L'auteur : Gibus
La course : Championnat de l'Ain de Cross
Date : 13/1/2008
Lieu : Amberieu En Bugey (Ain)
Affichage : 3935 vues
Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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Victoire à domicile
Cela faisait longtemps que le cross départemental n'avait pas eu lieu à Ambérieu en Bugey. Le tracé autour des terrains de foot et de la piste en cendrée nous prédisait un parcours relativement plat et roulant. Pourquoi ne pas utiliser les reliefs environnants genre moto cross. Bref, beaucoup de boucles en perspective. Les premiers vont rattraper les derniers, les organisateurs de l'autre club d'Ambérieu, l'AAC, ont intérêt à bien noter les tours.
Nous voilà donc dimanche en début d'après midi dans le parc des sports. L'assemblée générale du club d'Ambérieu Marathon la veille, est encore présente dans nos bides barbouillés. Couché à 2 heures du mat, c'est pas top. Mais bon on n'est pas des tarlouzes, on va le faire ce cross. Je me gare près du local d'Ambérieu Marathon. Un coureur m'a suivi, c'est Didier Roux de l'EA Bourg en Bresse. Il trouve l'endroit craignos et décide de se garer ailleurs, devant l'entrée principale du stade. Je me dirige vers les tribunes quand j'aperçois Ismène qui arrive avec ses rollers. Elle va courir le cross long féminin. Je retrouve Xavier qui me donne les dossards du club. Laurent a déjà pris le sien, il fait le cross court. Restent ceux de Anne, Véro et Nico. De retour au club house, Pierre est là pour nous ouvrir. Il est mort de fatigue car il a fini à 7 heures du mat, le temps de tout nettoyer la salle de l'espace 1500, et il n'a pas dormi. Nous posons donc nos affaires et je pars vers la zone de départ pour tirer le portrait des coureurs et coureuses des courses qui se déroulent avant la mienne. Je retrouve Josuah01 qui est là uniquement en temps que photographe. Il fait la Raid Light Trophy dans 15 jours. Le départ du cross court hommes est imminent. Ils ne sont pas nombreux. Cédric est là. Il aime bien les compét courtes. Beaucoup de coureurs de l'EAB participent à cette épreuve. C'est parti pour 3,845 mètres.
Photos de Joshua01 et Gibus
Deux grandes boucles au programme. Cela part sur le tour de la piste en cendrée mais dans l'herbe. Les revoilà déjà.
La petite butte puis au fond le demi tour pour prendre la grande butte près de la piscine de Laure Manaudou. Hé, c'est que ce n'est pas tout plat finalement avec quelques relances aussi. Allez Cédric, allez les gars de l'EAB.
Une formidable remontée de Jean Christophe Jacquet de l'EAB 2° sur le premier Pierre Bonbonny de l'USO Oyonnax à quelques encablures de la fin, anime la réunion déjà bien bruyante sur les bords du stade. 12'38, le bressan n'a pas trainé. Cédric termine 13°. Loin derrière Sébastien Jacquin fini son footing, il s'est blessé cette semaine et, favori de l'épreuve, a tenu à participer quand même.
L'heure des filles a sonnée. Ismène peaufine son échauffement.
Anne est enfin arrivé de Douvres en courant, c'est son échauffement dit-elle. Pas nombreuses elles sont 17 au départ, toutes s'alignent doucettement sur la ligne. Elles sont accompagnées par les Juniors hommes, ils sont 4. C'est parti pour une moyenne et deux grandes boucles.
Cela s'étire rapidement et très vite les gars sont devant.
Derrière les filles sont déjà dans leur futur classement ou presque. Anne et Ismène vont faire une course sage et plein d'intelligence. La jeune espoir Anne Cécile Thévenot caracole en tête suivie de la vétérane Catherine Antoinet toutes deux de l'USO. La belge Pascale Prével de l'Ain Est Athlétisme est suivi comme son ombre par Anne Ruelen. On sent qu'elle va la croquer dès qu'elle en aura envie. Plus loin Ismène Roche suit au train. Quelle aisance.
Allez les filles, allez Ambérieu Marathon. Jean Louis, son père, Patrick et Jamel sont là aussi pour encourager. Ils n'ont pas voulu courir après l'AG d'hier, les dégonflés. Allez Ismène, tire sur les bras. Je fais un bout de chemin en l'encourageant.
Devant Anne Cécile Thévenot, impressionnante, dépasse le premier junior pour gagner la course au scratch svp. 18'01 pour 4795 mètres. Max Godet de l'ASC Balan 2°, l'emporte chez les juniors en 18'20. Anne a dépassé sa rivale, pour les belges y en a plus, et termine 3°, première sénior. Yes, un titre pour Ambérieu. Ismène a avalée ses adversaires et termine 5°, deuxième sénior. Belle course. Ca promet pour la suite dit Jean Pierre Pin, notre entraineur. Allez direction le départ car c'est bientôt à moi. Un petit coucou à Pascal Balducci, toujours sympa de rencontrer de tels coureurs. Je m'approche de la ligne en espérant apercevoir le fameux Lulu. Je demande à un gars d'Oyonnax si c'est lui Lulu. Non non je dois lui ressembler car ce n'est pas la première fois que l'on me demande cela. Je taille vers la ligne de départ et je vois un maillot de l'USO marqué Lulu dessus (oui je sais c'est comme le …). Salut my name is Gibus. Ah ça y est, on se connait enfin. Pas le temps de discuter 3 plombes, Jean Michel Gauthier le starter officiel nous menace de son pistolet : Il est 15h20 et vous êtes là pour courir. Hé les gars de Balan, ça y est, finis vos discutions. Sympa l'ambiance, ça rigole. Mais bon la fin du début est proche. Le pétard pète. Et en avant la musique. Je mets un pied dans l'herbe je mets deux pieds dans l'herbe. Chrono en route. Mes pointes de 9 usées commencent leur labourage. Je pars vraiment cool, au contraire de la plupart des acteurs de ce cross un peu long pour un départemental, 9205 m. La course principale de la journée regroupe les séniors et les vétérans hommes. 2 moyennes et 4 grandes boucles. Le peloton s'étire doucement. Premier passage sur la piste. Cédric est là sur la gauche. Je grimpe dans l'herbe, faisant semblant de lui rentrer dedans. Ca y est, il m'a vu. Pour le moment je me marre en essayant de ne pas trop sortir de ma course mentalement. A gauche la petite butte. Et hop ça glisse vers le fond du parc près de la sortie vers le lycée de l'espace 1500. 2 fois à gauche et on prend de l'élan pour gravir la grande butte, principale et seule difficulté des boucles.
On croise déjà les premiers qui redescendent de l'autre côté. On longe le grillage de la piscine. Droite puis demi-tour au frein à main sur la gauche. Dommage pour ceux qui n'ont pas de pointes. Ca repart en descente. On passe entre deux arbres sur la droite.
Le sol n'est pas plat plat et les chevilles partent dans tous les sens. C'est le retour vers la piste sur l'extérieur. Fin de la première boucle. TVB tout va bien. Il y a JPP, Ismène, Anne qui encouragent, Serge Rapy le journaliste aussi : Allez Gibus. Re p'tite butte. Je rattrape des gars de l'EAB. Doucement, doucement, j'ai le temps. Il y a Bernard qui m'a dit au départ ne pas être bien bien pour ce cross. Je le passe avant la grande butte. Je suis toujours en dedans et certains autour de moi ont le souffle déjà bien prononcé. Demi-tour, descente, piste et après les tribunes, nous virons à droite. Ils ont mis du sable sur le macadam. A la place de tapis, c'est original. Certains prennent sur le côté dans l'herbe. On attaque la grande boucle. Nous longeons les terrains de foot. On passe derrière les buts puis à gauche. Je cours dans l'herbe. Beaucoup sont à la corde le long de la barrière en béton sur un simili de stabilisé. Nous passons devant l'ancien vestiaire de foot, maintenant c'est notre club d'Ambérieu Marathon. On est chez nous, on est chez nous. Nous reprenons le contournement des demi-terrains de foot en herbe avant de revenir vers la petite bosse. Je rattrape Sylvain Le Goff. Ca y est je suis dedans. Ma course est lancée. Sylvain achtung j'arrive. Ca ne va pas être facile, il est tenace. Mais la route est encore longue, donc doucement les basses. Malgré tout je le passe facile. Hé c'est cool de partir doucement, quand on double, on a l'impression que les autres sont arrêtés, un peu comme les Dupont dans le désert sur leur jeep. Un coup d'œil au demi-tour en haut de la butte me confirme que Sylvain ne me rattrapera pas sauf grosse baisse de ma part. On descend de la butte. Denis (Joshua01) nous tire le portrait. Le retour sur la piste se fait en douceur, mon rythme est bon et je rattrape et passe petit à petit les concurrents partis trop vite. La deuxième boucle des terrains de foot est entamée et en passant devant l'entrée sud du parc, j'aperçois Rémy de RS Plastique qui est venu en spectateur. Un petit coucou en levant la main au passage. Je vois toujours Jean Jacques Berrard de Balan pas loin devant moi. C'est que le rythme est bon. La butte de nouveau, je vois Arnaud Saint Sulpice devant pas trop loin. Il est souvent devant, sur les prologues des courses le long de l'année dans l'Ain. Qu'est ce que je suis bien malgré la fatigue et le pétillant de la veille. De passage sur la piste, Cédric me dit que je suis ok là. A y est je suis derrière Arnaud. Derrière les buts, il me dit de passer mais je lui dis que je suis limite; il me répond que lui aussi. Bon, on est bien comme ça. Un autre gars de Bourg est devant. Arnaud l'encourage. On est tous les 3. Au train, le gars lâche prise. Le 3° tour s'effectue ainsi à deux, en doublant tour à tour les essoufflés. Les deux premiers nous doublent avant la montée. Quelle allure. Au quatrième top il sera exactement : … le temps d'ouvrir les hostilités. Le quatrième tour va être sanglant. Un gars de l'USO garde notre allure et les chte passe tu mpasse tu msuis, va être la musique à chaque virage, à chaque relance, à chaque passage derrière un but de footeux. Le retour sur les buttes finales est proche. Un ballon vient vers nous. Le réflexe. Un extérieur du gauche. Allez on reste dans le coup. Il ne faut pas s'égarer, il faut se concentrer sur le boulot. On dandine de la tête pour grimper la butte. Fabrice Brivois est là pour nous encourager. Allez Arnaud, allez Gibus. On redescend la butte. Je passe l'Oyonnaxien. Je me décontracte les bras. C'est bientôt le digeo. Je suis Arnaud le long de la rubalise. Serge de l'USO est derrière moi. Les deux virages à gauche vont nous distancer. La montée. Arnaud tire sur les bras. Purée, faut que je fasse pareil, sinon il va me semer encore plus. Et pis c'est la dernière difficulté. Allez arbeit. A droite pis c'est le demi-tour. Arnaud a un coup de moins bien , en plus il négocie mal la relance. A moi de jouer. Je mets un coup. J'arrive à son niveau. Je remets une louche, le double et dans la foulée passe aussi celui devant. La descente entre les arbres à la corde au taquet. C'est encore long. Les pieds partent dans tous les sens. Faut pas que je regarde mes pieds, faut pas que je regarde derrière, faut pas leur redonner courage. Allez, allez, plus que 400 mètres. Je passe tout à raz, les virages, les barrières de la piste. La banderole "Arrivée" est là bas au loin, encore loin. Je ne sens plus rien derrière, ils ne m'ont pas suivi. Mes oreilles n'entendent plus rien, la vitesse, le vent, tout s'éteint, c'est magique, c'est bô la course à pied, le cross c'est le pied. A côté, c'est la piste où on en chie tous les jeudis, faut lui faire honneur. Encore 200 mètres, tout le monde est au taquet. J'entends quand même les clameurs du stade. Devant je vois les chaussettes Salomon de Lulu Purée je reviens sur lui. Attention à la bordure. On rentre sur la cendrée, je le passe. Je vole. Je plane. Je reste bien aligné dans mon attitude, ma foulée. Je lâche tout. Je coupe la ligne ou plutôt c'est elle qui vient à moi pour finir mon périple. On est tous les mains sur les cuisses, pliés en deux, le souffle court, appuyés les uns sur les autres. Putain, c'est dur à récupérer. Avec Lulu on se jette dans les bras l'un de l'autre. Pas de haine, pas de guerre, c'est que du sport. Les gars de l'EAB que j'ai gratté, certains pour la première fois, viennent me féliciter. Je suis le roi de la piste. Bon je fini seulement 34° dans les 10 premier V1.
Je récupère avec Nico, il a fini 3°, deux minutes derrière les deux gars d'Oyonnax El Madi El Yazid, qui conserve son titre de 2007 et qui bat au sprint Julien Maciotra. Xavier Omeira termine 23° à moins d'une minute de moi. Quelques mots avec Pierre le président d'Ambérieu Marathon, Jean Louis et Jamel. Je taille au local car je commence à avoir froid. Le footing de récup m'a fait du bien et la tension redescend petit à petit. Je me change. Les pointes, il les fallait. Purée quelle course j'ai encore fait là ? Tip top. La pression est encore là, vite une douche pour chasser tout ça. Quel pied.
J'ai fait une de mes meilleures courses et toujours sur cross. Il faut vraiment que je continue comme ça : partir en dedans pour doubler ensuite et finir fort.
Depuis la SaintéLyon, je suis vraiment dans la stratosphère avec les yeux qui brillent tel un débutant mais avec l'expérience en plus.
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3 commentaires
Commentaire de lulu posté le 18-01-2008 à 22:38:00
Super ton récit..
J'avais l'impression de refaire le cross......avec la sueur en moins.
En tout cas, concernant le terrain de moto cross, je vais y avoir droit pour le Départemental Pompier cette fois..le 09 fevrier !
Et encore FELICITATIONS !
Commentaire de agnès78 posté le 19-01-2008 à 17:46:00
très beau récit avec de magnifiques photos de cross!!! Bravo et bonne continuation!
bises
agnès
Commentaire de brague spirit posté le 20-01-2008 à 06:33:00
Apparement,un WE bien rempli et positif avec cette épreuve,le cross que l'on redoute,mais qui est comme tu l'ecrit une bien belle course.Bonne continuation pour les régionaux.
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