Récit de la course : Marathon de Lyon 2005, par béber
L'auteur : béber
La course : Marathon de Lyon
Date : 17/4/2005
Lieu : Lyon 01 (Rhône)
Affichage : 2620 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Lyon 2005 - Quelques impressions … au fil de l’eau !
Lyon 2005 - Quelques impressions … au fil de l’eau !
J’ai commencé à me poser des questions quand la luminosité extérieure m’a réveillée. Je m’étais assoupi dans le train qui remontait la vallée du Rhône vers Lyon. Du soleil ? Que nenni ! C’est la réverbération sur la neige. Moi qui avait prévu de courir en short et maillot manche courte …
Arrivé à Lyon, il n’y a pas de la neige mais il pleut un peu, beaucoup, passionnément, à la folie.
Dimanche matin, 6 h 30, je met le nez dehors pour choisir l’habit de lumière : en avril ne te découvre pas d’un fil. Heureusement, j’ai pris un collant, un coupe vent et surtout j’ai pas oublié la casquette qui protègera un peu mes lunettes.
Mais j’avais pas pris mes bottes ! … Mes chaussures sont en train de sécher. Si elle parlaient, comme celles qu’on voyait dans un spot télé, que diraient-elles ?
On m’a donné un dossard timide (j’ai pas dit humide !) : il va rester caché. J’allais pas trouer le coupe vent avec les épingles, pour qu’il s’exhibe à la vue de la foule amassée le long du parcours.
Seuls les photographes n’ont pas apprécié : « montrez le dossard » qu’ils criaient !
Même à l’arrivée, un officiel m’a juste demandé « vous avez un dossard ? … ne le sortez pas, y’a la puce ! »
Il faut remercier les organisateurs qui ont négocié avec M. Météo. Le départ est donné sans pluie. Pas très longtemps, juste le temps de s’échauffer.
Vu la préparation quelque peu chaotique, ma stratégie était simple : suivre le meneur d’allure jusqu’au 30ème puis finir au feeling. Le problème, c’est que je suis resté au chaud dans le palais des sport jusqu’à 10 minutes du départ. Quand je suis sorti, j’ai vu qu’il n’y avait pas de sas par objectif temps et tous les ballons (hormis celui de 4 h 30 – bonjour madame, vous m’acceptez à vos cotés) étaient regroupés à l’avant.
Il va donc falloir que je gère mon allure. La petite fiche cartonnée sur laquelle sont imprimés les temps de passage va être utile. Malheureusement, elle n’est pas plastifiée : l’encre a rapidement ‘coulée’ et sera vite illisible.
Oh la belle bleue ! (A Lyon les éponges ne sont pas jaunes). Merci mademoiselle, mais je n’ai pas vraiment besoin de me rafraîchir.
La pluie, au bout d’un moment, on s’y habitue, mais le plus dur c’est le froid. J’ai pas été suffisamment prévoyant : pas de gants. Chaque fois qu’on a le vent de face, j’ai les mains tétanisées et froid aux jambes. Y’a bien une solution : accélérer, ça réchauffe un peu mais faut rester cool, il reste encore un bout de chemin à faire.
Le semi est passé quatre minutes plus vite que prévu et je ne vois toujours pas le ballon du meneur d’allure que je voulais suivre. Il a peut être décidé de rentrer plus vite !
Changement de décor : on rentre dans la ville. Un commerçant plein d’humour sur le pas de sa porte : « je vends des parapluie qui en veut ? ».
Alors que le parcours est plus varié que sur les quais, j’ai l’impression de m’endormir. Allez, faut relancer un peu et laisser le groupe que j’avais rejoint après le ravito du semi.
Jusque là, coté physique, tout va bien. La douleur au genoux gauche qui a contrarié ma prépa n’est pas réapparue. Mais vers le trentième kilo, un début de contracture à l’extérieur de la cuisse droite se manifeste. Le ravito à l’entrée du parc tombe à point : je prend mon premier gel en marchant.
Pour ceux qui regardent trop la télé, c’est pas un gel Menen sport – de toute façon, j’avais pas le dossard 17 et les premiers coureurs ont déjà passé la ligne d’arrivée !
Je repart en me concentrant sur la foulée, ça permet d’oublier la contracture. J’ai de bonnes sensations et rattrape vite ceux qui ont profité du ravito pour me doubler. C’est le moment de voir s’il y a des chevaux sous le capot, objectif : tenir cette allure jusqu’au bout.
La traversée du parc est réalisée « sur un nuage ». Le ravito qui suit est le dernier arrêt au stand : un deuxième gel pour finir.
Je sais que la fin sur les quais est monotone et difficile. Un seul mot d’ordre : il faut tenir.
Après le test de l’étanchéité des vêtements à la pluie, M. l’organisateur nous a réservé une nouvelle surprise : on nous fait tester l’étanchéité des chaussures à l’immersion, puis leur tenue à la boue. C’est obligé ? Même pour ceux qui n’ont pas pris coché l’option préparation de la Sainté–Lyon sur le bulletin d’inscription ?
Ce passage « les pied dans l’eau » sera fatal à mon allure. J’ai plus la volonté pour relancer et je terminerai « à ma main ». Les deux derniers kilos ont été difficiles.
Dès la ligne d’arrivée franchie, la tension retombe, je tremble. Ces tremblements ont duré 20 bonnes minutes avant que je me réchauffe – heureusement que le palais des sports est mis à la disposition de l’organisation car à l’extérieur la pluie redouble. Avant de renter m’abriter je veux boire et manger. J’arrive pas à ouvrir la bouteille, « vous pouvez m’aider, merci madame ». Il reste une dernière difficulté : monter puis redescendre les quelques marches qui permettent l’accès à l’intérieur. Ce fut presque le plus difficile !
Merci à tous les bénévoles qui ont eu le courage d’affronter les éléments.
Avec un peu de recul, faut relativiser : y’a beaucoup de gens qui aimeraient bien pouvoir courir un marathon, même dans ces conditions. Ca restera un bon souvenir.
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