Récit de la course : L'Ardéchois - 57 km 2008, par Startijenn

L'auteur : Startijenn

La course : L'Ardéchois - 57 km

Date : 3/5/2008

Lieu : Desaignes (Ardèche)

Affichage : 2561 vues

Distance : 57km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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PLein les mirettes et plein les pattes !

 

Ce trail est le premier gros rendez-vous de l'année pour moi.

Je n'ai pas trop de repères pour ce parcours, et j'ai l'espoir de finir en moins de huit heures.

 

Samedi 3 mai, 4 heures du matin.

Réveil et embarquement pour Désaignes. Je grignote tranquillement mon cake énergétique en conduisant ma charrette.

Arrivée à Désaignes à 7 heures ; il fait très beau, un peu frisquet le matin , donc c'est réglé pour la météo : pas de pluie, mais sûrement chaud !

Je vais récupérer tranquillou mon dossard dans la salle du château. Il n'y a quasiment personne dans les rues hormis deux rastas qui se marrent en voyant mon sac de la course, que je viens de retirer… Ils me demandent si j'ai bien mes baskets ; je leur propose donc en rigolant de prendre leurs gentils clébards comme chiens de traîneau, ce qui m'aiderait assez dans les côtes ! Finalement, ils déclinent l'offre et préfèrent garder leurs deux cerbères.

Je retourne à ma tuture pour me changer : tenue légère pour aujourd'hui, avec une bonne couche d'écran total en prime car "ça va chauffer", comme dit mon copain Ben Grimm (attention aux économies d'énergie, quand même). Je remplis mon camel-bag à ras bord (2l).

Je remonte ensuite sur la place centrale, où tout d'un coup il y a plein de monde ! 1000 coureurs environ (650 iront sur le 34, et 350 sur le 57, finalement), en effet, il faut les placer ! Un petit discours sympa, puis un autre, puis encore un autre, et enfin nous nous dirigeons vers le départ : il y aura un tour pour rien dans le patelin, puis départ lancé en repassant sous l'arche. Au passage, j'aperçois rapidement Dawa Sherpa et Gilles Guichard qui se placent aux avant-postes. C'est le départ.

 

8 h . Départ de Désaignes

 

Tout part doucement pour moi, ça monte tranquillement dans les collines par des sentiers bordés de genêts. Il y a du monde, mais pas de bouchon. Déjà un soleil radieux et il fait bien tiède : quelques coureurs bien habillés (coupe-vent, manche longue, etc) sont bien partis pour transporter du textile, aujourd'hui.

Après une montée tranquille au Jouangrand, le sentier redescend doucement le long d'un ruisseau (certains partent vitesse grand V, je laisse courir pour l'instant) vers la Sialle et on commence à apercevoir plus loin les 6 éoliennes qui sont perchées sur le point culminant de la course, la "Citadelle". Je ne pensais pas voir le sommet aussi vite, mais tant mieux. Pour l'instant je gère et discute un peu avec mes voisin(e)s, lorsqu'ils sont aussi bavard(e)s que moi. Pas évident parfois de taper la discute, pourtant la montée et son rythme plus lent sont propices.

Je mange une barre énergétique toutes les heures, et bois très régulièrement. Avant la Citadelle, on commence à entendre un orchestre. C'est stimulant et j'esquisse même quelques pas de danse en passant devant eux (désolé pour le style). La forme est là, je double même bien en montée (marche rapide, avec mes grandes guiboles).

Le sommet arrive, je n'y crois que lorsqu'un spectateur nous le confirme en nous encourageant. Supers, les spectateurs, il y en a pas mal sur tout le parcours (enfin, avant la bifurcation, après ils seront plus rares) et ils sont très stimulants et cela donne une superbe ambiance à cette course.

 

Après le faux plat du sommet, on redescend doucement et c'est parti pour une suite de plats-descentes-montées qui se succèdent.Et c'est là que je prends ma première gamelle : Oh! pas dans une descente vertigineuse, mais sur du plat, une méchante racine qui se moque de ma foulée rasante…et blarf, je m'étale sur tout le côté droit, et finis heureusement en roulade. Je me relève et m'époussette : tiens, ma tenue comporte maintenant une autre couleur plus gore et vire sur le rouge-noir poussière ; mais c'est pas grave, heureusement. Un coureur me demande si ça va ou si c'est uniquement le "vernis" qui a pris. "Le vernis et l'amour-propre" lui réponds-je, en reprenant la course.

Le parcours en sous-bois est rafraîchissant et le paysage que l'on aperçoit par les trouées d'arbres est magnifique. De temps en temps, un peu de bitume change un peu du sentier forestier. Une dernière descente et on sort d'un coup en plein soleil avec le spectacle du château de Roche Bonne. Le chemin le traverse en un passage tortueux au bord duquel des spectateurs nous encouragent encore. C'est vraiment un itinéraire très bien fait.

Quelques morceaux de rubalise tendus face au vide nous montrent ensuite le sentier qui descend un peu plus à pic vers Darne Bessac (je comprends que par temps de pluie, il soit recommandé de seulement marcher et non courir, car ça doit glisser), puis nous passons près de la cascade et remontons à flanc de colline. C'est un parcours en maquis et en forêt qui s'ensuit. Bientôt, c'est le premier ravitaillement.

 

11h . Ravitaillement St Jean Roure KM 22

 

Du monde dans le hameau pour ce premier ravito. Quelques verres de coca, puis chocolat, banane, fromage et biscuit pour moi. Je remplis mon camel vide au jet d'eau d'un bénévole, m'asperge d'eau et mouille mon buff, et je repars tranquillement par un faux plat montant par un chemin qui rapidement rentre dans la forêt.

On remonte au sommet, la Citadelle. Je cours pas mal, la montée m'apparaît assez tranquille. Il y a moins de monde, et on repasse pas les mêmes endroits et quelques prés bien herbeux pour remonter. Dans quelques hameaux, les habitants préparent l'apéro, c'est l'heure du repas qui approche. Petit à petit, je double quelques coureurs, tout va bien.

 

Au KM 29, environ, le sentier se divise en deux : à droite le 34 km, à gauche le 57 km. Deux pompiers relèvent les numéros de dossards et encouragent les coureurs. Je prends à gauche : ça y est, c'est parti et ça descend d'ailleurs tout de suite par une large route forestière ; le ton est donné.

Nettement moins de monde, bien sûr, sur cet itinéraire, et le fil des coureurs est maintenant bien étalé sur le parcours. Je rattrape un coureur, puis un groupe de haut-savoyards, et tout le monde descend vers le lieu-dit Le Mas.

Autant le dire tout de suite, la descente n'est pas très agréable pour moi, ça commence à taper un peu les cuisses. Au Mas, la remontée se fait en marchant. Assez heureusement, le prochain ravito est pour bientôt.

 

12 h 45 . Ravitaillement Sautereaux KM 33

 

Il est le bienvenu ; je remplis mon camel-bag encore vide, y ajoute de la poudre énergétique, me restaure et repars. Je croise des secouristes qui viennent chercher un coureur qui était assis et assez défait. Le chemin redescend par des prés vers une route départementale, puis continue vers le torrent du Doux. C'est pour moi la partie la plus difficile, pas tant techniquement que physiquement, et je marche pas mal.

Après la passerelle du Doux, le sentier remonte et je me secoue pour faire de même. Un gel, puis deux, me font du bien ; je pense que ma glycémie a dû bien s'effondrer. En rattrapant quelques coureurs, je m'accroche à eux et repars par des portions de piste en balcons qui montent vers le hameau de Chaumel. Pas de mal de jambe pour moi, mais du peps qui remonte seulement doucement. Comme d'autres coureurs, je me fais arroser d'eau par un jeune et serviable garçon qui nous le propose en passant. Puis je finis le travail en m'aspergeant encore à la fontaine qui suit pas bien loin.

 

14 h 15 . Ravitaillement Chaumel KM 46

 

Encore un arrêt avec une vue splendide sur la région. On est presque en haut des crêtes et on surplombe tout le vallon que nous venons de gravir. A boire, à manger encore, et je repars accompagné d'un coureur qui a du mal à monter avec ses crampes aux quadriceps. En haut, on voit le reste de la tour de Rochebloine, et des spectateurs sans doute dans la verdure à proximité…Attends, non, ce sont des coureurs qui montent par là : on va bien rigoler pour atteindre la crête .

Je tape la discute en montant avec une Anglaise, venant de Région Parisienne, qui me raconte ses nombreuses courses. Puis je reprends la montée ; la petite grimpette n'est finalement pas trop fastidieuse, et j'atteins bientôt les ruines de Rochebloine. Encore une vue merveilleuse et un peu de vent frais pour récompenser l'effort!

 

Arrivés à ce stade sur le profil de la course, on était censés ensuite avoir un parcours tout en descente : que nenni, en fait. Le sentier repart le long de la crête, puis descend un peu pour remonter ensuite sur une portion de bitume et déborder sur l'autre versant vers Nozières. Il fait toujours aussi chaud !

 

Après Nozières, toujours des chemins en balcons entrecoupés de descentes ; on commence à voir Désaignes, si ce n'est pas un mirage…

Et c'est là que je reprends ma second gamelle, sur le même mode que la première s'il vous plaît, ce qui me permet de parsemer allègrement mes bobos initiaux de superbes petites aiguilles de pin… Mmh, les joies du sport en nature…

La vue sur Desaignes s'améliore, on se rapproche, mais la descente est ardue pour moi : je pense que mon taux de sucre est encore dans le tréfonds de mes semelles. Je trottine là où je devrais profiter de la pesanteur, que diable !

Je me fais doubler par les premiers concurrents du 10 Km parti à 15h, juste avant la sortie du sentier sur le pont de Désaignes. Il y a du monde, et je fais l'effort d'accélérer parce que j'ai hâte d'arriver. Le public est très sympa, et je suis aiguillé vers l'arrivée du 57 que je finis en 7h 54 à mon chrono.

 

15h 54 . Arrivée KM 57

 

Que de monde à l'arrivée. Mais il y a de la place sous la tente du ravitaillement. Je me vache à la table et picore des biscuits, tout en buvant consciencieusement : j'y resterai 20 minutes, et avalerai  3 litres d'un mélange eau+coca !

Au total, pendant cette course et jusqu'à la table de l'arrivée, j'aurai picolé plus de 12 litres. Je pense que c'était un minimum pour moi.

 

Ensuite direction un point d'eau fraîche pour me décrasser et me changer, et le repas de bœuf à la broche pour finir. A table, je papote avec d'autres coureurs, dont un qui a abandonné au dernier ravitaillement : il ne pouvait plus rien ingérer, solide ou liquide !

La remise des prix est sympa, tranquille, dans ce village d'Ardèche sous un soleil de fin d'après-midi.

Retour peinard ensuite en grignotant, et descente des escaliers de profil les 2 jours suivants du fait des courbatures …

 

Bilan :

 

Positif :

Très belle course, des bénévoles généreux, des spectateurs enthousiastes, et un parcours très varié.

Pour moi, pas de souci digestif, les gels m'ont été utiles, pas de crampe, des montées assez faciles.

 

Négatif :

Du dur sur le long, et je n'ai pas assez mangé d'où mes coups de moins bien.

Des descentes pas trop faciles pour moi dans cette course.

Faire gaffe où je mets les pieds (ou ma façon de les y mettre) sinon je vais finir pas ressembler au petit frère de Quasimodo à force de gamelles !

 

 

Une course à faire que cet Ardéchois, donc : je vous le conseille humblement.

 

 

4 commentaires

Commentaire de agnès78 posté le 20-05-2008 à 09:46:00

Avec ton récit, j'ai cru courir cette magnifique course... le mal de gambettes en moins, bien sûr! Bravo pour ta course... et tes pas de danse. Bonne continuation
bises
agnès

Commentaire de Khanardô posté le 20-05-2008 à 14:53:00

C'est vrai que c'est une très belle course, et que tu la racontes bien.
Ah, l'Ardèche...
:-)

Commentaire de lulu posté le 20-05-2008 à 21:10:00

Bravo pour ta course.....et à l'avenir : évite peut être le ptit blanc du matin avant le départ !

Au plaisir.

Commentaire de philkikou posté le 20-05-2008 à 23:47:00

Bravo pour la belle journée passée sur l'Ardéchois

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