Récit de la course : Semi-Marathon de Rambouillet 2005, par Libellule
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Mon Cr De Rambouillet
Dimanche 12 mars 2005, il fait encore nuit quand j’entrouvre un œil. Je promène mon regard dans la pénombre et je me lève rapidement. Il n’est que 5h20. Dans 40 minutes, le réveil sonnera. 40 minutes, c’est le temps que je dois faire pour les premiers 10 kilomètres ce matin.
6 h du mat, je me lève enfin, je me jette sous la douche pendant que le café coule.
A 6h30, j’avale mes deux parts de Gatosport soit disant au chocolat (c’est vraiment pas terrible), un grand bol de café et me voilà en train d’attendre deux collègues du club de Cap devant notre stade d’entraînement.
Nous partons vers Rambouillet à 7h30 et nous sommes sur le parking du Carrefour à 8h15.
Il y a à ce moment là deux mondes diamétralement opposés qui s’affrontent sur ce parking. Environ 200 jeunes habillés avec des vieux surplus de l’armée en train de vomir dans les coins avec 4 grammes d’alcool dans chaque bras et certainement quelque ecstas dans l’estomac et les 2200 coureurs du dimanche matin qui viennent se frotter avec le semi de Rambouillet.
On part chercher nos dossards, et on se change dans le gymnase (on avait pas vu qu’il y avait des vestiaires).
J’hésite entre le maillot manches longues et le maillot manches courtes, mais finalement, j’opterais pour ce dernier.
Me voilà donc en tenue prêt à en découdre avec le chrono, et là on se rend compte qu’il n’y a pas de consigne de prévue pour le sac, donc on se retrouve à commencer l’échauffement en trottinant pour aller déposer nos sacs dans le coffre de la voiture.
9h20, je me place dans le sas des moins de 1h30. L’organisation a en fait donner 200 dossards préférentiels qui partiront devant, et fait plusieurs sas (moins de 1h20, moins de 1h30, moins de 1h40, moins de 1h50 et plus de 1h50). Je ne pense sérieusement pas que tout le monde ait été vraiment honnête, car vu le nombre de personnes que j’ai été amené à doubler lors du premier kilo, certains se sont certainement vu trop beau.
9h30, les rubans qui séparent les sas sont coupés et tout le monde se tasse. 9h35, le départ n’est toujours pas donné et je commence à sérieusement m’impatienter. Je discute avec mon voisin de droite qui pense partir pour 1h28. Mon voisin de gauche commence à jouer les coqs avec une course de kayak qu’il aurait gagné en double mixte en Allemagne avec sa photo en une dans la presse spécialisée etc.… Le genre de type qui me donne envie de vomir à force de se la jouer.
Pan, le coup de feu lui coupe la chique et ça me soulage. Ca piétine un poil, ça a du mal à se lancer, j’augmente tranquillement la cadence et je réussis enfin à dérouler ma foulée. Je double à gauche, à droite, sur les trottoirs, en fait ça frotte assez sec car le départ étant en descente, tout le monde se sent plus ou moins des ailes.
J’ai l’impression de me traîner mais je sais qu’en début de course, ce genre de sensation est très traître.
Je passe la borne du premier kilo en 3’42 à mon chrono, je trouve que ça va un peu vite alors je lève un poil le pied. On passe dans Rambouillet sur un secteur pavé, les passants rentrent direct sous les porches, parce que les 2000 coureurs ont décidé de passer sur les trottoirs (beaucoup moins traumatisants pour les cuisses).
J’ai un peu les boules à ce moment là, parce que je me rends compte que je risque de n’avoir personne du club à mes côtés alors j’ai intérêt à me faire un copain tout de suite si je veux pas me faire chier pendant 20 bornes.
La seule grosse côte de la course s’annonce à l’horizon lorsque le vice-président du club m’encourage et me dit que Renaud n’est pas très loin devant. Je lui réponds qu’il sera trop vite pour moi et que je ne vais pas chercher à lui coller aux baskets.
La montée se passe bien et je vois devant deux coureurs du club de Domont qui courent de concert avec l’un des deux qui semblent en grosse difficulté dans la montée. Au moment où je les double, le premier vient d’avoir son ticket de sortie, son copain n’ayant pas envie de le ralentir plus longtemps. Ca y est, j’ai trouvé mon copain de course et on ne se quittera plus jusqu’au bout.
Arrivé en haut de la côte on commence à discuter de nos objectifs. Je lui dis que je vise moins d’1h25 et lui me dit qu’il pense faire dans les 1h24.
On papote comme des vrais pipelettes pendant les deux bornes suivantes, ce qui fait qu’on arrive au cinquième kilo en 19mn30 sans avoir vu le panneau arriver.
On est en forêt, il fait beau et tout se passe vraiment très bien. Le ravito est très vite fait, un gobelet de flotte dont je renverse la moitié au moment où je l’attrape et dont j’ai du mal à boire plus de deux gorgées sans m’en mettre partout.
Le parcours se poursuit toujours en forêt avec de très légères montées et de très légères descentes (le tout quasi imperceptible).
On passe au 10éme kilo en 39mn20, tous mes voyants sont au vert et je me dis que ça devrait le faire (je suis 150éme à ce moment de la course).
Ca commence à tirer un poil sur les pattes, mais tout va très bien.
On sort de la forêt et là c’est le seul moment un petit peu désagréable de la course (14ème kilomètre). On se tape un sacré vent de face dans une portion d’un kilomètre et demi en pleine campagne.
On arrive dans le village pile au 15éme kilo et je vois avec contentement que j’y suis en 59mn20. Je continue donc à tenir mon allure de 4mn au kilo.
Là ça commence à devenir un peu dur, mais avec Philippe, on se soutient mutuellement. Il a beaucoup plus d’expérience que moi et il me dit qu’à me voir comme ça, il sait que je vais y arriver.
On se fait donc des petits relais de 500m et si le rythme a légèrement baissé (4mn07 au kilo environ), c’est plutôt du aux petits coups de cul que l’on a sur la fin qu’à une vrai baisse de rythme de notre part.
Le 20éme kilo est passé en 1h19mn44, je me dis que la ça va le faire. J’accélère et Philippe aussi et je franchis la ligne en 1h23mn55 à ma montre et 1h24mn06 au chrono officiel.
Je tape sur l’épaule de Philippe en le remerciant de sa présence et je regarde les copains du club arriver.
Je commence à penser au chemin parcouru depuis novembre au semi de Boulogne ou j’avais fait 1h32 et j’ai une pensée pour l’Ourson qui doit sûrement être encore en train de cravacher.
Je pense au zèbre qui n’était pas très loin de la vérité et je me dis que si il pouvait avoir encore raison au MDP je serais vraiment content.
Je me dis aussi que la course à pied c’est vraiment chouette car mis à part ceux qui jouent la gagne, on a tous tendance à être heureux pour les autres. J’ai presque une larme quand je vois cette marocaine pleurer de joie dans les bras de son mari pour avoir réussi moins de 1h30. Je suis aussi heureux pour Sébastien qui passe sous les 1h30 en étant à la limite du vomissement la ligne franchie.
Je suis heureux d’être là tout simplement.
J’ai aussi bien entendu une pensée pour l’Antilope qui va sûrement réussir à esquiver un 24h une fois de plus.
C’était donc mon CR du Semi de Rambouillet, j’espère que vous aurez pris un peu de plaisir à le lire.
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