même sur le podium ...
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11 commentaires
Commentaire de peky posté le 10-05-2010 à 14:42:00
bonjour,
Excellent récit sur une course ambitieuse, intense mais où la chaleur humaine est l'élément moteur.
Tu dépasses tes objectifs.
Bravo
A l'an 2 de la 6666!
(sans doute pour moi en tout cas)
Commentaire de Elcondor posté le 10-05-2010 à 16:03:00
j'adore les C.R., même si on s'est croisé et recroisé sur le parcours, c'est très intéressant de revivre l'évènement par les yeux des autres ... et pardon pour "mes sarcasmes" mais je te savais "expert" sur le tracé alors te voir "jardiner" aussi . . . avait un coté réjouissant !!! ... désolé !
Au plaisir de recourir ensemble
PS je viens de signer pour l'Andorre, sans prétention, pour la "ballade"
Commentaire de domi81 posté le 10-05-2010 à 17:07:00
encore bravo Eric !
désolé, j'ai pas eu le temps d'installer la tyrolienne du Montahut à Olargues !!
à plus ;-)
Commentaire de caroux posté le 10-05-2010 à 20:56:00
Super récit Éric
Il est difficile d'imaginer ce que tu as pu endurer quand on te voit, avec le sourire, à l'arrivée.
Bravo
A toi les Pyrénées ....
Commentaire de Coureur fou 84 posté le 10-05-2010 à 22:00:00
Je pensais faire un bout de route avec toi au début mais tu est parti vraiment trop vite...
...ou moi trop doucement :-)
Du coup j'ai du faire une course un peu à l'inverse de toi, en finissant assez fort. Mais au final tu me mets quand même 1h dans la vue !
Toutes mes félicitations.
On se retrouve au GRP ?
Commentaire de emy posté le 10-05-2010 à 22:59:00
Joli CR eric!
On revit la course avec toi, c'est cool!
ravie de t'avoir croisé, sur cette magnifique course.
@bientôt pour de nouvelles aventures?!
biz
Emy
(Emilie l)
Commentaire de lauca posté le 11-05-2010 à 08:53:00
Super récit,
Il dégage ton engagement personnel dans ce type d'épreuve et la dimension humaine est présente tout au long de ton aventure. Encore bravo et peut être à bientôt sur tes terres. Tu habites dans un coin magnifiqueeeeeeeeeeee.
Commentaire de mic31 posté le 11-05-2010 à 10:00:00
Salut Eric,
Tu sembles déçu par ta place mais tu as fait une belle course me semble t il. Peut être parti trop vite ?
En tous cas tu avais assez de jambes pour t envoyer 26km une semaine après.
Bravo pour la course et le récit.@+
Commentaire de biggun posté le 12-05-2010 à 07:49:00
Belle course, je te donne rdv dans les pyrénées....
Commentaire de sonicronan posté le 12-05-2010 à 09:50:00
Bravo, pour ton récit et ta course.
Visiblement, tu as les possibilités pour encore mieux terminer. je me suis reconnu dans la dernière partie après Vieussan... Que ça a été dur.
Bravo et bon GRP.. Tu devrais te régaler
Commentaire de fredo34 posté le 17-05-2010 à 01:16:00
franchement, un grand bravo mon vieux, j'aurai juste aimé avoir un petit peut plus de jus pour courir au moins une fois à tes côtés, en plus de ne pas t'avoir croisé au départ, ni à l'arrivée!
en tous cas, ça te faira une bonne préparation pour les
Pyrénées, a bientôt j'espère, de sûr pour le trail du caroux ou pour un entrainement..encore bravo
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