L'auteur : jac59
La course : La Voie de l'Ecir - 53 km
Date : 20/7/2008
Lieu : Murat (Cantal)
Affichage : 5315 vues
Distance : 53km
Objectif : Se dépenser
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3 autres récits :
Murat, place du village, 7h00 le 20 juillet 2008
Nous sommes une petite centaine à attendre le départ de la 3ème édition de la Voie de l’Ecir, une course à travers les plateaux et puys du Cantal. Le temps est à l’orage depuis une bonne heure, plusieurs coup de tonnerre se font entendre et les nuages provenant du Puy Mary n’annoncent rien de bon, quelques gouttes de pluie pendant le briefing puis c’est le départ par super Murat, un bon kilomètre avec une montée à 15% sur du goudron certes mais comme fin d’échauffement c’est un peu rude…
Cette voie de l’Ecir, un ami m’en avait parlé depuis plusieurs mois et nous étions donc tous les deux au rendez vous ce 20 juillet avec pour objectif de finir et surtout de faire du dénivelé en vue de la grande course des templiers 2008. En terme de dénivelé, nous avons été servi avec 2957 de D+ sur mon GPS en fin de course mais la région de Murat ce n’est pas l’Aubrac, ni l’Aveyron et encore moins le Nord, c’est de la montagne, de la vraie avec des pentes raides et des descentes vertigineuses.
Nous voilà donc partis en direction de Dienne distant de 12 km de Murat, après la sévère montée du départ, nous cheminons aux travers des chemins et des près pleins de senteurs et de couleurs, du jaune, du mauve, du fuschia. Nous coupons à travers champ, cela me rappelle l’Aubrac, l’herbe est haute, très certainement appétissante pour les Salers et Aubrac qui y paissent tranquillement mais pour nous coureurs, ils faut lever un peu plus haut les genoux et faire attention aux différents trous laissés par la gente bovine…
Une sévère descente nous amène sur le village de Dienne, premier ravito, tout va bien et les difficultés vont réellement commencer.Tout d’abord, c’est la montée sur la Croix du Gendarme, raide mais la fraîcheur aidant cela se passe sans trop de problème.
A 1350 mètres d’altitude, nous allons cheminer à travers champ au milieu d’imposant troupeaux de génisses Salers et Aubrac, nous sommes sur le plateau du Limon en direction du Puy de Niermont et du Col de Serre.La vue y est splendide, derrière nous quelques éclairs et bruit de tonnerre mais rien de bien méchant, rien qui ne nous empêchera de boucler cette course.
Face à nous, se dresse sur notre droite le Puy Mary et sur notre gauche le Puy de Peyre Arse, entre les deux, un impressionnant rempart naturel que seul la Brèche de Roland ouvre en son milieu. La vue de cette masse rocheuse est rendue encore plus impressionnante et inquiétante que le ciel se couvre et que les nuages s’accrochent en son sommet.
Juste avant le col de Serre, nous sommes sur une crête et nous avons le temps d’apprécier les deux vallées qui s’y rattachent. Le col de Serre enfin, second ravito(km 25), je fais le plein de ma poche à eau, je grignote un peu de fromage et de pain puis on repart en direction du Buron d’Eylac, nous ne cessons de monter depuis Dienne, on redescend un peu au niveau du Buron et nous sommes au pied de Peyre Arse, on a eu tout le temps de le voir de loin mais lorsque nous traversons une nouvelle fois un pré, je redresse la tête et voit les concurrents me précédant monter en pleine pente, nous ne suivons plus un chemin mais nous traçons en direction des fanions rouges, disposés tout les 100 à 200 mètres, le pourcentage dépasse allègrement les 20 voir 25%, un léger replat, une monotrace assez technique et de chaque côté, la pente herbeuse , un peu de vent, un peu de brouillard et le son d’une cloche à vache qui se rapproche au fur et à mesure de notre progression, c’est un signaleur, photographe de surcroît qui nous indique le sommet (1806m) et le début de la descente, la première grosse difficulté est passée nous plongeons sur le Lioran mais les premiers kilomètres de la descente sont ultra technique d’autant que la fatigue s’est installée en l’espace d’une montée.
Le reste de la descente se fait par une piste de ski, rendue piégeuse par la présence de très nombreux cailloux. Juste avant la station, nous retrouvons de la chaleur et des chemins un peu plus roulants qui permettent de retrouver un peu sa foulée et son rythme respiratoire…
C’est le troisième ravito, avant l’ultime difficulté, le Rocher de la Sagne du Porc(1750m). L’entame de ce col se fait par une piste de ski et je dois dire qu’au bout de 36km le mot d’ordre est de marcher vite, bien en rythme, on traverse une petite foret, on monte on descend on remonte puis on sort du bois et là face à nous encore de l’herbe et des fanions rouges, une monotrace et une pente aux alentours de 20%, le vent et les nuages reviennent un peu mais cela fait vraiment beaucoup de bien.
Durant cette montée, je n’ai pensé à rien si ce n’est mettre un pied devant l’autre, les mains sur les cuisses à appuyer et relâcher, à inspirer et souffler puis à 200 mètres du sommet, je pouvais apercevoir les derniers concurrents du 13km qui se dirigeaient vers le Plomb du Cantal, entouré de brouillard.
Une fois sorti de cette pente nous continuons l’ascension par une monotrace en crête puis le sommet s’élargi, le temps se dégage et je me permet de rester 2, 3 minutes à tourner sur moi-même pour apprécier les paysage, je revois Peyre Arse, la station du Lioran, le plateau du Limon puis c’est reparti pour l’ultime descente avec 1100 de D-, on peut croire que ce n’est que du bonheur mais une descente comme celle-ci après 40km de course, on aimerai qu’elle soit moins pentue mais a-t-on vraiment le choix alors c’est parti une nouvelle fois à travers champ en scrutant ces petits bouts de tissu rouge, un dernier troupeau de vache en pleine digestion et nous rejoignons le col de la Molède ou se trouve un dernier ravito en eau, il ne reste plus que 6 ou 7 km, nous quittons les paysages lunaires de la Sagne du Porc pour rentrer dans une foret de résineux, on sent fortement la chaleur monter de la vallée, je laisse filer mes jambes, j’essaie d’adapter mon rythme respiratoire, mais mes muscles chauffent encore et encore et enfin on retrouve du plat après avoir traversé l’Alagnon, on remonte en pente douce sur le village de Murat, le soleil est au rendez vous une dernière ligne droite, une légère montée puis c’est l’arrivée, il est 13h20, après 5h43 d’effort j’en finis avec un des plus beau trail que j’ai pu courir mais je fourni l’ultime effort pour aller,comble de la délivrance, tremper mes jambes dans la fontaine proche du restaurant ou la veille nous avions pu déguster avant de les voir sur pied , la viande de Salers accompagnée d’une bonne truffade.
La fraîcheur me procure le plus grand bien, mon esprit s’évade une dernière fois vers les rudes sommets franchis dans la matinée puis je repars vers l’arrivée attendre mon ami qui m’a fait découvrir cette course, il terminera son premier 50 km en 6h59, je lui tire mon chapeau parce qu’il y a des trails de cette distance beaucoup plus facile.
La voie de l’Ecir est un superbe trail, les paysages, le parcours, les organisateurs et bénévoles, tout est réuni pour passer un très très bon moment ce qui fut le cas, le circuit est certes très exigeant, je l’ai un peu subi mais les différents points de vue, les couleurs, les odeurs font qu’à aucun moment je ne me suis demandé ce que je faisais là. J’ai découvert une vallée, un petit bout de région, je n’ai pas fais une course, j’ai fais une très belle promenade en courant et j’ai déjà envie d’y revenir…
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5 commentaires
Commentaire de Manuwak59 posté le 22-07-2008 à 14:59:00
Félicitations !! Il doit vraiment être beau ce trail dans une région que j'affectionne en plus.
Au plaisir......
Commentaire de tindUp posté le 23-07-2008 à 20:05:00
Jolie perf accompagnée par un beau récit...
Effectivement l'endroit et les conditions du jour favorisent la contemplation & l'on tombe rapidement sous le charme ! rude chevauchée ou véritable partie de plaisir sur des montagnes réputées "à vaches" !?
Merci
Commentaire de Rag' posté le 25-07-2008 à 12:57:00
Merci de me faire découvrir ce superbe trail. La prochaine fois que je passerai mes vacances là-bas, je ferai une petite croix sur mon calendrier.
De belles photos également. Félicitations;
Commentaire de leraymur posté le 25-07-2008 à 20:17:00
Bonsoir,
Je suis un des organisateurs de La Voie de l'Ecir. Ton récit nous a beaucoup plu et apporté un grand plaisir. Il est particulièrement motivant pour nous et nous incite à redoubler d'effort pour offrir l'an prochain une nouvelle édition de notre course encore plus attractive.
Pourrais-tu nous autoriser à mettre un lien vers ton compte rendu à partir de notre site?
Encore merci et peut-être à bientôt à Murat ... ou sur une autre course
Serge.
Commentaire de Fredy posté le 26-06-2009 à 16:51:00
Félicitation, tu as fais un beau résultat pour une belle balade.
Je suis incris cette année pour ma première édition.
En souhaitant prendre autant de plaisir que toi si le temps est au rdv.
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