Récit de la course : Marathon du Mont-Blanc 2009, par raspoutine 05

L'auteur : raspoutine 05

La course : Marathon du Mont-Blanc

Date : 28/6/2009

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 4937 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Terminer

3 commentaires

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Marathon du Mont Blanc

 Car tel est mon bon plaisir...

Parole de Raspoutine, comment clôturer une dure année scolaire si ce n'est par un petit marathon au pied du Mont Blanc ? Lorsque l'an passé, je planifiais mes courses dès l’automne 2008, je me demandais tout naturellement si celle-ci n'allait pas être la course de trop à peine quatre semaines avant la 6000d. Mais qu'importe. A l'instar d'une majorité de trailers, je recherchais plus le plaisir que la performance et mon désir de me retrouver là-haut l'emportait. A moi de me montrer suffisamment prudent pour ne pas trop y laisser de plumes. Alors, comme je dis toujours : une bonne course est une course que l'on finit en forme. Malgré tout, je sentais que, question course, je n'avais pas fait de folies de mon corps.

D'abord, étant passé au triathlon, je courais beaucoup moins pour me consacrer à des sports portés sur lesquels j'imaginais pouvoir travailler de manière intensive mais sans me faire mal. Me limitant à deux ou trois entraînement de course à pied par semaine, je réservais ces moments à de la qualité. Les gradins du stade Maurice Baquet de Houilles (78) m'auront hebdomadairement supporté cet hiver, comme sa piste, mais plus sur du travail de VME. Au mois de juin, je découvrais les "25 bosses" à côté de Fontainebleau. Bien qu'un peu éloigné, ce parcours d'entraînement semblait être la taille idéale pour la sortie longue de la semaine. Environ 800 m de dénivelée sur un semi. Surtout, la multitude des terrains rencontrés permettait de travailler de façon vraiment complète.

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Pour ceux qui ne connaissent pas, deux sites sympas montrent l'endroit, on peut jeter un coup d'oeil et ça peut donner envie ...

le circuit des 25 bosses (1)

le circuit des 25 bosses (2)

Sinon, il y a toujours la carte Google du coin...

Avant le marathon du Mont Blanc, j'aurai eu l'opportunité de m'y rendre à trois reprises. Pour améliorer la condition, des efforts qui ne vont pas tarder à payer. A une exception près cet hiver, sur le Trail Blanc de Serre Chevalier, je me trouvais toujours dans le dernier quart des arrivants. Soit dit en passant, pour un coureur de la « plaine » (en opposition avec les « montagnards » donc), ce n'est pas chose aisée que de désirer courir sur les sommets. Les terrains d'entraînement ne paraissent pas franchement adaptés quand on vit en région parisienne et on a des soucis d’acclimatation dès que ça monte un peu.

C'est aussi pour cette raison que j'ai multiplié les déplacements vers la montagne tout au long de l'année; Je souhaitais ne pas perdre le peu d'expérience et de condition que j'avais pu acquérir au cours des dernières grandes vacances. Raspoutine décidait également d'entrer chez les kikoureurs au printemps afin d'écouter la parole de ses frères aînés en matière de CaP à la montagne. Bref, un vrai désir de progresser. Et puis, c'était en quelques sortes joindre l'utile à l'agréable. Car enfin, si Raspoutine s'est mis à arpenter les sommets des Alpes, c'est d'abord qu'il en avait rêvé grâce, précisément, aux récits des kikoureurs (merci aux écrivains kikoureurs, donc). 

Ce dernier week-end de juin aura été également permis de retrouver des amis coureurs et kikoureurs, comme de s’en faire de nouveaux (salut à Hélène, Francky, Philippe, et Joël). On parlera bien sûr des courses passées présentes et à venir. Un bon moment de convivialité.

Alors, comment clôturer une dure année scolaire si ce n'est par un petit marathon au pied du Mont Blanc ?

Comme pour chacune des courses de cette année se déroulant dans les Alpes, le point de départ était la gare de Lyon au petit matin  et l’arrivée à Chamonix en début d’après-midi par le « p’tit train » qui nous monte dans la vallée (soit dit en passant, c’est mieux que de s’y rendre par la route). Arrivé à Chamonix, pas de doute, on sent déjà l’effervescence de la course et la ville est envahie de porteurs de beaux sacs rouges aux couleurs de la course. Ca fait chaud au cœur et comment dire ? Je retrouve ce même sentiment de fierté de vivre ce moment sportif à part. J’avais déjà connu ça sur le marathon de Paris voici trois ans. Les coureurs avaient alors des tee-shirts jaunes et c’était émouvant que de voir cette masse humaine converger vers le départ, place de l’Etoile. Les organisateurs de la course auront bien bichonné leurs coureurs en multipliant les petites attentions et c’est franchement très agréable. Bien sûr, j’y reviendrai mais, pour l’heure, je voudrais citer une petite anecdote. J’ai été frappé par un phénomène lors de mes conversations multiples au cours de ce week-end passé à Chamonix. J’ai rencontré nombre de marathoniens dont c’était leur premier engagement à Chamonix mais qui évoquaient déjà leur réinscription l’année suivante, avant même d’avoir testé le parcours ! Drôle, non ? Un endroit mythique, bien sûr, mais aussi une organisation vraiment attentionnée envers ses coureurs qui, par de multiples petits gestes, construit en fait ce grand moment de convivialité sportive à l’image de la ville. On s’y sent bien à Chamonix.

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Après avoir déposé mon matériel à l’UCPA et récupéré un lit, vite, aller chercher son dossard. Nouvelle bonne surprise, celui-ci, je le savais, était non seulement personnalisé, mais il est vraiment magnifique et dépasse de loin tous ceux que j’ai pu porter jusqu’alors.

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Franchement, je ne suis pas « collectionneur de timbres postes », mais j’aime pourtant bien conserver mes dossards...

Pasta partie de veille de course à l’UCPA de Chamonix, j’ai le plaisir de rencontrer et discuter avec Hélène et Francky, deux kikoureurs avec lesquels je converse sur la préparation de la course depuis près de 3 mois. On a papoté, on s’est interrogé,  on s’est suivis et encouragés sur les entraînements et courses préparatoires durant tout ce temps. Petite anecdote, à notre table se trouvait un vétéran V3  triathlète (donc  V5, je pense, dans sa discipline) qui avait terminé le semi samedi. Pas de quoi fouetter un chat sauf qu’il était australien, retraité en voyage en France. Pour lui, visiter le pays passait par une petite course sur le Mont Blanc. C’est l’endroit qui veut ça...

Course vraiment internationale, j’ai pu le vérifier également dans la chambre que je partageais avec un suédois, un mexicain et Joël. Après le repas, je retrouve également Philippe, que j'ai connu sur le trail du Ventoux, cette année. Ca fait vraiment plaisir de retrouver les copains des sommets...

Rendez-vous est pris pour le lendemain à la piscine, après l’arrivée. (En fait, on se sera un peu loupés mais il va trop vite pour moi ! Ce n’est que partie remise). Une bonne nuit passée à l’UCPA (si, c’est possible), un p’tit déj. Avec Joël et me voici déposant mes affaires à la « consigne » avant le départ. Vraiment bien faite, l’organisation. Je ne suis pas très satisfait de mon mot car derrière se cachent des centaines de bénévoles, tous sympas, dévoués et vraiment accueillants. Soit dit en passant, j’ai toujours de nombreux mots de remerciements pour leurs encouragements, et des fois leur réconfort. Je n’hésite pas à discuter avec eux lorsque je m’arrête (on se moque de la perf., on ne vient pas pour ça). Lorsque je vivrai à la montagne (c’est pour très bientôt), je me suis promis que je passerais quelques fois derrière les tables. A la fin de la course, je retrouverai mon sac rouge au Planpraz, près d’un km plus haut. Petite explication. Le marathon du Mont Blanc n’est pas une boucle. Il suit de façon assez rectiligne la vallée de Chamonix, en passant par l’Argentière et remonte jusqu'à Vallorcine, avec deux grosses montées mais... une seule descente. La dernière s’effectue au moyen de la télécabine du Planpraz qui, après l’arrivée, nous permet de redescendre jusqu’à Chamonix. Autrement dit, on n’a pas les derniers moments de descente en fin de course, ceux qui sont bien fatigants et traumatisants pour nos petites fibres musculaires. Voici la raison première pour laquelle je n’ai pas hésité à me lancer sur des courses aussi rapprochées dans le temps. C’est donc une course parfaite à bien des égards.

Huit heures du mat’ sur la ligne de départ. Toujours beaucoup de concentration parmi les coureurs, et on le sent, de la détermination mêlée au plaisir. On se lance dans la ville, tous conscients du moment et accompagnés par une vraie foule qui encourage, et pas qu’a moitié.

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On va se chauffer gentiment en remontant la vallée de l'Arve; passage le long de l’Arveyron (torrent provenant de la Mer de Glace), le Lavancher, l’Argentière et un premier passage par Tré-Le-Champ. Assez roulant quelques bosses ponctuelles nous obligent à modifier l’allure, on part pour pas mal de km escortés par un hélicoptère. Un troupeau de vaches est venu nous encourager au plus près...

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Ca fait partie des délices de la montagne, encore que le chemin soit large... Qui n'a pas été obligé d'escalader une paroi parce qu'un animal de troupeau se posait précisément de tout son long sur un sentier plus qu'étroit !? On arrivera à Vallorcines sans encombre pour commencer la montée un peu plus sérieuse de l'aiguillette des Posettes. Effectivement, c'est le moment où les possesseurs de bâtons sortent ces derniers et où les coureurs les plus aguerris réduisent leur foulée. Pour ma part, je fais partie de la première catégorie citée. Jusqu'à présent, nous nous trouvions dans la vallée, certes, entrecoupée de quelques petits raidillons; mais qu'est-ce que 500 m de montée sur 18 km parcourus ? Un brusque virage à droite nous rappellera à la réalité de la course en nous propulsant brusquement d'un bon de près de 1000 m en à peine 6 km jusqu'au sommet de l'aiguillette des Posettes.

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 Des les premiers arbres, l'ascension à travers le bois de la Planche nous réserve quelques belles côtes qui ont le mérite de calmer tout le monde à cause de leur pourcentage élevé (souvent du 30%). De par son exposition plein nord, le terrain ne se révèlera pas des plus aisés à gravir car humide et donc glissant; pas facile de sortir des ornières et de doubler (si par mégarde, voire par inconscience, on en a envie...). Au cours des jours précédant la course, la météo avait donné matière à s'inquiéter. Cependant, si le temps se montrait encore nuageux à la veille de s'élancer, un ciel bleu turquoise remplaçait la grisaille redoutée toute la semaine. Soit dit en passant, à faire près de 1500km A-R pour se rendre puis revenir d'une course, on surveille de prés l'évolution de la météo locale des fois que... le ciel ne nous tombe sur la tête. Ici, la météo aura de l'importance car, passée la matinée, il va se mettre à faire assez chaud sur la seconde ascension.

La sortie du bois de la Planche va nous permettre de découvrir des panoramas majestueux de la chaîne du Mont Blanc -trop cool !- alors que la pente s'adoucira quelque peu.

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 Enfin, il vaut mieux relativiser car, si on devait décrire ce tronçon qui amène les coureurs jusqu'au col des Posettes, Raspoutine n'oublierait pas ces moments un peu traîtres de montées à 10%,... puis 11%,... puis 12%,... puis... 13%,... Bref, on arrivait à la moitié de la course sans toutefois avoir franchi, ni le col, ni le premier sommet encore 300 m plus haut. La prudence semblait donc de mise et il semblait préférable de se lancer sur un rythme soutenu de marche tout en se gardant bien de courir ponctuellement sur des passages plus "roulants" mais néanmoins "montants" à environ 10%.

Qu'est-ce que 1%, 2% ou 3% de plus quand on monte à effort constant ? Comme ça, tant que la pente reste inférieure à 5 %, on ne le sent pas franchement dans son organisme. A mesure qu'on se rapprochera des 10%, il est clair qu'on adaptera sa foulée et, pourquoi pas, qu'on jettera un coup d'oeil sur le cardio. Passés les 10%, ça devient nettement plus compliqué de tenir un rythme quand on n'est pas champion et il convient alors d'apprécier la durée de son effort si l'on s'engage sur des courses longues.

A ce sujet, au fil des années passées à courir dans les Alpes, pour trouver son rythme, Raspoutine a trouvé un bon point de repère. Il s'agit de la montée de l'Alpe d'Huez, pas moins ! Une course à pied sur les 21 lacets de l'ascension, de près de 14 km à un taux de 10%. Ici pas de trail, puis qu'il s'agit de la route et on ne se concentre que sur l'effort proprement dit qui se veut aussi régulier que peut l'être la pente. D'autre part, cet effort dure plus d'une heure et demie (en ce qui, me concerne) sur un tiers de marathon. C'est donc parfait dans le cadre d'un travail de la VME. Pour se résumer un travail de qualité doublé d'une prise de repère.

Cerise sur le gâteau, lorsque vous grimpez les lacets, les cyclistes ne vous considèrent plus du tout de la même manière, car ils ont toutes les peines du monde à vous "décrocher", voire, vous en dépassez quelques uns..

...très bon pour le mental...

 Pour revenir à la course, j'ai observé nombre de coureurs qui se relançaient dès que la pente le leur permettait, sans pour autant parvenir à faire la différence avec les marcheurs qui les rattrapaient de leur pas soutenu, voire qui les dépassaient. La régularité, ça semble payer.

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Parvenus au col des Posette, un ravitaillement nous attend. Je choisis de ne pas m'attarder vu que j'ai emporté mon camel back et que le sommet de l'aiguille est en vue. Je prévois de m'arrêter au trentième km après la descente. L'ascension vers le sommet par la crête et la première partie de la descente se révèleront à la hauteur des attentes pour les coureurs en manque de grands espaces.

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On en prend plein les yeux !

Raspoutine fait partie de ces sportifs qui ont toujours l'appareil photo embarqué et qui n'hésitent pas à s'arrêter dès que le coin ou le sujet est sympa à photographier. Quant aux photos prises "en plein vol", les résultats peuvent se révéler parfois étonnants !

La descente sera fructueuse à ce sujet. Pourtant, elle allait démarrer avec une tuile. L'écran de mon appareil photo venait de rendre l'âme je ne savais donc plus ce que je prenais bien que les prises de vues semblaient fonctionner encore. Les photos suivantes furent donc réalisées "en aveugle" et, du coup, certaines revêtaient une inclinaison propre à perdre ses repères visuels. (à voir...)

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 Alors que, parvenus au sommet, certains commençaient à ressentir la nécessité de s'étirer afin d'affronter une descente à la pente bien plus sévère que la monté, certains trailers n'hésitaient pas à se lancer vigoureusement. Dans un premier temps, percevant que j'avais plutôt de bonnes sensations de forme, je me suis vu accélérer assez sévèrement dans la descente, pensant que je pourrais tenir un rythme assez soutenu jusqu'à Tré-le-Champ, au trentième km .

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 La première moitié de la descente avec l'Argentière en vue dans le fond de la vallée se révèlera dans un premier temps à la limite de l'euphorie...

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 ... Ce sera de courte durée -et c'est tant mieux- très vite j'ai ressenti sur le quadriceps gauche de petites crampouilles, prémices de plus grosses. Retour direct à la réalité, je m'en suis voulu de m'être déconcentré à ce point, oubliant simplement où je me trouvais et aussi quel niveau j'avais. (Un petit rappel de modestie au début des vacances, ça ne peut pas faire de mal...)

Sans pour autant m'arrêter, je décidais de ralentir tout en m'alimentant avec un peu d'avance et en conséquence. Lorsque que je me rapprochais de Tré-le-Champ, j'ai entendu des trailers qui évoquaient le sentier sur lequel nous nous trouvions; un sentier accidenté mais cependant aménagé en de nombreux endroit mais surtout un morceau de l'UTMB... Alors... s'il fallait trouver une raison pour se lâcher...

Parvenu à Tré-le-Champ, je décidais de m'arrêter quelques minutes pour refaire le plein de mon camel back, ainsi que pour manger quelques petites choses salées. Y'a pas ! Ils savent recevoir dans la vallée de Chamonix ! Un peu de saucisson sur du pain quand on en a assez des gels, ça redonne la pêche !

J'en profitais également pour changer de tee-shirt et en enfiler un blanc à manches longues. La température s'était considérablement élevée et on allait courir sur le versant exposé, donc, on allait avoir bien chaud. Choix judicieux, je n'allais pas le regretter. Du coup, je repartais du dernier ravitaillement, avec un sentiment de fraîcheur relative pour achever les ultimes 12 km, une longue et irrégulière montée jusqu'à l'arrivée de la télécabine du Planpraz. Difficile de circuler entre les racines et les pierres. la montée s'avèrera relativement accidentée et cependant de toute beauté, notamment lorsque l'on atteindra les bois de la Trappe après avoir surplombé l'Argentière. On traversera un tout un secteur d'arbres aux racines plus qu'apparentes et... dangereuses pour la course à pied. Justement, dans les derniers km, on commence à avoir les jambes qui deviennent lourdes... Et, à maintes reprises, je ne manquerai que de peu de m'étaler. Pourtant, pas de chutes cette fois-ci.

Arrivée au chalet de la Flégère; dernier ravitaillement et les forces viennent à manquer... Il ne reste plus qu'environ 5 km avant l'arrivée et je n'ai guère envie de vider un "coup de fouet". Ce serait pourtant le moment. Toutefois, le plus dur était réalisé et j'avais conscience que ma course allait plutôt bien s'achever. Seule la montée finale pouvait encore être de nature à contrarier. Alors... Double ration de coca pour fêter ça !

Petite anecdote amusante. Alors que le sentier se resserrait, nous avons croisé d'étonnants supporters gantés de blanc; un groupe de touristes japonais venus visiter le toit de la France. Bon. Mince ! Le sentier devient franchement étroit; pas aisé de croiser un groupe. C'était moins compliqué avec les vaches tout à l'heure...

Les derniers km offraient une vue imprenable sur l'aiguille du midi alors que l'on entendait déjà le haut-parleur de l'arrivée du marathon à la télécabine du Planpraz. Ca sentait la fin des efforts ! CHIC ! Quelques tournants et on allait attaquer une ultime montée nous conduisant 200 m plus haut.

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 Une pente relativement douce, pourtant, plus moyen de courir tout au long des deux derniers km. La montée vers la Flégère aura laissé des traces. Le passage en mode "marche" ne sera guère plus convainquant, de nombreux concurrents me dépasseront aisément, alors que je me montrerai moi-même incapable de forcer le rythme. Cela reste un problème pour les coureurs vivant dans la plaine. Comment travailler efficacement la marche ? On n'en fait pas une priorité et on le paye cash. Plus que de prendre de bonnes résolutions, il convient de vraiment réfléchir à un plan d'entraînement efficace... (soupir)

 Enfin l'arrivée !

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Une vraie fête à l'arrivée du marathon !

On est quand même bien "rincé" à l'issue de ce marathon. Pourtant, dans un ultime défi, on va relever la tête et on va s'arracher du sol encore une fois pour les 500 derniers mètres de course. Existe-t-il une raison valable expliquant cette ultime réaction que nous sommes nombreux à avoir eue ? On dirait bien que l'origine provient du dossard personnalisé que nous avons touché la veille. Le public qui connaissait la musique nous aura encouragés par nos prénoms.

Alors, tout apparaît très simplement.

Ni une, ni deux ! Il te faut rassembler ce qui te reste d'énergie et tu repars !

Fixe la ligne d'arrivée, et ne la lâche plus des yeux (on la voit d'assez loin, c'est une chance).

Pour finir les derniers mètres, concentre-toi sur les modèles de ténacité que tu connais (j'ai le privilège d'en connaître quelques uns autour de moi).

Et puis... la ligne arrive d'elle-même, très naturellement, j'ai cessé de penser à la fatigue depuis quelques centaines de mètres. Elle me retombera dessus après l'arrivée. Il sera temps de s'étirer, puis de se s'hydrater. Chic ! de la bière ! (J'arriverai 962e sur 1415 partants pour un peu plus de 7 heures de course.)

Il s'agit d'une arrivée différente des autres. On a envie de prendre son temps, de profiter de l'instant. Tout un plaisir de voir arriver les autres, eux-mêmes enchantés de leur course... Et il y en a qui sont carrément sous le charme ! Juste après mon arrivée, un trailer demandait Madame en mariage ! trop cool ! et tous nos voeux de bonheur ! Un endroit majestueux pour courir, c'est sûr. Un accueil sensationnel... On comprend bien ce qui fait la réussite d'une telle course.

Pourtant, la fête ne s'arrêtera pas encore. Comme je l'expliquais au début de ce récit, la course n'est pas une boucle et nous réalisons la dernière descente au moyen de la télécabine du Planpraz qui nous dirige sur Chamonix; l'occasion d'observer une dernière fois au travers du plexiglas de la cabine ce paysage de la chaîne du Mont Blanc.

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Enfin, au bas de la télécabine, des navettes nous dirigent vers les vestiaires du gymnase où il est également possible de se refaire une santé dans la piscine du complexe sportif, puis de profiter d'un super buffet.

Ca deviendrait presque confortable de courir... Plus sérieusement, Si on recherche de la sensation, voire de l'émotion, que l'on s'inscrit dans une démarche de courir régulièrement, cette course est à remarquer à plus d'un titre. Il est vrai qu'elle n'est pas traumatisante. Je pense à l'ultime descente que l'on évite, celle qui fait mal. Je pense également aux soucis de confort que témoignent les organisateurs envers leurs coureurs; tous ces gestes à l'issue de la course qui contribuent à vous remettre d'aplomb dès le lendemain. Et puis, on a le sentiment que les gens de Chamonix prennent vraiment beaucoup de plaisir à nous accueillir.

Un des moments forts de ma saison de course à pied.

Gros merci à eux pour tout ce plaisir.

Sur le chemin du retour, je me disais que d'ici quatre semaines j'allais me trouver sur la 6000d. Plus que jamais, sur la distance que j'allais affronter (65km), j'allais devoir tenir le rythme proprement et ne pas m'enflammer dans la descente.

Lundi matin, je me retrouvais dans ma classe à 700 km de là, pour les 3 dernières journées de l'année scolaire. Une fois de plus, ni vu, ni connu; pourtant, mes pensées ne s'étaient pas franchement déccrochées des sommets...

Raspoutine

 

 

3 commentaires

Commentaire de Land Kikour posté le 12-06-2010 à 18:13:00

Merci pour ce superbe rècit, bizzare que tu n'ais pas eu plus de commentaire.
En tout cas j'y serai fin juin

Commentaire de raspoutine 05 posté le 13-06-2010 à 09:45:00

Ben oui... (snif !) Il faudrait toujours faire des CR une semaine après la course et pas 3 mois après (vacances en altitude obligent !).

Commentaire de filipe68 posté le 23-06-2010 à 22:54:00

je découvre moi aussi ce récit...et je suis fan, tres bien écrit, tres bien imagé, tres prenant..
félicitations..

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