L'auteur : Joc
La course : Marathon de Prague
Date : 11/5/2008
Lieu : Pragues (République Tchèque)
Affichage : 591 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Terminer
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Après 2 mois de préparation scrupuleusement suivie avec Silvain et Bruno, je me sens prêt pour une nouvelle aventure marathonienne sur les routes européennes !
Cette fois ci, compte tenu des jours fériés du mois de mai le week-end du 8 mai semblait être le plus approprié pour un petit voyage en famille couronné de ma participation à un nouveau marathon : Prague s’annonçait alors comme la plus belle destination d’autant plus que de nombreux amis m’en avaient fait de superbes éloges et qu’Olivier, mon « maître marathonien » y a vécu une belle aventure sportive avec ses amis Nancéens !
Le Prague International Marathon s’annonce pour le 11 mai 2008, et nous organisons un voyage convivial et chaleureux où l’expérience de certains permet aux autres de mieux découvrir le site ! Jean et Christine ont passé Nouvel An 2007 en République Tchèque et Isa et Jean-Luc ont fini par être convaincus du beau voyage en perspective !
Aussi c’est le mercredi soir que nous arrivons et c’est dans une superbe brasserie « U Vodjevodu » que nous nous retrouvons tous ensemble pour la première fois : superbe lieu de convivialité où chaque table refait le monde à l’aide d’une très bonne bière : ce sera la seule avant dimanche ! C’est un magnifique lieu où l’on arrive dans une salle où règne en maître un majestueux bar avec de nombreux « becs de pression » et nombreuses tables hautes !Puis on descend un escalier voûté , large et raide et on arrive dans une autre grande salle où se trouve un autre très grand bar avec de belles décorations évoquant les diverses étapes de la fabrication de leur breuvage national ! Attenante, une autre grande salle mais celle-ci avec une hauteur de plafond très importante recouverte d’une verrière et sur son pourtour une mezzanine qui l’encadre ! Endroit un peu bruyant mais à ne manquer sous aucun prétexte en déambulant sur les pavés praguois !
Pour le logement nous posons nos valises à la Pension Alabastr tout près de la Place Vaclavské Namesti où passe la ligne de métro A et la station Muztek ! Donc très bon emplacement à partir duquel nous pourrons sillonner la vieille ville et ainsi visiter en long en large et en travers (à pied) une bonne partie de Prague : le Pont Charles nous accueille tous les jours, la colline du Château nous montre ses beaux monuments et ses jardins : que de grimpettes ! Une balade en bateau où les enfants n’ont droit qu’à un gâteau parfumé à l’alcool et un café n’a qu’un seul avantage : on se repose au soleil !!! Par contre, une visite en car avec un très bon Guide Dominique, de Martin Tour, nous fait découvrir les « 4 parties » de la ville : 1h30 en car et 1h30 à pieds ! Il aurait été mieux de faire cela le premier jour pour ensuite pouvoir retourner dans les coins ainsi repérés ! Un soir la chapelle au miroir nous accueille pour un concert d’un quatuor de violons, pour permettre à Elodie d’écouter l’instrument qui enchante ses matinées ! Il faudrait aussi citer la cathédrale Saint Guy, Saint Nicolas, la Place de la Vieille Ville, la tour de l’horloge Astronomique, la Tour de la Poudrière mais je pense en oublier : ville pleine de charme, colorée avec des murs pastel de teinte rose, verte, orange, rouge… tous les styles, toutes les époques : ALLEZ Y dès que possible ! Et bien sûr, les brasseries sont aussi à découvrir ! Pour ne rien gâcher, les praguoises sont aussi à admirer !
Mais bon, les autres n’y allaient que pour le tourisme mais pour ma part, au programme il y avait aussi le Prague International Marathon ! Alors pour parfaire la préparation, le vendredi matin, je me rends au parc Charles IV, près de l’ancien Hôtel de Ville et je réalise une dernière séance avec 30 mn cool et ensuite quelques accélérations ! Mais compte tenu du programme des journées avec près de 4 / 5 heures de marche par jour, je pense que j’aurais pu m’en passer ! Mais je ne voulais rien négliger ! Le samedi soir, je vérifiais tout mon équipement scrupuleusement pour être sûr de ne rien oublier : dossard, épingles, tenue, chaussures, crèmes, gels, gâteau pour le lendemain que les filles m’ont sympathiquement préparé au micro-onde à défaut de four !!!!! Mai en me reposant un peu sur le lit, je trouvais que mes mollets étaient bien sensibles et indurés (marathon-expo, shopping, tourisme dans toute la ville !!!),
Le lendemain matin, réveil sans problème et pas trop de bruit pour ne pas perturber le sommeil des touristes, je prenais mon petit déjeuner pré-marathon : thé, gâteau sport (mi-cuit), jus de fruit ! Je me sens super bien et en plus, le beau temps continu il va même sûrement faire très chaud ! J’emmène une bouteille d’eau « glucosée » jusqu’à la ligne de départ.
Sandrine m’accompagne dans les rues praguoises en direction de la Place de la Vieille Ville et de nombreuses personnes convergent vers ce même lieu : il règne une atmosphère festive et c’est comme un aboutissement : des mois de préparation et nous voilà au Jour J !!!! Il commence à y avoir du monde sur la place mais avant toute chose, il me faut trouver un petit café que j’aime partager avec Sandrine avant le départ et le stress aidant, il me faut défaire le nœud dans les intestins !
Me voilà prêt après un petit échauffement et quelques étirements. J’essaie de repérer des français, un corsaire CLM puisque Patrice35 est aussi présent ! Et une fois encore, c’est la Bretagne qui se manifeste le plus : drapeau, le Gwenn-ha-du au vent pour accompagner une biscuiterie de Vannes ! Là je retrouve Patrice, de Saint Malo, avec un dunkerquois ! Bonne prise de contact et puisque me voilà en de bonnes mains, Sandrine me laisse pour retrouver Isa et ainsi visiter le quartier juif, tout proche du départ ! Le soleil tape déjà fort ! C’est en compagnie de Patrice que nous nous engageons dans la zone de lancement ! C’est avec Dvorak, me semble-t-il et un lâcher de ballon que le départ est donné ! Avec Patrice nous continuons notre conversation et nous foulons ainsi les premiers mètres du parcours ! Pas de bousculade et chacun essaye de trouver son rythme et je pars tout de même pour essayer de faire aux alentours des 3h15 et Patrice voudrait faire mieux que 3h30 ! Donc nous nous séparons en se disant qu’on se retrouvera à l’arrivée pour boire une bière ensemble ! Alors je me lance à la recherche du meneur d’allure des 3h 15 : mais en vain !!!!
Après un joli tapis bleu, c’est les pavés, le béton entre les rails du tramway, un passage devant le Rudolfinum (j’aurais aimé assisté à une représentation de Carmina Burana) les petites marches avant le Pont Charles, les trous sur le pont, les trottoirs…. Mais les premières foulées sont bien agréables et pleines de vigilance car le sol est irrégulier et il ne faudrait pas trébucher ! Je parviens à trouver un petit rythme de croisière et les kilomètres sont avalés joyeusement en compagnie d’un jeune britannique et sans oublier les ravitaillements en eau compte tenu de la chaleur ! Vers le 7ème kilomètre, j’entame un brin de causette avec un et une vosgienne de Saint Dié et je poursuis mon bonhomme de chemin et lorsque nous passons à nouveau dans la rue Pariska, j’essaie de voir ou d’entendre si les miens sont présents ! Mais dans la clameur je ne perçois aucun appel mais je continue gaiement à un rythme qui me semble régulier et c’est là que j’entame ma « comptabilité » : chaque fois que je dépasse un coureur j’ajoute un et lorsqu’il y en a un qui me dépasse je soustrais un et ainsi cela me permet d’estimer ma progression et ma régularité ! Tous ces kilomètres avalés sont aussi l’occasion de « flâner » dans la ville avec aussi bien des quartiers très plaisants que des parties au milieu de chantiers où l’activité semble ne pas connaître le repos dominical dans ce pays où la religion catholique est fortement implantée !Vers le 14ème kilomètre mon jeune compagnon anglais prend un peu de distance et c’est ensuite avec un couple, anglophone, que je file vers le 21è ! Dans cette portion, nous avons souvent l’occasion de croiser la tête de course et je ne me stresse pas de voir les autres filer un bon train alors que je me sens toujours aussi bien mais pas à la même allure ! Les ravitaillements sont bien achalandés et jusqu’à mi–parcours, je me contente de boire et de m’éponger : ce n ’est qu’à partir de la mi-course que je commence à prendre mes gels tous les 5 km ! Des fanfares, ou parfois je dirais plus des hordes bruyantes, nous soutiennent tous les 5 km : j’avoue que dans ce pays avec un passé musical aussi riche, un peu de musique classique m’aurait bien été !
Arrivé à la mi-course mon compteur est à – 10 : pas terrible mais je dois dire que je ne l’ai pas mal vécu et que je me suis rendu à l’évidence, ce sera une super course mais le temps m’importe peu ! J’essaie de profiter de l’ambiance, même si la foule n’est pas celle de Londres : il fait beau, le parcours même s’il n’est pas des plus facile ni des plus plat m’amène petit à petit vers l’arrivée et je me dis que mon espoir est aussi de franchir cette ligne et de retrouver la bande pour boire une bonne bière avec eux sur cette terrasse sur le toit de l’Hôtel Prince, repérée la veille depuis la tour de l’horloge astronomique !
Même si mon compte est donc en déficit, j’essaie de continuer en maintenant mon allure mais je sens que la chaleur commence à me peser et que ce résultat me fait inévitablement lever un peu le pied ! Mais le moral est toujours au beau fixe et j’ai l’esprit vagabond puisque la foule est très clairsemée et que les coureurs sont soit devant soit derrière !
C’est là un passage un peu désertique, le long du fleuve Vlatava, d’une part de la rive puis de l’autre en descendant et en remontant !!! Le seul moment enthousiaste de cette portion fut lorsque en remontant sur la rive gauche, j’entendis Patrice me héler : c’est un remontant, un stimulant comme si tout d’un coup je me remettais dans la course ! Mais c’est que nous arrivions près des 30 km ! Pas de panique, pas de problème particulier mais je sentais que mon rythme était plus lent et que la chaleur, les passages sous les ponts, le petites montées je les encaissais moins bien !! Je pensais bien à m’hydrater et je prenais même des éponges pour les sucer histoire d’avoir toujours l’eau à la bouche !
A partir du 32ème km, nous retrouvions le parcours emprunté entre le 2ème et le 12ème : l’arrivée (à peu près) ! Et là nous étions à nouveau vers les chantiers et bordés par les voies roulantes ! Alors je commençais à ramer sur le bord du fleuve à partir du 35ème et je me sentais toujours aussi seul mais pas de déprime toujours l’envie d’aller au bout, de franchir la ligne et de retrouver les miens ! Alors je repensais à mes parcours lyonnais qui correspondaient à cette distance, je me remémorais des parcours agréables, je refaisais la visite de la ville et de ce que j’avais déjà aimé à Prague… bref je laissais mon esprit vagabonder pour lui permettre de mieux revenir me soutenir dans la dernière ligne droite ! De toute façon à mes côtés, je n’avais que des véhicules qui klaxonnaient de temps en temps pour m’encourager mais je trouvais que les kilomètres ne défilaient pas vite ! Il me tardait d’entendre la clameur de la foule, le brouhaha de la musique, les encouragements des miennes ! Alors je poursuivais mon effort et il me semblait être aux anges : heureux d’être là malgré tout, même si la souffrance musculaire montrait déjà quelques signes ! Je me sentais bien dans l’accomplissement de mon désir de voir cette ville et toutes ces merveilles et de la parcourir en courant même si je ne parviens pas à en apprécier toutes les subtilités ! Heureux de pouvoir réaliser ce projet !
Vers le 40ème mon allure faiblissait encore mais je pris ma dernière dose de gel énergétique pour ne pas avoir de coup de pompe, même si je sais qu’elle ne sert à rien à cette étape car il lui faut ½ heure pour être diffusée dans l’organisme ! Mais c’est bon pour le moral !!! Et toujours à allure « badaud » ou "traînante" , je continue mon avancée à la quête de ce vacarme de l’arrivée, de la foule qui doit s’être amassée sur la dernière ligne droite !
Vers le 41ème, me semble-t-il, petite frayeur car en amorçant un virage, mes jambes flageolent et je me retrouve par terre. Je parviens à me relever sans difficulté et sans blessure mais mes mollets deviennent lourds et je redoute les crampes : nouveauté pour moi dans une course ! Alors je m’interroge en me demandant s’il ne serait pas judicieux que je fasse quelques mètres en marche arrière ! Mais cela exige trop d’efforts et de coordination, alors je poursuis en marche avant ! Et là le bonheur m’envahit encore plus car j’entends la musique, la foule, les cris et je vois au loin 2 arceaux : la ligne d’arrivée doit être proche ! Mes triceps sont durs, mes quadriceps sont douloureux, mes ischio sont faibles et il ne faut pas que je tombe ni que je m’arrête alors j’essaie de dérouler le plus possible mais pas facile après 42 km ! Et je me sens toujours grisé par cette joie de voir le premier arceau passé et j’en conclus que le deuxième est la ligne d’arrivée ! Alors j’esquisse des sourires qui ressemblent un peu à
Alexandre le bien Heureux mais je n’ai pas envie de me plaindre ni de faire la tête malgré la « souffrance physique » que je ressens : c’est le bonheur d’y être et de passer enfin cette ligne magique qui confirme que le défi est gagné ! DU BONHEUR !!!!!!!
Et là, impossible d’aller plus loin ! J’entends toujours les encouragements de la foule et c’est un très sympathique tchèque, je pense, qui vient me faire la causette et qui m’aide à aller jusqu’au ravitaillement car j’ai très très soif ! Il avait aussi l’air « bien-heureux » et je le vois en photos sur les clichés d’arrivée et c’est là aussi un moment fort de cette aventure !
Petit à petit je récupère et j’entends enfin Sandrine qui m’interpelle et qui a eu peur en me voyant arriver de la sorte ! Je la rassure en lui expliquant que ce n’est qu’une histoire de fatigue physique et que je m’en remettrais bien vite !
Puis c’est « Jean Le Naz » qui me branche car il a pris un coup de soleil en m’attendant : bref ils sont tous là et je ne les ai pas entendu dans les cris de la foule !
Mais je ne veux pas sortir du sas des arrivants et je déambule ma médaille autour du cou, distribuant de petits mots, des sourires, des salutations : toujours cette ivresse qui m’envahit et il me semble baigner dans un doux bonheur !
Et bien m’en a pris car je retrouve Patrice qui a du arriver juste après moi : a ce moment là je ne sais toujours pas combien j’ai mis, mais ce n’est pas le souci, ni l’essentiel ! Nous nous dirigeons ensemble vers les tables de massage et là c’et un jeune allemand qui m’aide à défaire mes chaussures car du fait de mes crampes, je ne peux me baisser ! Dans la file d’attente je discute aussi avec des co-équipiers de Fondejede (il m’avait dit qu’il ne serait pas présent, mais que 6 de ses collègues faisaient le voyage).
Je parviens enfin à me hisser sur une table, et juste à mes côtés, Patrice subit le même sort ! Il est bon de passer de l’autre côté de temps en temps et je dois dire que même si le massage est un peu rapide il m’aura permis de retrouver mes proches en meilleur état !
L’après midi sera encore prétexte à marcher dans les rues et nous retournons à nouveau vers le Château car les filles voulaient visiter la « Rue d’or » et revoir la cathédrale Saint Guy : encore des montées, des escaliers …..
Je ne parviens pas à retrouver Patrice pour notre bière promise, mais ma joyeuse bande n’attendait que cela et c’est donc sur cette belle terrasse en haut de l’hôtel Prince que nous savourons ce doux breuvage locale : une bière bien fraiche !
Et le soir c’est une autre bière et une goulache dans une brasserie où il nous aurait presque fallu un plan pour en sortir tellement nous nous sommes enfoncés dans les profondeurs : un véritable labyrinthe !
Dernière soirée et encore pleins de moments forts ! Je ne voudrais pas oublier de remercier Isa qui a fait preuve de tout son talent pour me masser en fin de journée (même si après une course ce n’est pas toujours aussi agréable qu’un massage de détente !) Merci aussi aux 2 petits, ,Elodie et Benjamin , qui ont été supers pendant tout le séjour malgré les longues visites et déambulations praguoises (elles sont bonnes les glaces à Prague !!!) !
Le plaisir de courir
- c’est avant, dans la préparation, dans les sorties découvertes,
- c’est pendant les courses, le séjour autour de l’événement,
- c’est après, le bonheur de le raconter, d’y repenser et d’en rêver ou d’en vouloir d’autres !
Alors merci à vous d’avoir pris le temps de me lire. Je n’ai pas le talent de certains mais partager avec vous cette intimité, c’est échanger des émotions fortes et les revivre et les pérenniser ! Parce que vous aimez aussi courir j’ai l’impression que vous apprécierez ces moments à leur juste valeur ! Un jour peut-être j’arriverais à mieux exprimer cet état optimal au moment du passage de la ligne d’arrivée : un instant fort, sublime, génial qui s’inscrit autour de tout un projet personnel et familial avec de très nombreux facteurs à prendre en considération ! Cela permet aussi de revoir les erreurs de préparation et ainsi essayer de les corriger pour la nouvelle échéance
Et tout cela pour être bien et me sentir libre dans mon corps et dans mon esprit !
Pour la prochaine étape, le rêve a commencé : Berlin fin septembre avec Olivier et Bruno, co-voyageurs à Londres !
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1 commentaire
Commentaire de Le CAGOU posté le 11-12-2008 à 17:03:00
BONJOUR,
Merci pour ton super cr DE PRAGUE, pour ma part le 26/04/09 j'effectue mon 1er marathon , j'espère prendre du plaisir comme toi . SPORTIVEMENT LE CAGOU
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