Communauté des sports d'endurance

CR de la ronde de la châtaigneraie - 20.11.2004

7 h 20 - Montsalvy.
Bon sang qu'il fait froid ! J'ai beau me persuader que c'est toutes les années pareil, que nous sommes dans le Cantal au mois de novembre et bien non, je ne m'y fais pas. Didier, je ne t'envie pas de partir t'échauffer à -2°. C'est le moment de la course que j'aime le moins, l'attente du départ emmitouflé.

8 h 05 - Montsalvy.
Coup de feu ! La ronde est partie. 98.7 km à travers 14 villages du canton de Montsalvy à effectuer en 4 relais + 1 relais commun en fin de parcours. Ce 1er relais est considéré comme le plus facile, 16.9 km avec une énorme descente pour rejoindre la route bordant le Lot. Nous suivons en voiture + vélos pilotés par les 2 filles.
Début de course de Didier dans le 1er tiers du peloton en compagnie de la 1ère féminine. Il paraît tranquille, avec une foulée souple. Le paysage est génial. Nous sommes au-dessus de la brume avec le soleil qui éclaire ce tapis cotonneux.

Dans la seule petite bosse de son parcours, il se détache très facilement du groupe qui l'accompagnait jusque-là. Bon augure, je suis confiant. Passage au Fel. Magnifique village. Didier n'a pas creusé de trou sur ses pousuivants. Pas glop-glop tout ça. Nous sommes obligés de le laisser aux petits soins des filles, Bruno qui prend le relais 2 doit se préparer.
L'attente sera plus longue que prévue - 1 h 12 mn 22 s (25éme temps) - mince nous sommes en retard par rapport à 2003. Didier a payé son manque de préparation.

9 h 17 - Base de Vieillevie.
C'est parti pour Bruno pour 29.1 km d'un parcours très difficile avec 2 énormes côtes dont le Prat et ses 14% avec une pointe à 17%. Nous ne le retrouverons qu'à l'embouchure de la route du moulin d'Auze. Il paraît frais, gérant bien son effort. Déjà 1 h 05 qu'il est parti, il lui reste encore du chemin et du dur. Nous l'encouragerons tous en nous arrêtant soit en bord de route, soit au ravitaillement généreux proposé au village de Cassaniouze. Il assure, on voit qu'il ne faiblit pas. Il nous le confirmera avec seulement un coup de barre pas très long avant Calvinet.
Il finit en 2 h 14 mn 33 s (12ème temps), battant son record de + 2 mn, en doublant pas mal de concurrents.

11 h 32 - Sénezergues.
C'est moi qui prend la suite pour ce relais en grande partie composé de montées plus ou moins abruptes. 23.9 km, un seul objectif faire au moins aussi bien que l'année précédente soit 1 h 36 mn 09 s.
Je pars en me fiant à mon cardio et aux sensations correspondantes. J'ai l'impression d'être bien même si démarrer par de la côte ne me permet pas réellement de savoir à quelle allure je suis. En tout cas mon cardio m'indique 170 (+ ou - 2) ce qui pour moi est correct. Mais au bout de 40 mn de course, je sens bien que je ne suis pas dans un grand jour, les pensées négatives fleurissent et la côte de Bramarie qui arrive me fait peur. Et cette partie sera mon chemin de croix. Diable ! Obligé de marcher à mi-parcours, hors d'haleine, je regarde ma montre, quoi seulement 173 p/mn et je suis à bloc. Je ferai 3 "arrêts" marche pour reprendre mon souffle. Une fois sur le plateau, le temps de quelques kilomètres, je retrouve une foulée correcte mais ça ne va pas durer.

C'est la 1ère fois que je souffre autant à la ronde, je vois au loin 3 concurrents mais rien à faire, je ne les rattrapperai jamais. A la rue ! Heureusement qu'il y a Cécile qui m'accompagne en vélo pour ne pas flancher complètement. Enfin Lafeuillade en Vézie, ses soupes et surtout...son passage de relais. Je donne tout ce que j'ai dans les 500 derniers mètres, je tape dans la main de Jeff, je regarde mon chrono. Horreur. 1 h 39 mn 05 s (6ème temps). Quasiment 3 mn de + que 2003. Grosse déception.

13 h 11 - Lafeuillade en Vézie.
A mon avis, le plus beau parcours. 25.8 km où la 1ère partie est plutôt descendante (quand même des faux-plats), il faut absolument veiller à ne pas se laisser griser par la sensation de vitesse dégagée par ce profil accueillant. Jeff le connaît bien et il gèrera son affaire parfaitement, juste contraint de ralentir dans le final, géné par les crampes naissantes. Au moment où nous le quittons pour nous préparer pour le relais commun, j'avoue que je doute en regardant sa foulée se raccourcir. L'apercevant si tôt alors que nous nous échauffons, je ne peux pas m'empêcher d'avoir une pointe d'admiration pour son final. Il n'a pas craqué malgré une fin où les faux-plats finissent par ressembler à des côtes. 1 h 44 mn 47 s (6ème temps).

14 h 55 - lieu-dit "La Baraque".
Nous repartons tous ensemble pour ces 3 km qui à chaque fois nous en font baver. Jeff est pas trop mal, il dit qu'il risque de souffrir de crampes dans la montée. 2 km de montée dont 800 m à 8% avant de plonger dans Montsalvy. Dans le faux-plat, nous avons une vitesse correcte, Jeff préfère ne pas être poussé tout de suite. Et voilà, le morceau de choix. Dès l'entame, je mets ma main dans le dos de Jeff pour que nous ne baissions pas de rythme et ça marche. Il avance vite. Je l'enlèverai pour la photo officielle à mi-côte puis c'est reparti jusqu'aux 100 derniers mètres où là c'est Didier qui lâche, sur les conseils de Jeff, je vais tout de suite l'aider. Et malgré une descente difficile pour Didier et moi aussi (un point au thorax), nous parviendrons à finir au sprint, passant sous le porche en 14 mn 04 s (3ème temps).



15 h 09 - Montsalvy.
Voilà c'est fini. 7 h 04 mn 53 s. Nous ne battons pas notre record de 2003. Et franchement ce n'est pas bien grave tant chacun a été au bout de ses possibilités du moment. Moi, c'est clair que je n'avais pas assez de foncier (240 km en tout en juillet-août-septembre) et malgré un mois d'octobre sérieux avec 4 sorties hebdomadaires, je ne pouvais décemment prétendre rivaliser avec mon chrono de 2003 qui sans être une année faste avait été beaucoup plus régulière au niveau entraînement.

N'hésitez pas à découvrir cette course. L'année prochaine, apparemment, les organisateurs feraient passer leur épreuve à 5 coureurs ce qui permettrait d'accueillir des athlètes moins entraînés mais aussi peut-être des compétiteurs que les distances actuelles rebutent un peu. A suivre de près cette affaire.

Cyrille.