Récit de la course : La Forestière de Saint-Alban - 18.3 km 2009, par Cyrille

L'auteur : Cyrille

La course : La Forestière de Saint-Alban - 18.3 km

Date : 9/5/2009

Lieu : St Alban Les Eaux (Loire)

Affichage : 1414 vues

Distance : 18.3km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Le récit

1er des 2 objectifs de l'année 2009 : la forestière de St Alban. Ça fait des années que je voulais la faire alors, cette année, pour ne rien trouver qui pourrait m'empêcher d'y participer, je l'ai mis en objectif principal.


J'ai adoré l'avant-course, à discuter avec plein de monde (dont MisterJoe), ça fait du bien de revenir faire des courses dans le Roannais. Échauffement tranquille comme d'hab' puis je me place sur la 3ème ligne. Certes, ça peut paraître un peu loin sachant que ce n'est pas le marathon de Paris et que les avant-postes sont facilement accessibles mais je ne me suis pas mis là par hasard car j'ai remarqué que tous les coureurs qui sont juste devant moi sont ceux qui vont être devant dès la course lancée. Je sais que je ne vais pas être gêné. Et au coup de pistolet, je peux tout de suite courir à l'allure voulue. Les Charasse, Benfatah, Chizallet et Despinasse n'ont pas trainé comme prévu. Un début assez rapide facilité par un premier km quasi plat, je dois être entre 3'35'' et 3'30'' au kilo (d'après le GPS) aux alentours de la 20ème place. S'ensuit un 2ème km sur un faux-plat montant pour rejoindre le centre-ville. Je commence à boire à mon bidon que j'ai préféré emporter vu la chaleur qui règne. Seul petit désagrément, mon cocktail « orangina-eau plate » est un peu trop sucré. Tant pis. Je double assez facilement sur cette partie en déroulant bien mais avec des pulsations que je sens hautes malgré tout, je n'ai pas de sensation de réelle facilité comme j'ai pu en avoir aux 10 km de Roanne.
L'église. Nous bifurquons sur la droite pour attaquer un chemin qui marque le début des réjouissances. Je reviens assez rapidement sur ce secteur sur Bernard Poulard, V2 . Pas l'air d'être dans un bon jour. Moi non plus, je ne suis pas à l'arrêt évidemment mais je n'ai pas de plaisir. L'impression d'être scotché, sans puissance. Malgré tout je reviens sur Christian Leroux vers le 4ème km. Lui, c'est normal qu'il soit fatigué, il s'est tapé plus de 120 bornes en 12h au championnat de France de 24h la semaine avant (abandon sur tendinite). Je le dépasse avec ses encouragements mais je suis quasiment au taquet. Fais chier d'être au début de la course et d'être déjà en sur régime.


J'arrive à la cascade en reprenant deux autres coureurs (G. Beautrix et L. Dussud). Thierry Champalle est devant. Il va m'impressionner sur ce secteur car il relance alors que la pente est très sévère, il s'éloigne en me mettant au moins dix secondes en 100m. Chapeau. Ravito et séparation des 2 parcours. Je me fais dépasser par Ludovic Dussud alors que je m'arrête pour boire, m'éponger...et reprendre mon souffle. J'en avais besoin.


J'ai donc maintenant un gars juste devant moi et deux autres qui caracolent en tête. Je maintiens l'écart avec mon poisson-pilote. Il me prendra quelques secondes au second ravitaillement où là je n'hésite pas à m'arrêter plus longtemps, tellement je suis en surchauffe. Deux éponges sur la tête et un verre d'eau dans le gosier, je repars ragaillardi et passe devant un spectateur qui me dit que je suis celui qui monte le mieux (dans le sens, le plus facile) et pourtant bon sang que j'ai l'impression d'être lent. Dès que la pente devient plus forte, je suis contraint à la marche, pas assez de forces aujourd'hui.


Rageant car les pourcentages rencontrés sont loin d'être démentiels, en tout cas ceux que je passe à l'entrainement sont plus durs. Une petite anecdote pour voir comment le mental est important en compétition. A une traversée de route, il y avait des supporters qui encourageaient les deux coureurs qui m'entouraient. Donc des « Allez Ludo » et des « Allez Régis ». Et je ne sais pas pourquoi, j'ai pensé que derrière moi se trouvait Régis Coumenges, un excellent traileur du Lyonnais (évidemment ce n'était pas lui). Et lorsque plus loin, je marchais sur la portion bordée de genêts odorants, incapable de hausser le rythme, j'étais surpris que Régis ne revienne pas sur moi. Du coup, je me suis dit que finalement ma vitesse n'était pas aussi ridicule et ça m'a reboosté. Chose vérifiée quelques hectomètres plus loin sur une portion roulante avant de toucher le sommet, j'ai bien relancé et refait un peu de retard sur mon Ludo qui s'était fait la malle pendant que je marchais. Celui-ci va faire une erreur. Je le vois se retourner alors qu'il aborde la fin du col. Ah Ah ce n'est pas bon signe pour lui. Il doit être en difficulté. Ceci va me donner le petit supplément d'âme qui me manquait, je vais courir sur toute la dernière portion de montée sans lâcher, passer au sommet en un peu plus de 46'30'', entendre les spectateurs m'annoncer à 1'15'' des premiers et dès l'entame de la descente sur la route, je vais foncer sur Ludo, le reprenant très vite. Gros virage à droite pour prendre un chemin et là pas question de tergiverser : à bloc ! Tout sur la pointe des pieds comme les séries de 95-100% VMA sur piste. Et ça dépote. Le problème, c'est que ça ne dure pas cette belle descente, il y a des zones de replat, quelques remontées et ça, aujourd'hui, il ne m'en faut pas car je n'ai aucune chance de revenir sur les deux bons coureurs qui assurent bien sur le plat et en montée. Malgré tout, j'ai repris 20'' alors que je suis au dernier ravito, que je zappe d'ailleurs. Et quelques centaines de mètres plus loin, je suis tout surpris de voir apparaître Thierry Chizallet dans mon champ de vision. Je reviens très vite sur lui à la croix de Châtelus. Alors que j'arrive à sa hauteur, je choisis l'option « tout compétition » et ne m'enquière pas de son état physique. Je le dépasse, ne relâche pas mon allure pour éviter qu'il reprenne espoir. En fait, il était cuit, mangé par les crampes depuis le sommet. Je l'ai appris une fois arrivé. Il reste maintenant un peu plus de 2 km. Je continue au maximum de mes possibilités sans me retourner pour éviter tout retour. Et alors que j'aborde à nouveau le centre de St Alban Les Eaux, je sais que la 2ème place est assurée car je n'entends pas d'encouragements derrière moi. Plus qu'à plonger sur la place d'arrivée et me faire accueillir par les applaudissements. Content.


Et comme l'avant-course, j'ai adoré l'après-course. J'ai retrouvé Yan. Ça m'a permis de ''débriefer'' rapidement ma course. En fait toute la partie montante, je n'ai pris aucun plaisir, c'est une grosse frustration. Je manquais terriblement de fraicheur physique et même mentalement je n'étais pas au top. Il m'a fallu attendre la descente où la force rentre beaucoup moins en jeu pour que je prenne du plaisir à courir. Et le chrono est aussi une petite déception. Secrètement, j'avais misé sur un 1h16 maximum vu comment je tournais à l'entrainement. Mais le samedi matin, j'ai bien senti que j'étais fatigué et que ça serait dur d'aller chercher ce temps. Pas grave, il restera la satisfaction de finir 2ème et de revenir avec un panier garni.

3 commentaires

Commentaire de torchure posté le 27-11-2009 à 12:24:00

Super !! 2 récits sur cette course : une de la tête et l'autre du fond de peloton

C'est sympa de voir comment est ressenti cette course par les plus costauds !

Bravo !

Commentaire de mysterjoe posté le 27-11-2009 à 17:52:00

bravo cyrille c'etait une belle perf ce podium et merci pour ce récit sur la forestiere. au plaisir de se recroiser

Commentaire de Jerome_I posté le 27-11-2009 à 22:16:00

bravo Cyrille, bravo pour ta course, belle place après un Templier mal passé... Jérome

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