Jodu38 a écrit:Là encore, ta réponse me conforte dans l'idée que le problème de la peur de la mort est sérieux. Évidement que personne n'aime un service de réanimation, j'ai comme beaucoup déjà eu l'occasion de fréquenter ce genre d'endroit. Mais on ne peut pas raisonner uniquement par rapport à nos propres peurs et nos propres ressentis. Cela ne suffit pas, les enjeux sont trop importants, ils le sont bien plus que la santé des septuagénaires, comme le défend André Comte-Sponville. Nous n'arrivons pas à penser au-delà de nos angoisses et de notre répulsion profonde face à la mort de nos proches. Le problème, c'est que le monde ne se résume pas à la santé de nos grands-parents, de nos parents ou de nous-même, le monde est vaste et contient des milliards d'individus qui pâtissent directement, parfois jusqu'à la mort, de notre obsession pour la survie et, comme le dit cet auteur découvert récemment, de "l'aplanissement des courbes pour des raisons d'intendance hospitalière" (François Vallaeys, dans Up-info).
Pourquoi avoir choisi le terme un peu rabaissant d'"intendance" plutôt qu'"organisation" ? L'aplanissement des courbes c'est pour qu'on puisse continuer à soigner tout le monde, covid ou pas.
Je suis de ton avis sur le fait que la peur de la mort entraîne des excès, et qu'on devrait parfois mieux accompagner vers la mort plutôt que s'acharner à garder en vie. Donc oui, quand c'est possible laissons nos aînés mourir de ce qu'ils veulent, mais pas tous en même temps, parce que garder un service de santé organisé avec une intendance efficace est nécessaire à tous.