![Image](http://s.tf1.fr/mmdia/i/02/0/hellfest-clisson-metal-4734020psvoz_1713.jpg)
Le Hellfest, la "fête de l'Enfer"
![Shocked :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
Chaque année, des catholiques partent en croisade contre le festival de metal qui se déroule ce week-end en Loire-Atlantique. Ils l'accusent de véhiculer la mort et livrent bataille à leur manière : médailles pieuses, tracts, et permanence à l'église du coin.
Il y a eu cette eau bénite et ces médailles pieuses lancées sur le terrain accueillant le Hellfest. Près de 300 effigies de Marie comme pour protéger l'endroit, qui allait être foulé par 60.000 métalleux. Il y a eu aussi ces tracts distribués dans les boîtes aux lettres. Le dernier en date, anonyme et de couleur jaune, s'intitulait "L'Hellfest... Infeste !" Depuis sa création, le festival de musique metal, qui se tient ce week-end à Clisson, en Loire-Atlantique subit les foudres de mouvements chrétiens.
Pour eux, c'est simple, le rendez-vous de trois jours connu dans toute l'Europe, "incite à la haine", déprave la jeunesse et via ses groupes "satanistes" véhiculent la culture de la mort. Une pétition en ligne lancée par un collectif baptisé "Catholiques en campagne" rassemblant 44 associations pour interdire le festival a recueilli 30.000 signatures. Et qu'importe si le festival, cinquième édition du nom se déroule toujours sans accros aux abords du château médiéval d'Olivier de Clisson, les levées de bouclier sont toujours d'actualité.
Cette année, deux politiques ont pris la tête de cette croisade "anti hellfest". Philippe de Villiers, chef de file du Mouvement pour la France a dénoncé un "festival sataniste". Christine boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate, a, elle, déclaré : "Quand on parle de diversité culturelle et qu'on parle d'égorger des nonnes et des chrétiens, ça ne me va pas. L'incitation à la haine, ça ne me convient pas".
Au centre de leurs ire et inquiétude : les textes des chansons de certains groupes jouant au Hellfest, jugés également irrespectueux ou infamants pour leur croyance. C'est notamment le motif avancé par la confédération nationale des associations familiales catholiques (AFC) pour assigner le festival mi-juin. Par cette action en justice, l'AFC voulait pour obtenir la liste des titres joués lors des concerts. Elle a fait chou blanc. "Nous n'avons jamais eu de retour officiel pour condamner ou censurer tel ou tel groupe, rappelle Ben Barbaud, l'organisateur du festival dans une interview à Ouest France. Nous ne sommes pas des hors-la-loi". De son côté, l'évêque de Nantes Mgr James, veut rassurer ses fidèles. Comme tous les ans, l'Eglise publie un communiqué sans véhémence, mais qui invite à la vigilance.
Face à tous ces décibels de colère, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand tente également à l'Assemblée de rassurer les esprits. Fin mars, il déclare d'un sourire : "Le bruit court selon lequel le doux pays du Puy-du-fou deviendrait le gouffre à Lucifer. Allons ! Il faut raison garder!" Pour tous les Clissonnais qui doutent, la paroisse du coin tiendra des permanences de jour et de nuit durant toute la durée du festival. "Notre communauté paroissiale exprime de sérieuses réserves face à la programmation du festival. Mais elle ne se refuse pas à un dialogue et un échange amical avec les festivaliers...", dit le message du curé.
Samedi, pour la première fois, une table ronde aura lieu sur le site du festival en présence de deux prêtres, d'un sociologue, un musicien métal et d'associations catholiques et laïques, le tout sous la tutelle de "Radio fidélité" à l'origine de l'initiative. Enfin, un autre tract distribué dans les boîtes aux lettres des Clissonnais les invite à prier trois fois par jours, toujours durant le week-end du Hellfest. "Nous pensons que cette action spirituelle saura toucher le cœur de Marie et Jésus (...) et pourquoi pas voir la création d'alternatives culturelles plus saines pour Clisson...", explique le texte, anonyme et de couleur jaune pâle.