Récit de la course : 6666 Occitane 2010, par biggun

L'auteur : biggun

La course : 6666 Occitane

Date : 23/4/2010

Lieu : Vailhan (Hérault)

Affichage : 1868 vues

Distance : 118km

Objectif : Terminer

6 commentaires

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Plus dur que prévue?

Je ne suis pas un Kikoureur "assidu", venant souvent rechercher des infos, mais très peu écrire.

Si un trail vaut la peine de consacrer quelques minutes à la rédaction d'un CR, je pense que la "6666 occitane" est celui-là.

Amoureux des espaces vierges des Pyrénées, je pensait que seul les trails parcourant leurs cols  et sommets empliraient mon coeur de bonheur.

 

Mais là, la 6666, se déroule à 1H00 de chez moi, j'avais déjà goûté aux Caroux lors du trail du même nom, et en plus, gage de qualité, c'est une personne inspirant le respect qui l'organise.

Alors c'est ok, internet, photocopie licence, chèque, j'suis inscrit.

Objectif, comme d'habitude, finir, sans avoir de regret mais en gérant le mieux possible... pas facile.

J'arrive donc Vendredi 23 Avril à Roquebrun, 14H30, la navette doit nous emmener à Vailhan à 16H00. Un perrier au café, préparation des sacs, habillage, discussion avec un  certain Patrick, que je crois avoir reconnu sous le nom de Peky.

Pour le reste c'est en solitaire que j'ai prévu de faire ce trail, j'aime ça, mais en attendant on discute, rigole, mange avec Patrick, il est vrai que discuter ça fait du bien.

Retrait des dossards à Vailhan sous quelques gpûte de pluie pour un "nettoyage écologique" selon les dires des organisateurs.

Repas, Pâtes, jambon, banane, blagues....

Arrive le briefing, le maître mot est PRUDENCE, Partir prudement car dur, fin TRES DURE.

J'ai compris, il faut se calmer. Je me fixe du 8 à l'heure maxi jusqu'à Faugères.

Musique, ola, 2 fois, BONNE CHANCE, 21H00 pile c'est parti.

Je pars dans les derniers, mais euphoriquement je rejoins vite Patrick, partit un peu devant. On parle un peu, la nuit se fait de plus en plus sombre, les nuages menacent mais ne lâchent rien.

Antoine G. avait dit roulant au début, eh ben!!!! si ça c'est du roulant je n'ose m'imaginer la suite.... J'arrive à lâcher un peu la vapeur dans une sorte de prairie avant d'entamer des sentiers que je trouve super délicat à la frontale et en sous bois.

Patrick avec un petit groupe me dépasse, je les laisse filer, je sens qui si je suis je le paierai plus tard.

Arrivée à Faugères 23H32, Patrick est là, la salle est éblouissante et bruyante, un orchestre de jeunes joue. C'est trop pour moi, je repars vite au calme, après tout c'est la nuit, et moi la nuit j'aime le calme.

Traversée du village, sortie montante, je décide de sortir mes bâtons, j'ai un mauvais préssentiment. Ca monte, agréable, jusqu'à un moulin, souvenir de lueurs, rouges? jaunes? j'sais plus.

Légère descente, puis, je le sentait, montée dans ce qui semble des "coupe feu", raides par endroit, pour arriver à des antennes d'où l'on voit scintiller une multitude de lueurs sous nos pieds, villes? villages? j'sais pas j'suis pas trop du coin, mais c'est appaisant.

Je rejoins une féminine, que je suis dans la descente, droite, gauche, gauche, droite, dans des sous bois , on se plante, retrouve une balise, une autre ouf!!, mais que vois-je? une pancarte indique "6666 occitane" dans la direction d'où l'on vient!!! J'ai RIEN COMPRIS!

Demi-tour c'est reparti, gauche, droite, c'est marrant, 1H00 du matin, je je m'amuse, surtout ne pas s'emballer, rester vigilant.

Soudain montée à droite, hop, je double un coureur qui avait loupé la bifurcation, Tu t'es pas planté? Ben non! que j'lui répond tout fier sans lui préciser que je m'étais paumé 10 minutes plus tôt.

 A force on commence à arriver sur Lamalon, traversée d'un pont, saut dans un canal??? souvenirs flou, embuhé je continu dans le canal, c'est le froid de la flotte qui mettra en route une alarme dans le crâne me disant que je me suis ENCORE gourré!!!

Demi tour, 50 mètres pour réagir, je suis en forme.

On arrive au ravito, des spectateurs nous encouragent à TUE TÊTE!!! il est 3H20 du Matin, et on est à côté d'un....HOPITAL! Le boucan, ça fait drôle.

Bénévoles accueillant, aux petits soins, attention c'est un piège, telles des sirènes qui veulent te retenir dans leurs méandres. SAUVE TOI!!

C'est chose faite, ca grimpe d'emblée, et méchament, je rejoins un coureur dans cette montée, me demande si je veux, passé, que nenni! je reste au chaud.

Les pompiers de Madale nous souhaite du courage sur un panneau, placé bien avant Madale, Mais là ça roule, on laisse aller.

Dernier coup de cul avant de basculer sur Colombières, descente cailloux, pour de bon, j'ai mal au pid gauche, sous la voûte, mes semelles? entorse?

Ca me freine vraiment. Mon compagnon me mets 5 minutes dans la descente, je crois qu'il s'appelle Etienne vu les temps de passages.

Je me change le T-shirt, rempli le Camel, mange, c'est reparti, montée du caroux, fidèle à ce que je pensais, âpre, mais très belles surplombant les gorges d'Héric.

Je rejoins Etienne, le double en le rassurant, "je prends de l'avance pour la descente". 

Pointage à la Fage, 32ème, de toute façon je n'irais pas plus vite. Il faut finir de gravir le Caroux, on quitte les gorges, végétation basse, vent frais il est 7H30.

Au loin camion des pompiers, il est loin, j'aime pas ces lignes droites (Etienne non plus, il me le dira au ravito de Mons).

Je le passe, petit signe de tête, et je me force à dérouler un peu dans le plat. J'ai mal à ce P... de pied.

Oups, attention, t'as encore failli te gourer, on tourne à doite et ç descend par le sentier des gardes que je reconnais pour l'avoir monté lors du trail du Caroux.

Je double, pardon croise, ahahahahaha, Christophe Bassons et sa femme, tout sourir, bravo, bonjour, ou dans l'autre sens. J'aime ses grands sportifs humbles, certains déjà croisé dans les même circonstances pouraient en prendre de la graine.

Je continu me forçant d'oublier ce pied, je rejoins une féminine (après recherche me semble être Françoise??) puis on arrive à Mons, il est 9H00, Etienne arrive, puis la concurrente dépassée, elle ne peut rien avaler, aie!!

Bonne chance, je repars, pour le plus terrible à mon avis de cette course.

Petit coup d'oeil au profil, montée de 400m jusqu'à Bardou, descente de 100m puis remontée de 550m pour le Montahut.

Montées raides, mais en plus il fallait monter 100m au dessus du Bardou pour y redescendre. Pfffff, dur dur!!

Je me fais doubler par des relais, qui gentiment me félicitent, y'a pas de quoi, mais ça fait plaisir.

Plein de Paons au Bardou "LEON....LEON"  "Léon" que j'lui répond, descente, mal de pied, remontée sèche en direction du Montahut. Il fait chaud ou c'est moi???

Traversée de niveau pour rejoindre la bonne montagne, montée au Montahut.

Point d'eau, des gens super accueillant, "Ca va?", remplissage de Camel, à sec, 1,5L sifflé en 1H15, il fait vraiment chaud.

Je tiens vivement à remercier ces personnes du point d'eau, si ils lisent ce CR, il sauront qu'ils ont énormément contribué à étancher ma soif.

Fin de la montée, puis descente très longue et épuisante pour mon pied jusqu'à Olargues.

Avant Olargues je décide de virer mes semelles de chaussures, j'ai trop mal et sans ça va mieux. Le cros, une connaissance, un trotteur d'en Laure, Stéphane, me reconnait. Me fait la conversation 2 minutes, ça fait du bien. Passerelle, Camping, route...Merde la rubalise est où?

Je me suis encore planté au début du camping, je connais Olargues, mais bon je fais demi-tour pour retrouver le bon chemin...Si j'avais su, une montée à la c.... avec les mains, un pas en avant 2 en arrière, 20 mètres mais érrintant. Sortie du camping, ancienne église d'olargues, descente dans ses ruelles fraiches et sombres, Ravito. Courage c'est fini!! Il est 13H15.

 

Les 29 derniers Kilomètres m'ont paru interminable. Un montée aisée mais étouffante pour sortir d'olargues, puis route en faux plat, piste montante sur 500m, descente à 5% sur piste pendant 10 minutes puis remontée douce sur 1,5Km. pas de trace de ces dents de scie sur le profil, j'attends pourtant avec impatience la montée de Naudech qui parait-il est terrible.

 

A mon avis ceux qui la qualifie de terrible ne l'on pas montée par le même chemin que nous. A ce stade, et j'adore quand ça monte, je l'ai trouvée effrayante, angoissante, opprimante, et seule la vue des deux charmants pointeurs au sommet m'a libéré d'une réelle angoisse de ne pouvoir aller au bout.

Descente, mal de pied, on s'habitue, hallucinations, aie! jusque là je n'en avais eu que la nuit sur des ultras, horaires de départ décalés?

On traverse une propriété dont je ferais bien ma résidence principale, secondaire, ....., arrivée à Vieussan, par un passage au dessus de l'Orb dans lequel je trempes pieds et genoux. JOUISIF!!

Ravito, Courage c'est fini!! j'ai déjà entendu ça!!

16H00 je repars, je fais une pause toute les 3 minutes dans cette montée interminable, je crois que je suis fatigué, je vois des gens dans les bois, des enfants assis qui se marrent, des bruits, partout.... pff ça va pas....

J'arrive en haut sans avoir vu la tour du pin ni quoique ce soit, je suis à l'ouest, l'envie me prend de me prendre en photo, je sais plus quoi faire pour garder mon esprit à ce que je fais. (Aller je vous la met, on se moque pas)

Je regarde le profil, j'y comprends rien, ça devrait descendre, v'là que ça remonte.... il m'amuse le pays Heraultais.

Je croise une bonne âme après quelques 30 minutes qui me dit "600m de montée descente, puis descente finale".

Plein le.... de ces montées descentes, j'veux une descente à 50% jusqu'à l'arrivée. Finalement on le sait tous, on finit toujours par arriver, là ce sera en croisant le G.O. (gentil organisateur) de cette randonnée, qui flâne le derrière sur un rocher, répondant à quelques questions et encourageant les quelques loques humaines qui viennent à sa rencontre.

Une comme je les aime, pas grand monde, un peu en douce sans se faire remarquer...

Bière de finischer, polaire (super), du vin (super aussi).

J'ai le choix, Soit je reste pour manger et faut que je dorme dans la bagnole, il est 19H30, soit je rentre à fond à la maison, pour revoir ma ch'tite famille qui me manque un poil, alors en gros solitaire je rentre chez moi, en priant les organisateurs de ne pas m'en vouloir de n'avoir fait honneur à leur efforts culinaires, j'étais gavé de cette orgie de 22H30.

Un peu de familiarité, en te disant merci Antoine (on peut se tutoyer, rare sont les personnes de mon entourage qui m'en ont fait baver comme ça), merci Pascal, que je ne connais, maintenant que de vue, merci aux bénévoles hyper accueillant, merci à tous les (un peu) fous qui m'ont accompagné en cette nuit et journée de douce folie. Merci aux nuages d'avoir gardé votre vilaine pluie, pardon aux cailloux du Caroux de vous avoir maudit si fort.

6 commentaires

Commentaire de sonicronan posté le 26-04-2010 à 22:28:00

Bravo !
Je suis content de lire ton récit. On s'est croisé au ravito en pleine côte du Caroux. Je vois que pour toi aussi la fin a été rude.
En tout cas, sympathique récit.A la revoyure.

Commentaire de peky posté le 27-04-2010 à 12:09:00

bonjour,

Trés bon récit résumant bien la difficulté du parcours.
(Le paon est sur un balcon d'un maison au 1er étage) Etonnant.

la fin est toujours la meilleure.
pas mal la photo

A+

Commentaire de Mustang posté le 28-04-2010 à 14:06:00

récit sympa, très synthétique mais qui donne bien l'ambiance!!
Si tout va bien , j'irai l'an prochain!! rien que pour Faugères ( un excellent vin!!!)
Bravo pour ton esprit!

Commentaire de caroux posté le 28-04-2010 à 18:00:00

Beau récit pour une belle "balade" ...

Je transmettrais tes remerciements aux personnes du point d'eau de Montahut (Nétou (notre président de club), Lionel et Guilhem.

à bientôt sur d'autres chemins ;-)

Commentaire de Rascasse posté le 29-04-2010 à 18:35:00

Heureux d'apprendre que je suis "une bonne âme", mais lorsque je suis redescendu pour accompagner le copain que j'attendais, j'ai trouvé les 600 mètres un peu longs et je me suis dit que les coureurs que j'ai encouragé à cet endroit là on dù les trouver encore plus long et me maudire.
Je vois que ce n'est pas le cas.
Ton récit est sympa et me conforte dans mon idée de revenir l'an prochain, ayant été obligé de m'arrêter sur blessure.
Bonne récupération à toi.

Commentaire de lauca posté le 30-04-2010 à 21:34:00

Trés beau compte rendu, j'ai l'impression d'y être encore. Nous avons fait qq pas ensemble en début de course ou nous avons échangé sur le trail de l'enfant sauvage, d'ailleurs super trail entre nous. Pour les cailloux du caroux, je pense qu'ils ont l'habitudes qu'on est autant d'attention pour eux.
Au fait Stéphanes était au ravito d'Olargues.
Encore merci et bravo pour ce récit

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